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Léon la Came tome 1 sur 3
EAN : 9782203336094
158 pages
Casterman (01/09/2002)
3.77/5   44 notes
Résumé :
C'est en 1921 que Léonce Houx-Wardiougue, dit Léon, fonde la compagnie familiale et éponyme, une fabrique de cosmétiques. A présent son fils Aymard a repris les rênes de l'affaire dont il cherche à faire une entreprise moderne. Géraldo-Georges, le petit-fils d'Aymard et arrière-petit-fils de Léonce -, a été chargé de la campagne de marketing organisée autour du centenaire de son bisaïeul. Puceau et trouillard impénitent, méprisé par son grand-père, GéraldoGeorges se... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
« Nos petits vieux » : ben oui, après tout, ils sont partout, de plus en plus nombreux, presque complotistes comme le souligne Legof citant Groland, donc difficile de faire sans eux au moins une fois, dans K-BD.
Se profile alors facilement le profil (sic) tendre et gentil du petit vieux tout moelleux, tout gâteux, un peu nostalgique, et plein de secrets.
Pervers Pépère aurait pu secouer ce cocotier, mais la rédaction en a décidé autrement. Heureusement que son pote Léon la Came a pu s'inviter dans la partie.

Oubliez les boudoirs trempés dans une tasse de thé d'une main tremblante par des nonagénaires amnésiques : Léon aime tremper bien d'autres objets dans bien d'autres contenants, et ce ne sont pas ses cent ans presque sonnés qui l'empêcheront de mener sa barque où il l'entend.

Une barque qui partit des grèves ouvrières des années 30, pendant lesquelles « Léon le rouge » (merci Mitchul) soutint ses employés pour revenir un beau jour au beau milieu de la famille Houx-Wardiougue, en passant sans doute par des contrées exotiques, des tatoueurs, des femmes par-dessus la tête, bref, une vraie vie.

« Chez les Houx-Wardiougue, les révolutions on n'aime pas trop trop ça », annonce Badelel. Pas quand on s'appelle Aymard, en tout cas, fils de Léon (Léonce pour les non-intimes), tyrannique patriarche et repreneur à poigne de l'entreprise familiale. Autant dire qu'il ne voit pas l'arrivée de son père (mais est-ce bien lui ?) d'un bon oeil.
Au contraire, une gé-génération plus loin, Géraldo-Georges (Gégé, pour les intimes) ne sait pas encore que le retour du vieux prodigue résoudra, entre autres, ses problèmes de transit.

Vous trouvez cette entrée en matière bizarre ? Legof parle d'histoire « abracadabrantesque », et il a raison ! Car tout, dans Léon la Came, est placé sous le signe de l'étrange et de l'exagération, à l'image de son personnage principal, « un personnage absolument sensationnel » pour Lunch, « un électron libre (plutôt vicelard) » pour Mitchul. « Ce qu'il fait le mieux : laisser les gens penser qu'il les soutient pour mieux les briser de la façon la plus vicieuse qui soit », précise Badelel.
Bref, un individu parfaitement fréquentable, sorte de redresseur de tort prenant le parti des opprimés (autrefois les ouvriers, aujourd'hui son petit-fils au transit passablement chaotique) contre l'égoïsme économique ou publicitaire.

A histoire et personnages atypiques, narration atypique : « parcellaire, (elle) met en exergue la dimension satirique du récit », pour Mitchul. Legof rajoute même que grâce aux « éléments savamment distillés (…) on ne s'ennuie jamais. » Lunch la trouve plutôt laborieuse : on lui doit le fait que « le récit tarde à se mettre en place », et qu'il n'est donc pas facile d'y entrer.

Autre matière à déception pour notre Lunch national, qui avait pourtant trouvé le casting Sylvain CHOMET (monsieur Triplettes de Belleville)- Nicolas DE CRECY (monsieur Bibendum céleste, et légitime contestataire des Triplettes citées juste avant) alléchant : le dessin. Il « n'est pas parvenu à (l)'emballer comme à son habitude (…), (il) laisse l'impression d'une immersion dans un rêve plutôt que dans une réalité. » Il faut bien reconnaître qu'entre ses hallucinations auditives et sa consommation de cannabis, le père Léon a bien des raisons de mériter un tel traitement graphique !
Badelel a elle aussi eu du mal à se laisser porter par le dessin, qui pose une « ambiance pesante, soutenue par un trait dense et des teintes qui balancent entre le sépia sombre et le turquoise aseptisé. »
A l'opposé, totalement élogieux, Mitchul souligne le talent de DE CRECY comme « physionomiste hors pair » et n'hésite pas à convoquer « une esthétique proche d'un ENSOR ». Il faut dire qu'il considère le dessinateur comme « le meilleur dessinateur de bande dessinée contemporaine. »
Plus modéré, Legof reconnaît que le dessin « pourrait paraître difficile à certains » à cause de « l'abondance de traits », mais admet qu'il est toujours d'une grande « justesse ».

