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Jean Guiloineau (Traducteur)
EAN : 9782070401420
422 pages
Gallimard (03/06/1997)
3.93/5   74 notes
Résumé :
Nous sommes en 1886, a la réserve de San Carlos, Arizona. Les Apaches Chiricahuas croupissent et s'étiolent sur une terre aride et désolée. Tous les espoirs sont morts. Cochise est mort. Géronimo, chamane de guerre, prépare leur évasion. Et la grande fresque se déploie, renouant avec les rêves et la nostalgie des Apaches... soixante années d'Histoire.
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique

J'ai retrouvé cet ouvrage dans ma pile à lire.
J'étais persuadée de commencer un récit de la vie ou d'une partie de la vie de Geronimo par un authentique indien. Après en avoir lu un bon cinquième j'ai voulu me renseigner sur les grands chefs indiens, bien que le sujet du livre ait été un chaman de guerre et non un chef, et sur l'auteur. J'ai été très surprise d'apprendre qu'il n'était pas plus indien que moi mais ce qui m'a vraiment choquée, a été de découvrir qu'il avait été membre du ku klux klan.
Terminé pour moi.
Je sais que certain(e)s pensent que les opinions d'un écrivain ne changent rien à la qualité de son écriture, mais pour moi certaines positions, surtout racistes, sont rédhibitoires. Dommage, il est vrai que le livre est bien écrit, assez prenant mais je n'ai plus aucune envie de le lire.
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Le fait que Forrest Carter, pseudonyme d'Asa Earl Carter, fut membre actif du Ku Klux Klan, n'enlève rien à la force et à la portée du présent livre.
On tient ici une biographie romancée de Go Khla Yeh, autrement dit Celui-qui-baille, qui deviendra plus tard Géronimo.
Le livre débute lors d'une des arrestations du chef de guerre, qui rapidement va fuir avec certains membres de son peuple. Puis l'auteur reprendra la vie du guerrier apache par le début. Une vie durant laquelle Géronimo refusera de se soumettre au pouvoir blanc qui veut réduire les peuples indiens au silence, les parquer dans des réserves, les laissant mourir de fin dans la misère, loin de leurs terres d'origine.
On découvre le profond respect de ces hommes et ces femmes pour la nature et ses forces, pour les ancêtres et les esprits; et Géronimo, chaman de son état, étonne à la fois par sa dureté de caractère, ses pouvoirs quasi magiques et la perception surnaturelle qu'il a de cette terre mais aussi des hommes.
Son prénom, il le tient de Saint Jérôme, car c'est le jour commémorant celui-ci qu'il vengera le massacre de son peuple et de sa première famille.
Un livre très évocateur, qui souligne bien le sort réservé aux indiens d'Amérique, en l'occurrence les Apaches.
Parce qu'ils me viennent à l'esprit en écrivant cette "critique", je recommanderai de voir les très bons films que sont "Soldat bleu", de Ralph Nelson, focalisé sur le massacre de Sand Creek, et "Les Cheyennes", de John Ford, qui montrent les dits Cheyennes entreprendre une longue marche pour retrouver leurs terres natales.
