Les enquêtes d'Hadrien Allonfleur, tome 5 : Le secret de Martefon

N allez surtout pas croire que je fais une fixation sur l oeuvre de Mme Chauvy .Mais parvenu au tome 5 des enquêtes de ce brave Allonfleur ou plutôt AllonPleur vu l 'extrême sensibilité ( friabilité ? ) du personnage je suis perplexe , Capitaine des 100 gardes , héros de Solférino son énergie, son courage aurait du le faire nommer plutôt AllonZenfant , ben non a part de bref éclairs il s'effondre comme un soufflé . J'ai connu un vague espoir quand ce pauvre Martefon a pris enfin une balle dans la tête , mais bon comme prévu il y a survécu ( encore raté ,hélas toujours déçu ) contrairement à pléthore d autres personnages victimes de la fureur assassine de l auteure pour des motifs plus ou moins discernables et vaseux .Car le scénario ( ce n est que mon avis ) est quasi incohérent comme un habit d Arlequin , patchwork de pièces ( scènes ) rapportées que le lecteur (moi en l occurrence ) a du mal a coudre ensembles avec un fil d intrigue si ténu soit -il ( ouah j aime ce membre de phrase ) Ensuite poursuivant ces balades écolo Mme Chauvy après les Cévennes du tome 4 nous fais visiter la région de Chamonix avec ascension obligatoire ( certes avortée) du Mont Blanc .Non sérieusement , je ne peux conseiller la lecture de ce pensum, et pourtant j ai par masochisme peut-être ou bêtise acquis le tome 6 " A l 'ombre des sucrières " qui poursuivant le rôle de guide Vert Michelin de cette série nous entraîne a la Réunion . Bon le positif est que Martefon est resté à Paris . Quoi? ....Mais non je l 'ai dis !pas de fixation !

J'ai voulu, pour me distraire, lire un nouveau volume des enquêtes d'Hadrien Allonfleur. J'ai lu à ce jour les tomes 6 et 7, j'ai donc pris à l'envers la série, et j'ai voulu savoir comment Hadrien était « avant », avant de devoir partir pour la Réunion, d'y vivre un drame, et de revenir en France chargé de soucis.
J'ai presque envie de dire « il n'était pas tellement mieux d'un point de vue moral ». En effet, Hadrien traine un spleen certain, semble découragé par tout ou presque. Les cadavres s'accumulent autour de lui, sans qu'il parvienne à faire quoi que ce soit pour empêcher ces morts successives : il n'est pas le seul enquêteur sur l'affaire, ou les affaires, comme l'on veut, et l'on ne peut pas dire qu'ils se montrent efficaces face au(x) tueur(s).
Si, dans le tome 7, Ambroise Martefon se montre combattif, ce n'est pas le cas ici. le lecteur comprendra au fur et à mesure de l'intrigue pour quelle raison il est ainsi, et je me suis dit que Hadrien Allonfleur manquait cruellement du sens de l'observation ! Plutôt que « le secret », je dirai même qu'il s'agit avant tout des secrets de Martefon, et Hadrien ira de surprise en surprise en les découvrant.
Quant à Chamonix, cette ville est un décor âpre pour les actes violents qui s'y déroulent. Si l'on est encore loin du tourisme de masse, le lieu commence à attirer les sportifs de tout poil, qui souhaitent se mesurer au Mont Blanc, sportifs, aventuriers qui paient un lourd tribu à la montagne. La solidarité humaine est alors très forte en cas d'accident – Hadrien le découvrira très vite.
Comme souvent, et comme à l'opéra, le roman montre la défaite des femmes, quelle que soit le milieu auquel elles appartiennent, quelles que soient leurs qualités, quel que soit leur âge aussi. Déprimant ? Oui. Même si la société a évoluée, et l'on ne peut que s'en féliciter depuis cette époque, force est de constater qu'une femme peut toujours se retrouver à la merci d'un homme violent.

Tous les ingrédients sont là dans ce policier historique pour passer un bon moment de lecture: un style fluide, un rythme vif, des rebondissements répétés, des personnages attachants, le sens du détail historique... L'exercice est réussi: on est véritablement transporté à l'époque de Napoléon III et on ne s'ennuie jamais jusqu'au dénouement. On attend avec impatience la suite des aventures d'Hadrien et Martefon.