Léon la Came n'a laissé aucun d'entre nous indifférents, et il faut bien admettre que le sentiment global est plutôt positif, voire exalté, essentiellement grâce aux personnages phares et à la critique sociale qui sous-tend tout l'album. Badelel avoue « se passionner pour cette famille méprisable que les auteurs ont caricaturé à l'excès », Legof apprécie l'« humour décalé et surprenant », Lunch souligne « une critique sociale contre le capitalisme », et Mitchul l' « ode à la vieillesse, qui n'est pas automatiquement synonyme de décrépitude et d'inadaptation. » Pour ma part j'ai apprécié, entre autres, la densité de l'histoire familiale des Houx-Wardiougue, coincée « entre le marteau politique des années 30 et l'enclume ultra-libérale des années 90. »

Ce récit haut en couleur ouvre une trilogie satirique et sociale qui a disséqué avec précision les moeurs de la France du siècle dernier, Laid pauvre et malade et Priez pour nous venant compléter ce tableau précis, cruel, drôle et grinçant.

Quelques petites formules choc pour finir :
Badelel: « c'est tout simplement jubilatoire. »
Champi: « le ton est mordant, fait souvent sourire en grinçant des dents, car le propre de la comédie humaine est de gratter là où ça fait mal. »
Legof: « un arrière grand-père comme on en aimerait tous. »
Lunch: « un sentiment mitigé. Un récit un peu laborieux mais somme toute plutôt génial. »
Mitchul: « qui ne souhaiterait pas vieillir comme Léon, conserver cet esprit indépendant, rebelle, fantaisiste ? »

A vous d'en juger en vous plongeant dans le duel qui oppose l'homme d'un siècle à tout un monde.
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À l'occasion de la célébration du centième anniversaire de Léonce Houx-Wardiougue, fondateur d'une entreprise de cosmétiques de renom, son fils Aymard décide en sa qualité de directeur d'organiser une campagne publicitaire autour de l'évènement. Il charge son propre fils Géraldo-George, dit Gégé, de l'accomplissement de la mission. Mais ce dernier, en grand manque de confiance en lui-même et d'une timidité extrême, peine à s'affirmer sans que ses tracas ne finissent par lui peser sur l'estomac… Mais c'était sans compter sur le retour inopiné du papy prodige, parti sans donner de nouvelles depuis près de trente ans, qui va venir troubler tout ce petit monde. Mutin et espiègle, le joyeux centenaire va s'attacher à prodiguer de l'aide à son petit-fils, et tenter de redonner à son entreprise son esprit d'antan.

Irrévérencieuse, cynique, cette BD est un vrai petit bijou. Critique de la petite bourgeoisie parvenue, de la société de consommation dans tous ses travers, cette BD non conventionnelle est à la fois drôle et déroutante, désenchantée et porteuse d'espoirs, douce et amère…
Le dessin de Nicolas de Crécy porte à merveille les personnages et le sujet, parfois tendre, souvent acide, caricatural surtout, pour mon plus grand bonheur.
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C'est une série troublante à plus d'un titre. L'humour est y extrêmement acide comme pour dénoncer les travers de notre société contemporaine. En tout cas, il n'y a pas de concession. C'est réellement anticonformiste.

Personnellement, j'avoue avoir une préférence pour le second tome "laid, pauvre et malade" (difficile de faire pire !) qui nous assène des vérités bien tristes mais réelles.

Cela a été écrit il y a plus d'une dizaine d'années mais certaines choses restent totalement d'actualité. Ainsi les produits qui viennent de Chine et qui abreuvent notre marché qui peuvent se révéler dangereux pour la santé (voir l'affaire des canapés contaminés de Conforama ou encore celle des bottines pour enfants). Je ne sais pas si l'auteur avait une intuition mais cela s'est révélé tragiquement exact. Ceci n'est qu'un détail parmi tant d'autres et qui piquent notre curiosité.

La valeur de l'argent est égale au pouvoir qu'il procure, multiplié par la somme du respect social et des opportunités qui lui sont liées: encore une réflexion intéressante telle une équation pour gagneur en herbe.

Nous avons là une série à la fois cynique et cruelle mais également tendre et drôle. C'est extraordinaire tous les sentiments qu'on peut ressentir à la fin de notre lecture. J'aime ces bd osées qui sortent du moule des productions habituelles.

Le trait du dessinateur semble être en harmonie parfaite avec le caractère de ces personnages qui pourraient aisément jouer dans une comédie grinçante. Plus qu'une farce féroce et jubilatoire, c'est une véritable satire de l'entreprise, de la publicité et de la famille.
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En pleine thématique « Nos petits vieux » sur k.bd, il a donc été proposé de lire Léon la came. Honte à moi qui ne maîtrise pas tous les classiques de la bande dessinée : à part le fait que ça devait parler d'un vieux, je ne savais pas vraiment ce qui allait m'être donné de découvrir...
J'aurais très bien pu en rester là et laisser faire mes copinautes mais j'ai été attiré par le nom de ce duo d'auteurs dont j'apprécie énormément le travail.

