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4,08

sur 9946 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un livre et quel livre !
Je l'ai lu y'a 4 ans et je me souviens d'à peu près tous les passages et de tous les voyages !
Un classique du genre, alors bon, pas besoin de vous encourager à le lire.
Enfin si vous aimez Audiard, vous allez forcément aimer ce livre.
En outre le style d'écriture, ils ont en point commun aussi un passé antisémite !
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Chronique vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=fNdOMo4a5G4

Allez, hop hop, on attaque ce gros morceau du 20ème siècle. Que dire du Voyage qui n'a pas déjà été dit ?

...

Pas grand chose

...

On va quand même essayer.

Au programme : Fuite en avant, galerie de portraits, catabase dans la noirceur de l'âme humaine (c'est ça, la nuit du titre).


Lien : https://www.youtube.com/watc..
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On passe du rêve américain à la réalité quand le personnage principal traverse l'Atlantique pour se retrouver ouvrier dans une usine Ford où les machines et la standardisation des tâches rendent la vie monotone. Déjà à l'époque de l'entre deux guerres, il n'était pas si facile de réussir en ne partant de rien.
Même si l'auteur a longtemps été banni à cause de l'anti sémitisme de son auteur.
Comme disent certains (le guide de l'essentiel) il faut savoir faire abstraction de l'auteur pour apprécier une oeuvre.
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Céline réussit le tour de main de faire de la littérature à partir du langage parlé, de rattacher la littérature à la vie courante, ce qui procure à cette dernière un souffle de fraîcheur incontestable. Au lieu de chercher à bien écrire, Céline s'efforce de parler vrai (avec authenticité et profondeur), ce qui donne à son récit une touche revigorante. Cela parle à tout le monde, d'où le succès. En supprimant le langage de caste qui s'adressait à l'élite cultivée, Céline a défossilisé (démocratisé) la littérature. D'où un succès littéraire d'ailleurs (avouons-le) un peu surfait : encore aujourd'hui, Céline est à la mode, les intellectuels adorant cette prose gouailleuse leur donnant (à peu de risque) le plaisir vivifiant de s'encanailler.
Sur le fond, on passe volontiers sous silence que les romans de Céline sont le témoignage accablant d'un homme complètement en perdition, s'imaginant être confronté en permanence à l'enfer humain sans mesurer qu'il ne se débat qu'avec les projections de son âme, prenant donc l'ombre pour la réalité. du point de vue ontologique, son oeuvre met en lumière dans le registre littéraire la débâcle spirituelle de l'homme incapable de pressentir que les ressources sont en lui.
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"Celui-ci n'est rien qu'un abominable bonhomme." Tel avait été, plus ou moins, le jugement porté sur Louis-Ferdinand Céline par mon ex, ce grand bien-pensant. Nous étions alors en 2011 et ce verdict sans appel a probablement été l'une des raisons pour lesquelles le Voyage au bout de la nuit n'était pas encore passé entre mes mains. Et puis, il y a quelques semaines, je l'ai trouvé dans une boîte à livres de mon quartier et hop ! c'est parti !
De l'auteur lui-même, je ne savais rien. La critique de Nastasia-B m'a instruite sur les causes de la controverse qui l'entoure. Autant vous dire que je suis bien embêtée au moment d'écrire mon évaluation. Qu'en ai-je pensé, au fond? Suis-je satisfaite ou non de cette lecture?
J'ai mis quatre étoiles, ce serait donc plutôt un oui. Oui, mais... J'ai eu du mal à accrocher, au cours des premiers chapitres. le roman fait énormément appel au langage parlé, un bon argot qui rend la lecture fastidieuse parfois, même si cela participe en même temps à rendre la narration plus naturelle. Sur Bardamu, ce grincheux désabusé, je n'émettrai pas de jugement. Je ne veux pas m'étendre dans la rédaction de cet avis car l'oeuvre est tellement complexe qu'on pourrait écrire à ce sujet des pages et des pages. La grandeur de ce roman, selon moi, c'est qu'il explore sans concession ce qu'il y a de plus noir, de plus détestable, de plus désolant dans la nature humaine. Finis les chichis, regardons-nous bien en face. Ah ça ! ce n'est certes pas beau à voir ! Mais c'est beau à lire sous la plume de Céline.
Et surtout, chapeau bas au personnage de la mère Henrouille, cette extraordinaire vieille sorcière. Et je n'arrêterai là.

Challenge XXème siècle 2022
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J'ai acheté ce classique il y a une quinzaine d'années et je n'avais jamais eu le courage de sauter le pas, pour des raisons plus ou moins ridicules, comme le nombre de pages et surtout la taille très petite des caractères.

