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Livre intéressant qui décortique l'année 1914 pour y trouver les causes qui ont mené à la catastrophe que fut la première guerre mondiale.
Comment les États ont-ils poursuivi leur course folle vers une guerre qui allait faire plus de 10 millions de victimes ?
Quels mécanismes ont agi, comment les partis socialistes ont-ils manqué de faire jouer l'Internationale que Jaurès appelait de ses voeux.
Luciano Canfora nous livre ici une vision inhabituelle mais concrète de 1914 et de ce qui suivit, en adoptant une vision plus large que celle du seul conflit qui ensanglanta l'Europe pendant 4 longues années.
Un bon complément.
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Sous forme de courts chapitres, couvrant chacun un aspect éclairant des évènements, un essai éclairant sur la course à l'abîme de juillet 1914. Il complète bien le 1914 une guerre par accident de Georges Ayache, que j'ai chroniqué ici.
Ainsi, on peut lire:
"les faits avant-coureurs", une enquête sur la véritable origine du conflit, en remontant à Napoléon
"Démocraties contre autocraties ?", une interrogation iconoclaste sur la vraie nature des régimes politiques des belligérants;
"Partage colonial et guerres balkaniques", sur les conflits entre puissances européennes au début du vingtième siècle
"L'attentat", c'est bien sûr celui de Sarajevo; mais l'auteur s'interroge sur son rôle réel dans le déclenchement du conflit
"L'enquête et la réaction serbe - L'ultimatum" qui rappelle les conditions particulières de la délivrance de l'ultimatum par le Chancelier d'Autriche et les lourdes responsabilités de ce dernier
"l'alliance anglo-russe" et "La campagne De Belgique et la guerre des esprits" Où l'on voit que l'Angleterre était modérément décidée à intervenir et ne l'aurait peut-être pas fait sans le viol de la neutralité belge
"Mussolini entre en scène", au-delà de ce dernier, éclairage sur la guerre vue du côté italien, que nous connaissons très mal de ce côté des Alpes, comme il est vrai l'histoire de ce pays. Et beaucoup d'autres choses, notamment sur la propagande des deux côtés, le rôle des socialistes, celui de l'Eglise.
Chacun de ces chapitres pourrait fournir la matière d'un épais volume; mais l'essentiel est dit; passionnant, instructif et rapide à lire.

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Une fois de plus la démonstration est faite que la taille et le nombre de pages d'un livre ne préjuge en rien de sa qualité. Il faut dire que Canfora est redoutable : historien clairement engagé, il ne cède rien à la rigueur pour autant. Spécialiste de l'histoire antique, une biographie de César souvent considérée comme une référence, il peut aussi bien disserter sur la démocratie (je ne saurais trop recommander La Démocratie. Histoire d'une idéologie) que sur Lucrèce, sur la bibliothèque d'Alexandrie que sur l'inquisition… et chaque fois avec une certaine maestria.

Dans son 1914, il se fait enquêteur, et restitue la juste valeurs des indices laissés par l'« histoire » pour nous permettre de cerner l'origine du crime. Ce faisant, il invite chacun à mesurer à quel point l'histoire qui nous est le plus souvent contée (que ce soit dans les manuels de nos petites têtes brunes et blondes ou dans des essais comme Les Somnambules, unanimement loué par cette critique qui n'en a que le nom et joue, en réalité, le rôle de chien de garde) est une vaste foutaise et cache les causes profondes du jeu auxquels se sont livrées les puissances impérialistes et qui expliquent non seulement la der des der des catastrophes mais celle qui lui a succédé 30 ans plus tard.
Pis : à bien y regarder, ces forces sont bien encore à l'oeuvre. Et ceux qui nous disent que nous vivons le retour des années 30 pour mieux nous terroriser avec la crainte d'un retour des fascistes ne sont rien d'autre, pour le coup, que des illusionnistes (peut-être eux-mêmes illusionnés par leurs propre jeu de dupes) : si retour il y a, c'est celui de l'âge premier du capitalisme, de ses forces débridées, de celles qui ont mené à la première conflagration mondiale. Une analyse, soit dit en passant, brillamment illustrée par le livre magistrale de Jacques Pauwels (La grande guerre des classes), qui rejoint le diagnostic que posait déjà Lénine en 1916 dans sa brochure consacrée à L'impérialisme [comme] stade suprême du capitalisme.
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Ce petit livre d'un peu plus de 200 pages et qui se lit en un après midi, ne m'a absolument rien coûté puisqu'il est offert actuellement par les éditions Flammarion dans le cadre de leur collection Champs Histoire, sans contrepartie (ce qui est rare).

En une vingtaine de chapitres il présente les différentes causes de la Grande Guerre, et rappelle la situation (géo)politique des futurs belligérants. Ce que j'ai particulièrement apprécié, outre sa simplicité, c'est le point de vue de l'auteur italien. Son approche sort de la vision franco-française des événements. Certes les faits historiques sont ceux qu'ils sont, mais je trouve que le regard que porte Luciano Canfora est peut être légèrement différent.

Je le conseille donc à celles et ceux qui voudraient réviser ou en savoir plus sur les causes de la Première Guerre. Et je le répète gratuitement dans le rayon Histoire de votre librairie.
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Un essai historique et historiographique. L'auteur évoque en détail les évènements qui ont mené au déclenchement de la Grande Guerre.

Tout au début, j'ai apprécié deux références littéraires très brèves, elles éclairent l'état d'esprit de l'époque : un roman de Conan Doyle datant de 1917et l'intrigue de la Montagne magique de Thomas Mann.

Au fil des pages, j'ai retrouvé des aspects que je connaissais déjà, comme le système des alliances ou l'attentat de Sarajevo et l'ultimatum ; mais j'ai découvert des détails moins connus. A titre d'exemple : le comte Tisza, président du conseil hongrois, isolé parmi les décideurs austro-hongrois, se montre opposé à la guerre.

L'auteur se penche également sur la question de la responsabilité de la guerre (quel pays est à l'origine du conflit ?) et conclut sur une responsabilité collective, p114.
Le chapitre « La faute allemande » m'a mis en appétit mais n'a pas satisfait ma curiosité. En consultant wiki, j'ai constaté que c'est un très vaste sujet, traité sur plusieurs pages : Kriegsschuldfrage (même sur le wiki français, la page dédiée à la responsabilité garde l'appellation allemande).
Pour ceux qui souhaitent aller plus loin : le livre « Les Somnambules » de Christopher Clarck.

Extraits :
« L'Occident, en 1914, autant qu'au bout de la guerre, se trouve au bord du socialisme. Celui-ci est sur le point de se saisir du pouvoir, de fabriquer une Europe aussi moderne, et plus peut-être qu'elle ne l'est actuellement. En quelques jours, la guerre aura ruiné ces espoirs. » L'historien Fernand Braudel cité par Luciano Canfora, p 21

« Pendant la guerre il n'y eut pas de propagande plus efficace que celle qui expliqua que le conflit était une lutte de démocraties contre les autocraties [ ]. Cela n'a aucun sens parce qu'aux cotés de l'entente anglo-française, il y a la Russie tsariste. » p51
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et si la 1ere et la seconde guerre mondiale n'en était qu'une seule avec une pause entre??
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