Sylvain Chomet, c'est le brillant réalisateur de l'excellent film d'animation Les triplettes de Belleville, dont j'ai eu l'immense chance de voir la projection en avant première au cinéma avec l'auteur lui-même.
Quant à Nicolas de Crécy, c'est un auteur que j'aime particulièrement, avec un trait si atypique et somme toute très attirant.
Deux auteurs qui n'en sont pas à leur coup d'essai en terme de bande dessinée et qui collaborent dès la fin des années 80' et publient Bug Jargal en 1989. Ensemble, ils poursuivent leurs aventures, alternant entre le 7ème et le 9ème Art avec le brio qu'on leur connaît.
Léon la came a par ailleurs obtenu le (feu) Grand prix de la ville de Sierre en 1995 ainsi que (feu) le Prix René Goscinny du meilleur scénario en 1996. Et c'est pas rien !

Attiré, je l'ai été aussi par cette belle réédition de 2010 à couverture rigide. Certes un peu onéreuse (25 €) mais tout à fait plaisante.
Je ne peux pas en dire de même pour les tomes suivants, tout bonnement introuvables... j'ai du me contenter de l'intégrale des tomes 2 et 3 en couverture souple... sic !
Attiré... Oui mais...
Voilà, lorsque je me suis plongé dans cette histoire, le dessin de Nicolas de Crécy n'est pas parvenu à m'emballer comme à son habitude. (Volontairement ?) Léger, comme une esquisse, il ne semble pas vraiment rentrer dans son sujet et laisse l'impression d'une immersion dans un rêve plutôt que dans une réalité. Un peu comme un souvenir d'enfance un peu flou en somme...

De même, le récit tarde à se mettre en place et nous dévoile les indices avec parcimonie. Des clefs de lecture qui feront longtemps planer le doute sur la personnalité réelle des protagonistes, sur leurs desseins, sur leurs actions.
Il y a néanmoins un rythme certain qui se dégage de cette bande dessinée. Les choses se mettent peu à peu en place et la tension se fait de plus en plus pesante à l'approche d'un final en apothéose, l'apothéose d'une vie pour un Léon militant, et l'apothéose tout en rebondissement de l'amour, celui qui surprend là où on ne l'attend pas.


La suite de la chronique à lire sur BenDis... !
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Cet album plonge le lecteur au sein de la famille des Houx-Wardiougue. L'entreprise familiale y est dorénavant gérée de main de fer par Aymard, capitaliste de première. Une génération plus loin, on retrouve le fiston Gégé, un jeune homme ultra coincé qui passe ses journées enfermé dans les toilettes de peur de devoir affronter son quotidien. Puis, il y a Léon, le grand-père, fondateur presque centenaire de l'entreprise, qui revient à la maison après des années d'absence. Ce papy hyper attachant, que tout le monde rêve d'avoir comme grand-père, entreprend d'aider son petit-fils. Lui qui défendit jadis ses ouvriers, prend maintenant ce petit-fils naïf et timide sous son épaule.

Les auteurs livrent une caricature jubilatoire de la société de consommation en général et de cette famille bourgeoise en particulier. Sortant totalement des sentiers battus, cette satire parsemée d'un humour noir et acide est un pur délice. le graphisme presque monochrome de De Crécy plonge l'ensemble dans une ambiance particulière, qui accompagne d'ailleurs avec brio les hallucinations de ce papy fumeur de cannabis. D'un trait brouillon et spontané, il croque des personnages d'une grande expressivité, qui font tout le sel de ce récit haut en couleur.

Un excellent premier tome et une trilogie satirique dont je vais m'empresser de lire la suite.
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
T'inquiète pas mon grand, ce sont des choses qui arrivent même aux lapins.
_ Un moment, j'ai cru que ça y était... J'ai pensé au petit ange avec son arc, mais les flèches étaient en beurre, et mon dindon est retombé, vaincu...
_ Le petit ange, c'était une image, Gégé. L'amour, c'est un peu plus que ça...
_ Je regarderai ce soir dans le dictionnaire !
_ Ne dis donc pas de conneries ! La littérature ne te sera d'aucun secours. Laisse donc ça aux consciencieux, aux laborieux, et autres premiers de la classe ! L'amour, c'est une affaire de cancres !
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Il y a une bourgeoisie de gauche et une bourgeoisie de droite. Il n'y a pas de peuple de gauche ou de peuple de droite, il n'y a qu'un peuple.
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Fait attention, mon ange, à la longue le chagrin c'est comme une drogue, on s'accoutume !
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Le retour de ce grand-père ressuscité des morts fit sur mes onze mètres d'intestin grêle l'effet d'une bombe à hydrogène.
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