Aphorismes quotidiens d'un auteur qui ne manque ni d'imagination, ni d'humour. Issus de son blog éponyme, ces "sentences" plus ou moins absurdes, plus ou moins profondes ont le don d'égailler chaque début de journée.
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Nous écrivons pour quelques âmes soeurs et quelques frères éparpillés dans l'espace et le temps, mais l'espace nous est mesuré et le temps nous est compté. Je suis ce frère à chaque instant foudroyé.
L’idée de raser les châteaux de la Loire afin de développer sur leurs sites de grandes zones d’activité économique et commerciale fait son chemin dans l’esprit des élus qui imaginent déjà quel bénéfice tireront les entreprises locales de la formidable affluence touristique observée en ces lieux.
Les marionnettes du théâtre de Guignol n’amusant plus les enfants, je suggère qu’elles soient désormais employées par les jardins publics où elles se produisaient et, eu égard à leurs aptitudes et qualifications, affectées prioritairement à la surveillance des pelouses. Dès qu’une taupe pointera son museau hors de sa galerie, en effet, elles sauront lui fracasser le crâne d’un coup sec et précis de leur petit bâton.
A ma mort, je demande que soit détruit le manuscrit inédit que vous trouverez dans le deuxième tiroir de mon bureau, certainement mon chef-d'oeuvre, où je livre quelques secrets de ma double vie tout en renouvelant radicalement l'art du roman, mais que je ne peux laisser paraître pour des raisons de moi seul connues et qui sont d'ailleurs à l'origine de ces pages vénéneuses, un dossier rouge, n'oubliez pas, au feu.
AVERTISSEMENT
En septembre 2007, sans autre intention au départ que de me distraire d’un roman en cours d’écriture exigeant des vertus d’application et de concentration dont je suis médiocrement pourvu, j’ai ouvert un blog, quel vilain mot, j’ai donc ouvert un vilain blog et je lui ai donné un vilain titre, « L’autofictif », un peu étourdiment et plutôt par dérision envers le genre complaisant de l’autofiction qui excite depuis longtemps ma mauvaise ironie. Voici surtout un carnet de notes que je n’oublierais pas dans un café ou dans un train, et qui ne tombera pas non plus de ma poche. Puis rapidement j’ai pris goût, et même un goût extrême, à cette forme d’intervention dans le deuxième monde que constitue aujourd’hui Internet, point si virtuel qu’on le dit, et à ces petites écritures libres de toute injonction.
«Bêtes de littératures» avec Éric Chevillard
Hérissons, orangs-outans, tortues, flamants roses, insectes… Les bêtes peuplent les livres d’Éric Chevillard. S’interrogent à cette occasion les enjeux de la présence d’animaux, et par là d’altérités non humaines, dans la littérature. Comment rendre compte, avec l’écriture, d’intensités animales au-delà de l’allégorie ou de la fable ? Donner vraiment la parole aux animaux, est-ce pour autant se couper du symbolique ? Et l’humour dans tout cela ? L’entretien sera ponctué d’une lecture d’extraits de «Zoologiques» (Fata Morgana, 2020).
- Modération : Sandra de Vivies
La Fondation Jan Michalski, le 11 septembre 2021
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