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sur 1707 notes
Un de mes livres preferes. Une maniere de raconter l histoire de l irlande dubnors qui m a bouleversée. C est tres bien documenté et rempli d humanite.
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Un récit bouleversant, des mots poignants et percutants, empreints d'une terrible humanité.
Sans faire de comparaison avec Mon Traître, ce livre m'a davantage marquée, troublée.
Le narrateur nous livre son autobiographie, successivement, entre les éléments marquants de sa vie, chronologiquement, et les derniers jours de sa vie; l'homme reconnu traître aux yeux de tous.
Au final, Antoine ne fait l'objet que d'un bref passage dans le livre; s'il a eu une place à part entière dans la vie de Tyrone, celui-ci ne s'attarde pas sur leur relation.
En revanche, qu'est-ce qui fait qu'un traître devient traître? Pourquoi ? Quelles en sont les motivations? Autant de questions, dont nous avons des pistes de réflexion dans ce livre. Si l'IRA est le contexte clé de ce récit, de la vie de cet homme, je pense que son histoire peut y trouver bien des échos dans d'autres situations. Au fond, "un salaud est peut-être un chic type qui a baissé les bras".
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Je ne suis pas déçue, mais je reste un peu sur ma faim pour la première fois que je lis un roman de S. Chalandon. Peut-être parce que je n'ai pas lu Mon traître - mais est-ce vraiment le tome précédent ? Peut-être parce que je ne connais pas la guerre contemporaine en Irlande - mais cela m'a permis de faire des recherches, notamment sur la grève de l'hygiène et la prison de Long Kesh que je n'oublierais pas. Mais pour le Quatrième Mur, ne pas connaître tout le contexte ne m'avait pas dérangé.
Peut-être aussi que le Narrateur ne suscite pas l'empathie, à la fois par sa complexité - ni totalement un héros, ni totalement un salaud, portant d'ailleurs un regard désabusé sur lui-même. Au contraire, Sheila incarne dans l'ombre les femmes et les soeurs-courage, essentielles pour les combats des hommes. Donc plus que la lutte armée héroïque, c'est le récit d'un vieil homme brisé, en bottes terreuses et en casquette, qui a renoncé. Et ce sont les passages les plus beaux et les plus forts.
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Coups de poing littéraires!
Pour François Bunel, le meilleur de F Bunel.
Récit syncopé, épuré est une réussite. C'est l'histoire d'une âme devenue grise par la contingence, la fatigue et la soif de paix.
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Une autre vision de la même période que "Mon traître". Celle du traître en question. Un roman encore plus humain, encore plus profond, encore plus bouleversant que mon traître. La vision de Tyrone est divisée en deux temporalités. Celle de son temps en héros de l'IRA et celle traître à son pays. On revient entre sur ses actions dans l'IRA comme si il se remémorait ce temps-là. Pendant un long moment, on suit comment Tyrone vit pour ses principes et ses amours et comment par eux, il devra sombrer.
En complémentarité avec "Mon traître" qui traitait sur la nature humaine à trahir, "Retour à Killybegs" traite sur les raisons des hommes à trahir. Un livre qui rentre au coeur même de la traîtrise ? Oh non, loin de là ! C'est un livre qui suit un homme qui porte son pays et sa famille dans son coeur. Un pays qui lui a tout pris. Un père qui le lui a mis dans le coeur et l'âme. Mais un père qui n'est pas exemplaire et qui hantera chacun de ses pas dans sa vie d'adulte.
C'est au coeur de la guerre, de la révolution que Tyrone va être usé, traîné dans sa merde (littéralement) ; que cette révolution va retirer à Tyrone tout ce qu'il a de dignité.
Mais l'âme de Tyrone n'a jamais perdu de son espoir, son amour en l'Irlande. Et l'incarnation de son pays est sa femme qui est toujours auprès de lui.
Il y a tellement de choses à dire mais je gâcherai l'essence de ce livre.
