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EAN : 9782258163225
320 pages
Presses de la Cité (12/03/2020)
3.68/5   41 notes
Résumé :
Des tempêtes, Ambroise, gardien respecté du phare l'OEil-du-Diable, au large de Bréhat, en a traversé beaucoup. Dans sa vie personnelle aussi. Il a su, depuis, renouer avec un bonheur simple auprès d'une jolie Anglaise et de sa fille, Betty, qui se sont réfugiées sur l'île pour fuir un passé douloureux. Mais, en septembre 1987, l'adolescente disparaît.

Or, un mois plus tard, un ouragan d'une violence inouïe balaie les côtes bretonnes et dépose au pied... >Voir plus
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Pas bien loin de chez moi, juste en face de la pointe de l'Arcouest, se trouve l'archipel de Bréhat, un lieu hautement touristique, destination incontournable pour tous les vacanciers venus poser leurs valises sur cette côte costarmoricaine. C'est le décor de cette histoire où une tragédie se noue, ballottée entre trois mois fatidiques- août, septembre et octobre 1987.

En ce mois d'août, l'auteur nous débarque donc à Bréhat, dans une masure de pêcheur à l'abandon. Deux collégiens, Florimond et Quentin, hermétiques aux racontars laissant planer que ce lieu est encore hanté par son dernier occupant, y font quelques feux nocturnes pour attirer les papillons de nuit et les piéger afin de parfaire leur collection de ces lépidoptères.

Sautons ensuite en octobre pour fêter les treize ans de Florimond avec le privilège de monter sur le phare dont son père Ambroise est un des gardiens. Ce phare imaginé par l'auteur pour les besoins de son intrigue emprunte des caractéristiques à l'un de ses frères s'érigeant sur un autre coin maritime et nous fait immanquablement penser à l'Ar-Men. Une blessure du coéquipier et père et fils se retrouvent seuls sur l'Oeil-du-Diable alors qu'une tempête d'une ampleur s'approchant de celle d'un ouragan se prépare, minimisée par les annonces météorologiques. Tandis que le vent s'acharne et que les vagues s'écrasent avec fracas au pied du phare, se détache, sur l'eau sombre, la blancheur d'un corps, entièrement dénudé, à la chevelure rousse.

Quelques semaines auparavant, à terre, Betty, la fille de la toute nouvelle compagne anglaise d'Ambroise n'est pas rentrée un certain soir. Très réservée, franchement pudique, la jeune fille aimait rechercher la solitude et à dix-sept ans, une fugue d'une anglaise déracinée peut sembler naturelle pour la gendarmerie de Paimpol.

Voilà les premiers galets d'une intrigue posés. Une intrigue qui va naviguer, se heurter et s'échouer parmi des écueils rocheux ceinturant l'île bretonne mais dont les reliefs acérés seront façonnés par un facteur humain qui, à lui seul, offrira les blessures les plus mortelles.
Par une succession des points de vue, l'auteur entretient la tension autour de plusieurs éléments qui peuvent prêter aux soupçons. Les anglaises laissent dans leur sillon un passé douteux qui se confirme dans leur besoin de s'isoler et de mettre la Manche entre elles et leurs vies britanniques. Les adolescents, complices, oscillant entre un monde de rêves enfantins et un éveil vers l'autre sexe, entretiendront un mystère autour de leur passion des papillons. La naufragée miraculeusement sauvée, classiquement amnésique comme bon nombre de traumatisées, s'interrogera sur sa véritable identité et cherchera la vraie nature de ceux qui l'entourent. Janet, la compagne anglaise, en proie à sa propre tempête intérieure se raccrochera à sa fille avec désespoir, nous faisant partager sa souffrance tout en frôlant la frontière de la démence.

