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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Me voici réconciliée avec Sophie Chauveau dont je n'avais pas vraiment apprécié la lecture de la Passion Lippi.
Au point d'ailleurs de ne plus choisir les livres de cette romancière.
Pour autant la thématique de l'artistique romanesque est un filon littéraire qui me plaît et je referme cette biographie de Manet avec regret, tant elle m'a passionnée.

Un livre comme un daguerréotype, où tous les talents du monde des Arts (artiste-peintres, écrivains, poètes, journalistes, musiciens, critiques) se pressent, côtoyant le Paris mondain et celui, plus populaire, des estaminets et grisettes.
Un homme dans son temps, un artiste dans son oeuvre, adulé pas ses pairs, vilipendé par la société, dans un décor social passant du spectaculaire Second Empire, traversant le siège de Paris et la Commune, poursuivant par la République encore corsetée. On y célèbre l'amour, l'amitié, l'entraide, le courage et la persévérance pour atteindre la renommée, la solidarité des artistes exclus.

J'ai aussi découvert une écriture élégante, aux fort jolies formulations, une fluidité narrative qui coule avec aisance, faisant presque oublier le gros travail de documentation. L'ensemble se lit donc comme un roman, alors que l'histoire du temps et des hommes est à chaque page.

Un bel hommage à un artiste, père de la peinture moderne, libre et visionnaire, historien de son époque par sa palette de couleurs et de noirs inimitables.

À lire bien sûr avec l'oeuvre de Manet sous le coude, chaque tableau ayant son anecdote.
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Mais qui était Edouard Manet ? Celui que l'on nomme le chef de fil des impressionnistes et le père de la peinture moderne était un homme à part, un original qui voulait à tout prix se démarquer de son père, Auguste Manet. Ce dernier, haut fonctionnaire rigide, souhaitait faire de son cancre de fils le maire de Gennevilliers, tout comme lui et ses ancêtres, héritiers de cette noble fonction depuis huit générations.
Edouard va se rebeller et dit NON. Il refuse d'étudier le droit. Il VEUT être peintre ! La punition est terrible mais rien n'y fait. Pas même un rude stage en mer, dont se souviendra toute sa vie l'apprenti marin qui manque de mourir et de perdre un pied après la morsure d'un crotale. L'enfant prodigue de retour, le père cède enfin aux volontés artistiques de sa progéniture : peintre il veut être, peintre il sera. Mais pas sans peine. Dandy-artiste, croqueur de femmes et recherchant la reconnaissance du "Salon", il essuiera de nombreux camouflets avant d'être reconnu pour son talent d'avant-gardiste. Fidèle en amitié, ce dernier sera soutenu par ses amis peintres et poètes : Baudelaire, Mallarmé, Verlaine, Monet, Renoir, Degas, Pissaro...

