AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 978B01F1545CW
(30/04/2016)
4.31/5   34 notes
Résumé :
Enfermé dans un service de soins aux personnes âgées, Frank est un vieil homme. Très vieux.
Bientôt 100 ans, physiquement dépendant, la somme de ses douleurs pourrait emplir un océan.
Pourtant, une seule le fait horriblement souffrir: celle, mentale, liée à sa solitude, à l'abandon dont il est l'objet.
Il attend donc la fin, sans horizons autres que les murs de sa chambre.
Jusqu'au jour où une étincelle va lui redonner espoir.
La visit... >Voir plus
Que lire après Au bout du cheminVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
4,31

sur 34 notes
5
13 avis
4
1 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
1 avis
J'ai choisi ce livre par hasard en fouinant, en lisant le résumé ce fut pour moi une évidence, il fallait que je
découvre cette histoire. le titre « au bout du chemin » et le synopsis ne présageait rien de très très joyeux.
Toutefois, ma curiosité l'a emportée, ce qui m'a permis de dénicher une pépite !
En effet, nous avons Frank et Patrick vieillards enfermés dans un hospice qui attendent tout simplement
l'heure de partir… Puis, un beau jour ils reçoivent la visite d'une certaine Camille… Un miracle ? Une apparition ? Toujours est-il que cette rencontre va bouleverser leur vie. Au début du roman, j'étais un peu partagée, dubitative… Frank à chaque visite revient sur son passé et nous décrit son existence. Je trouvais qu'il y avait un peu trop d'aller-retours entre son récit et son état actuel, j'ai donc mis un peu de temps à m'immerger totalement dans l'univers de Frank. Puis au fil des pages, les événements qu'il énumère avec beaucoup de sincérité, de nostalgie se sont fait plus longs, plus étoffés. À partir de cet instant ce roman m'a
littéralement transporté dans le milieu rural dans lequel a évolué notre héros. Je me suis attachée à tous
les personnages faisant parti de sa famille. L'auteur nous dépeint le destin laborieux et incertain des gens
de la campagne. Ils vivent avec peu de moyens mais en même temps ils détiennent une richesse qui n'a pas de
prix. le sens des valeurs, l'instinct de protection les uns envers les autres, le soutien dans l'adversité de tous
les jours. Cela m'a replongée également dans des souvenirs d'enfance, puisque mes grands-parents étaient
des paysans. J'y ai retrouvé, les mêmes gestes de tendresse, cet océan d'amour qui règne dans cette ferme.
Dans ce milieu là, en général ils se succèdent de génération en génération… Il y a le patriarche est tout
son petit monde gravit autour. Un roman où les sentiments se mélangent, c'est à la fois une bouffée d'air
frais, de liberté, mais aussi de lutte pour survivre et subvenir à leurs besoins. Ces gens se contentent de peu
mais ils sont heureux. Au fil des pages, malgré les flash-backs entre le présent et le passé, je me suis senti
totalement liée à nos protagonistes. Ils vont affronter la précarité, l'injustice, la peur, la tristesse, l'insupportable… Ils vont rester soudés comme les cinq doigts d'une main, et vont espérer et ne plus y croire… Lors des retours vers le présent, Frank et Patrick sont métamorphosés, pour eux c'est une renaissance. Camille très investit dans son rôle de bénévole, va s'attacher outre mesure à ces deux hommes.
Ils vont lui enseigner beaucoup.
Ce roman est une formidable leçon de courage, un destin difficile, une bataille acharnée pour rester digne
coûte que coûte. Sans parler de l'amour fraternel qu'il règne entre Frank et son frère Anthony. Un récit
poignant, ce livre m'a profondément chamboulé et je n'ai cessez de penser qu'ils avaient une existence
particulière mais ô combien riche. Je conseille vivement ce roman où l'on rit, où l'on craint, où l'on pleure.
C'est une nouvelle fois un gros coup de coeur. Je ne connaissais pas l'auteur mais j'ai hâte de lire
quelques-uns de ses ouvrages.
Commenter  J’apprécie          50
Cetro a fait beaucoup mieux à mon avis.

Roman prévisible, très peu subtil dans la construction des personnages, des dialogues absolument pas réalistes voire même ridicules : que quelqu'un me montre des gens parlant comme ça dans la vraie vie !
Les thématiques abordées sont intéressantes en soi mais l'angle choisi par l'auteur l'est beaucoup moins.