Daniel Cario manie très bien cette sensation que tout sonne faux. Peut-on faire confiance à la mer ? Aux îliens taciturnes ? Au gardien de phare de plus en plus maussade ? Aux garçons un peu joueurs ? Betty est-elle Betty ? Et que s'est-il passé outre-manche pour que les répercussions se fassent sentir sur cet archipel au paysage sauvage où s'égaille une végétation presque exotique alors que son pourtour, aux arrêtes rocheuses, côtoie une ribambelle d'îlots et d'écueils ?
La corne de brume assourdit alors que ladite brume s'étend sans crier gare pour piéger marins et terriens dans son voile opaque. Si vous connaissez la rapidité et la surprenante irruption de la brume de mer, alors qu'il fait un soleil splendide quelques minutes auparavant, vous n'aurez aucun mal à la voir surgir au moment le plus propice dans cette histoire des Côtes d'Armor !
Les beautés et les dangers des bas-fonds rocheux seront le théâtre des dissimulations des uns et des autres.
La tempête venant des profondeurs des cieux est-elle la plus à craindre avec ses vents violents ou bien la violence des hommes la supplante-t-elle en intensité ?
Il suffit de remettre de l'ordre dans les évènements et l'auteur y parvient même s'il utilise des coïncidences sur lesquelles il vaut mieux passer en considérant que ce moment de lecture n'a pas pour objectif de s'ancrer dans du réel. En revanche, il exploite très bien les lieux, ayant pris soin de séjourner sur l'île et, spécialiste de la Bretagne, sait parfaitement en restituer toute l'ambiance et le climat. Les temps angoissants que vivent les personnages se partagent entre les moments passés au phare, ceux ballottés par les flots ou ceux arpentant cet archipel breton.

J'ai noté, sur certains thèmes, un petit écho avec Les Déferlantes de Claudie Gallay qui m'a laissé une sensation un peu gênante. Quelques redites ne sont pas du tout indispensables et auraient pu alléger de quelques pages ce roman sans lui enlever tout son sel ni son suspense.

Le moment de lecture reste agréable, divertissant, et sa résonance locale en fait un roman de proximité appréciable. L'intrigue ne manque pas de péripéties qui maintiennent l'envie de voir s'éclaircir et se dissiper les brumes enveloppant cette tragédie Bréhatine.
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Je n'ai pas réussi à entrer dans le roman alors que l'intrigue se déroulait en Bretagne, un gros atout pour attirer mon attention d'habitude.
Le temps d'une longue mise en place, l'histoire va et vient entre les périodes, entre les personnages et aucun d'eux n'est très attachant. En plus, le style de Daniel Cario m'a un peu agacée.
Un rendez-vous manqué...
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Sur la belle île de Bréhat, Ambroise est le gardien du phare. Il a un fils dont la maman est décédée dans les suites de l'accouchement. Des années plus tard, il vit une paix conjugale avec Jane et sa fille Betty. Lorsque cette dernière disparaît puis réapparaît, les lignes ont bougé et une atmosphère oppressante s'installe. Chacun garde ses secrets. Jusqu'à quand ?
L'auteur nous livre un coin de Bretagne aussi beau que sauvage avec de beaux personnages emplis de contradiction.
Un thriller qui se lit avec plaisir
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Ce roman a un contexte lourd de sens dans cette ambiance de suspicions et de secrets inavouables. La mer est un personnage redoutable qui crache les corps, qui rumine la vengeance, qui dissimule les facettes sombres des habitants et qui vomit la vérité. Dangereuse ennemie dans l'ouragan et les tempêtes, pas forcément la plus terrible dans cette histoire…
Ce que je retiens de ce livre est le poids de la dissimulation. Chacun a son lot de responsabilités :
– Ambroise, le gardien de phare, parce qu'il se tait, toujours. Il se retire dans son silence et sa solitude plutôt que d'affronter les siens.
– Jane, la compagne anglaise d'Ambroise, parce qu'elle se débarrasse de son passé sur l'île de Bréhat. Parce qu'elle fuit ses choix dans la folie.
– Betty… ou la-non-Betty qui cherche à faire porter toute la responsabilité de son amnésie sur ces habitants isolés. Que sait-elle vraiment des événements qui l'ont conduite sur cette terre isolée ? Réalité ou intox ?
J'ai aimé cette intrigue qui, sous des couverts d'isolement, de retraite physique ou spirituelle, appelle notre méfiance autant que notre curiosité. Que cache la partie Nord de cette île aux côtes déchiquetées ? Quelle noirceur surveille le phare nommé toute en prémonition L'Oeil-du-Diable ? Qui est plus fou que le coupable : cette vieille femme qui a perdu son Fernand, l'ivrogne, le joueur ou le menteur ? l'adulte, le vieillard ou l'adolescent ? Peut-être cette fille… Vous l'avez compris, notre esprit et l'auteur nous mènent dans diverses directions.
Le dénouement et ce climat malsain ne sont innocents à mon plaisir global. L'auteur a réalisé un travail de pisteur et de traqueur plutôt remarquable et addictif. Puis, j'ai découvert la triste vérité. le moins dans cette enquête humaine serait les réactions des personnages face à la mort. Leur détachement m'a troublée.
Que de mystères et d'aventures dans Ce chaos de Bréhat… Un roman de terroir, comme la collection l'indique Terre de France. Je reviendrai certainement vers cette collection. A suivre.
Lien : https://alapagedeslivres.wor..
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Les éléments, l'île de Bréhat, la majeure partie de l'action dans un phare, tout est là pour plaire aux Bretons et plus largement aux amateurs de grand air, de nature sauvage et de mystère. Ici, on est taiseux Ambroise en tête. L'intimité reste intime. Beaucoup de monologues intérieurs donc, de gamberges qui se bousculent, s'entrechoquent dans les ciboulots des un(e)s et des autres. Daniel Cario construit une histoire bien ficelée qui propose pas mal de surprises et de rebondissements. Dommage qu'elle soit noyée par tant de longueurs, de rappels des situations, des refoulements et pensées des personnages redondantes...

