Publié en 1932, ce classique de la littérature française nous raconte l'histoire de Ferdinand Bardamu, un jeune homme qui s'engage dans l'armée à l'aube du premier conflit mondial. A travers son expérience de soldat, il découvrira l'absurdité de la guerre et la bassesse de l'être humain.
On suivra ainsi ce personnage tout au long de sa vie : en Afrique, en Amérique, à Paris, comme ouvrier ou comme médecin, et toutes ces aventures ne feront que lui donner une nouvelle preuve de la misère et de la méchanceté des hommes. La vie de Bardamu et le livre que nous propose Céline sont donc profondément marqués par l'expérience de la première guerre mondiale, dont le souvenir est présent tout au long du livre.
Lorsque je regarde les notes que j'ai prises pendant que je lisais, voilà ce que j'y trouve : « moisissure », « odeurs », « animaux » et « viande ». Ca ne donne pas envie, mais je trouve que ces mots représentent assez bien ce que j'ai ressenti pendant cette lecture, car la première chose qui m'a marquée dans ce roman, c'est son atmosphère et la teneur des images auxquelles il fait appel.
Tout au long du livre, on retrouve la métaphore filée de la guerre comme un « abattoir international en folie » (p.112). Les corps décrits par Céline (qu'ils soient morts ou vivants) sont assimilés à des animaux, à de la viande, à de la pourriture. Comme si l'homme évoquait pour l'auteur tout ce qu'il y a de plus bas et de plus sale au monde. Une scène du début du livre m'a par exemple beaucoup marquée et me semble bien représenter l'atmosphère et les thèmes récurrents du livre : c'est celle où Bardamu et Musyne cherchent un endroit où se réfugier lors d'une alerte et que la cave de la boucherie du quartier semble être l'endroit le plus sécurisé.
En ce qui concerne Bardamu, je trouve que c'est un héros qui provoque des sentiments assez contradictoires chez le lecteur. D'un côté, je l'ai trouvé assez antipathique et très agaçant. Son caractère nonchalant fait de lui un homme qui ne prend aucune décision et qui n'a aucun sentiment. S'il ne donne pas l'impression d'avoir un fond foncièrement méchant, on peut quand même s'interroger sur ses valeurs morales puisqu'il n'a pas l'air dérangé par le fait de participer à des combines très malhonnêtes, et même criminelles.
Mais d'un autre côté, c'est un personnage qui suscite aussi la compréhension et la compassion du lecteur. Certes, il a des défauts, mais j'étais parfois assez compréhensive avec lui du fait de son vécu. Il m'a parfois donné l'impression d'être un homme bon mais corrompu et brisé par la guerre, déçu de ses hommes et incompris.
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