Grand coup de coeur pour cette biographie de Sophie Chauveau, qui érudite sans être pédante, nous balade dans le Paris des peintres phares du XIXème siècle. Un monde de représentation pictural entièrement nouveau, bien loin de la peinture académique et codifiée qui régissait le domaine de la peinture à cette époque !
Les anecdotes sont croustillantes sans tomber dans le graveleux et l'auteure, de sa plume réjouissante, nous immerge dans un Paris frétillant de verve poétique, rhabillé de neuf par le baron Haussmann.
Entre sourire, cocasserie et émerveillement, voilà un récit de vie passionnant !
Lien : http://leslecturesdisabello...
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L’enfance d’Edouard Manet (1832 – 1883) se termine le jour où il acquiert la certitude qu’il refuse absolument de ressembler à son père magistrat.
Enfant rebelle à toute forme d’enseignement, adoré par sa mère, il est élevé toutefois dans le carcan des convenances bourgeoises que lui confère l’aisance matérielle fournie par des hectares de terres et des fermages à Gennevilliers. Edouard est mal noté au collège, mais il sait dessiner … Il rate Navale, est envoyé de longs mois faire le matelot à Rio, y fait l’apprentissage des plaisirs … refuse d’entrer aux Beaux-Arts mais il s’inscrit à l’atelier de Thomas Couture et fréquente assidûment le Louvre.
Toute sa vie, il cultivera une élégance confinant au dandysme, le respect extérieur des convenances bourgeoises et une irrépressible addiction aux jolies femmes … dans le plus grand secret. Toute sa vie, ce travailleur acharné refusera de dire à Léon, l’enfant qu’il a eu hors mariage, qu’il n’est pas son filleul mais son fils, même après qu’il en ait épousé la mère. Ce n’est jamais le moment, c’est toujours trop tard … Toute sa vie, il refusera aussi d’exposer avec ceux qu’à partir de 1874 Louis Leroy du Charivari affuble du nom d’ « Impressionnistes », alors même que tous le reconnaissent pour leur chef de file. Tout ça pour se fracasser, année après année, au refus des caciques du Salon qui trouvent sa peinture scandaleuse.
Il est vrai que la présentation du « Déjeuner sur l’herbe » puis de l’ « Olympia » a de quoi choquer les bonnes gens de ce Second Empire terriblement collet-monté. Ce modèle, Victorine Meurent, qui regarde le public de son œil placide, est si nue …
D’ailleurs, tous les personnages de ses portraits regardent dans le vide … Chaque année, Manet présente des toiles au Salon, chaque année on l’y refuse. Ses noirs profonds, ses blancs frémissants, passés à grands traits … ne passent pas, encore moins le vert du « Balcon » ou le bleu d’« Argenteuil ». Manet vit dans le constant espoir d’une reconnaissance par les institutions. Et dans le déni de son plus grand amour, Berthe Morizot, elle aussi terriblement douée mais pétrie du qu’en dira-t-on. A 34 ans, elle épouse son jeune frère Eugène. Avec elle, Edouard aussi a un terrible secret …
Toile après toile, année après année, Sophie Chauveau dépeint les joies et les peines de ce beau blond toujours tiré à quatre épingles et qui sait se souvenir du nom de chaque femme lui ayant offert une cravate. Et, autour de lui, celles de ses amis fidèles, l’extraordinaire foisonnement des maîtres de la littérature, de la musique et de la peinture, les collectionneurs, les marchands, les critiques. Fantin-Latour, Delacroix, Pissarro, Carolus-Durand, James Tissot, Degas, Gauguin, Renoir, Monet, Bazille, Caillebotte, Baudelaire, Verlaine, Mallarmé, Rochefort, Chabrier, Gambetta, Antonin Proust, Duret, Paul Durand-Ruel, Clémenceau et même Zola, pas le plus sympathique à vrai dire …

C’est un livre à découvrir avec, tout près, un recueil de reproductions de toutes les toiles du Maître ou une tablette qui vous les fait découvrir, tant l’œuvre est vaste et aujourd’hui dispersée dans les plus grands musées du monde. En perpétuelle révolte, généreux, obstiné, voici un portrait – on ne compte que deux autoportraits de l’artiste, faits la même année alors qu’il se sait condamné à brève échéance – autant d’une époque troublée que d’une personnalité jamais satisfaite, toujours en quête d’une perfection inaccessible.
Edouard Manet, enfin reconnu par l’establishment, mais toujours révolté dans l’âme et dans la manière de peindre, mourra dans d’atroces souffrances, à l’âge de 51 ans, laissant derrière lui une œuvre révolutionnaire et mondialement appréciée.

Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Retour sur une lecture FORMIDABLE

Une belle découverte autour de la peinture dans un contexte historique second Empire très présent.
En plus d'être une lecture très instructive sur un des tournants importants de l'art et de ses codes, j'ai aimé connaitre les différents protagonistes, le fonctionnement du "salon" où on se devait de paraître, l'arrivée de la peinture en tube, ....
Une belle lecture où on croise du monde ! #Zola #Gambetta #Morisot #Degas #Baudelaire #Verlaine #Courbet #Monet et tant d'autres ...

