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EAN : 9782290256435
320 pages
J'ai lu (01/09/2021)
3.78/5   244 notes
Résumé :
« J’ai essayé d’approcher au plus près ce miracle qui fait surgir la lumière au plus profond de la noirceur. »

Il y a quatre ans, j’ai sombré dans une vertigineuse dépression. Je ne trouvais plus aucun sens à l’existence. Jusqu’à cette nuit, dans la chapelle d’un monastère, où j’ai été touché par la grâce. Par la sensation inouïe d’un contact charnel avec Dieu.
Pour moi qui ai toujours été athée, cette révélation relevait de l’incompréhensible.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (50) Voir plus Ajouter une critique
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Thèse, antithèse, synthèse … parfait alumni Sciences Po, Thibault de Montaigu offre un improbable essai en trois parties, qui dessine le portrait de trois hommes foudroyés par la grâce.

Improbable car l'auteur, fils de Françoise Gallimard, a incarné durant trente six ans la caricature de l'héritier né avec une cuillère d'argent dans la bouche, publiant en 2007 « Un jeune homme triste » et en 2015 « Voyage autour de mon sexe », une ode à la branlette.

Parti en 2016 sur les traces de Xavier de Ligonnès, Thibault fait retraite à l'abbaye du Barroux où il est touché par la grâce et décide de alors changer de vie et laisse à son ami Bruno de Stabenrath le soin de publier « L'ami impossible »

Le 26 juillet 2016, le frère Christian Tassin de Montaigu décède et Thibault découvre alors que son oncle paternel a connu avant ses trente et un ans de vie religieuse une jeunesse particulièrement agitée.

Né en 1948, Christian, à la suite d'une déception amoureuse, plonge dans la communauté gay, et durant quinze ans, de 1970 à 1985, pénètre dans le Paris secret du cruising dans l'ombre de Renaud Camus, Guillaume Dustan, et tant d'autres jusqu'à la nuit fatale où il est laissé pour mort par deux types en chasse de « tantouzes ».

Longue convalescence, voyage en Espagne où, tel Saul sur le chemin de Damas, il se convertit et décide de rejoindre les frères mineurs.

Ordonné prêtre en 1993, Christian devient supérieur des Franciscains de Bordeaux, s'ancre au milieu des plus défavorisés, s'oppose aux « contrôles au faciès », ce qui lui vaut une visite impromptue d'Alain Juppé, accompagné du Capitaine de CRS et du préfet.

Christian souhaite donner une nouvelle impulsion à la province française et fait acte de candidature pour devenir provincial. Il ne récolte que trois voix et un exil à Brives. Il se réfugie en Normandie, devient curé de campagne, puis dans une banlieue havraise où il reconstruit Notre Dame de Bonsecours avant d'être rappelé à Dieu à l'âge de 68 ans.

Le troisième converti est François d'Assise, le fondateur de l'ordre des frères mineurs, qui est un guide pour Christian puis Thibault. François d'Assise, comme plus tard Charles de Foucauld, est un fils de famille entré dans la vie par une adolescence scandaleuse avant d'être touché par la grâce et totalement changer de vie.

Loin d'être une hagiographie, le témoignage de Thibault de Montaigu scandalisera probablement certains lecteurs par la crudité avec laquelle sont décrites certaines scènes de débauche et en agacera d'autres par la représentation très proustienne de la « France du haut » avec ses châteaux en Anjou et ses vignobles dans le bordelais.

Mais je confesse apprécier cet ouvrage et notamment ses deux dernières parties qui de Fives à Bolbec, de Graville à Orsay, témoignent de ce que réalise un homme animé d'une foi à déplacer les montagnes.

Merci à Thibault de Montaigu pour ce témoignage qui fait écho à celui de Charles Péguy avec la petite fille espérance :
« L'Espérance voit ce qui n'est pas encore et qui sera.
Elle aime ce qui n'est pas encore et qui sera
Dans le futur du temps et de l'éternité. »
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Thibault de Montaigu traverse une crise existentielle, quel est le sens de sa vie ? Suivant les conseils d'une thérapeute, il décide de commencer son prochain roman.

