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sur 32150 notes
J'en aurai mis du temps avant de me décider de le lire ce roman... Il y a quelques classiques comme ça... peur de trouver ça lourd, de ne pas accrocher du tout au style, à l'histoire... Peur de ne pas m'y retrouver parce que plus d'actualité... Bref, c'est avec appréhension que j'ai ouvert ce bouquin de Camus, que je n'ai jamais lu d'ailleurs... Alors, une première rencontre avec l'auteur, au final, plutôt intéressante. Pas captivante, mais intéressante... Rien de vieillot dans l'écriture, une histoire qui aurait pu se dérouler hier, l'histoire toute simple d'un homme qui tue, comme ça, sur un coup de tête, ou plutôt un coup de chaleur... Et puis son procès, où se succède des témoins contre et pour, qui raconte l'être plutôt stoïque et sans affect qu'est le narrateur... Je ne dis que ce fut la lecture du siècle, mais pour un premier tête à tête avec Camus, je dois dire que ça s'est plutôt bien passé !
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Court roman écrit à la première personne qui place le lecteur dans une intimité étroite avec Meursault, un homme dont il ignorera à peu près tout du début à la fin de l'oeuvre.

Mais, en réalité, peu importe à l'auteur de nous noyer dans le superficiel d'un environnement de vie, l'essentiel lui suffit ; cet essentiel commun à beaucoup d'individus ; un essentiel lambda : né d'une mère et d'un père, vivant une existence guère différente de celle des autres, pion sur l'échiquier d'une société bâtie par l'homme, menée par l'homme, érigée par l'homme en une pensée de morale et de justice, Meursault n'aura aucune possibilité d'en réchapper.

Nous sommes en Algérie, avant guerre (enfin le lecteur s'autorise à le penser car il n'y a pas de repères temporels et le monde semble en paix ; le roman, quant à lui, a été édité en 1942). Meursault est coupable d'un meurtre, il est donc jugé par ses pairs et condamné. Malaisé pour moi, lectrice, de ressentir de l'empathie pour un homme qui ne semble pas capable d'éprouver grand chose. Pragmatique jusqu'au stoïcisme, ce protagoniste m'a souvent fait une mauvaise impression, celle d'un grand bêta, handicapé du sentiment, quand l'auteur nous demande vraisemblablement de compatir à son sort. Ce même homme un peu niais et influençable, qui semble plus spectateur qu'acteur de sa vie, va acquérir, en prison, une profondeur de vue propre à refléter la philosophie de son père littéraire, Camus. Cette soudaine lucidité éclairée sur le monde qui l'entoure et l'analyse qui en découle ne m'ont pas vraiment semblé coller au personnage.

Je resterai humble, je ne suis pas une grande lectrice de Camus, je n'ai jamais été en prison ni, Dieu merci, dans la peau d'un condamné à mort donc je fais profil bas. Cependant, je ne peux m'ôter de l'esprit que Meursault l'a bel et bien tué cet homme ; Meursault a bel et bien aidé son voisin à violenter une femme... Alors, au-delà de la question de la peine de mort clairement dénoncée ici, y a-t-il réellement injustice ?

C'est assez décevant de me dire que j'oublierai sans doute cette oeuvre, résolument pessimiste, aussi vite que je l'ai lue.


Challenge NOBEL 2013 - 2014
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L'incipit le plus célèbre de la littérature ("tiens, je viens de lire l'étranger" - "ah, oui, aujourd'hui maman est morte" - "oui, c'est ça" (tout le monde connait, mais tout le monde moins quelques uns n'a jamais lu la suite, dont moi, jusqu'à aujourd'hui, ou peut-être hier, je ne sais pas).
Je viens donc de le terminer (juste après l'avoir commencé, tout cela pour dire que ce roman est court, et non pas pour faire le mec nanti et fier qui a compris dans quel sens se lisait un livre) et me voilà sans argument, sans pensée critique, sans avis, sans envie d'analyse. Reste juste une impression étrange. D'écriture maîtrisée, de récit lent mais saisissant, et de tête que plus jamais il ne faudrait trancher.
Une impression de grandeur. Et de respect, monsieur Camus.
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Un homme qui semble plus étrange qu'étranger, qui a beaucoup de mal à décoder les émotions humaines. (On pourrait le classer aujourd'hui dans les « troubles du spectre de l'autisme »?) Il raconte son histoire banale, puis un crime pour lequel il sera incarcéré.