Encore une belle lecture avec Sophie Chauveau une auteure qui me plait toujours beaucoup. J'ai déjà lu le formidable Diderot le génie débraillé du même auteure.
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Manet est l'un des plus grands peintre français, cette biographie retrace cette vie ou il vécut pour son art. On y croise des " Célébrités" qui seront dans l'histoire : peintres, ecrivains, politiques... L' histoire de ce siécle turbulent n'est pas en marge du livre, elle y est fréquemment évoquée. Un peintre sans concession, un ami fidéle, Manet est un artiste mais on découvre aussi l'homme.
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Décidemment, Sophie Chauveau nous régale de biographies romancées de grands artistes, des peintres principalement, malgré une incursion très réussie dans l'univers des philosophes des Lumières chez Diderot. J'avais particulièrement apprécié sa trilogie qui se déroulait à Florence pendant la Renaissance et explorait les univers de Fra Filippo Lippi, Sandro Botticelli et Leonardo Da Vinci. Alors quand j'ai vu que la dernière opération Masse critique de Babelio proposait le dernier ouvrage de Sophie Chauveau, j'ai sauté sur l'occasion et j'ai donc reçu le récent « Manet le secret » qui ne m'a pas déçue.
Edouard Manet, génie précurseur, chef de file -contre son gré- des impressionnistes, est en effet un personnage fascinant, un homme élégant au caractère mélancolique. Né dans un milieu bourgeois, il s'oppose à son père qui veut qu'il « fasse son droit » et préfère s'engager dans la marine pour échapper à un destin monotone. de retour en France, il se lance dans la peinture, mais continue à mener une vie bourgeoise au sein de sa famille. Il tombe bientôt éperdument amoureux de la jeune pianiste hollandaise engagée par sa mère pour enseigner la musique à la famille. Une liaison débute, cachée soigneusement à ses parents, puis révélée à sa mère quand il ne pourra plus faire autrement.
Le ton est donné : comme le démontre Sophie Chauveau, la vie de Manet s'article toujours autour d'un « entre-deux ». Au Salon officiel, seules certaines de ses oeuvres sont admises, et pas à chaque fois. Vivant en bourgeois, il se montre respectueux des convenances, mais pas tout à fait. le jugement que ses contemporains portent sur son oeuvre est longtemps ambigu, sa situation financière est incertaine. Il aime la peinture en plein air, mais pas que cela : il aime aussi s'attacher aux regards et à ce qu'ils transmettent.
Manet, « le secret », car il a longtemps suscité l'incompréhension, d'où sont nés le scandale et le rejet : les rires autour du « Bain » (ou « le déjeuner sur l'herbe »), de l' « Olympia », dont le réalisme et la sincérité choquent. Manet est célèbre pour certaines de ses couleurs qui ont déclenché moqueries et réprobation : le noir d' « Olympia », le vert du « Balcon » ou le bleu d' « Argenteuil ». Comme tout novateur, il choque.
Et en même temps, il se veut classique. Il n'aime pas faire partie d'une école, être embrigadé. Il a d'abord repoussé le réalisme de Zola. Il refuse ensuite d'être considéré comme un impressionniste, se sentant plus proche des poètes symbolistes. Oui, il est un classique qui allie tradition et modernité. Encore l'entre-deux !
Le secret, c'est aussi celui qui régit sa vie privée. Suzanne qu'il n'épouse qu'après la mort de son père. Léon, un fils élevé au sein de la famille, mais jamais reconnu, sacrifié par respect des convenances. Son grand amour pour Berthe Morisot, leur enfant perdu, enfin, ses nombreuses maîtresses…
Comme d'habitude, le roman de Sophie Chauveau se lit d'une traite et nous donne envie d'en savoir davantage sur cette période. On croise en effet dans le livre de nombreux artistes amis de Manet : Pissaro, Sisley, Degas, Cézanne, Proust, Baudelaire, Mallarmé…et bien sûr Berthe Morisot. Je n'émettrai qu'une critique à l'encontre de l'objet-livre lui-même : quel dommage que les principales oeuvres de Manet évoquées ici ne soient pas illustrées dans un encart central, ce qui oblige le lecteur à se reporter à une encyclopédie ou à Internet et à interrompre sa lecture !

Lien : http://lelivredapres.wordpre..
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Cette biographie sur le peintre Edouard Manet est un très bel ouvrage. Ce livre nous permet de découvrir, tout en détails, cet homme qui a révolutionné la peinture et en même temps nous y retrouvons un monde riche, d'artistes aux noms évocateurs. C'est aussi une leçon d'histoire sur les évènements qui ont marqué la vie de Manet. L'écriture précise et riche nous captive tout au long de la lecture.
La seule chose que je déplore, c'est la qualité du livre en lui-même. En effet un livre de cette richesse méritait, un meilleur papier et le tout aurait pu être agrémenté de quelques photographies de certains des personnages et des oeuvres maîtresses.
Merci à « Masse Critique » de m'avoir offert ce livre qui m'a permis de découvrir en détail la vie et l'oeuvre de Manet.
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