Vasco, tome 11 : Le Royaume interdit

Je le redirai à chaque tome, pour apprécier la série "Vasco" à sa juste valeur il faut accepter les us et coutumes de la BD franco-belge à l'ancienne ici version Hergé (et/ou être passionné d'Histoire, franchement ça aide beaucoup), donc pas la peine de râler sur tel ou tel truc qui appartiennent à une autre époque de la bande dessinée où les auteurs n'avaient guère leur mot à dire face aux préjugés d'une autre époque encore plus ancienne à laquelle appartenaient leurs éditeurs… Voilà pour la mise au point !


Avec ce tome 11 intitulé "Le Royaume interdit" et publié en 1992, Gilles Chaillet revient au format stand-alone. Et après l'Iran où la guerre entre Mongols et Perses continuent, on passe au Khorassan où les cavaliers venus de la steppe n'ont plus le choix qu'entre « la valise ou le cercueil ». Mais on revient au problème que le format 48 pages n'est pas adapté à des récits bien élaborés (heureusement que les auteurs n'ont pas accepté le diktat des 36 pages que voulait imposé les éditeurs). Mais ici la mise en n'est pas trop courte, c'est le dénouement qui est trop rapide…
Dans une 1ère partie très « Alix » (d'ailleurs pendants quelques temps les cheveux du héros passe du brun au blonde), Vasco et van Loo en mode Marco Polo sauvent le petit Timur et la belle Koukatchin du marchand d'esclaves Zhak Sikhandar.
Dans une 2e partie très « Tintin », Vasco et van Loo toujours en mode Marco Polo accompagnent le petit Timur et la belle Koukatchin, et c'est tous ensemble qu'ils affrontent les dangers naturel de l'Hindu Kush pour rejoindre le royaume interdit du Thibet.
C'était l'un des album que j'avais le moins aimé, et à relecture je ne comprenais pas pourquoi avant d'en arriver au dénouement où tout déboule en même temps (et parfois de nulle part). On a le gentil du qui débarque pour expliquer les tenants et aboutissant du récit, avant que le vrai gentil ne débarque pour à son tour juste à temps le confondre en temps que méchant se faisant passer pour un gentil, et ce dernier nous explique alors son plan machiavélique qu'il avait largement le temps de mettre en oeuvre durant les 44 pages précédentes au lieu de laisser la Team Vasco arriver à destination en même temps que le vrai gentil du récit… C'est quand même assez forcé et je déteste ce genre de procédé qui respire l'incohérence voire l'entourloupe scénaristique puisque tout cela n'est amené que par 3 cases de la première page sans aucune explication ! (sans parler du fait que l’éditeur retourne sa veste pour faire de Vasco un moralisateur occidental un peu horripilant)


PS : le fait que sur Babelio Sachenka soit le seul en plus d'être canadien à avoir chroniqué cette série historique à tous les sens du terme de la BD franco-belge est à la limite du scandale !

Après de difficiles aventures en Perse, Vasco continue son chemin vers l'Extrême-Orient, toujours en compagnie de son nouvel ami, le baron van Loo. Ils passent par l'Afghanistan et se retrouvent, après quelques péripéties, à accompagner la jolie Koukatchin et le garçon Timour jusque dans les hautes Himalayas, au royaume interdit (aux étrangers) du Tibet. Ce qu'elle est excitante, la vie de banquier au Moyen-Âge ! Aventures, dépaysement, un peu de romance. Quoi demander de plus? Ah oui, de la spiritualité. Avec l'inclusion des moines bouddhistes tibétains, j'ai cru un moment que l'enfant, Timour, était destiné à devenir le prochain Dalaï-lama mais c'était avant de me rappeler qu'il était d'origine mongole. Incidemment, on lit une aventure un peu plus politique, ce qui est dans la même lignée que les autres tome de cette série de bande dessinée.

L'auteur-dessinateur Gilles Chaillet nous fait visiter les steppes et les montagnes d'Asie centrale, ses tempêtes de sable, ses marchands d'esclaves (on est près de la Route de la Soie), ses hordes sauvages. Puis vient le paysage tibétain avec ses chorchens, ses sentiers escarpés et toute cette neige. L'arrivée de Vasco et ses amis aux temples de Saskya, avec ces moines qui accueillent les visiteurs avec pompe et cérémonial, m'a un peu fait penser à celle de Tintin au Tibet… (Un peu comme van Loo me fait penser au capitaine Haddock…) Chaillet a aussi ajouté un peu de fantastique, avec ces médaillons, ces rêves étranges et ce moine qui semble oeuvrer par télépathie ou autre pouvoir surnaturel. le tout avec modération, il faut le dire.