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EAN : 9782258144996
448 pages
Presses de la Cité (15/03/2018)
3.85/5   26 notes
Résumé :
Aux yeux de tous, Lazare Kerrec est considéré comme le meilleur tailleur-brodeur de Pont-l'Abbé. Péché d'orgueil ? Il a en tête de confectionner le plus beau des costumes mais que nul ne portera. La parure achevée, un gilet et un manchoù (sorte de petite veste) ornés de broderies somptueuses, révèle une telle maîtrise qu'on pourrait croire qu'elle est l'oeuvre du diable. Qui sait... ?
En 1860, à l'insu du brodeur, sa petite-fille décide de porter le costume ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Une découverte avec cet auteur breton qui possède une belle plume pour écrire ses romans du terroir.
Un vocabulaire riche et non pas des plus simples, une écriture toute en finesse qui fait que la lecture est empreinte de détails non négligeables.
Le sujet est très spécial puisqu'il s'agit des pouvoirs maléfiques que peuvent créer les habits lorsqu'ils sont portés.
La malédiction règne en haut lieu et les croyances populaires sont au coeur de l'intrigue.
Malheur à celle qui revêtira le costume bigouden lors de son mariage.
La légende est vieille et remonte à la création de ce costume en dentelle si soigneusement cousu et qui aurait été l'oeuvre d'un paysan qui aurait passé un pacte avec le diable.
Tout est bien ficelé, les vies de ces pauvres gens s'en révèlent fatales et funestes.
J'ai passé un très agréable moment de lecture et vais regarder de plus près les autres romans de Mr Cario.
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****

Zacharie le Kamm est un homme dévasté, qui se bat tous les jours pour arriver à se lever. Il a perdu 13 ans auparavant sa femme et sa fille. Simple pilhaouer en Bretagne, il a hérité de son grand père, tailleur de métier, d'un costume traditionnel. Mais ce vêtement porte en lui une malédiction : toutes les femmes qui le portent meurent. Vouloir être la plus belle attire le diable...
Quand la fille de Zacharie porte le costume le jour de son mariage, sa vie disparaît. En s'enfuyant devant le prêtre, elle arrête le cours du temps pour son père. Mais parfois, les choses ne sont pas telles qu'on les voit...

Daniel Cario signe ici un bon roman tout autant sur la forme que sur le fond. Avec une écriture toute en finesse et en détails, il nous emmène dans les contrées bretonnes aux côtés de personnages attachants et en quête de vérité. Nous suivons Zacharie et sa fille Violaine le long des chemins ou chez les familles aisés, qui jugent les autres en se croyant meilleurs. Mais la vanité ne sauve jamais. Au contraire...

Merci à NetGalley et aux éditions Presses de la cité pour ce partage.
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J'ai davantage apprécié La légende du pilhaouer que Trois femmes en noir (du même auteur) que j'ai lu dernièrement. Les personnages sont moins nombreux (on passe donc davantage de temps avec chacun) et j'ai aimé la façon dont le surnaturel s'invite dans le quotidien.
Dans le roman, on découvre la vie d'un pilhaouer, métier itinérant méconnu, ainsi que la vie d'un petit bourg breton au tournant du siècle partagé entre "francisation" et maintien des traditions.
La dernière partie m'a un peu moins plu car le récit devient un peu trop rocambolesque à mon goût, au point qu'on en oublierait presque le destin du costume maudit...
Lien : http://lecturesdestephanie.b..
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Le pilhaouer, en Bretagne, c'est l'équivalent du chiffonnier mais qui fait office également de temps à autre de colporteur.

Zacharie le Kamm est membre de cette profession particulière qui demande beaucoup d'abnégation, pérégrinant du matin au soir par les villages et hameaux de la région de Loqueffret dans les monts d'Arrée. Car des pilhaouers, il en existe beaucoup, et chacun possède son domaine de prospection. Les chiffons sont ensuite recyclés, et les plus beaux, ceux de meilleures qualités, seront envoyés dans des papeteries.

Zacharie s'est marié jeune avec Clémence, mais ils n'ont pu avoir d'avoir d'enfant, aussi ils ont adopté Violaine à l'âge de cinq ans, la fille d'une voisine qui a connu bien des malheurs avant de sombrer dans la déchéance.