Je conseille davantage "Sam", un roman bien mieux construit, avec des personnages attachants et des idées plus lumineuses.
Commenter  J’apprécie          152
J'ai du laisser décanter un peu mes émotions avant de réussir ( si tant est que je puisse le faire correctement ) à vous parler d'Au bout de chemin de Cetro
Ce livre est d'abord une douceur, une friandise, du baume pour le coeur... En me permettant de partager le quotidien modeste mais riche de l'essentiel, de cette merveilleuse famille mêlant 3 générations, je me suis retrouvée bercée par les souvenirs de mon enfance
J'y ai tout retrouvé... L'atmosphère rassurant du petits 2 pièces de mes grands-parents, l'amour inconditionnel qu'ils me portaient, jusqu'aux souvenirs olfactifs... mais également des sentiments plus pénibles : ceux ressentis par les personnes âgées avec leur solitude à porter comme unique vêtement, qui non contents de ne plus se sentir d'aucune utilité sont abandonnées à une fin toute tracée... des souvenirs douloureux...
Je ne crois pas m'être sentie si impliquée dans une lecture auparavant, si connectée à un auteur...
J'ai du souvent faire une pause dans le récit pour souffler un peu, prendre du recul, ressassant mes souvenirs, mes regrets, mes peines, mes actes manqués... irréversibles...
Parce qu'il est dur aussi ce livre, dur dans sa réalité, dur dans les sujets abordés
La nostalgie s'est mêlée souvent à ce sentiment de culpabilité qui me ronge parfois
J'y ai retrouvé aussi le "Père Goriot" de mon adolescence qui m'avait arrachée mes 1ères larmes de lectrice ...Je sais maintenant pourquoi j'ai une telle tendresse pour les petits vieux...
Cetro est un magicien, et j'ai ressenti que tout cela n'était pas que des mots sur du papier, il y avait me semble-t-il beaucoup plus dans ce conte...
Parfois, je note sur un papier, des morceaux de mes lectures, des fragments volés à l'insu de l'auteur sur des bouts de papier que je perds aussitôt... parce qu'ils me touchent, me bousculent, m'interpellent où simplement parce que je les trouve beaux
Cette fois, j'ai cédé, j'ai abandonné cette idée, c'est presque tout le livre qu'il m'aurait fallu plagier tant l'écriture m'a plue, tant j'y ai trouvé de fraîcheur, de poésie douce amer et de cruauté aussi
Cetro est un magicien comme Frankie l'eut été...
Je vais avoir du mal à fermer ce livre définitivement... Je n'en ai aucune envie d'ailleurs, est ce bien nécessaire ?
Commenter  J’apprécie          40
« Entre-temps, la télé accompagne ma somnolence. Yeux vitreux et fixes, je la contemple, hypnotisé. le temps s'écoule ainsi et tourne en boucle. Nous vivons et revivons inlassablement les mêmes journées, sans que rien n'interfère dans ce quotidien figé, sans que rien n'évolue jamais. Je me fais chier ».


Voilà tout est dit, tel est le quotidien de Franck Carlotti presque centenaire dans ce mouroir qui est sa dernière demeure. Et puis un jour, une visite, celle de Camille qui travaille pour une association et intervient dans le cadre d'un programme d'assistance aux personnes en situation de solitude. Et là, l'espoir pour Franck, cette jeune femme va lui donner l'occasion de renouer avec la vie, d'en finir avec la solitude. En échange, il va lui offrir son bien le plus précieux son temps, son histoire, et lui révéler le drame qu'il a vécu et qui a, avec lui, emporté l'insouciance de son enfance… Déchirant…

Cetro dénonce la situation des personnes âgées qui croupissent dans les hôpitaux ou dans les maisons de retraite, il dénonce les conditions de travail du personnel. Ce n'est pas de la fiction et les premières pages du roman sont magnifiquement écrites et sont criantes de vérité. Qu'il est triste de mourir ainsi, seul ! Où est-il le temps où les vieux restaient chez eux et y mouraient entourés de leurs proches. Franck, le héros du roman, est né dans les années 90, il vivait dans une ferme avec son frère, ses parents, son grand-père paternel et sa grand-mère maternelle. La ferme ne leur appartenait pas, le père était métayer et pour arrondir ses fins de mois, c'est à l'abattoir qu'il travaillait, un boulot qui le démolissait parce qu'il était le témoin de la maltraitance des animaux, une fin de vie dans d'atroces tortures. Les animaux ne méritent pas de mourir ainsi. Les vieux aussi ne méritent pas de mourir dans l'indifférence.

