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The Unwritten tome 11 sur 11

Al Davison (Illustrateur)Dean Ormston (Illustrateur)
EAN : 9781401253486
176 pages
Vertigo (26/05/2015)
5/5   1 notes
Résumé :
Tom Taylor—the real-life counterpart of his father's famous fictional boy-wizard creation, a living bridge between our reality and the realities of every tale ever told—knows the power of stories only too well. Now he's the star of his most important story yet.

It's a quest straight out of King Arthur, filled with black knights, ensorcelled swords, and maidens who are fair to a fault. If his heart is pure and his courage true, he can enter the Chapel... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à War stories (épisodes 1 à 5) qu'il faut avoir lu avant. Il faut avoir commencé la série par le premier tome 1 Tommy Taylor and the bogus identity pour comprendre les enjeux. Il comprend les épisodes 6 à 12, initialement parus en 2014/2015, écrits par Mike Carey, dessinés par Peter Gross, avec des finitions d'al Davison pour l'épisode 7, et de Dean Ormston pour l'épisode 9. Il s'agit du dernier tome de la série qui conclut l'histoire de manière définitive et satisfaisante.

Le titre de ce dernier tome est assez explicite. Tom Taylor, Lizzie Hexam et Richie Savoy sont réunis dans la demeure de Wilson Taylor, lui aussi présent. Il y a également Mingus (le familier de Tommy Taylor), Cosi Sara et Leon Chadron. Leur problème : comment rejoindre la Chapelle Périlleuse et atteindre le Graal qui, pour eux, constituent l'outil qui leur permettra de soigner Léviathan, et par là-même d'éviter la dissolution de la réalité. Madame Anna-Elizabeth Rausch contacte Pullman (Utnapishtim) pour essayer de déterminer ses intentions. À Oxford, Peter Quince, Robin Starveling et un autre exhument un cercueil pour le compte de Pullman.

Toute la troupe de Tom Taylor réussit à passer dans le monde des livres, plus précisément dans un livre de geste médiévale, en route pour la quête du Graal. Ils sont observés à la dérobée par Pullman, par le biais d'une sorte de miroir magique. Madame Rausch a ressorti ses marionnettes et s'apprête à les utiliser.

L'attente du lecteur est très élevée vis-à-vis de ce tome puisqu'il ne constitue pas un épilogue, mais qu'il s'agit bel et bien de la résolution de l'intrigue. La relance de la série à partir d'un numéro 1 laisse supposer que le lectorat s'était trop érodé pour que Vertigo continue à la publier. Il n'est pas exclu que Mike Carey ait dû revoir à la baisse la longueur de la série et la finir rapidement. le lecteur sait également qu'il va avoir droit à la bataille finale entre Tom Taylor et Pullman, en espérant que le sort de Léviathan sera réglé.

En termes d'environnement, le lecteur retrouve la dimension littéraire de la narration de Mike Carey. Il y a bien sûr Utnapishtim (Pullman) et une évocation de la légende de Gilgamesh, Moby Dick et Léviathan, le Graal et la geste arthurienne, une apparition éclair de Lewis Carroll (le temps de 2 pages). Il faut un peu plus de culture (ou une encyclopédie en ligne) pour rattacher Peter Quince et Robin Starveling à leur oeuvre d'origine (Le songe d'une nuit d'été, de William Shakespeare), ou pour avoir une idée de l'importance de poètes comme Wolfram von Eschenbach (1170-1220, auteur de Parzival) ou Edmund Spencer (1552 – 1599, dont le personnage Orgoglio apparaît dans l'épisode 7). Ce tome contient également une apparition de Léviathan et revient au naufrage du Péquod (le navire du Capitaine Achab, dans le roman Moby Dick d'Herman Melville). Ils retrouvent le Péquod tel qu'ils l'avaient laissé dans le tome 4 Léviathan.

En termes d'intrigue, Mike Carey apporte une résolution au sort de Léviathan, dans un récit comprenant suspense, action, et une part de facétie. La narration conserve la forme d'un récit d'aventure dans lequel le personnage principal est présenté comme un héros chargé de sauver le monde avec l'aide de ses amis. L'auteur continue de jouer avec les 2 niveaux de réalité qui sont celle du lecteur (en piteux état), et celles des livres. Peter Gross réalise un travail exceptionnel pour les épisodes 7 et 8 en dessinant à la manière de gravures dans un incunable moyenâgeux, avec quelques résurgences visuelles des temps actuels, avec une mise en couleurs reproduisant l'impression d'un vieux papier de type parchemin.

La narration du scénariste se bonifie avec cette mise en forme singeant l'âge et la forme du récit, et utilise à nouveau l'idée que les personnages maîtrisent les conventions de ce genre de récit, et en profitent pour avoir le dessus dans le récit. Cette entourloupe est réalisée sous les yeux du lecteur et avec sa connivence, pour son plus grand plaisir. Mike Carey se montre tout aussi facétieux en mettant en oeuvre l'intervention mûrement planifiée de Daniel Armitage, alors même qu'il avait exposé au lecteur le mécanisme artificiel qu'il constitue (dans le tome précédent). le lecteur se rend également compte dès la première page que les dialogues recèlent un ou deux double-sens aussi discrets qu'inattendus. Sur la page d'ouverture, Richie Savoy suggère à Lizzie Hexam qu'elle fasse son truc avec le sang. de la part d'un homme s'adressant à une femme, il est difficile de ne pas y voir une allusion aux menstruations. Ainsi Carey relie la capacité de Lizzie pour se plonger dans les livres à sa sensibilité féminine. Mais de son côté, Richie Savoy est un vampire, ce qui fait que lui aussi dispose d'une relation avec le sang assez spéciale.

