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sur 1739 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Emmanuel Carrère a traversé des périodes très sombres. Lors d'une de ces phases dépressives, il a été chrétien, cette foi a duré trois ans. Il en témoigne ici, tout en présentant l'histoire des débuts de la chrétienté, évoquant le travail d'évangélisation mené par Luc et Paul en particulier.

J'apprécie et admire Emmanuel Carrère pour son intelligence, sa sensibilité et ses talents de conteur. 'La classe de neige' et 'D'autres vies que la mienne' m'ont bouleversée. 'L'Adversaire' m'a secouée.
Je me suis ennuyée et agacée en revanche dans ce 'Royaume', récit surchargé de détails. Des considérations pointues, trop précises, sur une poignée d'acteurs de l'émergence du christianisme. L'histoire des religions m'intéresse, mais quelques années de caté ne m'ont pas préparée à creuser autant la question, ne m'ont pas donné envie d'en savoir autant ou pas de cette façon, avec un tel souci du détail.
Emmanuel Carrère est excessivement nombriliste, il a l'honnêteté de le dire, ce qui le rend aussi touchant qu'agaçant, et semble l'autoriser, hélas, à y aller à la louche ici.
J'ai donc tourné en rond autour d'Emmanuel et de Luc dans ce pavé qui m'a davantage fait penser à un recueil de notes d'historien qu'à un ouvrage destiné à être publié.

Une lecture bien fastidieuse que j'ai finalement abandonnée cent cinquante pages avant la fin.
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Je viens de capituler au bout de plus de 200 pages du livre-somme d'Emmanuel Carrère qui s'intitule le royaume. Cette sorte de grande enquête fouille remarquablement les origines du christianisme et son livre fondateur, la Bible.

Lui-même a été un fervent catholique pendant quelques années ; il nous le raconte au début du livre.
Ses (nombreux) carnets de notes de l'époque sont ainsi venus nourrir sa réflexion et son écriture. Sa question de départ étant la suivante : « Comment un livre, qui ne pourrait être qu'une fiction peut-il devenir le socle d'une religion ? »

Nous accompagnons donc les auteurs des Évangiles et lisons les interrogations d'EC sur les contradictions flagrantes de ces textes auxquelles des millions de personnes croient.

Il est certain que croyants et agnostiques n'en feront pas la même lecture. Pour ma part, j'ai eu du mal avec les diversions toutes personnelles de son auteur sur sa vie et ses états d'âme, car évidemment, cela donne un texte un peu trop long en raison de cet auteur qui ne cesse de parler de lui en traitant son sujet et se permet des liens entre aujourd'hui et le début du christianisme parfois malvenus. de plus, j'ai trouvé les passages philosophico-historiques souvent bien lourds.

Pourquoi écrire simplement quand on peut le faire de manière alambiquée ?

J'ai capitulé, car je me suis perdue dans le labyrinthe des digressions d'Emmanuel Carrère
C'est peut-être un texte à reprendre. Mais plus tard.

Lien : http://justelire.fr/le-royau..
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Oufti !!! J'ai dû m'accrocher mais j'y suis arrivée … car il faut bien avouer que ce fut une épreuve que de terminer cette somme somme toute assommante … pour en sortir avec l'impression agaçante de ne pas en retirer grand-chose.

L'auteur se propose de percer le mystère de nos contemporains qui croient à la résurrection du Christ, c'est-à-dire à l'incroyable, plus de 20 siècles après l'événement et en dépit des progrès et de la suprématie de la raison dans notre quotidien. Eh bien, je dis objectif raté. Car c'est surtout une longue diarrhée de détails historiques, d'inventions pour combler les blancs (au moins l'auteur a l'honnêteté de le reconnaitre) et de digressions en tout genre. Avec, une fois le livre refermé, l'impression d'avoir assisté à un long déballage sans queue ni tête d'un auteur – certes cultivé – qui aime s'écouter parler et montrer qu'il sait. Il sait beaucoup de chose, certes, mais on passe à côté de l'essentiel, car on n'est toujours pas plus avancé sur les raisons des croyants tant dans le domaine psychique ou philosophique (mais y a-t-il seulement des raisons dans ce domaine ? peut-on vraiment « expliquer » cela ?) que dans le domaine historique.

Et puis au cours du livre, on apprend que non en fait l'objectif de Carrère est d'enquêter sur Luc et son évangile : en tant que romancier, Carrère veut en quelque sorte comprendre comment l'auteur s'y est pris, la raison d'un tel succès (c'est vrai qu'en terme de best-seller et meilleur vente sur les deux derniers millénaires difficile de faire mieux que la Bible, le Coran, les Evangiles … Cela a dû/doit sûrement laisser rêveur des générations entières d'éditeurs et d'écrivaillons). Oui, bof, là aussi je n'y trouve pas mon compte …

