Que ta volonté soit faite, ou le 10eme roman de l'auteur que je dévore. 10 déjà, 10 seulement. Je mourrais d'envie de plonger dans ce livre, de retrouver cette plume si exquise qui me transporte à chaque histoire. C'est maintenant chose faite !
Les médias ont parlé d'un roman noir à la fin spectaculaire, je dois avouer que c'est à peu près cela. Contrairement à ses autres romans, il n'y a pas réellement d'enquête ici, et c'est tout aussi plaisant. Nous suivons la vie d'un jeune homme, de sa naissance à la toute fin. Jon Petersen. Une pourriture de la pire espèce. Sa vie n'est qu'une succession d'événements troublants, son comportement va en se dégradant, tout au long du récit nous ne pouvons que détester ce personnage, le haïr comme il n'est pas permis. Pourtant, je n'ai pu m'empêcher d'être captivée par cet odieux personnage, d'éprouver une sorte de fascination malsaine pour ces crimes inqualifiables.
Heureusement, Jon Petersen n'est pas le seul protagoniste intéressant, le shérif mais également Ingmar le grand père ou encore Riley le fils sont autant de personnages que l'auteur nous fait découvrir. Nous suivons, d'un oeil un peu plus distant, leur évolution en parallèle de celle de Jon. J'ai aimé faire la connaissance d'Ingmar, sorte de gourou légitimé, l'homme de la famille, le maître des lieux. Il porte un regard assez discret sur son petit-fils, mais son autorité demeure. Ainsi il était intéressant de voir les tensions liées au pouvoir entre les différentes générations de mâles, de même que l'autorité légale exercée par le shérif.
Afin de nous conter le récit, l'histoire de Carson Mills,
Maxime Chattam a fait le choix d'une narration assez spéciale. J'ai parfois été un peu déconcertée, ne sachant qui s'adressait à la pauvre lectrice que je suis, puis tous les rouages se sont mis en place et j'eus alors toutes les cartes en main pour découvrir son identité. C'en est assez surprenant et je n'ai pas été réellement conquise par ce choix. Certes astucieux, mais pas à mon goût. Après tout, cela reste une question de subjectivité, soyons d'accord.
Un élément m'a dérangé durant cette lecture, un phénomène récurrent. La présence, ou plutôt l'omniprésence de la religion. le livre repose dessus. J'ai vraiment au du mal à accrocher à ce concept. Toutefois, je dois avouer que l'auteur a su lui donner une tournure intéressante, pas trop ennuyante. Suffisamment vivante, mais avec un certain recul de telle manière que le lecteur ne se sente pas oppresser par celle-ci.
La chronologie du récit est loin d'être linéaire. On découvre des morceaux de puzzle suivant les révélations des personnages, on en apprend plus sur Jon par le regard que les autres portent sur lui, notamment sa famille proche. J'ai aimé cette distorsion du temps, voyager à travers l'océan des âges. On saute des passages dans le temps pour mieux y revenir ensuite.
Dans sa globalité, l'histoire est plus que passionnante, un récit addictif qui vous prend aux tripes. La haine monte en même temps que l'angoisse. L'angoisse que rien ne puisse l'arrêter. Et c'est sans compter sur le bouquet final ! L'auteur joue avec nos nerfs, il sait nous prendre au dépourvu.
En définitive, il s'agit d'une très belle histoire écrite d'une main de maître. Cependant ce roman reste celui que j'ai le moins apprécié de l'auteur, mais tout est relatif! Je suis sûre que ce roman saura vous toucher, que ses personnages vous parleront autant qu'à moi.