J'ai toujours le même problème avec les gros livres (500 pages) qui pourraient être réduits nettement et qui, au lieu d'être parfois ennuyeux, feraient d'excellents romans, plus tendus, plus nerveux. Néanmoins, je dois dire que Daniel Cario sait y faire et son histoire, à défaut d'être très originale est bien écrite et se laisse suivre jusqu'à bon port.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La vraie aventure, c’est justement d’avoir peur. Le bonheur d’être vainqueur après chaque coup de tabac, sain et sauf si tu préfères, ne vaut la peine d’être vécu que si tu as eu la frousse au point d’avoir la gorge sèche, les tripes qui se nouent et les mains qui tremblent. Une fois que t’as connu ça, tu peux plus t’en passer.
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L'histoire se déroule sur l'île de Bréhat, en Bretagne, sur la Côte de Granit Rose.
D'un côté, un gardien de phare, L'oeil du Diable, veuf et père d'un adolescent vivant dans une autre famille à cause des longues absences répétées de son père pour son travail.
De l'autre, une anglaise venue se réfugier sur l'île avec sa fille afin de fuir un passé tortueux.
Ils se rencontrent et entretiennent une relation amicale pendant un temps avant de décider de vivre ensemble.
La jeune adolescente disparaît un jour dans des circonstances inconnues qui ne seront révélées que vers la fin du roman tout comme le passé des deux anglaises.
Entre-temps, une jeune naufragée est retrouvée au pied du phare, amnésique.
S'ensuit un déroulement mêlant mensonges, recherche de la vérité, culpabilité, fuite de la réalité, incompréhension et altération des relations intra-familiales.
Une histoire dramatique dans laquelle l'île est décrite tant dans sa vie quotidienne que dans sa nature sauvage, le travail difficile des gardiens de phare toujours confrontés à l'humeur de la météo et de la mer.
Une mise en route tranquille de la lecture pour finalement ne plus s'en détacher jusqu'à la dernière phrase.
A lire pour le plaisir des descriptions et le bonheur d'être transporté sur cette magnifique île où l'on a l'impression de séjourner au même titre que les protagonistes de l'histoire.
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Sur la côte de l'anse de la Corderie, au nord-ouest de la chaussée Vauban ct donc sur la Bréhat septentrionale, vivait une vieille femme. Veuve depuis quelques années seulement, elle était vieille en revanche depuis des décennies, comme nombre de Bretonnes qui, dans des temps pas si reculés, enfouissaient leur jeunesse
sous des vêtures austères dès que la vie ne leur octroyait plus le moindre espoir de bonheur. En contrepartie, les ans n'avaient plus de prise sur elles. Tout au plus leurs visages se parcheminaient-ils de fines rides, leur dos se voûtait-il davantage, tandis que leur chevelure se moirait de délicats reflets d'argent. Mais ce n'étaient là que d'imperceptibles changements qui n'atfectaient en rien
leur allure générale. Cette sévérité vestimentaire n'était pas le résultat d'un quelconque laisser-aller. C'était leur
façon à elles d'être coquettes, sans guère d'artifice ni aucune fanfreluche. Les aurait-on payées grassement
pour les convaincre d'un minimum de fantaisie qu'elles auraient refusé, tout comme il était hors de question de
les amener à abandonner le petit bout de coiffe qu'elles s'obstinaient chaque matin à épingler sur un chignon à peine plus gros qu'une pomme.
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Vidéo de Daniel Cario
Daniel Cario nous propose un nouveau thriller qui peut résonner avec l'actualité récente. Il nous dit quelques mots de son propos et de ce nouveau roman au suspense absolument terrible.
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