Je préfère retourner à mes auteurs plus « classiques », plus discrets et beaucoup plus intéressants et enrichissants selon moi ….
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Grand favori de très nombreux prix (Goncourt, Renaudot, etc...), le royaume n'a finalement pas été sélectionné. Exit donc les récompenses littéraires, ce roman a tout de même bénéficié d'une campagne de com' impressionnante. La presse l'ovationne et le classe même dans les meilleurs romans de l'année 2014. Alors, je me suis laissée tenter quand il a été proposé à l'occasion des matchs de la rentrée littéraire de Price Minister. le livre ayant déjà beaucoup fait parler de lui, mon avis n'apportera rien de plus, j'irai donc assez vite. Je n'ai pas apprécié ma lecture que j'ai trouvé longue et fastidieuse. L'auteur passe trop de temps à réfléchir sur des événements dans sa vie dont on n'a pas grand chose à faire. Par là, j'entends que rien n'a suscité en moi l'envie de réfléchir sur ma vie, raison précise pour laquelle j'ai envie de lire des romans de personnes qui posent un regard rétrospectif sur leur existence. J'ai abandonné avant la fin tant je suis restée extérieure à l'histoire. Dans un style un peu similaire, j'ai largement préféré Immortelle randonnée de Jean-Christophe Rufin.
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Comment des millions de personnes sensées peuvent-ells croire à quelque chose d'aussi insensée que la religion chrétienne, religion qui par de nombreux aspects relève autant du mythe que du conte de fée ?
Partant de ce paradoxe, Emmanuel Carrère se lance dans une vaste et ambitieuse enquête en se basant sur sa propre expérience passée de croyant et sur rien de moins que la Bible.
De ce va et vient entre lui-même et les textes de référence, il tente de trouver la clé du mystère.
De cette drôle de composition, mi ego-histoire, mi compilation d'analyse biblique façon Wikipédia, je retiendrais surtout la partie consacrée à sa démarche personnelle. Là, l'auteur, sans se déparer d'une bonne dose d'autodérision, touche un peu aux raisons qui poussent un individu à croire, à devenir mystique, alors que j'ai peu à peu décroché sur le long chemin (plus de 450 pages quand même) en compagnie De Saint Paul puis de saint Luc revu et corrigé à la mode Carrère. Une overdose de références choisies par ci par là mise en abyme avec l'actualité contemporaine compose un patchwork parfois brillant, souvent indigeste. Les voies du Seigneur resteront pour moi impénétrables.
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L'entame de livre « le Royaume » (Emmanuel CARRERE ; Ed. : P.OL. 2014) peut être qualifiée de préface, longue de 150 pages. Mais, peut-être, est-il plus correct de remplacer le mot préface par l'expression pré-texte qu'il conviendrait de nommer prétexte ! En effet, dans cette première partie, qu'il appelle ‘La crise', E. Carrère pose un des personnages centraux du livre, lui, à la fois sujet et objet de son écriture. Un « retour vers le passé » qui ne l'est pas tout à fait. Car pour qu'un retour vers le passé puisse être, il faut que ce dernier ait d'abord existé. Or, l'auteur peut-il décemment prétendre qu'il a été chrétien … trois ans ? Peut-on attribuer à un état de vie aussi bref le label chrétien ? En fait, c'est cette question – du sens d'être chrétien ? - qui va alimenter l'essentiel de ce livre. Ce n'est ni un roman, ni une biographie, ni un essai, ni une critique historique ou encore une enquête sur l'enquête comme l'auteur se plaît parfois à le dire en interview. Ce n'est rien de tout cela puisque c'est, tour à tour et parfois en pagaille, tout cela ! Peut-être pourrait-on classer ce livre dans le genre Mémoires puisque l'auteur y relate ses expériences de vie, estimant que la confrontation de sa vie à l'Histoire est de nature à clarifier cette dernière.
Présomptueux ? Probablement ! Mais incontestablement documenté, l'ouvrage de E. Carrère tient la route à défaut de toujours tenir en haleine son lecteur.
« D'où tu parles, toi ? » Cette question-culte du temps où la plage se trouvait sous les pavés (mai 1968), Carrère l'a reprend, cherchant qui était Paul, quels ont été ses voyages, ses propos, sa stratégie de communication lorsqu'il était prosélyte, chrétien avant même que cette appellation ne soit née. Dans un même mécanisme, inverse toutefois, comme Sault devenu Paul, qui justifiait sa force à défendre la naissance du christianisme après l'avoir persécuté de toutes ses forces, l'auteur se présente comme un chrétien du dedans enfin sorti et partant, il justifie son combat pour remonter, et surtout démonter, l'histoire (avec un petit h?, un grand H ?) de la croyance qui s'est développée autour du personnage Ieschoua - Kristos – Mon Seigneur. Avec toutes les informations nécessaires – et parfois très judicieuses- destinées à faire avaler son histoire, le but poursuivi est clair, dénoncer cette croyance comme déraisonnable et fantasque.
