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Brûle-tout (poèmes, nouvelles, réflexions, …) que ces feux qui jettent un éclairage sur les intentions de cet auteur emblématique des USA, qui pensait que « la lucidité, ça n'a jamais fait de bien à personne. Ça rend la vie encore plus difficile. » J'ai trouvé cette lecture très instructive, mais je dois avouer que je n'y connaissais rien à propos de Carver.

Dans la partie «réflexions », l'auteur nous parle de l'importance des lectures qui sont très structurantes pour l'expérience d'écrivain, insiste sur l'importance d'une ponctuation exacte, du choix du mot et de l'ordre. Il écrit : « dans l'écriture le désordre et le débraillé me font horreur ». Je me suis étonnée d'une telle rigueur car je trouve que ses nouvelles sont écrites avec beaucoup de naturel, sans qu'on y perçoive un quelconque effort. Mais c'est probablement là la marque des plus grands. Réflexion qui aurait probablement déplu à Carver (pardon) car pour lui un écrivain, aussi grand soit-il, qu'il s'appelle Flaubert ou Balzac, reste un homme comme les autres.

Dans ses poèmes et ses nouvelles, il parle de nos petites vies ordinaires, de ces vies anonymes et qui passent inaperçues, ces vies où «tout était bon pour meubler ces interminables silences » et pour lesquelles pourtant il déborde d'amour et d'empathie.

Oui, l'univers de Carver est très particulier. D'ailleurs, il est très attaché à cette notion d'univers qui est « l'un des éléments qui permettent de distinguer un écrivain d'un autre. Pas le talent. le talent, ça court les rues. Mais un écrivain qui a une façon spéciale de voir les choses et qui donne une forme artistique à cette manière de voir est un écrivain qui a des chances de durer. »

Voir les choses … Pas étonnant que ce livre m'ait été conseillé par mon amie photographe. D'ailleurs les histoires de Carver me font penser aux photos de Peter Mitchell.

Lire Carver est une expérience étrange, qui exige patience et lâcher-prise. Il faut se laisser embarquer dans son univers et s'autoriser à se laisser surprendre au détour d'une phrase, d'une situation qui tout à coup fera écho, titillera notre sensibilité et nous touchera dans notre humanité, parfois jusqu'aux larmes.

Carver, un auteur avec lequel je n'en ai pas fini.
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Dans ce volume, Carver nous offre quatre nouvelles et, surprise, des poèmes, mais aussi une longue réflexion sur le métier de nouvelliste.
A l'âge de 20 ans, il est déjà marié et père de deux enfants. Il enfile les petits boulots comme les déménagements. Il n'a pas le temps pour se consacrer à l'écriture comme il le voudrait. Il n'a pas le temps de s'étendre. Alors la nouvelle est le format qui lui convient.
« Ma capacité d'attention m'avait fui ; je n'avais plus assez de patience pour m'essayer au roman... A l'orée de la trentaine, j'ai renoncé à tous mes rêves de grandeur."

Un métier qu'il a choisi et qu'il défend. Un format court mais précis, aux mots choisis porteurs de sens. Des mots qu'il retravaille sans cesse pour les épurer.
" Les mots, c'est finalement tout ce que nous avons, alors il vaut mieux que ce soit ceux qu'il faut et que la ponctuation soit là où il faut pour qu'ils puissent dire le mieux possible ce qu'on veut leur faire dire. "
Des mots pour exprimer son amour, l'amour pour le père et pour les autres, le sens de la vie et sa vacuité, le goût et le pouvoir de l'alcool et de la cigarette, la douleur de vivre des petites gens et leur manque d'espoir...

Le regard qu'il porte sur le monde, le sien et celui des autres, est empli d'une infinie tristesse. Mais qu'on ne s'y trompe pas, son empathie pour ces personnages est immense et sincère. C'est dans les fêlures humaines qu'il plonge sa plume pour en tirer la magnificence de ses écrits. Il est le peintre des petites gens, des exclus de l'american way of life.
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Les feux/Fires 1984
Raymond Carver
essais, poèmes, nouvelles
traduit de l'américain par François Lasquin, 1991
éditions de l'Olivier, 267p


