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EAN : 9782246818793
248 pages
Grasset (12/02/2020)
4/5   16 notes
Résumé :
En 2018, l’agence américaine du médicament a accordé le statut de « thérapie innovante » à une molécule prometteuse pour traiter la dépression : la psilocybine, principe actif des champignons hallucinogènes. Une molécule qui, avec ses cousins LSD et mescaline, a été expérimentée dans les années 60 par les plus grands psychiatres, de Harvard à Sainte-Anne. Mais ces substances que la médecine tenait pour révolutionnaires se sont diffusées dans la jeunesse, entraînan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
"Branche toi, accorde toi, abandonne toi!" Thimothy Leary, à propos du LSD.


L'usage de substances psychédéliques, dont le cannabis médical et la psilocybine ( illégales en France/ n'appelez pas la police! Attendez la fin de mon billet, svp...) aide actuellement, aux Etats-Unis, des patients dans le cadre de sevrage d'alcoolisme, de tabac, en matière de dépression, d'anorexie, de maladies du cancer et de TOC...


Comment ça, TOC TOC?
Je parle de troubles obsessionnels compulsifs...
La dernière étude provient de l'hôpital Bellevue de New York!


C'est un vrai travail de psychothérapeute, avec tout un protocole et un rituel...
Vous pensez à Woodstock, et à un trip au LSD, avec les fleurs dans les cheveux et des pattes d'éph( rose!)...


Ou au mescal, ( ayahuesca) au fond de la jungle, avec des champignons hallucinogènes et des sauvages tout nus (sacré fantasme, non?)...
Ou à pire, je vous connais!


Non, c'est une séance de préparation avec un accompagnement du médecin.
Après le travail du diagnostic et les explications du processus, le patient/e prend la gélule de psilocybine ( cousine du LSD)... dans un salon cosy, éclairage tamisé, avec des tableaux, des oeuvres d'art, et un playlist de musique, qui va lui servir de GPS.


Il/elle ( un masque sur les yeux) va passer 4 heures environ, sur un canapé douillet et parler avec le psychothérapeute ( qui lui aura donné des consignes de vol, pour son trip.)


Après le retour, "Allo, Papa Tango Charlie, nous vous cherchons", le patient/e consigne son "récit de voyage" sur papier et va le décrypter avec son médecin.


Un exemple:
Une patiente, guérie de son cancer, avait encore des crises d'angoisse. Lors de son trip/voyage intérieur, elle a visualisé une masse sombre qu'elle a chassé, grâce aux recommandations de son psychothérapeute.
Elle n'a plus subi, ensuite, de crises d'angoisse, même 4/5 ans après...


Selon l'imagerie médicale, ce "trip médical" connecterait des aires du cerveau entre eux. Un reboot du cerveau?
Mais, sans provoquer de dépendance!
Pourra-t-on l'exploiter, en France, pour les victimes d'actes terroristes ou de viols, etc?


L'auteur a expérimenté cette médecine psychédélique, à cause de son cancer.
"Je vole, comprenez bien, je vole! Sans fumée, sans alcool. Je vole, je vole!" Michel Sardou
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“La famille des psychotropes qui nous intéresse ici a émergé dans le champ de la science occidentale sous une étiquette hélas tombée aux oubliettes : les Phantastica. Ce mot si poétique est introduit en 1924 par le père de la psychopharmacologie, l'Allemand Louis Lewin.”

Le mois dernier j'ai lu un roman de T.C. Boyle, “Voir la lumière”, qui m'a beaucoup plu. Il y est question de Timothy Leary, “pape” du LSD. J'espérais, grâce à cet essai, paru quasiment en même temps chez le même éditeur, pouvoir mieux démêler vérité historique et licence ou fantaisie du romancier.