Pourquoi en 2022, je me suis décidée à le sortir de la bibliothèque ? Juste une envie de lire un classique qui est dans ma PAL depuis trop longtemps. En ce mois de novembre, j'avais envie de lire un roman sur la Grande Guerre.

Lorsque j'ai lu les premières pages, je suis restée scotchée sur le langage parlé et l'argot, le rythme de l'écriture. J'ai pris une grande claque dans la figure. J'ai plongé dans ce roman la tête la première. Ce livre ne porte pas uniquement sur la Première Guerre mondiale. Mais le roman fait une critique acerbe et pessimiste de l'humain, de la société en générale. Beaucoup de thèmes sont abordés : le colonialisme, le patriotisme, le capitalisme, la médecine… Il n'y a pas une seule lueur d'espoir dans ce livre.

Je suis heureuse d'avoir enfin lu ce classique de la littérature française du XXe siècle.
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Un choc, que cette lecture ! Je n'avais pas lu ce classique du XXe siècle bien qu'il apparût dans ma liste de livres à lire depuis plusieurs années. Je ne sais ce qui me faisait hésiter. La découverte lors de ma lecture de ce style particulier qui intègre de façon très coulante le langage parlé m'a marqué. Je comprends que cette écriture peut, à l'époque, avoir bouleversé les façons de faire autant chez les lecteurs que chez les écrivains. Céline s'adresse au lecteur comme l'aurait fait le narrateur Ferdinand Bardamu s'il s'était tenu devant nous. Roman autant politique que personnel, il raconte le parcours du narrateur, de son expérience lors de la Première Guerre mondiale à son contact avec le colonialisme en Afrique, sa fuite vers l'Amérique et les machines du capitalisme naissant, puis son retour en France et son expérience de médecin des pauvres en banlieue parisienne. C'est un roman qui a, sans contredit, des saveurs anarchistes, un roman qui conteste, qui s'élève contre l'absurdité du monde, contre la guerre, contre l'exploitation coloniale, contre le colonialisme intérieur qu'est le capitalisme. Voilà un roman qui constate, mais n'avance pas de réponses et, en ce sens, il peut apparaître comme désespéré.
Lien : https://rivesderives.blogspo..
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Que peut-on encore écrire sur de telles institutions? Autant disserter des heures autour des Liaisons Dangereuses, palabrer encore et encore du Rouge et du Noir, décortiquer le moindre chapitre des Misérables ou encore passer au peigne fin l'Assommoir. Mais je tente le pari qu'il existe encore quelque part quelqu'un ou quelqu'une qui n'a pas encore ouvert cet incontournable descente aux enfers. Descente? Pas vraiment. Ici, ce n'est pas une déchéance comme chez Hamsun (la Faim), mais bien un croupissement dans la mare nauséabonde de l'humanité.
Le (anti)héros narrateur part à la guerre, la tête pleine d'illusions. Il n'est pas le seul. Là, il rencontre l'ignominie et, accessoirement un compagnon, Robinson, qui sera le fil rouge de son errance à travers le monde. Car Ferdinand va voyager. Blessé, il s'enfuit aux colonies, dans une Afrique corrompue et pourrissante où il rentre, malade, sur une galère, en direction du nouveau monde. Mais, à New-York, la ville verticale, ce n'est pas mieux. Il croise Lola, puis Molly, une gentille fille. Mais Ferdinand n'est décidément pas doué pour le bonheur. le rêve américain est une illusion. Sans le sou, il rentre à Paris poursuivre des études de médecine. Il deviendra un médecin de seconde zone en banlieue où ses clients mettent un point d'honneur à ne jamais le rémunérer. La conclusion logique de cette dégénérescence aboutit inévitablement dans un asile psychiatrique qui n'en porte pas le nom.
Pourriture, putréfaction, corps infectés et chairs en décomposition, société à la dérive, lâcheté du personnage principal, esprits décrépits, morale faisandée, tout un monde qui se noie dans la longue nuit qui n‘en finit pas de s'épandre sur les hommes, comme dans un tunnel. Mieux : un puits. Pessimisme érigé en manière de vivre. On n'en sort pas. Pourtant on aimerait y croire. A chaque rebondissement, on se dit que ce n'est pas possible, qu'une issue est possible. Non. L'épuisement guette.
Publié en 1932, on comprend aisément cette lassitude. La grande guerre a laissé des blessures béantes qui ne se refermeront pas, contrairement à celles du corps que la médecine peut encore soigner. Bien que.
L'empire colonial Européen est en pleine déliquescence, l'ancien monde s'effondre et l'Amérique, flambante, n'est qu'un miroir aux alouettes. Enfin l'espoir de la psychiatrie ne se réalise pas.
Céline sait manier la langue française. Il nous gratifie de superbes paragraphes, mais, car il y a un mais, pourquoi ce parti pris d'un langage populaire? Des phrases lourdes comme des enclumes par répétition de pronoms (c'est ma vie à moi), l'utilisation abusive du pronom relatif «que » comme des rafales de mitraillette, une sorte d'argot sous-jacent. Il n'est pas nécessaire de parler prolétaire pour dépeindre le peuple. Au final, ce qui devrait être une balade devient un chemin de croix. La lecture en est laborieuse, hachée, un vrai supplice. Peut-être (surement) est-ce voulu pour amener le lecteur dans cet état d'esprit nauséeux qui va si bien pour cette traversée (non : cela implique qu'il existe une issue), plutôt cette chute dans la longue nuit dont on ne sort jamais.
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évidemment un monument de la littérature française....la lâcheté et le désoeuvrement comme thèmes principaux, dans un contexte historique du début du vingtième siècle. L'écriture est franche , caustique, directe et il semble que c'était un choc pour l'époque....
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Céline l'antisémite, Céline le misogyne, Céline le fou. de son vrai nom Louis Ferdinand Destouches, Céline est probablement l'auteur le plus controversé de la littérature française.