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Un très beau roman mais aussi une page d'histoire, celle de l'Irlande du Nord et de ses quarante années de guerre civile. C'est une histoire que je connaissais assez mal, complexe pour qui n'a pas l'âme irlandaise ..

Sorj Chalandon n'est pas seulement romancier , il est aussi journaliste et grand reporter et cela se sent dans la manière de nous faire vivre ces années de conflit « de l'intérieur ». En nous faisant partager la vie et le parcours de son personnage , Tyrone Meehan , inspiré d'une histoire vraie et d'un réel membre important de l'IRA, il nous plonge dans la réalité souvent sordide de ce conflit. Les pages sur l'enfer des geôles réservées aux membres de l'IRA et sur leurs conditions de détention sont hallucinantes et insupportable la liste des morts grévistes de la faim.
C'est un roman sur l'engagement politique, la loyauté, la trahison, les non-dits, la manipulation...
J'ai retrouvé le Chalandon du Quatrième mur et c'est rudement bien !
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Après mon traîtreSorj Chalandon a la grande humanité de nous faire pénétrer l'envers du miroir de l'histoire de Tyrone Meehan.
« Je veux écrire. Pas avouer, encore moins expliquer mais raconter, laisser une trace. »
En quelques mots les bases sont là.
Le lecteur va cheminer dans les pas de Tyrone sur cette terre irlandaise qui lui colle à la peau et au coeur, malgré tout.
L'enfance reflue en vagues sauvages car ce fut une enfance pauvre, violente, faite d'humiliations. A l'âge de quarante et un ans son père meurt alors que Tyrone n'avait que onze ans. Cet homme était alcoolique et violent et pourtant indispensable à l'équilibre de cette famille de neuf enfants. Après sa mort, le malheur s'étend comme une contagion, les gens se détournent d'eux. C'est un oncle maternel, Lawrence qui les prend sous son aile et les installe à Belfast lorsqu'il a seize ans.
« Avec la guerre, nous savions que vivre dans le nord de Belfast deviendrait difficile. Ça a commencé en août 1941, par quelques pierres jetées contre la porte. L'inscription « salauds d'Irlandais » tracée au noir sur l'atelier de Lawrence. »
En ce 24 décembre 2006, où il écrit une sorte de journal, tout ce qui constitue l'homme qu'il est, est là comme tapi dans l'ombre d'une vie.
Cela montre aussi, avec finesse, que chacun vit sa famille de façon unique :
« Sheila, ma femme, n'a jamais aimé me suivre ici. Elle disait que c'était un caveau. Que l'ombre mauvaise de Patraig Meehan passait dans mon regard quand j'étais sous son toit. Mes frères et mes soeurs n'y sont jamais revenus […] Alors, j'ai gardé la clef. Moi seul. Comme on protège un lambeau de mémoire. »
Ce fut son refuge jusqu'au bout.
Les exactions des protestants, la haine, les luttes incessantes l'ont probablement précipité vers l'IRA en 1942.
Il y a un parallèle troublant entre cette enfance et cet enrôlement, la violence est là mais presque comme quelque chose de naturelle… Cela interroge sur ce qui se grave ainsi au plus profond de l'être.
« Je ne sentais plus l'odeur de la prison. Je n'entendais plus son métal. J'avais du sang dans la bouche, les oreilles en flammes, le nez écrasé. le vacarme était en moi. J'ai pensé aux coups de mon père. Ma tête en pierre. Mes yeux brûlants. Mes joues barbouillées de bave pour lui faire croire à des larmes. Il y eut le coup de sifflet brusque. Deux gardiens nous ont jeté une bassine d'eau glacée. J'avais froid de peur en arrivant, maintenant j'étais gelé de douleur. »
Le lecteur avance à pas feutrés, mais il reçoit en pleine face cette Irlande et ces événements tragiques. Pauvreté, ghettos, maisons brûlées, les blindés dans les rues.
