Composé de deux parties, une partie BD et une partie explicative, cet album a pour objectif de nous montrer le cheminement souvent compliqué de la transition d'une agriculture conventionnelle vers une agriculture biologique et paysanne.
La partie BD, qui se lit facilement, est une entrée en matière et sert à illustrer les propos de
Jacques Caplat en deuxième partie, même si ces propos apparaissent déjà dans les discours des différents acteurs de la BD. Une famille - fictionnelle - d'agriculteurs décident de s'engager dans la transition pour plus d'autonomie - pour l'un - et par conscience écologique - pour l'autre. Pour cela, le regard sur les méthodes, la taille de la surface à exploiter, et la diversité change au fil des rencontres et des recherches, pour aboutir, au bout de quelques années, à un nouvel épanouissement.
C'est plutôt intéressant, bien que condensé et finalement, le côté BD n'était peut-être pas si nécessaire. J'ai préféré la deuxième partie où
Jacques Caplat - j'ai dû chercher qui il était sur Internet, agrologue et ethnologue, fils de paysans - explique en plusieurs parties les problèmes de l'agriculture conventionnelle et les enjeux de la transition vers l'agriculture biologique paysanne.
Il y aborde le problème des NPK, ces engrais solubles que l'on donne aux plantes et qu'elles absorbent en continu lorsqu'elles devraient continuer à s'adapter à la réalité de la terre - sècheresse, froid, humidité - qu'elles stockent en trop grande quantité et qui les rendent vulnérables aux parasites et maladies.
Il y parle du problème de distribution inéquitable de fonds de la PAC, profitant surtout aux plus grands céréaliers.
Il y explique d'une agriculture sans aucun élevage serait catastrophique pour les prairies qui sont une source inquantifiable de diversité et de vie - bien plus que les forêts tropicales - et que les bovins et ovins régulent. Si, dans les ères anciennes les troupeaux d'herbivores migraient librement et entretenaient ces écosystèmes naturellement, nos infrastructures actuelles ne permet plus une telle migration.
Enfin, il aborde le cas des semences standardisées qui ne permettent plus l'autonomie des agriculteurs.
Jacques Caplat a travaillé avec
Vandana Shiva, militante indienne du développement durable, et ses propos sont clairement étayés.
J'ai très envie de me procurer un de ses livres afin d'avoir des informations plus poussées et complètes sur ce sujet.