Carver est né en 38 et mort cinquante ans plus tard. Il a eu des problèmes avec l'alcool. Les enfants à nourrir, trouver des boulots, la frustration de ne pas pouvoir écrire l'ont amené à boire. Vaincre cette dépendance fut une grande fierté.
Voici ce qu'il pense de l'écriture : Tout écrivain a du talent. Mais une vision des choses unique et précise, et l'art de trouver le contexte qui permet d'exprimer cette vision sont une autre paire de manches. Un écrivain qui a une façon spéciale de voir les choses et qui donne une forme artistique à cette manière de voir est un écrivain qui a des chances de durer.
On peut placer dans un dialogue une petite phrase d'aspect anodin, mais qui fera remonter un frisson le long de la colonne vertébrale d'un lecteur (réaction qui est, selon Nabokov, le signe de la jouissance esthétique. ) C'est la manière d'écrire qui m'intéresse le plus.
Il aime Hemingway, Flanery O'Connor, John Cheever. Il aime parler des losers. Il écrit aussi pour les écrivains du passé, qu'il admire.
Sur la première de couverture, figure la reproduction d'un tableau de Hopper, Carolina Morning. Parce que l'écriture de Carver, concrète et visuelle, s'ancre dans des ambiances tranchées, séparant l'intérieur de l'extérieur, reflétant le quotidien des Américains: Carver a l'art de capter du coin de l'oeil un détail d'un intérieur, une babiole, un petit évènement, un silence, un geste, trois mots, détails réalistes qui retranscrivent les moments intimes de ses personnages par des instantanés de vie éphémère. Chez Hopper et Carver, on retrouve le vertige que donne la vacuité du quotidien.
Ses poèmes sur l'Antiquité me plaisent. J'apprécie aussi beaucoup son humour.
C'est un livre dont la lecture m'a franchement intéressée.
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J'ai adoré ses nouvelles, je suis moins sensible à sa poésie.
Par contre, la première partie "Essais" est fabuleuse et très instructive.
Lire "Vie de mon père", "De l'écriture", "Les feux" et "Un maître écrivain : John Gardner".
Magnifiques pages sur son processus d'écriture ainsi que sur ses amitiés et ses mentors.
Son interview de la Paris Review est juste fabuleuse. Ce gars était plein d'humanité et d'humilité.
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Dans ce volume, Carver a rassemblé des textes très variés, souvent autobiographiques: les souvenirs a gardés de son père, des remarques sur son travail d'écriture, des nouvelles et des poèmes où il évoque sa difficulté à vivre, en grande partie, comme son père, à cause de l'alcool. Il est mort en 1988, à cinquante ans.
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Pour ceux qui aiment Carver, ou bien pour les autres qui veulent découvrir, il se trouve que c'est lui-même qui a concocté ce bouquin en 1985 soit 3 ans avant sa mort. On y trouve tout d'abord des explications quant à sa façon d'écrire et pourquoi il a voulu écrire très tôt, ce qui permet de comprendre pas mal de chose sur l'auteur. Ensuite, au milieu, on y trouve des poèmes mais je dirais que ce sont surtout pour moi des photographies, pas des poèmes au sens poésie. Puis il y a des nouvelles pur Carver, un vrai régal! Et à la fin une grande interview de lui vraiment très interessante.
J'avais raté ce bouquin à l'époque, je ne sais pourquoi, et j'ai donc lu Carver une nouvelle fois avec Grand Bonheur. J'adore ces phrases toutes simples qui vont à l'éssentiel, sans fioritures, directes et rythmées comme toujours par cette petite poésie du quotidien banal avec ses personnages qui nous ressemblent tant. Un pur Bonheur !!
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essais, poèmes, nouvelles c,est un peu tout cela que ce livre. Les nouvelles qui sont dans ce livres sont souvent celles de sa jeunesse, qui n'ont pas été publiées sous autre forme. Quant aux poèmes ils sont de même nature que ses nouvelles: courtes et les sujets traitent du quotidien. Je n,ai pas vraiment aimé
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Je découvre Raymond Carver avec ce recueil de poésies, d'essais et de nouvelles. L'auteur au style épuré à une façon bien a lui de restituer des scènes de la vie de tous les jours. Dans les essais au début du livre, il parle de son père puis de son rapport à l'écriture. Et on prend un réel plaisir à découvrir ses cheminements lorsqu'il a commencé à écrire, notamment lorsqu'il a rencontré un autre auteur qui lui a donné de nombreux conseils (John Gardner). Ces courts essais en début de recueil se révèlent très riches si l'on s'intéresse à l'écriture de fiction.

A la suite de ses réflexions sur sa vie et sur le métier d'écrivain, les éditions de l'Olivier ont fait le choix de rassembler plusieurs poésies de l'auteur. Je ne suis pas plus que ça réceptif en temps normal mais je dois reconnaître que je me suis laissé porter par la plume singulière de Carver qui a un ton bien a lui. Une économie de mots et en même temps une recherche du « mot juste » que l'on retrouve d'ailleurs dans les nouvelles qui suivent. le recueil se termine donc avec quelques nouvelles. Là encore on y découvre une simplicité (de façade) dans l'écriture ce qui rend très agréable la lecture. Les personnages sont décrits dans leurs façons d'être, dans leurs petites réactions et on visualise tout de suite la scène. Que ce soit une dispute dans un couple ou la virée en solo d'un pêcheur un peu morose.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Dans ce recueil, Raymond Carver nous parle de sa famille, de l'écriture, des ateliers d'écriture créative à travers un de ses mentors, John Gardner. Il y a aussi des poésies et quatre nouvelles. Les poésies se lisent comme des petites nouvelles, en ce sens qu'elles nous racontent des histoires et les nouvelles sont précises et cruelles. Un bon moment de lecture.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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La guerre déploie une myriade de fléaux. de quelle manière survivre, alors que la vie humaine n'a plus de prix aux yeux de la hiérarchie militaire. Tamura est un de ces soldats japonais qui errent sur un champ de bataille dévasté. Nous sommes en 1945 et la guerre touche à son terme. Livré à lui-même, il connaît la faim, la peur et remue sans cesse l'envie de quitter les Philippines pour, enfin, rentrer chez lui. Shöhei Ôoka nous plonge dans l'enfer d'un désastre et s'interroge sur le rôle à tenir lorsqu'on porte un uniforme et qu'on dispose d'une arme. Jusqu'où faut-il demeurer fidèle à sa nation et doit-on songer à sauver sa peau à n'importe quel prix ? Entre solitude et désespoir, le protagoniste semble avoir abandonné toute lueur, résigné à mourir dans un coin immonde de cette campagne tropicale, loin de ceux qu'il aimerait serrer dans ses bras. L'auteur parle de l'absurdité de la guerre et de la décomposition des espoirs. Chef-d'oeuvre de la littérature asiatique, « Les feux » a été rédigé par l'un des plus grands écrivains du XXe siècle. Avec ce livre, partiellement autobiographique, il a remporté le prestigieux prix Yomiuri en 1951. La présente traduction est due au talent de Rose-Marie Makino-Fayolle. Un pamphlet contre la bêtise humaine et la violence que certains hommes infligent à ceux d'autres cultures, au nom d'une pseudo-suprématie ou de la volonté de s'emparer de leurs terres !
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