La voie du bambou est celle du Chan, du bouddhisme chinois souvent associé au Tao. le bambou symbolise la force, qu'il tire de la terre en s'érigeant vers le ciel, mais aussi la souplesse et la pureté. L'auteur nous présente cette voie en s'appuyant sur une expérience directe, qu'il eut auprès de maîtres chinois, mais aussi sur une érudition importante, bien que la pratique soit, en grande partie, au-delà des mots et de la pensée discursive. Il explore diverses notions à partir du Sanskrit et d'idéogrammes chinois. Ce qui donne à l'ensemble une certaine poésie. le bouddhisme trouva en Chine une expression originale : plus pratique, moins spéculatif, il s'inscrit dans le quotidien, une spontanéité de l'instant.
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Ouvrage d'une grande richesse, alternant les citations des grands maîtres du chan, les analyses approfondies mais toujours accessibles, dans une belle langue. Lecture à recommander à tous ceux que le bouddhisme chan et le taoïsme intéressent, une somme.
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Très complet, très dense, à lire par petits bouts tant la vision que l'auteur présente est différente de la nôtre (souvent occidentale, latin et grecque etc.)
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le fameux dit de Lao Zi, premières lignes du premier chapitre :
"Le Tao qu'on viendrait à qualifier n'est aucunement le Tao,
Ses caractérisitiques n'ont aucune permanence."
Citons deux autres traductions du même passage :
"La voie qu'on peut énoncer n'est déjà plus la Voie
Et les noms qu'on peut nommer ne sont déjà plus le Nom."
"La Voie vraiment Voie est autre qu'une voie constante,
les Termes vraiment Termes sont autres que des termes constants."
L'impossibilité de décrire le cœur des choses, le Tao, pointe à nouveau son nez, mais ce n'est pas une surprise, n'est-ce pas ?
Disons un mot sur la lecture. Goethe, dans notre Occident prônant la lectio divina comme un accès au Mystère, a affirmé combien la lecture était difficile, combien cela coûtait de temps et d'effort pour apprendre à lire. Il lui fallut en définitive, disait-il, quatre-vingts ans pour cela, sans qu'il pût se persuader d'y avoir réussi.
Là où Xu Yun passait, des arbres qui n'avaient jamais fleuri se mettaient à fleurir et les animaux avaient de curieux comportements. Ainsi ce couple d'oies qui fut relâché au Hua ting si et qui reçut le triple refuge (cérémonie d'entrée dans le bouddhisme) de la part de Xu Yun. Elles résidèrent trois ans dans ce monastère et suivaient les moines aux offices.
Dans la recension la plus ancienne des prajñapâramitâ on trouve mention cittam acittam, la « pensée non-pensée », traduit parfois par « conscience qui est absence de conscience.