E. Carrère écrit et conte ce Paul avec une écriture si simple (semble-t-il !), si fluide, si proche du lecteur (le prenant souvent à partie en l'interrogeant sur les réflexions qu'il se soumet à lui-même), que le risque est grand de prendre pour argent comptant tout ce qu'il dit ! Celui qui n'a que peu de culture en histoire des religions suivra, en confiance, les affirmations de l'auteur souvent étayées par des sources paraissant crédibles. Celui qui a un peu plus de bagages dans ce domaine, remarquera que si chaque information tient la route, il y manque souvent l'articulation que pourraient donner un peu plus d'exégèse, une critique historique des sources et la confrontation de celles-ci d'où peut jaillir la confirmation ou l'infirmation des hypothèses de travail. le côté « saute-puces » de l'auteur, mêlant sa vie à ses recherches, pointant une idée et l'abandonnant avant de conclure, ne conforte pas le sérieux d'enquête dont il se prévaut à maintes reprises. N'empêche, c'est vraiment intéressant de pouvoir ressentir combien le « message » délivré à l'origine du mouvement chrétien est marqué par les vicissitudes de la gent humaine et, tout en même temps, relève d'un extraordinaire schisme avec la pensée de l'époque !
Et Carrère de se lancer dans l'enquête (troisième partie)… en quête de quoi ? On ne sait pas trop ! Il y a cet essai de comprendre qui est vraiment Luc, un fidèle disciple de Paul parti annoncer la Nouvelle aux non juifs ou un agent double travaillant en surface pour Paul et en sous-main pour ses ennemis que seraient les Marc, Jacques, Pierre et Philippe, témoins directs ayant vécu avec Jésus et siégeant tous au « Conseil d'Administration de la multinationale qui ne porte pas encore le nom d'Église mais qui a bien le statut de maison-mère, sise à Jérusalem. La question est posée. Une fois de plus, hyper documentée, cette partie met en perspective l'Histoire et ses jeux de pouvoir, de séductions qui pervertissent ce que Jésus, à l'origine, a vraiment dit et fait.
Sous la dénomination « Luc », E. Carrère se lance dans un survol des évangiles, parfois stationnaire pour avoir le temps de prendre quelques bons clichés permettant de poser quelques bonnes questions sur la composition de cette Nouvelle qu'il est parfois nécessaire de mettre au pluriel La recherche du sens de ce qui est dit ou rapporté ; de ce qui est fait en acte et par qui ; des intentions, avouées ou non, des auteurs-compilateurs se révèle être une opportunité ouverte, documentée et sans réponse définitive. Dans le cadre de cette double question centrale de savoir ce que pourrait être une Résurrection et ce Royaume, E. Carrère se plait à ajouter, comme possible explication à la Parole, une théorie du grand complot qui renverse les alliances, Jésus étant avant tout l'ami des pharisiens, une excursion dans les fantasmes sexuels de l'auteur pour lui permettre de diagnostiquer le vrai du faux dans les récits et personnages de l'évangile et, toujours, ce saupoudrage de comparaisons avec l'histoire du peuple russe, la méditation Bouddhiste et l'imposture qui consisterait à se présenter comme historien et d'inventer sans le dire… Bref, un peu trop de tout, obstacle à l'essentiel ?
C'est vrai, on ne peut reprocher à Carrère de taire ses inventions, la fiction qu'il écrit pour boucher les trous historiques dans ses recherches et l'envie de faire coller l'histoire à sa vision des choses. Mais tout cela rend son livre si dense, si lourd de références entrevues et si léger d'analyses qu'il est certain que le lecteur ne peut facilement se situer face aux propos de l'auteur et à sa propre vie, ses croyances et ses doutes.
Arrivé au terme de la lecture de ces quelques 620 pages, le lecteur restera sur sa faim… Sauf s'il considère que le mérite du livre de Carrère est avant tout, et ce n'est pas négligeable, loin s'en faut, de pousser le lecteur à quitter le questionnement de l'auteur pour le renvoyer à lui-même, un peu plus armé de références, de pistes à poursuivre et de portes à ouvrir pour aborder ces questions qu'il peut faire siennes aujourd'hui.
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Ce fut un test, ce fut un échec !
Trop peu d'informations interressantes noyées dans des détails autobiographiques dénués d'intérêt.
Tant pis, on essaiera autre chose !
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Un grand fleuve d'eau tiède. Un bouquin gentillet, truffé de parallèles un peu vaseux, genre Jésus-Christ en maître zen. La critique a adoré.

Je préfère le Carrère de "Limonov" ou "Un roman russe".
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En lisant Carrère, avec beaucoup de plasiir en général, Je n'arrive pas à me défaire de cette impression qu'à chaque fois il a "fait un coup". C'était plus net encore pour celui-ci. Un peu désagréable malgré le plaisir pris.
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Trop complaisant avec lui-même à mon goût, ce Carrère. Quelques fulgurances et éclats de rire, une entrée en matière plutôt exaltante, mais l'intérêt du récit décroît dès qu'il s'attarde sur Paul, puis sur Luc. Petit regain de tension et d'énergie vers la fin, mais dans l'ensemble l'ouvrage s'étire en longueur et en suffisance, son auteur manifestant une confiance par trop excessive en son talent.
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