Dès ce premier épisode, le lecteur observe également avec plaisir que Peter Gross a eu le temps de soigner ses pages, et qu'il dessine avec un encrage moins lâche, et un niveau de détails plus élevés, (sauf pour une discussion dans l'épisode 10 où l'arrière-plan est vide pendant plusieurs pages). En tout état de cause, le lecteur est forcément satisfait que ce soit l'artiste principal de la série qui soit présent pour y mettre un terme. La représentation figurative un peu simplifiée (mais moins que dans les épisodes précédents) fonctionnent très bien pour donner un ancrage aux tribulations fantastiques du personnage (la tempête de réalités livresques sévit toujours, pour un enchevêtrement cauchemardesque de fin du monde). Les personnages présentent bien leur apparence établie en début de série.

Peter Gross effectue donc un travail exceptionnel pour donner une apparence spécifique et évocatrice aux séquences se déroulant dans un environnement de poème épique et de chanson de geste des douzième et treizième siècles. Sa narration visuelle est comme d'habitude impeccable. le lecteur se retrouve en arrêt à plusieurs reprises devant des images saisissantes, admirables pour elles-mêmes et pas seulement pour leur place dans la narration. Il y a Tom Taylor et ses 5 compagnons les pieds dans un ruisseau, entouré de part et d'autre par une nuée grondante de vermine.

Il y a cette scène courtoise entre Lizzie et Tom, à l'époque moyenâgeuse. le lecteur sourit devant ce dessin pleine page où Tommy, Sue et Peter Price ont emprisonné leurs homologues (Tom, Lizzie et Richie) dans une bulle magique, Gross faisant coexister avec élégance un trait clair et arrondi pour les premiers avec un trait plus marqué pour les seconds (cette scène étant également magnifique pour le fait que les personnages de fiction ont neutralisé les personnages de la réalité).

Non seulement Peter Gross réalise de nombreux dessins en apparence très simple, en réalité transcrivant des concepts ou des situations complexes, mais en plus il est bien assisté par la mise en couleurs de Chris Chuckry. Ce dernier adapte sa palette à la nature de la scène : couleurs sombres pour la réalité, plus vives pour le monde fictif de Tommy Taylor, monochrome pour la chanson de geste. Dans les épisodes 11 et 12, il réalise des effets spéciaux tout en minutie pour faire ressortir le caractère magique d'écritures sur un mur, sans tomber dans une représentation trop enfantine, ou trop tape-à-l'oeil. le lecteur apprécie également la qualité du travail de Todd Klein qui doit jongler entre plusieurs graphies, sans qu'elles en jurent entre elles. En particulier il utilise une police pour Tommy, et une autre pour Tom, assez différents pour être distinguables, tout en étant assez proches pour ne pas se heurter (un vrai travail d'orfèvre).

La curiosité et l'attente du lecteur sont à un haut niveau pour savoir comment le scénariste va résoudre le conflit opposant Tom Taylor à Pullman. La situation est complexe et tendue, rendue plus délicate encore par la participation d'une tierce personne (déjà apparue dans la série) avec ses propres objectifs, établissant ainsi une forme de trinité (en lien avec le thème religieux de la chapelle périlleuse). Il suit la quête du Graal de Tom Taylor, en acceptant les rebondissements comme étant la mise en oeuvre des conventions littéraires de l'époque. Il apprécie la forme de boucle qui fait que tout repose sur la septième fois où la corne sera sonnée, ce qui constituait déjà la scène d'ouverture du premier tome. Il constate que Mike Carey explique avec élégance comment Pullman et Wilson Taylor ont pu mener simultanément leurs affaires dans la seconde moitié du vingtième siècle, sans se confronter plutôt.

Malgré toutes ces qualités, cette lecture a un goût de trop peu. C'est injuste comme jugement de valeur au vu des nombreuses qualités réelles du récit. Il faut un peu de temps pour mettre le doigt sur la nature de ce petit manque. Les personnages donnent parfois l'impression d'accomplir leurs actions, avec un jeu d'acteur pas toujours très juste. Au bout de quelques séquences, l'impression se confirme : ils énoncent souvent leur ressenti ou leurs émotions, de manière explicative, avec un petit manque de conviction. le lecteur en revient à son impression première qui est que Mike Carey et Peter Gross ont accéléré le rythme de l'intrigue pour pouvoir finir dans les temps, aux dépends des interactions personnelles. Par exemple, Pauly Bruckner dispose bien d'un destin qui répond à ses envies, mais sans donner 'impression d'en profiter, ou au moins de pouvoir faire en sorte que le lecteur le ressente. Ce sentiment d'accélération s'intensifie encore quand le dernier épisode, l'auteur ne dispose que d'une page de 4 cases pour évoquer (à raison d'une case par site) le devenir de personnages à Ronceveaux (1 case), puis, dans les Alpes suisses (1 case), puis à Brisbane (1 case), et enfin à Chamonix (1 case). C'est beaucoup trop court au regard de l'importance de ces personnages dans la série.

Malgré ce petit défaut, The Unwritten aura été une série exceptionnelle de bout en bout, une réflexion intelligente et sensible, sur le thème des liens qui unissent la réalité à la fiction, avec un point de vue personnel, et une mise en images qui dépasse largement le simple rôle fonctionnel.
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À l'occasion du festival Hypermondes qui s'est déroulé à Mérignac les 23 et 24 Septembre 2023, Mike Carey vous présente son ouvrage "La cité de soie et d'acier" aux éditions l'Attalante.
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Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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