Stéphanie Chayet nous propose bien une histoire, non chronologique, de l'utilisation en occident des psychotropes tels que la psylocybine (champignons), l'ayahuasca (concoction sud-américaine de plantes toxiques), la mescaline, le LSD (seule substance “non naturelle”). Pour tout dire j'ignorais qu'il y en avait autant… Et j'ai trouvé intéressant, à défaut d'être passionnant, cet aspect là de son essai.

Là où le bât blesse, en ce qui me concerne, c'est que l'auteure fait preuve d'un prosélytisme très insistant en faveur de ces drogues. Et malheureusement son discours n'est pas plus crédible que ceux qui n'ont que des louanges pour leur produit favori, que ce soit l'alcool ou le cannabis.

Son affirmation que ces drogues guérissent ne m'a pas paru suffisamment étayée pour mériter un sous titre et me semble même un poil abusif. Comme elle le reconnaît elle-même ont est forcément dans le domaine subjectif des visions ou des illusions.

Dernière chose, le côté “people friqué” m'a agacé. Je vous laisse le soin de découvrir quelles sont les célébrités qui ont essayé une ou plusieurs de ces substances… Mais s'il faut en croire l'auteure ce n'est qu'une question de mois avant leur dépénalisation et chacun pourra, s'il le souhaite, se mettre la tête à l'envers et se connecter au “grand tout” !

En ce qui me concerne, j'en resterai à ma drogue favorite, la plus puissante de toutes : la littérature.

#Phantastica #NetGalleyFrance
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Dans les années 1950-1960 les substances hallucinogènes naturelles et de synthèse provoquèrent un engouement sans commune mesure dans l'histoire des drogues, puis elles furent interdites et stigmatisées à la fin de la décennie, alors que la recherche psychiatrique était prometteuse. Ces dernières années, aux États-Unis, en parallèle avec une consommation prohibée qui a explosé, l'on assiste à une percée thérapeutique qui est en passe d'être agréée par l'agence américaine du médicament. Réservés d'abord au traitement de l'anxiété chronique des malades oncologiques, les champignons à psilocybine, la mescaline du cactus mexicain, l'ayahuasca du Pérou, ainsi que le LSD déjà prisé par les golden boys de la Silicon Valley constituent désormais l'objet de recherche de plusieurs institutions scientifiques de mieux en mieux financées par des sponsors privés. Depuis 2016, le California Institute of Integral Studies (CIIS) délivre même un « Certificat de recherche et thérapie assistées par des psychédéliques » aux professionnels de santé et travailleurs sociaux.
En France, où est vigueur l'une des législations les plus conservatrices et prohibitionnistes en matière de psychotropes, l'auteure entend par cet ouvrage initier ou stimuler le débat en assumant une posture assez ouvertement élogieuse des psychédéliques. Elle mêle une étude sur l'histoire récente de ces substances, une enquête journalistique qui interroge les protagonistes américains de cette renaissance, aussi bien dans le milieu de la recherche universitaire que de la consommation (de moins en moins) clandestine, au récit de sa propre expérience après un cancer. Si un enthousiasme non dissimulé apparaît pour le potentiel thérapeutique de la psilocybine contre la dépression, de la MDMA contre les stress post-traumatiques, du LSD contre les dépendances, l'anorexie et d'autres psychopathologies, et en général de toutes ces molécules pour favoriser une reconnexion à la nature, à l'universel, à une spiritualité mystique possédant même des connotations écologistes, l'ouvrage ne fait pas l'économie des précautions à prendre afin de minimiser les dangers des « bad trips », dans le cadre d'une analyse précise et pourtant toujours très accessible des découvertes récentes des neurosciences sur la conscience et le « réseau du mode par défaut (RMD) » : le scientifique de référence cité est Robin Carhart-Harris, qui confirme l'intuition sur le fonctionnement cérébral du philosophe Henri Bergson reprise par Aldous Huxley.
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Un livre intéressant qui explique au néophyte et à l'initié, l'historique de la recherche sur les psychédéliques, et principalement, les champignons hallucinogènes.
On y découvre, que des recherches scientifiques sur les aides thérapeutiques associées à une psychothérapie et une initiation en milieu médical, a permis à des personnes, de se sortir de leur addiction à l'alcool, aux opiacés, à leur angoisse, peur, anxiété, dépression, mais aussi, à des malades en grande souffrance, ou en fin de vie, d'apporter un réel soulagement à la douleur.
Cependant, bien vite, la recherche est arrêtée, suite à des excès, et les psychédéliques mis au ban, et sur la liste noire.
Avec le renouveau de la recherche de soi, de sa conscience, de son rapprochement avec la nature et les peuples premiers, est venu, les stages en Amérique du Sud, avec des session encadrée.
Ceux-ci se popularisant, la recherche se remet en route depuis 2019, sur les aides que peuvent apporter ces substances, sur la santé mentale, du fait, de maladies résistantes aux médicaments existants.
C'est facile à lire, comme un récit de voyage, et qui donne envie d'en savoir plus, sur les recherches en cours.
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Un ouvrage documenté, fascinant qui nous amène sur ce qui pourrait être l'avenir de la conscience. Les substances psychédéliques (Psilocybine, mescaline, LSD, ayahuasca…) font aujourd'hui leur grand retour en recherche clinique et les perspectives qu'elles ouvrent sont extraordinaires.

