AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,92

sur 79 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Du grec au latin… Quelle est la recette idéale pour composer un bon Carlotto ?

Pour l'entrée, je vous conseille fortement de s'inspirer du démarrage détonnant de « Funky Guns » écrit par le grand auteur d'origine grecque George Pelecanos ("Un nommé Peter Karras", "Blanc comme neige", ...). Afin d'éviter le cliché italien, vous remplacez astucieusement le braquage d'une pizzeria par celui d'une bijouterie.

En revanche, pour pimenter à souhait cette mise en bouche, il faut impérativement conserver les meurtres des pauvres otages qui n'y sont évidemment pour rien dans l'histoire. Ainsi, malheureusement, une maman et son enfant vont donc tomber sous les balles des braqueurs dont un seul des deux fugitifs pourra s'échapper avec le butin conséquent de la bijouterie.

Sous forme de plat de résistance, rien de mieux que l'univers désespérant de la taule comme Edward Bunker l'avait décrit si brillamment de l'intérieur dans « La bête contre les murs ». (1)

Comme l'auteur américain, Massimo Carlotto a connu également les affres de la prison et peut faire ressentir comme nul autre la violence physique et psychologique de l'univers carcéral.

Autant Ron le taulard de Buncker est très jeune et espère sortir rapidement, autant Raffaello, qui a écopé de la perpetuité, ne peut espérer sortir que pour des raisons de santé. En effet, prisonnier durant quinze ans et atteint d'un cancer, Raffaello peut demander une libération anticipée à une seule condition : que le père et mari des deux victimes du braqueur, Silvano, accepte son recours en grâce.

Pour terminer le menu du jour, en guise de dessert, je vous suggère une dernière partie inattendue et machiavélique à l'image de l'excellent « Alex » de Pierre Lemaitre. Mais je ne vous donnerai pas la composition exacte du succulent final, histoire de ne pas vous dévoiler le bouquet final de ce menu à déguster sans modération.

Pensant découvrir un simple polar classique, « L'immense obscurité de la mort... » est en fin de compte un roman très noir, beaucoup plus complexe et ambigu qu'il ne parait. Jusqu' à y perdre ses repères et surtout son latin !

arrivederci e grazie a tutti…

Note : 4.5/5

(1) Je vous conseille plus que vivement la lecture du fantastique "Aucune bête aussi féroce". Juste inoubliable !


Ps : J'ai trouvé sur internet l'histoire de l'auteur résumée en quelques lignes et vous la restitue telle quelle :

En Italie, il existe une «affaire Carlotto», page sombre de l'histoire de la justice italienne qui faillit priver le monde d'une des plumes les plus attachantes du noir contemporain.

Étudiant de 19 ans engagé dans les mouvements contestataires d'extrême gauche, Massimo Carlotto est témoin, par une nuit de 1976, du meurtre d'une jeune femme. Après avoir tenté de la secourir, sans succès, il prévient la police, qui l'interpelle aussitôt. Accusé de meurtre, Carlotto est initialement acquitté, faute de preuves et d'une enquête rigoureuse, avant d'être reconnu coupable en cour d'appel sans que des faits nouveaux aient été révélés. En 1982, on le condamne à dix-huit ans de prison. Acculé au pied du mur, Carlotto s'enfuit en France puis au Mexique, avec un détour par Buenos Aires.