Parti à la poursuite d'une ombre, le malheureusement trop célèbre Xavier Dupont de Ligonnès et suivant son intuition, Thibault de Montaigu va le chercher dans un monastère et y retrouver une foi rejetée depuis longtemps. C'est à ce moment-là que son oncle Christian, prêtre franciscain, tombe gravement malade et meurt peu après. Notre auteur va découvrir toute la trajectoire de cet homme qui n'était pas si différent de lui. C'est une enquête minutieuse sur le passé de Christian où nous allons rencontrer ceux qui l'ont bien connu. Mais aussi un parallèle avec la vie de Saint François et aussi une petite excursion à Medjugorje fort instructive ( sanctuaire marial dont je ne savais presque rien ). Malgré son choix, nous suivrons les joies et les tourments de cet homme. Quand à l'auteur, il va passer des ténèbres avec son idée première à la lumière et trouver un sens à sa vie.

Thibault de Montaigu est doté d'une très belle plume, il y a énormément de beaux passages dans ce roman. Il fait partie de ces personnes qui ne mâchent pas leurs mots ce qui n'est pas pour me déplaire. J' apprécie son côté rebelle tant dans les actes que dans les pensées mais aussi cette clairvoyance vis-à-vis de la religion et de ses défauts.

Merci aux éditions Plon pour leur confiance.
#rentréelittéraire 2020 #NetGalleyFrance
La grâce sortira le 27 août 2020
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Témoignage , biographie ou comment passer de l'athéisme le plus total à une vie ou règnent la grâce et la foi?

L'auteur sombre dans une profonde dépression il y a quelques années, où dans La Chapelle d'un monastère , il fut touché par la sensation inouïe et inconnue d'un contact charnel avec Dieu .

Quel sens donner à cette extase?
Une seule personne pouvait répondre à cette question : L'oncle Christian , frère Franciscain, qui allait être atteint par la maladie au moment où l'auteur renouait avec lui.
Au début de l'ouvrage l'auteur se lance sur les traces de Xavier Dupont de Ligonnès, ce père de famille soupçonné d'avoir tué femme et enfants avant de disparaître dans la nature.
Cette enquête le mènera à l'abbaye de Sainte Madeleine du Barroux, dans le Vaucluse.
La figure de son oncle , touché par la grâce à l'âge de trente - sept ans , un modèle de foi le guidera.
Il a retrouvé dans un article de presse le témoignage de frère Christian
: À un moment , j'arrête la voiture et tout à coup j'ai la certitude de ne jamais avoir été autant aimé .Ça a été très violent , aussi lourd que du plomb, aussi fluide que de l'eau » ..
Un homme découvre la foi au détour de sa vie.
Cet ouvrage - confession révèle la vie de fêtes et d'excès de Christian , en parfaite opposition avec la foi, en parallèle avec l'auteur ...
En enquêtant sur cet oncle ,,l'auteur découvre que «  le combat spirituel est aussi brutal que la bataille des hommes » ....il a eu un coup de foudre divin à l'âge de trente sept - ans , pourtant marié , deux enfants ...

C'est un livre édifiant qui dérange , où l'auteur dévoile les quatre- cent coups de l'oncle avant sa conversion, il y a là , je trouve , de la provocation et du morbide dans cet étalage .

Il y retrace aussi la vie de Saint François d'Assise ,montrant une symétrie allant de l'errance à la grâce , ses atermoiements , ses doutes jusqu'à la joie infinie d'embrasser un lépreux ..

«  Oui, il y a plus de bonheur à aimer son prochain qu'à idolâtrer sa propre personne , il y a plus de grandeur à se vaincre soi- même qu'a tenter de vaincre et de soumettre les autres » .
Une écriture sincère et humaniste, claire émouvante pour une vraie confession.
La grâce peut toucher tout le monde et la vie se révéler joyeuse si l'on s'oublie et que l'on privilégie les autres .
Car depuis la nuit des temps l'homme cherche un sens à sa vie , tout le monde n'a pas la chance d'avoir une révélation .
Un livre intense ,profond , La grâce est le récit d'une conversion.