On peut profiter du roman pour s'interroger sur le système judiciaire, plus pressé de trouver un coupable que de rendre justice ou sur le hasard qui peut faire d'un homme un meurtrier. On peut y trouver des réflexions sur la prison et sur la mort.

Un classique, qu'on trouve parmi « Les 100 plus grandes oeuvres littéraires ». Pas une lecture difficile cependant, un texte court et une écriture accessible. Je n'y ai pas remarqué de citations bouleversantes, c'est comme un simple polar, une histoire de meurtrier psychopathe.

Et puis, bof! Je n'ai pas été touchée par la grâce, je n'ai pas été éblouie. À l'instar du héros du roman, je suis restée indifférente, à me demander ce que peut-être je n'avais pas compris…
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J'aurais dû livre ce livre dans ma jeunesse, mais le rebelle de bac à sable que j'étais à l'époque n'aimait pas trop que le corps professoral lui impose ses lectures.
Donc voilà, je ne savais pas grand-chose de ce premier roman de Camus, à part qu'il a inspiré "Killing an Arab", une belle chanson de the Cure ayant suscité pas mal de polémiques, au point que la bande à Robert Smith doive renommer celle-ci en "Killing Another" ou "Kissing an Arab" en concert pour ménager les susceptibilités.

Meursault est un français à Alger, désabusé, taciturne, déconnecté avec la réalité, étranger aux conventions sociales, réagissant comme si rien n'avait aucun intérêt. Il accueille une possibilité de promotion avec un haussement d'épaules, répond à une demande en mariage en disant que cela lui est égal, et assiste aux funérailles de sa mère en baillant d'ennui.
Embrigadé malgré lui dans un mauvais coup, il finira par tuer de cinq balles de pistolet un Arabe sans réelle raison valable.

C'est un roman très étrange, que j'ai lu d'une traite. On essaie, sans y arriver, de comprendre la logique de Meursault, on se surprend à vouloir lui botter le cul pour qu'il sorte de son apathie constante. C'était une lecture très prenante (3.5/5)
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Que dire qui n'a pas déja était dit sur ce livre qui traverse les générations sans jamais faiblir ?? L'absurdité de cette histoire dans sa totalité saute aux yeux . Camus livre ici un portrait qui aura de l'écho de maniére éternelle tellement il est puissant . Sa briéveté cache une profondeur et nombre de questions que chaque lecteur tente de résoudre avec ces propres moyens . L'étranger , celui qui ne vis pas sa vie tout en la vivant . Celui qui voit le manége de la vie défiler devant ces yeux sans avoir a aucun instant la force , ni la volonté d'inverser cette courbe infernale ... A l'opposé des romans avec des héros qui dominent de la téte et des épaules les aléas de la vie , ici l'on a un homme qui ne réalise méme pas qu'il vis et qui de ce fait s'avére totalement incapable de répondre a ce que la vie lui joue comme tours .... L'étranger au fond pour Camus , c'est ce type qui passe dans la vie et qui ne vis pas . Il est etranger à la vie ,mais également à lui méme au final ..... Une oeuvre aussi brillante et puissante ne pouvait que marquer les lecteurs au fer rouge tellement la puissance de la thématique abordée ici s'avére fondamentale . Une des oeuvres qu'il faut absolument avoir lu au moins une fois dans sa vie .
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Bon pour ceux qui ne l'auraient pas encore compris, je suis en train de compléter ma connaissance en guise de classiques, de ceux que l'on nomme "les incontournables" et qu'il faut avoir lu.

Pour cet ouvrage, je ne vais pas faire une description extrêmement précise de l'intrigue, qui a déjà été faite maintes et maintes fois mais situer tout de même le contexte. "Aujourd'hui, maman est morte", telle est la première phrase de cet ouvrage. Meursault, le protagoniste est un trentenaire habitant en Algérie française. Tout débute alors par l'enterrement de sa mère, dans une petite ville située à une vingtaine de kilomètres d'Alger. Mais ceci n'est qu'un détail qui prendra toute son importance dans la seconde partie du roman lorsque ce même Meursault sera accusé, et à juste titre, du meurtre d'un Arabe.

