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4,08

sur 9962 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Renversant!
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On passe du rêve américain à la réalité quand le personnage principal traverse l'Atlantique pour se retrouver ouvrier dans une usine Ford où les machines et la standardisation des tâches rendent la vie monotone. Déjà à l'époque de l'entre deux guerres, il n'était pas si facile de réussir en ne partant de rien.
Même si l'auteur a longtemps été banni à cause de l'anti sémitisme de son auteur.
Comme disent certains (le guide de l'essentiel) il faut savoir faire abstraction de l'auteur pour apprécier une oeuvre.
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Que peut-on encore écrire sur de telles institutions? Autant disserter des heures autour des Liaisons Dangereuses, palabrer encore et encore du Rouge et du Noir, décortiquer le moindre chapitre des Misérables ou encore passer au peigne fin l'Assommoir. Mais je tente le pari qu'il existe encore quelque part quelqu'un ou quelqu'une qui n'a pas encore ouvert cet incontournable descente aux enfers. Descente? Pas vraiment. Ici, ce n'est pas une déchéance comme chez Hamsun (la Faim), mais bien un croupissement dans la mare nauséabonde de l'humanité.
Le (anti)héros narrateur part à la guerre, la tête pleine d'illusions. Il n'est pas le seul. Là, il rencontre l'ignominie et, accessoirement un compagnon, Robinson, qui sera le fil rouge de son errance à travers le monde. Car Ferdinand va voyager. Blessé, il s'enfuit aux colonies, dans une Afrique corrompue et pourrissante où il rentre, malade, sur une galère, en direction du nouveau monde. Mais, à New-York, la ville verticale, ce n'est pas mieux. Il croise Lola, puis Molly, une gentille fille. Mais Ferdinand n'est décidément pas doué pour le bonheur. le rêve américain est une illusion. Sans le sou, il rentre à Paris poursuivre des études de médecine. Il deviendra un médecin de seconde zone en banlieue où ses clients mettent un point d'honneur à ne jamais le rémunérer. La conclusion logique de cette dégénérescence aboutit inévitablement dans un asile psychiatrique qui n'en porte pas le nom.
Pourriture, putréfaction, corps infectés et chairs en décomposition, société à la dérive, lâcheté du personnage principal, esprits décrépits, morale faisandée, tout un monde qui se noie dans la longue nuit qui n‘en finit pas de s'épandre sur les hommes, comme dans un tunnel. Mieux : un puits. Pessimisme érigé en manière de vivre. On n'en sort pas. Pourtant on aimerait y croire. A chaque rebondissement, on se dit que ce n'est pas possible, qu'une issue est possible. Non. L'épuisement guette.
Publié en 1932, on comprend aisément cette lassitude. La grande guerre a laissé des blessures béantes qui ne se refermeront pas, contrairement à celles du corps que la médecine peut encore soigner. Bien que.
L'empire colonial Européen est en pleine déliquescence, l'ancien monde s'effondre et l'Amérique, flambante, n'est qu'un miroir aux alouettes. Enfin l'espoir de la psychiatrie ne se réalise pas.
Céline sait manier la langue française. Il nous gratifie de superbes paragraphes, mais, car il y a un mais, pourquoi ce parti pris d'un langage populaire? Des phrases lourdes comme des enclumes par répétition de pronoms (c'est ma vie à moi), l'utilisation abusive du pronom relatif «que » comme des rafales de mitraillette, une sorte d'argot sous-jacent. Il n'est pas nécessaire de parler prolétaire pour dépeindre le peuple. Au final, ce qui devrait être une balade devient un chemin de croix. La lecture en est laborieuse, hachée, un vrai supplice. Peut-être (surement) est-ce voulu pour amener le lecteur dans cet état d'esprit nauséeux qui va si bien pour cette traversée (non : cela implique qu'il existe une issue), plutôt cette chute dans la longue nuit dont on ne sort jamais.
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Un bon livre avec des réflexions intéressantes! Il y a cependant des passages parfois très longs ce qui fait que ça gâche un peu le plaisir de lecture. Et puis en plus tous les personnages sont odieux et détestables. (à part certains notamment Molly qui est le meilleur perso du livre et puis le passage avec elle est juste magnifique ^^) Ce sont vraiment tous des connards vis-à-vis du perso principal qui essaie d'avancer et de faire de son mieux mais qui est sans cesse bousculé... Il mérite mieux que ça après tout ce qu'il traverse... Certaines scènes avec deux persos particuliers m'a vraiment énervée vers la fin.