Capturé puis ramené en Italie à la fin des années 1980, il est cette fois condamné à seize ans de réclusion, et ce, en dépit des nombreuses irrégularités révélées lors du nouveau procès. Outrée, l'opinion publique s'enflamme. Si bien que, en 1993, le président de la République italienne, Luigi Scalfaro, prononce la grâce inconditionnelle de Massimo Carlotto. Les vestiges de ce passé douloureux, on les retrouve dans plusieurs de ses romans.
Commenter  J’apprécie          263
Texte à deux voix, alternant celle de la victime indirecte, celui qui survit : Silvano a perdu son épouse et son fils; et celle de l' assassin , celui qui purge sa peine (Raffaello, incarcéré, rêve de retrouver son complice et sa part de butin).
Une douleur qui enfle, un cri trop longtemps retenu, qui "dévore" l'âme de Silvano comme le cancer qui "ronge" le corps de Raffaello.
Silvano au bord de la folie se transforme en justicier vengeur, en bourreau halluciné et Raffaello en repenti.
Un roman fort, rapide avec pour toile de fonds le milieu carcéral italien et ses rouages judiciaires.
Commenter  J’apprécie          220
Ma première rencontre avec cet auteur, pour ce petit livre offert par ma libraire.
Un livre qui peut déranger, ou plutôt qui dérange.
Deux personnages principaux : l'un a tué la femme et le fils de l'autre au cours d'un braquage qui a mal tourné.
15 ans après ...
Le père et mari peut-il pardonner ?
Le malfrat a-t-il changé ? le peut-il ? a-t-il droit au pardon ?
C'est l'enjeu de ce polar dont le long dénouement interroge ... si on était à la place du père, quelle voie aurions nous choisie ? Pas sûre que l'on puisse répondre ...
C'est un livre dont je ne pense pas oublier l'intrigue, ce qui n'est pas fréquent pour un polar.
Commenter  J’apprécie          20
Ce livre finirait sans doute dans ma bibliothèque idéale si je devais un jour la constituer. Jamais un roman policier ne m'aura autant dérangé, autant interpellé par la portée philosophique qu'il a en lui. « L'immense obscurité de la mort » de MASSIMO CARLOTTO, est un roman qui vous hante bien au-delà de sa dernière page.

Dans un pays, l'Italie, où le Président de la République n'use jamais de son droit de grâce, c'est à la victime qu'il revient de décider d'accorder ou non le pardon. Un poids terrible et culpabilisant qui pèse sur elle, mais un pouvoir aussi, qui livre l'agresseur à sa merci dès lors qu'elle a sur lui droit de vie et de mort sociale.

C'est ainsi que 15 ans après avoir perdu sa femme et son fils, tués lors d'un braquage où ils avaient été pris en otage, Silvano Contin se voit demander une grâce par Raffaello Beggiato , celui là même qui a anéanti sa famille et sa vie. Atteint d'un cancer incurable celui-ci souhaite finir sa vie en homme libre.

Ayant abandonné son travail, ravagé par la douleur et le souvenir des derniers mots de sa femme, Silvano Contin n'est plus qu'une ombre sociale. Pourtant, malgré sa douleur, celui-ci va décider d'accorder sa grâce à son bourreau.

En effet, Silvano souffre mais il n'a pas oublié, et comprends vite l'intérêt qu'il peut avoir à faire sortir son bourreau de prison. Lors de ce tragique braquage, le complice de Berggiato a réussi à s'échapper et n'a jamais rendu de comptes à la justice. Silvano compte donc sur Berggiato pour remonter jusqu'à lui et découvrir son identité. Malheureusement les choses ne se passent jamais comme on le souhaite et c'est dans le sang que Silvano finira par mettre les mains.

Au finale, ce roman c'est aussi l'histoire d'une parabole, celle de deux hommes de chaque côté d'une barrière invisible, ténue, entre le bien et le mal, où l'un finira par perdre son humanité quand le second retrouvera la sienne par un ultime acte d'abnégation.

Ecris dans un style incisif, une écriture sèche, MASSIMO CARLOTTO dresse un tableau sans concession d'une société italienne où l'univers de la prison condamne définitivement l'homme qu'elle incarcère. Aucune échappatoire, aucune espérance donnée puisque l'Etat a mis le glaive de la justice dans les mains de la victime, en lui donnant ce pouvoir extraordinaire d'accorder ou non une grâce à leur bourreau.

Aussi noir et sombre que puisse être ce roman, il garde me semble t'il une petite lueur d'espoir en l'homme et nous démontre que si la prison emprisonne l'homme pour ses actes, elle ne peut et ne doit pas condamner la valeur intrinsèque de l'être humain.
Lien : http://passion-polar.over-bl..
Commenter  J’apprécie          20
Recommandé par la bibliothécaire du CE de la firme de l'Homme de la Maison, 'L'immense obscurité de la mort' de Massimo Carlotto est un excellent roman, qui faisait partie de la sélection du prix du jury SNCF 2006, mais que je n'ai pas lu l'an dernier.