Violaine est une enfant renfermée, et à l'école, elle n'ose pas donner les bonnes réponses. La maîtresse d'école l'encourage, et elle aurait pu devenir institutrice ou infirmière, si une des élèves, qui elle possède ses parents, comme il arrive souvent lui fait découvrir son statut d'orpheline et d'enfant adoptée. le ciel tombe sur la tête de Violaine et elle décide de quitter l'école primaire et ne pas aller plus loin dans ses études. Elle a seize ans (Je croyais qu'à cette époque, l'école était obligatoire jusqu'à treize ans sauf si le certificat d'études primaires avait été obtenu avant !). Quoi qu'il en soit, Violaine se trouve placée auprès d'une vieille dame qui n'a jamais été mariée afin de lui tenir compagnie.

Violaine va devoir repousser les avances d'un des frères mariés vivant auprès de la vieille dame, la famille possédant une réputation de profiteurs, d'amasser leur fortune sur le dos des petits fermiers et artisans de la région en rachetant à vil prix leurs maigres fermes et maisons, endettés qu'ils sont à cause des agissements de ces financiers véreux.

Et à vingt et un ans, elle va se marier avec le fils d'un notable fortuné de la région. Charles-Damien est un Don Juan de campagne, accumulant les conquêtes, mais Violaine s'est toujours refusée à lui. Pas avant le mariage, c'est un principe. Elle sait trop combien sa mère a été engrossée lors d'une soirée, amourachée d'un inconnu qui n'avait pas laissé son adresse.

En 1900 les filles mères étaient rejetées, et malheur à celles qui avaient fauté et n'avaient plus de prétendants. Mais Violaine n'est pas de cette trempe-là et le mariage se profile avec un beau parti, même si des deux côté l'on rechigne. Les parents de Charles-Damien d'un côté, et ceux de Violaine de l'autre. Des parents adoptifs, certes, mais parents quand même. Et pour célébrer l'union, Violaine portera en guise de vêtements de mariée un magnifique gilet et un manchoù, tous deux confectionnés par l'arrière-grand-père de Zacharie, un tailleur-brodeur de Pont-l'Abbé dans le milieu des années 1850.

Or cette parure bigouden, qui ne sied guère aux habitants des Monts d'Arrée, surtout les personnages riches et influents se piquant d'être des évolués et ne pas s'attarder à des fadaises bretonnes, cette parure s'est avérée maléfique par le passé. Et Clémence a peur, connaissant l'origine de ces deux pièces de vêtements. Mais Zacharie l'encourage, afin de respecter les traditions bretonnes, quant à Violaine, elle possède un caractère trempé, et n'a cure des réflexions et avis qui pourraient être émis par des personnes qui l'indiffèrent.

Lazarre Kerrec était un tailleur-brodeur installé à Pont-l'Abbé dans le pays bigouden, et il était renommé pour l'excellence de son travail. Mais lorsqu'il avait un petit moment à lui, surtout de nuit, il se mit en tête de broder un gilet et un manchoù (corsage) de toute beauté, cachant le fruit de son labeur à sa femme et ses enfants. Or sa femme, quelque peu curieuse, avait déniché les vêtements, mais n'en avait pas informé son mari, par crainte.

Or, lorsque sa petite-fille se marie, Marie-Josèphe, la femme du petit tailleur, n'a d'autre idée folle que de lui proposer d'enfiler l'ouvrage de son grand-père. Lazare est atterré lorsqu'il voit sa petite-fille ainsi attifée, mais il est trop tard. le mal est fait, les malheurs commencent à s'accumuler sur cette famille comme les nuages porteurs d'orages. Lazare est obligé d'avouer à sa femme qu'il a passé un pacte avec le diable pour une si belle réalisation.

La suite ci-dessous :
Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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ll est des lectures qui arrivent comme des évidences. Je m'apprêtais à faire les derniers points sur une broderie "Bigouden" quand j'ai découvert le livre de Daniel Cario sur Netgalley. La couverture met admirablement en valeur le haut d'un costume féminin, avec ces broderies orange et jaunes, caractéristiques du "pays" bigouden. Dans certaines maisons, aux alentours de Pont-L'Abbé dans le Sud-Finistère, ces pièces héritées des arrière-grands-parents (voire des arrière-arrière grands-parents) illuminent le salon dans leur cadre sous verre. Daniel Cario a décidé de retracer l'histoire d'un de ces hauts, un gilet et une petite veste, si splendidement réalisés que son créateur, lui-même, Lazare Kerrec sent qu'il a été aidé dans son travail, que sa main a été guidée par une force supérieure. Il dissimule son ouvrage dont il pourrait se montrer fier car il a l'intuition que le Diable a contribué à la création de cette parure "empoisonnée". Malheureusement pour lui, son épouse a découvert qu'il brodait la nuit cet ouvrage d'une qualité exceptionnelle, et décide sans l'avertir que ces vêtements seront portés par leur petite-fille le jour de son mariage. Nous sommes en 1860 et commence alors la destinée funeste de ces deux pièces ouvragées, semant le malheur de génération en génération aux jeunes femmes qui le porteront.