L'auteure qui vit depuis 20 ans aux Etats-Unis, s'appuie sur son expérience personnelle et sur un travail journalistique poussé pour mener à bien son enquête sur l'utilisation des substances hallucinogènes à visée thérapeutique et leurs bienfaits, bien qu'elles soient cataloguées parmi les drogues les plus dangereuses et interdites presque partout dans le monde.

Phénomène de mode dans les années 1960 et tombé aux oubliettes, victime de la « guerre à la drogue » dans les années 1970, l'histoire des psychédéliques est en pleine renaissance aujourd'hui aux Etats-Unis.

On apprend que la recherche médicale sur les hallucinogènes est financée au grand jour par les fortunes de la Silicon Valley et surtout les effets incroyables sur le cerveau que peut avoir un recours aux psychédéliques dans le traitement de la dépression, du cancer, de la dépendance aux opiacés, à l'alcool, au tabac ou encore de l'anxiété à l'approche de la mort.

Associée à une courte psychothérapie et à un accompagnement médical au moment de la prise de la substance, l'expérience psychédélique peut être correctrice, fondatrice et transformatrice et ainsi nous relier au monde.

Au-delà de la visée thérapeutique, on apprend aussi que 42 millions d'Américains soient près de 17% de la population ont expérimenté un hallucinogène au cours de leur vie dont environ 5 millions dans l'année écoulée. Les acid head des années 60 ont laissé place aux psychonautes, « les navigateurs de l'âme » qui, pour stimuler leur créativité prennent de façon régulière des quantités subliminales de substances hallucinogènes ; la science nous révélant aussi qu'elles nous rapprochent de la nature et des autres.

Pour autant, l'auteure n'invite personne à enfreindre la loi. Elle revient toutefois sur les résultats de la prise de ces substances sur les individus pratiquant l'expérience témoignant d'une perception de leur monde qui a durablement changé : neuf, vivant, chargé de sens ainsi qu'une transformation de leur vie et de leurs priorités.