L'écriture de Sorj Chalandon montre combien tout est nuance, il n'y a pas les bons d'un côté les méchants de l'autre. C'est un tout qui fluctue selon les événements, les ressorts de l'Histoire se tendent selon des décisions qui échappent au plus grand nombre.
C'est douloureux de façon extrême, car indicible et inaudible. Les mots qui sont là sur le papier sont empreints d'une humanité exceptionnelle comme l'est cette situation. Trahi, blessé par son Traître, l'auteur nous prend par la main, nous même vers la voie du non-jugement.
Tyrone était un homme seul depuis l'enfance.
Une écriture sublime, d'une puissance rare, il y a les faits donnés par le journaliste, et la beauté d'une déclaration d'amour à un pays qu'il a embrassé à travers cet homme-là. « Parce que c'était lui ; parce que c'était moi. »
C'est un récit d'une belle épure pour une déclaration d'amour exceptionnelle.
Intime, tumultueux et bouleversant, laissons les derniers mots à Tyrone :
« le regard d'Antoine a été l'un des plus beaux jamais portés sur moi, et aussi l'un des derniers.
Lorsque le petit Français me regardait, je m'aimais. Je m'aimais dans ce qu'il croyait de moi, dans ce qu'il disait de moi, dans ce qu'il espérait. Je m'aimais, lorsqu'il marchait à mes côtés comme l'aide de camp d'un général. Lorsqu'il prenait soin de moi. Qu'il me protégeait de son innocence. Je m'aimais, dans ses attentions, dans la fierté qu'il me portait. Je m'aimais, dans cette dignité qu'il me prêtait, dans ce courage, dans cet honneur. J'aimais de lui tout ce que son coeur disait de moi. »
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 19 mars 2020.
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S. Chalendon est plus qu'un auteur, plus qu'un écrivain. Il ne se résume pas à ses livres, à ses mots, ou à ses histoires. C'est un merveilleux conteur. Un créateur d'atmosphère, de chaleur, de froid, peu importe, on ressent toujours la température, l'ambiance, l'air, qu'il nous décrit. Tantôt la chair de poule, tantôt des sueurs. Ou des sueurs froides. C'est un petit génie qui manie les mots comme le cuisinier avec ses couteaux. C'est son talent, sa chance, son don. Il nous en met plein la vue sans en faire trop. Ce roman est un fort coup au coeur. On aime tout. le traître, et les autres. On aime l'Irlande et les autres. Les héros et les fous. Les bons et les méchants. Il nous apprend ici la nuance, l'equilibre, le gris. On ne ressort pas indemne de ce récit, on le ferme à bout de souffle, épuisé mais heureux de l'avoir lu. . L'un des seuls à savoir allier poésie et violence, et à en faire un diamant brut. Poignant, percutant, rythmé, lourd de sens, tout autant que le complémentaire « Mon traître » à lire et à découvrir aussi!
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Beaucoup plus profond que "mon traître", j'ai été touché à plusieurs reprises, surtout au début, avant la trahison, car on découvre Meehan et le combat de l'IRA. La fin boucle plus l'intrigue par rapport à "mon traître"... mais le livre est prenant. J'ai vraiment aimé.
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Chalandon cette fois-ci nous emmène en Irlande, an plein coeur du conflit entre irlandais et britanniques.
Le livre est riche d'enseignements, parfois un peu trop pour la novice que je suis. de nombreux mouvements, clans sont abordés sur près de 80 ans, on s'y perd un peu parfois mais l'histoire continue.
Celle de la trahison d'un grand chef irlandais. Pourquoi en est-il arrivé là? Qu'est-ce qui pourrait excuser ce combattant à trahir sa cause?

Au delà du pardon, on essaye de comprendre ... Comment après avoir subi et vu subir l'humiliation, les tortures, les assassinats de son peuple, peut-il collaborer ?

Tout est encore une fois dans le talent de Chalandon qui met son expérience de journaliste international au service de la littérature. Un grand et beau roman !
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