Le fait de voyager à travers différents pays et de rencontrer divers persos est plutôt intéressant même si parfois, c'est ennuyeux. C'est un livre auquel il faut s'accrocher même si c'est un pavé de 500 pages! Peut être quelques pages en trop mais dans l'ensemble, j'ai apprécié ma lecture!

Et le personnage de Bardamu... je crois que c'est un de mes héros préférés à ce jour! Je le trouve tellement incompris! C'est un jeune homme de 20 ans, pessimiste et très négatif sur sa vision du monde et sur l'etre humain en général. C'est quelqu'un qui fait de son mieux, qui essaie d'avancer, de se trouver une place dans le monde. Et putain quel voyage et quel avancée! Je l'ai vraiment beaucoup aimé ^^

C'est un roman noir et assez sombre. Il y a des passages durs, compliqués...

Concernant le style est l'écriture c'est de l'argot donc c'est un peu familier, mais cela ne m'a pas interpellée plus que ça.

J'ai beaucoup aimé la fin également!

À lire une fois!!!

D'ailleurs, apparemment, peu de personnes ont réussi à finir ce livre donc je suis fière de pouvoir dire que je l'ai lu en entier!
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"Voyage au bout de la Nuit" c'est une oeuvre infiniment riche en informations, ce n'est pas comme un livre d'histoire trop factuel. Céline il te plonge dans l'univers sordide de l'entre-deux guerres. Ya pas de dates, il te fait pas la leçon des grands évènements. Non il t'emmène juste voir "comment que ça devait être" la vie des gens. En l'occurrence là c'est la vie de Ferdinand, traumatisé par la guerre, baladé dans les colonies, ensuite aux Etats Unis puis de retour en France. Sa vie c'est un long calvaire. Il te le raconte avec ce français d'antan. Quand je le lis j'entends le vieux Paris d'Edith Piaf qui forçait les R.
Mais dans le livre de Céline ça n'a rien de chantant. le ton, le décor, les personnages tout est trop cru et suinte la misère. Un pessimisme réaliste et ambitieux. le monde est abîmé, les humains errent d'espoirs en déceptions.
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(mémo personnel à l'origine donc non destiné à être publié)
"Et plus que ça encore, Lola, si peur, voyez-vous, que si je meurs de ma mort à moi, plus tard, je ne veux surtout pas qu'on me brûle ! Je voudrais qu'on me laisse en terre, pourrir au cimetière, tranquillement, là, prêt à revivre peut être... Sait-on jamais ! Tandis que si on me brûlait en cendres, Lola, comprenez-vous, ça serait fini, bien fini... Un squelette, malgré tout, ça ressemble encore un peu à un homme... C'est toujours plus prêt à revivre que des cendres... Des cendres c'est fini !... Qu'en dites vous ?... Alors, n'est-ce pas, la guerre... "
Céline, Voyage au bout de la nuit

C'est étrange de lire ses exactes pensées chez un auteur qui fût mon exact inverse. Bien bizarre, que malgré ses opinions, ses abominables pamphlets, on puisse trouver tant de sublimes passages. Comment était-il donc capable de dire l'exact inverse du fond de sa pensée, le rendre crédible et engagé ? C'est un mystère.
Et la Lola, sa Lola, elle n'est rien, qu'un bout d'Amérique, un goût de beignets et de liberté, mais j'aime ses mots pour en parler.
La mélopée de son prénom, parsemé à l'excès, ici et là, la Lola, ma Lola...
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quelques passages inoubliables. Ecriture exceptionnelle
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Que ce soit avec la guerre ou l'exploitation des populations dans les colonies, ou bien encore la misère des personnes qu'il soigne, le héros avance dans la nuit de ces atrocités.
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C'est drôle je l'ai commencé 3 fois, jamais fini, mais je l'adore !
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Livre obligatoire lu au lycée (en terminale littéraire). Fini difficilement, due à l'écriture unique, dense et inaccessible aux non-lecteurs. Il m'a fallu de la persévérance pour le finir, mais il faut être idiot pour ne pas y noter le génie de l'auteur, ou au moins l'originalité de ce roman inclassable.
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