Un ouvrage qui nous révèle le potentiel de guérison incroyable de ces substances psychédéliques, phantastica étant leur premier nom scientifique: des propriétés thérapeutiques sur le corps et l'esprit
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
6. « "Cher M. Steve Jobs, commence le vieux chimiste. Un bonjour d'Albert Hofmann. D'après les médias, le LSD vous a été utile pour le développement des ordinateurs Apple ainsi que votre propre quête spirituelle, et je serais curieux de savoir en quoi. Je vous écris, peu après mon cent-unième anniversaire, pour vous demander de soutenir l'étude proposée par le psychiatre suisse Peter Gasser sur la psychothérapie assistée par le LSD chez des sujets souffrant d'anxiété associée à une maladie potentiellement fatale. Ce sera la première étude d'une psychothérapie assistée par le LSD depuis plus de 35 ans. J'espère que vous m'aiderez à transformer mon enfant terrible en enfant prodige. Cordialement. Albert Hofmann." Steve Jobs, l'ingrat, ne l'aida pas.
Depuis, les bourses se sont déliées, d'abord discrètement, puis ostensiblement. Selon Marc Gunther, un journaliste américain spécialisé dans la philanthropie, les donations déclarées par les divers instituts de recherche psychédélique ont bondi en 2018, portées par un jeune mouvement social et philosophique connu sous le nom d'altruisme efficace. » (pp. 190-191)
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4. « Le tourisme de masse à favorisé une spécialisation du chamanisme, aujourd'hui moins divinatoire et plus médicinal pour satisfaire une nouvelle clientèle en quête de "guérison". Selon Ben de Loenen, organisateur depuis 2016 d'une conférence annuelle mondiale sur l'ayahuasca, cette forme d'assainissement des pratiques s'accompagne d'une survivance de la sorcellerie comme outil de régulation : la magie noire permettrait de rebattre les cartes quand la réussite économique de certains chamans menace l'ordre social horizontal, m'explique-t-il. Au chapitre des calamités, on note aussi l'apparition opportuniste de guérisseurs incompétents ou immoraux, et l'épuisement localisé des ressources naturelles : il faut par endroits s'enfoncer de plus en plus profondément dans la forêt tropicale pour trouver la liane. Cette révolution économique élève cependant le niveau de vie de communautés marginalisées, valorise leurs savoir-faire, et revitalise leurs dialectes. » (pp. 130-131)
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2. « Pourquoi certains psychonautes accumulent-ils les expériences ? "Pour moi, c'est un travail au long cours, comme la psychanalyse. C'est un chemin qui n'a rien de récréatif – il n'y a pas de plaisir à être malade dans la jungle – mais qui permet de débloquer des choses, de faire sauter des barrières, de creuser chaque fois davantage." [entretien avec un expérimentateur d'ayahuasca]. Le modèle médical a certes démontré l'efficacité d'une dose unique, mais elle n'a pas été mesurée au-delà de douze mois. De fait, la plupart des cobayes que j'ai pu interviewer m'ont dit qu'ils renouvelleraient volontiers l'expérience si c'était possible, et certains n'ont pas hésité à recourir à des guides clandestins quand les bienfaits de leur traitement se sont dissipés. Dans l'underground,, la fréquence de l'usage varie beaucoup d'une personne à l'autre. » (p. 90)
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3. « Non seulement mes expériences psychédéliques occasionnèrent des examens de conscience en bonne et due forme, mais ils laissèrent des traces, une boussole. Il m'arrive assez souvent de me dire, au moment de commettre un acte qui ferait horreur à mon cerveau sous psilocybine, par exemple hausser le ton ou jeter un chewing-gum dans la rue, qu'il reviendra me hanter dans un prochain trip. Je soupçonne aussi le fort désir d'authenticité que j'ai ressenti sous l'influence des champignons magiques d'avoir rendu possible ce récit à la première personne, une forme d'écriture que je n'ai jamais pratiquée. » (p. 103)
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5. « Sommes-nous manipulés par ces végétaux qui nous donnent pour leur règne les yeux de Chimène ? La question peut sembler folle, mais qu'on soit prévenu : il devient difficile de ne pas se la poser après avoir ingéré l'une de ces plantes. Si Toxoplasma gondii, un organisme unicellulaire aussi dépourvu de cerveau qu'une pâquerette, arrive à programmer la souris à se jeter dans la gueule du chat pour que le parasite puisse se reproduire dans son tube digestif, il n'est pas impensable qu'un champignon "profite" de l'adoration inspirée aux humains par son alcaloïde pour propager ses gènes. » (pp. 153-154)
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