"Comment ne pas être inquiète devant ses airs absents, son indifférence et le peu de temps qu'il trouvait maintenant pour être à la maison?" s' interroge Kitty, une jeune grand-mère retraitée de frais, au sujet de son époux Yvon,patient, passionné de musique, qui se lance "à corps perdu" dans les répétitions de Carmen le célèbre opéra de Bizet.
Catherine Carbonnaux, situe son roman
Carmen, cet été-là sur l'île d'Yeu qui retentit de choeurs endiablées et d'éclats de vaisselle cassée.Comment redonner vie à un couple vieillissant? questionne
Catherine Carbonnaux à travers mots. Les activités différentes et multiples donnent aux protagonistes une seconde jeunesse, mais ne risquent-elles pas de créer des divergences? Que de concessions et de tolérance sont nécessaire pour rétablir une situation houleuse!
Catherine Carbonnaux, à travers les différents personnages de Carmen, évoque les facettes de la femme, la condition féminine et les "entraves de l'âge".
Kitty la "laborieuse,besogneuse,prétentieuse", nostalgique, a "besoin de s'affirmer". Attirée par l'humanitaire et le culturel, communique-t-elle suffisamment avec Yvon sur son "coup de coeur pour une autre femme"? C'est surtout la crise conjugale qui nous est contée ici, mais si autre femme il y a, contrairement à la violente Carmen, elle a le fugace des ciels bretons.
Ce roman fort bien écrit, tiré de faits véridiques mais romancés, bien qu'il évoque la remise en question du couple et surtout de Kitty (ambivalente entre rêves de liberté et jalousie), manque peut-être justement de romance passionnée pour maintenir constante l'attention du lecteur. Ce point de vue bien sûr n'engage que moi, j'ai pensé au roman
Belle-grand mère de
Janine Boissard (pourtant moins intellectualisé) mais à l' humour et aux rebondissements certains .