«  Pour François , ce fut le lépreux .
Pour Christian , une épiphanie.
Pour d'autres une lecture, un geste , un aveu éblouissant : Pascal, Saint Augustin, Verlaine , Claudel, Péguy , Simone Weil , Charles de Foucault , tant d'exemples de conversions aussi brutales qu'inexplicables .
D'où surgit cette fulgurance? Ces retournements ? »

Autant de questions sans réponses. Un ouvrage troublant , aux multiples pistes de réflexion .
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L'auteur, qui voulait écrire sur Xavier Dupont de Ligonnès, a eu une révélation divine qui le conduit à écrire ce livre à la place. Il compare son existence à celle de son oncle Christian, devenu moine franciscain. de nombreux parallélismes peuvent être établis, à commencer par une vie dissolue avant cette épiphanie. Une autre analogie est faite avec la vie de saint François lui-même. ● Avoir une mère qui s'appelle Gallimard doit certainement aider à être publié et un copain qui s'appelle Beigbeder à obtenir le prix de Flore. D'habitude le critique tout comme l'écrivain Beigbeder m'amène à lire de bons textes, mais ce n'est pas le cas cette fois. le récit n'est pas au niveau des prix de Flore des années précédentes. ● Les épanchements de l'auteur ne m'ont guère convaincu. le récit de la vie de saint François ne m'intéresse absolument pas, pas plus que les sentences catholiques qui parsèment ce livre. On se croirait dans un mauvais Mauriac. C'est poussiéreux dès sa parution… Ce livre est sûrement à réserver aux quelques catholiques pratiquants qui restent. ● On peut néanmoins sauver quelques maximes : « Non que les jeunes soient plus malheureux qu'avant, mais ils trouvent toujours plus heureux qu'eux-mêmes, et ça les ronge. » « Einstein l'a écrit, le hasard, c'est Dieu qui se promène incognito. » « La liberté n'est pas faire ce que l'on désire, mais désirer ce que l'on est en train de faire. » « Il n'y a rien de plus commun que le malheur des hommes lorsqu'ils comprennent qu'ils ne seront jamais rien d'autre qu'eux-mêmes. »
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C'est grâce (si j'ose dire) à Babelio et à Mélanie des Edts Plon que j'ai la chance de posséder ce magnifique roman écrit sur la base de vies et parcours reels. Et pourtant , bio ne me convient pas.
Alors que l'auteur ,marié, père de famille , installé en Argentine traverse une mauvaise passe, il suit les conseils d'une psy locale: écrire. Très intéressé par le parcours de Xavier Dupont de Ligonnés, le voilà parti sur les traces de cet homme énigmatique longtemps tenté par une vie monacale.
C'est sur le chemin de l'abbaye Sainte-Madeleine du Barroux que Thibault est pétrifié, il a une Révélation. Brutale certes , les écrits précédents de l'auteur ne laissent en rien présumer de l'existence de Dieu. Il en oublie le thème de son voyage, et le laisse à d'autres.
Il veut échanger avec son oncle ,prêtre franciscain qui lui-même a eu auparavant une vie dissolue; malheureusement celui ci décède prématurément à 37ans et c'est alors que son neveu lui rend hommage par ce livre qui essaie de décrire les mystères de la foi avec des mots simples, sincères surtout. Il fait appel à Peguy , à Bernanos, Pascal entre autres.
Il pose les questions existentielles que chacun est amené à rencontrer un jour.
Une confession éblouissante qui débute en retraçant la vie de Saint François d'Assise, puis celle de son oncle et les méfaits de l'orgueil ordinaire.
Dans le siècle consumériste actuel que valent les voeux de chasteté et de pauvreté?
Ce livre mérite que l'on s'y arrête pour un moment passionnant .
Merci vraiment pour cette découverte.
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critiques presse (2)
LaCroix
28 septembre 2020
Dieu visite chacun dans ses faiblesses : c'est l'expérience vécue par Thibault de Montaigu, et avant lui par son oncle, devenu prêtre franciscain. L'écrivain les raconte, tentant de percer le mystère de toute vie donnée.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeFigaro
24 septembre 2020
S’interrogeant sur lui-même, l’auteur se passionne pour les mystères entourant la vie d’un oncle moine franciscain.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (62) Voir plus Ajouter une citation