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Geronimo, chaman de guerre des Apaches, commença par s'appeler Gokhlayeh jusqu'au jour de la San Geronimo 1859 où les tribus Apaches Chiricahuas ravagèrent le village mexicain d'Arispe pour se venger du massacre que les Mexicains avaient précédemment perpétré sur un de leurs villages. Cet acte marqua la fin des accords de paix acceptés par les chefs Cochise et Mangas Coloradas. Il faut dire que les guerres indiennes allaient vers leur fin. Beaucoup de tribus et même de peuples entiers s'étaient soumis et avaient accepté d'être parqués dans des réserves. Humiliation, famine et esclavage en avaient été pour eux les terribles conséquences. Seul Geronimo brandissait encore l'étendard de la révolte. Douze années d'expéditions punitives, de représailles et de désolation s'ensuivirent. Les Tuniques Bleues enférocés par l'audace des coups de main réussis par Geronimo et ses poignées de guerriers n'hésitèrent pas à pratiquer la guerre totale, pour ne pas dire le génocide, tuant hommes, femmes, enfants et vieillards sans la moindre pitié…
Ecrit par un Indien cherokee, « Pleure Geronimo » peut aussi bien se classer dans les romans historiques, les biographies comme dans les ouvrages ethnographiques voire poétiques. La langue est fleurie, les concepts pas uniquement rationnels. Quelques plongées dans la mystique indienne permettent d'ailleurs de mieux comprendre la façon de raisonner et de se comporter d'hommes que l'on qualifiait de « sauvages ». Dès le début, le lecteur comprend que cette révolte est désespérée, sans issue, un baroud d'honneur en quelque sorte. À quoi sert-il de sauver son corps si on perd son esprit et son âme ? Cette très belle oeuvre, à la fois lyrique et écologique, repose malheureusement sur une narration non chronologique. Bonds en avant et retours en arrière se succèdent allègrement, ce qui n'aide pas à la mise en ordre et à la compréhension de cette tragédie qui tourne vite au drame monstrueux. Autre surprise : la fin assez inattendue et plutôt éloignée de l'image du pauvre Peau-rouge croupissant dans sa réserve, sorte de camp de concentration à la mode yankee, et se laissant mourir dans l'oisiveté et l'alcoolisme. À lire pour qui s'intéresse aux peuples dépossédés, pillés et remplacés sur leur propre terre par de nouveaux venus sans scrupules…
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Féru d'histoire et passionné par les différentes cultures Amérindiennes j'ai dévoré ce livre. Biographie romancé et teinté parfois de mysticisme du grand chef Apache Geronimo, mais considérée par beaucoup de spécialistes comme très juste historiquement. Nous vivons à travers les combats du guerrier, l'expansionnisme irrémédiable des colons américains au détriment de la Nation Indienne. Massacres, manipulation, cynisme, rien n'est épargné au lecteur qui ne peut que soutenir le personnage principal. Geronimo est à ce jour, un chef indien très controversé aux Etats Unis, sans doute parce qu'il n'a pas été vaincu mais a échangé sa reddition contre la fuite des derniers de son peuple au fin fond des montagnes de la Sierra Madre, ultime diversion et pied de nez d'un guerrier qui a tenu tête à l'armée des tuniques bleues avec une poignée de fidèles.
Ce n'est que bien plus tard que j'ai découvert que l'auteur, Forrest Carter était en réalité Asa Earl Carter, homme politique texan, suprémaciste, ségrégationniste et membre du Ku Klux Klan. Il était d'ailleurs le rédacteur des discours du gouverneur Wallace, farouchement opposé aux mouvements des droits civiques.
Comment un homme ouvertement raciste ait pu nous livrer ce livre avec autant d'empathie à l'égard des Indiens ? En réalité, c'était une façon pour lui de discréditer le gouvernement en lui rappelant que la Nation américaine s'était construite sur la séparation des races et que sans cette ségrégation, les Etats Unis d'Amérique n'existerait pas. Force est de constater, après la lecture de ce roman, que son message n'obtient pas le résultat escompté !

