Trop belle histoire... d'amour !! celle qui n'a pas pu se réaliser, forcément !
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Si tout n'était pas encore exprimé, avec Clarisse, notre histoire s'essoufflait. Elle suffoquait, même. Clarisse devait en être consciente autant que moi. La dernière fois, d'ailleurs, n'avait-elle pas fait des manières? Elle voulait bien, puis elle ne voulait plus. Et lorsqu'elle s'était enfin décidée, je ne la pressais déjà plus que par politesse. Nous avions bataillé longtemps, chacun pour soi, avant d'accoster au plaisir. J'avais beaucoup exagéré le mien. Toujours pour m'en tenir au rôle de soupirant que j'avais de plus en plus de mal à interpréter. Quant à elle, elle avait fait semblant, tout simplement. Oh, l'illusion était parfaite, il n'y avait rien à critiquer pour l'orgasme lui-même, aussi vrai qu'une copie du Louvre. Non, c'étaient les quelques secondes qui l'avaient précédé: je l'avais très bien vue renoncer, juste avant de repartir vaillamment, en trompe l'oeil. Nous en étions arrivés aux mensonges, à la courtoisie. (...) Clarisse s'est imaginé qu'elle pouvait me guérir de ce désarroi où je m'étais enfermé, et qu'il suffisait pour cela de rénover notre couple, comme on retape une maison de campagne.
Les grandes douleurs finissent par patauger dans les petites.
C'est drôle comme certaines personnes réussissent parfois, sans forcer leur talent, à se faire haïr.
Et j'ai ressenti la peur. Sourde, insidieuse. Un premier galop de peur. Une petite peur à l'essai.
Pierre Charras : Bonne nuit doux prince
A la Cité Internationale Universitaire de Paris,
Olivier BARROT reçoit
Pierre CHARRAS sur son livre intitulé "
Bonne nuit, doux prince". Il y fait le
portrait de son père regretté et parle de son remords du "non-dit" entre son père et lui.