Qu'en dire ...

C'est un roman italien qui raconte comment un accident de la vie transforme un être qui aurait pu mener une vie sans histoire.

Sans fioritures, avec une écriture pointue, précise, l'auteur nous narre en parallèle les vies de deux êtres dont rien n'aurait dû permettre la rencontre ...

Pour connaître l'avis de la FNAC et le mot de l'éditeur, vous pouvez cliquer là.

Commenter  J’apprécie          10
Immense coup de coeur!!! Je ne sais pas si on peut qualifier ce roman de roman policier.Certes il y a un assassin ,des victimes mais l'essentiel n'est pas là.C'est un roman à deux voix.Vous penetrez dans la tete et les reflexions de 2 individus qu'apparemment tout separe.Vous suivez pas à pas leur vie,leurs reflexions.
L'un ,un assassin condamne à perpetuite mais qui ,au bout de 15 ans, est atteint d'un cancer et n'a plus qu'une idee en tete:sortir de prison,recuperer sa part du butin par l'intermediaire de son complice qu'il n'a jamais denonce et partir tres loin mourir libre et au soleil...
De l'autre le mari et pere,qui vit mecaniquement ,sans espoir ,sans but...qui attend..Et voilà que ,selon la loi italienne ,il doit accorder ou non la grace de celui qui lui a tout fait perdre.....
Vous savez ce qui va se decider dans sa tete,pas de surprise....Mais c'est la maniere de proceder, avec cruaute diront certains ,qui est interessante...Avec sous jacent les failles de la societe,de la justice...

Parallele de 2 solitudes , de 2 enfers...Avec malgre tout un retournement de situation..Vous entrez dans ce livre et vous ne pouvez pas en sortir ...Vous avez la gorge nouee en permanence....Tout le long je me suis dit:"et si c'etait toi,qu'est ce que tu ferais?"
A lire si on est en bonne forme psychologique...A lire pour reflechir....

Lien : http://lemelimelodepyrostha...
Commenter  J’apprécie          10
Au cours d'un braquage qui tourne mal, une femme et son fils de huit ans sont tués. Raffaello, l'un des braqueurs, est condamné à perpétuité et l'autre s'échappe avec le butin. Quinze ans après, atteint d'un cancer, Rafaello formule un recours en grâce ; pour pouvoir y prétendre, il doit obtenir le pardon de Silvano Contin, le père et le mari des victimes.

Un chapitre après l'autre, l'auteur fait entendre la voix de deux personnages et rapproche subtilement les deux réalités de ces hommes qui s'affrontent dans des discours parallèles centrés sur la douleur.
Commenter  J’apprécie          00
Le prologue se déroule en 1989. Raffaello Beggiato vient d'être arrêté suite à un branquage de bijouterie qui a mal tourné et s'est terminé par le meurtre d'une femme et de son fils de 8 ans. Raffaello est bien le meurtrier mais accuse son complice qui a réussi à s'enfuir.
Au bout de quinze ans, le criminel envoie une lettre à Silvano, le mari et père des victimes, pour lui demander de bien vouloir apporter son soutien à sa demande de recours en grâce: il se sait condamné à court terme par un cancer et ne veut pas mourir ainsi en prison.
L'auteur va alterner les chapitres en suivant tour-à-tour l'un puis l'autre de ses personnages.
Silvano va chercher à se venger en montant une machination et Raffaello de son côté compte bien sortir pour pouvoir profiter de sa part du butin avant de mourir.
Massimo Carlotto frappe fort avec ce court roman; une oeuvre puissante sur la vengeance, le pardon, le rachat. Sur la condition humaine finalement et les liens qui nous lient aux autres.
Une oeuvre très noire qui laisse pantois.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (169) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz sur le livre "Arrivederci amore" de Massimo Carlotto.

Qu'est-ce que San Vittore à Milan ?

un hôtel
une prison
une boite de nuit

10 questions
0 lecteurs ont répondu
Thème : Arrivederci amore de Massimo CarlottoCréer un quiz sur ce livre

{* *}