Cetro écrit bien, très bien. Il a le don de raconter des histoires qui font du bien, qui redonnent l'espoir en l'humain. Il parle d'enfants, d'animaux intelligents, de parents aimants et de vieilles personnes qui ont tant d'amour à donner et de savoir à transmettre. Avec Cetro, c'est comme une sorte de leçon de vie à suivre, c'est aussi un visionnaire puisqu'il pointe du doigt notre société et ce qu'elle tend à devenir. Il veut d'un monde où règne l'amour, l'amitié, le partage, la justice sociale, le respect de l'individu, le respect de l'animal, le respect de la planète. Que ses personnages sont attachants, des gens simples, sans tralala. Que d'émotions dans l'écriture qui font que nous devenons les personnages, que nous ressentons ce qu'ils ressentent et nous avons peur pour eux à chaque instant.

Ce livre devrait être lu dans les écoles parce qu'il véhicule des valeurs saines, simples et essentielles.
À lire ! C'est sans danger!
Commenter  J’apprécie          10
Une rencontre avec cet ouvrage totalement liée au hasard. Un 4ème de couverture qui a éveillé ma curiosité sur la base d'une relation intergénérationnelle annoncée sous un angle sortant du commun. Et là, franchement, j'ai été soufflé ! Une véritable bouffée d'air pur. Et j'entends le terme "pur" dans sa pleine et entière signification. Une lecture qui fut un véritable moment de bonheur. Où les sentiments grandissent l'homme et ne l'avilissent pas comme cela est le cas dans notre vie quotidienne. le ton m'a parfois rappelé le style de Jean GIONO dans son expression. Beauté des sentiment et langage poétique. Cela faisait fort longtemps qu'un roman n'avait pas éveillé en moi une émotion aussi forte. Bravo à l'auteur !
Commenter  J’apprécie          90

Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Lorsqu'on dit que ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort, je ne pense pas que cela soit vrai. Ce qui vous blesse et vous fait mal vous use à petit feu, vous change à tout jamais, oui. Vous fait envisager la vie différemment, modifie vos perspectives et vos priorités.
Commenter  J’apprécie          60
Comme un ours en cage, un poisson rouge dans un bocal, je tourne et retourne mes souvenirs et mes idées.
Pour mes douleurs physiques, j'ai droit à quelques cachetons, qui parviennent à me soulager, bien qu'imparfaitement. Pour mes souffrances morales, il n'existe rien qui puisse en venir à bout. En tout cas, rien n'est mis en place en ce sens.
J'ai souvent envie de dire et de hurler que je n'ai pas toujours été ce paquet gênant et vide, que j'ai été un enfant puis un homme autonome.
Mais c'est peine perdue, comme un dément qui crierait qu'il n'est pas fou, un criminel qu'il est innocent.
Commenter  J’apprécie          10
Personne ne peut imaginer la puissance des sentiments de fierté et de bien-être que nous ressentions à cet instant. Je me sentais euphorique, galvanisé par la sensation d'accomplir un acte généreux et noble, et sans échanger la moindre parole à ce sujet, il m'était évident qu'Anthony éprouvait la même satisfaction intérieure.
Si j'avais pu m'extraire de mon corps et nous regarder passer en prenant un certain recul, je suis convaincu que j'aurais alors vu un halo de lumière matérialiser notre bonheur.
Commenter  J’apprécie          10
Si cette jalousie voulait bien ramener avec elle d'autres éléments de ma jeunesse oubliée, je suis preneur.
Si mon corps est émoussé, mes réflexes vitaux lézardés comme une antique masure, tout n'est pas mort. La puissance des sentiments éprouvés est intacte.
La jalousie, miraculeuse drogue aux pouvoirs excitants et revigorants, afflue et reflue, bat à mes tempes et m'empêche de sombrer dans l'état semi-comateux dans lequel nous sommes tous, ici.
Commenter  J’apprécie          10
Nous vivons et revivons inlassablement les mêmes journées, sans que rien n'interfère dans ce quotidien figé, sans que rien n'évolue jamais. Je me fais chier.
La journée passe sur l'éternel tempo, celui du rien et du néant, entre inaction et encéphalogramme plat.
Lorsque vient la nuit, rien ne change vraiment. Seul le sommeil intermittent me délivre parfois du poids de ce présent, et me renvoie en rêve vers un passé chantant.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : vieillesseVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (80) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3671 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..