Toute l'intrigue de l'histoire est de savoir si cet homme, qui est intelligent, cela est indéniable, a eu des remords après avoir fait ce geste de sang-froid, lui qui n'a pas versé une larme lors de l'enterrement de sa mère. Est-il doté d'une âme ? Beaucoup de personnes en doutent mais lui, cet athée convaincu qui ne croit en rien, ne se pose même pas la question car la notion d'âme lui est étrangère, tout comme celle de l'amour ou de l'amitié d'ailleurs.

Un classique, certes, mais que l'on n'est pas nécessairement obligé d'adorer pour rentrer dans "la norme". J'avoue avoir une impression mitigée de cette lecture, fort instructive, certes, mais qui ne m'a pas apportée plus de plaisir que cela. Une écriture fluide et légère, propre à Camus, mais qui m'a néanmoins laissée, non pas de marbre, mais disons sans réel enthousiasme. A lire !
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Je n'avais jamais lu ce livre d'Albert Camus, et quand même il me semblait qu'il était temps d'y remédier, voilà qui est fait !
Meursault reçoit un télégramme de l'asile où vit sa mère. Elle est décédée, l'enterrement est déjà programmé. Il va assister à celui-ci avec un détachement surprenant qui étonnera tout le monde. Il ne versera pas une larme ! Il va passer les journées suivantes en se laissant porter sans vraiment faire de choix ; bain avec Marie, cinéma, avec un détachement surprenant qui lui sera reproché plus tard.
J'ai été surprise par l'écriture de Camus dans ce roman, elle ne lui est pas habituelle. Dans la première partie surtout les phrases sont courtes, le vocabulaire minimaliste. le sujet de ce roman est la mort, dans chacune des trois parties il est question d'une mort, la mort de la mère de Meursault, les deux autres sont plus surprenantes et inattendues. Rien dans la vie du jeune homme que l'on découvre au début du roman ne pouvait laisser entrevoir ce dénouement.
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J'avais lu ce roman il y a longtemps déjà, et en avais gardé un souvenir ambivalent, entre incompréhension et intuition qu'il y avait là, sous ces mots, des "vérités" à saisir...
Lorsque mon lycéen de fils m'a annoncé en septembre, consterné, qu'il allait devoir lire ce même roman pour son bac de français, je lui ai proposé pour le motiver qu'on le lise ensemble et parallèlement, avec un petit debriefing en fin de chaque chapitre. Soulagé mais pas encore convaincu de réussir ce challenge, semblable à ses yeux à l'ascension de l'Everest, il me demanda alors de lui lire le premier chapitre à haute voix, comme quand il était petit, pour entrer à petits pas dans l'histoire. C'est vous dire l'ampleur de l'effort qui lui été demandé !
Mais une fois passée la phase d'apprivoisement, la lecture imposée a laissé place à la curiosité de lire la suite, à l'envie de comprendre, à l'éclosion des questions et des débats. Il était lancé et accroché. Quel ravissement pour moi !
Un vrai régal que de partager une lecture avec mon petit, devenu grand, sans nul doute. Comparer mes souvenirs avec mes impressions actuelles, tout en découvrant ses propres analyses, l'exercice fut enrichissant.

Trouver du sens à l'absurde ! Nous n'avons pas fini d'en discuter je crois...
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Lu à 20 ans et relu à 50 en même temps que ma fille, pour pouvoir échanger avec elle. Livre déroutant, qui vous bouge sans en avoir l'air. Aucun manichéisme, avec des mots simples ce sont des émotions (ou leur absence) très justement dépeintes. Je ressors du bouquin plein de questionnements : qu'est-ce qui nous conduit, qu'est-ce qu'être humain et avons-nous le choix ? de plus à la relecture je me rends compte à quel point le quotidien a changé. Un dimanche de l'époque n'a plus rien à voir avec le nôtre. Je ne suis pas nostalgique, d'autant que mes dimanches n'étaient déjà plus les mêmes. Je me demande bien comment une fille de 16 ans peut recevoir ce livre aujourd'hui... En reste t-il plus que l'aspect documentaire de cette époque : la femme qui "a manqué" à "son" homme, le non respect outrageant du deuil... et ces dimanches sans télé, sans internet, sans téléphone, à ressentir le soleil et la mer...
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