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Le 30 septembre 1859, le jour de la saint Jérôme, un homme entre seul dans le village de Kaskiyeh. L'assemblée stupéfaite commence à scander le nom de « Jéronimo » !! à cette indien inconnu et audacieux. Après avoir décoché une flèche au prêtre de l'assemblée, le guerrier disparu après un « adios » digne d'une grande scène.

C'est ainsi que dans la légende, le guerrier Gokhlayeh devint « Géronimo ».

Une année auparavant, c'est toute sa famille qui avait péri dans un massacre d'apaches perpétué par l'armée mexicaine.

Géronimo avait été admis au conseil de guerre des Apaches en 1846. S'il ne fut jamais réellement considéré comme un chef de tribu, il fut d'avantage un chamane de guerre, de part sa grande habileté et son talent pour la compréhension et l'analyse des situations.

Face à la menace des colons, les différents clans Apache s'étaient alliés autour du célèbre chef Cochise, devenant les Apaches Chiricahuas. Ce groupe allait semer la terreur et la panique dans le Nouveau Mexique et l'Arizona durant des années. Refusant obstinément la politique des réserves qui condamnaient les tribus à la misère dans le meilleur des cas et à l'extermination dans le pire, ces groupes armés pillaient les charriots commerçants, attaquaient les villages et survécurent dans l'errance durant des années.

Refusant la trêve négociée entre Cochise et le célèbre Tom Jeffords, Géronimo demeura une légende jusqu'à sa mort, figurant le dernier indien armé et dangereux des Etats-Unis.

« Pleure, Géronimo », (traduction pas nécessairement réussie du titre original « Watch me on the mountain ») est une biographie romancée de Forrest Carter, pseudoyme de Asa Earl Carter.

Ce livre, poétique et fort, reste important est documenté, pour une histoire des indiens apaches.

La personnalité de l'auteur fit longtemps polémique. Engagé en 1960 aux côtés du gouverneur Wallace, fervent partisan de la ségrégation, puis affilié à une branche du Ku Klux Klan, Forrest Carter reste un auteur à part.

Malgré ses positions souvent ouvertement racistes, Forrest Carter est pourtant un partisan de la cause des indiens. Son livre le plus célèbre, « Petit arbre », raconterait sa prétendue jeunesse au près de grands parents Cherokee.

Son livre « La vengeance de Josey Walles » a été adapté à l'écran par Clint Eastwood.

Au delà de la figure controversé de l'auteur, ce livre retrace le parcours d'un homme exceptionnel, Géronimo, souvent desservi par sa légende, car peu de gens finalement dépassent le mythe populaire pour s'intéresser à au personnage historique : un résistant, un homme de parole et d'honneur.

Ce livre reste une dernière balade dans l'ouest américain, une plongée dans une partie de l'histoire américaine longtemps méconnue ou ignorée des spécialistes. Dépassant l'image d'épinal de western, ce livre offre une histoire sensible et poétique.

Lien : http://madamedub.com/WordPre..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Nous sommes tous des criminels ici. Moi, j'suis pas l'seul, mais j'revendique ma part. Quand j'suis venu dans l'Ouest, y'avait des castors partout. Y'a pus d'castors. T'a pus d'bisons. J'ai participé au massacre des deux. Bientôt, y'aura pus d'Indiens. C'qui en rest'ra va vivre dans des réserves comme des larves. » Sa voix changea et devint presque un murmure. « J'avais une femme, une Arapahoe, et un enfant, à Sans Creek. Y'avait pas d'guerriers là-bas… qu'des femmes et des enfants… les soldats les ont massacrés.
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L’armée des Etats-Unis répondit aux sollicitations de Josecito en encerclant son peuple et en le conduisant des White Mountains dans la réserve de Bosque Redondo. Dans cette région aride et plate, il n’y avait pas d’arbres, ni même de buissons pour construire un abri. Les Mescaleros creusèrent des trous dans le sol, et vécurent comme des chiens de prairie par une chaleur qui oscillait autour de soixante degrés. Rien ne poussait. Les rations alimentaires du bureau des Affaires indiennes, décidées par Washington, étaient réduites à un niveau de famine. Des essaims de mouches redoutables et de moustiques s’établirent sur les Mescaleros. Ils commencèrent à mourir. Quand Josecito éleva une protestation contre ce traitement, on l’assassina.
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Le jour meurt en douceur, glissant avec grâce sous l’amollissement des linceuls du crépuscule, et faisant naître les premières étoiles de l’espérance avant de s’endormir dans la mort de la nuit. L’homme et l’animal, l’arbre et le buisson reposent avec confiance, dans la lumière de la vie.
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Il apparaît nettement que cette race est destinée à une extinction rapide et définitive… Tout ce qu’on peut attendre d’un gouvernement éclairé et chrétien comme le nôtre, c’est qu’il gradue et adoucisse leur passage hors du stade de l’existence humaine.
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