Et pourtant, Voyage au bout de la nuit est cité comme l'un des plus grands chefs-d'oeuvre du XXème siècle. «Pour les uns, ce livre est une ordure; pour les autres, une oeuvre de génie.», affirme le critique littéraire André Rousseaux. Prix Renaudot en 1932, il rate de peu le Prix Goncourt. Mais peu importe, la légende est lancée : Céline devient l'auteur le plus en vogue de l'entre-deux guerre.

Pourquoi ce roman suscite-t-il autant d'engouement, et comment son auteur, autrefois la coqueluche du Tout Paris, est-il devenu un paria forcé à l'exil et emprisonné ?

Ferdinand Bardamu s'enrôle dans l'armée pendant la Grande Guerre contre les Allemands. En quête d'héroïsme, le soldat va rapidement déchanter. Confronté à l'absurdité des combats et à la violence des hommes, Bardamu découvre la guerre par la peur. Il veut partir, loin, là où les hommes sont meilleurs. le Voyage commence. de l'Afrique aux Etats-Unis, Bardamu assiste à l'exploitation coloniale des Africains, au fordisme et à l'indifférence des New-Yorkais, et finit par s'établir comme médecin dans la banlieue misérable de Rancy. Désillusion. Où qu'il aille, quoi qu'il fasse, Bardamu se heurte à la fatalité de l'existence : les hommes ne sont pas meilleurs ailleurs.

Vous l'aurez compris, Voyage au bout de la nuit est tout sauf un roman feel-good. C'est même carrément déprimant. L'écriture de Céline, juste et hyper-réaliste, accentue le pessimisme du lecteur, témoin de la dégénérescence du narrateur. Ce qu'on enlèvera pas à Céline, c'est la pertinence de sa plume. J'ai rarement pris autant de notes pendant une lecture. Je me retrouve même avec une dizaine de pages Word remplies de citations. Céline, le roi de la punchline. le mec t'aurait plié un rap contenders en 3 phrases. Truffé de descriptions détaillées, le roman peut sembler un peu filandreux à certains moments. Malgré ces quelques longueurs, Céline parvient à maintenir le suspens tout au long du récit.

Voyage au bout de la nuit est un roman qui m'a mis organiquement mal à l'aise. En inventant le style parlé, Céline donne une voix à la phrase, et transporte le lecteur dans les limbes du cerveau de Bardamu. J'ai ressenti son désespoir face à l'absurdité du sang versé, vécu ses traumatismes, absorbé ses doutes, et recraché toute la misère du monde. Je suis tombée amoureuse de Lola, j'ai haï Musyne, j'ai voulu quitter Molly. À la fin du roman, j'avais autant d'espoir dans l'humanité que dans un dictateur. En partie autobiographique, le roman relate les expériences de Céline en tant que soldat et médecin, ce qui apporte de l'intensité et une dimension vraisemblable au récit.

Voyage au bout de la nuit n'est pas un roman facile à lire. Il faut pouvoir plonger le nez dans l'horreur pendant 600 pages, se noyer dans le cerveau d'un homme en détresse sans soi-même perdre pied. Je n'irai pas jusqu'à dire que j'ai perdu toute foi en l'humanité en lisant Céline, mais j'ai tout de même été enveloppée par une vague de pessimisme qui ne me quitte plus depuis. C'est après tout ce que je recherche chez un auteur. Sa capacité à transmettre des émotions fortes au lecteur, à le faire basculer du rôle de spectateur à celui d'acteur.
Lien : https://www.instagram.com/el..
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