Christian, de toute évidence, songe à sa propre histoire quand il évoque ces deux grandes figures de la chrétienté. Charles de Foucauld d'abord, dont la vie rappelle tant la sienne. Descendant d'une vieille famille de la noblesse française, élève mediocre, viré de chez les Jésuites, grand amateur de cigares, de vins rares et de foie gras aux truffes qu'il dévorait à la cuillère - ce qui lui vaudra d'être surnommé «le porc» par ses condisciples de l'école de cavalerie de Saumur -, ramassant les tapineuses du Quartier rouge ou faisant venir des demi-mondaines en train depuis Paris, mis régulièrement aux arrêts, sorti bon dernier de sa promotion, incapable de choisir aucune carrière, s'aventurant dans une expédition de deux ans au Maroc, puis sombrant à son retour à Paris dans la neurasthénie avant de vivre, dans un confessionnal de l'église Saint-Augustin, un retournement spectaculaire qui l'amènera à suivre le chemin du Christ, en Judée, en Syrie, puis aux confins du désert d'Algérie où il mourra en martyr de la foi. Mais plus éclairant encore est l'exemple de saint François. Parce que c'est lui dont Christian décidera de suivre le chemin.
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D'après Péguy, des trois vertus théologales - la foi, l'espérance et la charité -, c'était la deuxième la plus difficile à trouver, mais aussi la plus miraculeuse. La foi va de soi: il suffit de savoir regarder le monde qui nous entoure, des étoiles qui ensablent le ciel aux abîmes obscurs des océans, de la tempête qui fait bondir les vagues à la minuscule procession des fourmis rampant dans la terre. La charité va de soi: il faudrait avoir un cœur de pierre pour ne pas tendre la main à ceux qui sont dans la détresse, pour ne pas éprouver de la compassion à la vue des malheureux et ne pas tenter de leur venir en aide. Mais l'espérance... Voilà qui est étonnant, voilà qui dépasse l'entendement. Être témoin de toutes les épreuves et de toutes les catastrophes qui ébranlent le monde et croire tout de même que demain tout ira mieux. Croire, même au plus profond de l'inquiétude, que le jour qui se lève sera meilleur que le précédent. Et renoncer à la plus grande et à la plus commune des tentations qui est celle de désespérer. Mais comment la trouver, cette flamme vacillante, cette maigre lueur? Comment ne pas sentir son cœur moisir de rancœur et de découragement au fil des deuils et des désillusions?
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Christian explique que Dieu nous prend toujours tels que nous sommes, avec nos manques, nos histoires, nos déviances. Puis il ajoute : «Les grands saints sont ceux qui ont accepté ce qu'ils étaient, qui ont suivi des chemins de conversion, qui ont pu faire apparaître des qualités, des talents autrement, et qui même ont pu retourner des défauts pour en faire des dons aux autres. C'est là aussi un signe de résurrection.» Alors Michel Pilorgé lui demande d'expliciter sa pensée, et Christian répond : «Pour Charles de Foucauld, on a essayé de gommer, mais on n'y est pas arrivé. Pour saint François, on a essayé de gommer, on n'y est pas arrivé ; on n'a pas pu cacher qu'ils étaient fêtards, qu'ils aimaient la vie, l'argent, et que c'est justement cette énergie-là qui s'est transformée pour aller vers les pauvres et pour mettre les hommes debout. »
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Si je suis passé à côté de Christian du temps de son vivant, c'est à cause de préjugés minables. Mon oncle patemel incarnait à mes yeux une vieille France confite dans son passé, à mille lieues des trépidations de la capitale. Une vieille France où l'on vivait dans des maisons mal chauffées aux armoires vastes comme des tombeaux et aux fauteuils toussotant de poussière. Où des maries-louises ovales entouraient les photos d'aïeux endimanchés, dont on ne se rappelait plus grand-chose. Où les grives et les faisans rapportés de la chasse, comme dans une nature morte de Chardin, pendaient à un crochet de la cuisine dans l'attente d’être plumés. Où le fermier d’à côté passait boire un godet le soir, casquette vissée sur la tête, les lignes de la main noircies par la terre, commençant chacune de ses phrases par «Sans s'mentir...». Une vieille France dont l'enfant que j'étais écoutait les derniers murmures sans se rendre compte que bientôt ce monde-là ne serait plus.
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Je me suis assis avec Tadzio toujours agrippé à mon cou pour l'écouter, et soudain je me suis souvenu de cette phrase de Julien Green où il dit que la grâce est comme un accord parfait au piano, et le péché cette distraction qui soudain nous fait sonner faux. Le pêché qui n'est pas la faute, qui n'est pas la tache, mais le fait tout simplement de tomber à côté. De manquer la note juste. Et combien de fois dans la vie on tombe à côté, et combien de fois dans la vie on ne fait pas attention et l'on commence à jouer de travers. Mais aucune de ces fausses notes n'est grave si l'on sait. Si l'on en revient au visage tendre et sérieux de l'enfant sous les traits duquel, à chaque instant, la grâce attend de surgir.
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