Daniel Cario nous fait partager plus longuement la vie d'une de ces "mariées" : Violaine Quinu. Sa mère,Adeline, enceinte hors des liens du mariage, a sombré peu à peu dans la prostitution puis dans la mendicité. La Bretagne, au début du vingtième siècle, n'a généralement aucune pitié pour celles qui s'écartent d'un chemin supposé droit par un clergé omniprésent. Au décès d'Adeline, Violaine est recueillie par Zacharie et Clémence le Kamm. Zacharie est pilhouer, un métier maintenant oublié. Il va de maison en maison pour récupérer les vieux vêtements (pilhous en langue bretonne) qu'il échange contre de la porcelaine. Ensuite, il revend cette matière première contre de l'argent. Cette profession, qui oblige à être sur les routes de longs mois, n'a pas forcément bonne réputation. La rumeur dit facilement que les pilhaouers ne sont que des vagabonds, à l'affût de la bonne affaire, prompts aussi à dérober des objets de valeur dans les fermes les accueillant pour la nuit.

Zacharie le Kamm est un honnête homme et d'emblée il éprouve pour Violaine les sentiments d'un père. Sans dévoiler plus avant l'histoire de cette jeune fille, j'ai trouvé que l'auteur montrait bien les différences de classes sociales, l'outrecuidance des "petits" puissants de province ainsi que le quotidien de la Bretagne dans les années 1900. Il mêle à ce tableau réaliste un arrière-plan fantastique avec le diable, toujours présent, comme en embuscade. La Bretagne est la source d'inspiration de Daniel Cario. Il nous plonge toujours dans le passé, un passé que mes grands-parents ont souvent connu et que mes parents m'ont raconté. Peut-être suis-je plus sensible à ces écrits en raison de mes origines, fille du Sud-Finistère, mais du pays cornouaillais et pas bigouden ? J'aime retrouver des lieux qui me sont chers, décrits avec précision. le seul bémol pourrait être le style, que d'aucuns qualifieraient d'un peu désuet. Personnellement, quand je commence la lecture d'un roman "Terres de France", c'est exactement l'écriture à laquelle je m'attends. Amoureuse des mots, attachée aux nuances qu'apportent les temps, je me réjouis de l'utilisation d'un vocabulaire parfois recherché et de l'usage de l'imparfait du subjonctif.

Je compte acheter ce livre, reçu en SP sur ma liseuse, en version papier. Je suis certaine qu'il fera des heureux du côté de Pont-Aven et circulera de mains en mains, connaissant ainsi le plus beau des succès pour un roman : celui de réveiller des échos dans la mémoire et de libérer la parole.
Lien : http://albertine22.canalblog..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Quand le désir du mâle se dressa contre son ventre, titillée elle-même par une drôle de sensation, elle n’eut pas la lucidité de le repousser. Jupes retroussées, culotte fendue, il n’était pas malaisé de la forcer. Lorsqu’elle s’en rendit compte, il était trop tard pour l’expulser de la place.
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En société, ces fanfarons s’esclaffent des cauchemars qui ont hanté les nuits de leur enfance ; dans leur solitude, au tréfonds de leur conscience, ils n’ont plus la témérité de blasphémer contre des forces obscures qui les dépassent. Croyants ou pas, les voilà logés à la même enseigne, celle de la peur indicible, d’autant plus angoissante de ne pas reposer sur de réels fondements.
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Lors de leurs rencontres suivantes, il eut envie de contempler à nouveau cette anatomie dont la singularité lui inventait des cauchemars où un démon encorné le traquait de sa fourche. Les yeux baissés, le rouge aux joues, il balbutia de lui montrer encore. Elle se prêta au jeu avec complaisance, lui dévoilant cette fois le mitan de son intimité. C’en était fini de leur innocence.
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La petite fille l'observait en silence. De temps en temps, le vieil homme levait les yeux de son ouvrage et soupirait, un regard terrible, avec l'acuité percante d'un oiseau de proie, mais rien dans l'attitude de l'enfant n'indiquait pourtant qu'elle avait peur de lui.Elle ne devait pas être bien vieille, huit dix ans, même s'il était difficile de lui donner un âge. ....
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La beauté est une notion très subjective, vous savez. Une femme n’est belle que pour l’homme qui sait la regarder.
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Vidéo de Daniel Cario
Daniel Cario nous propose un nouveau thriller qui peut résonner avec l'actualité récente. Il nous dit quelques mots de son propos et de ce nouveau roman au suspense absolument terrible.
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