J'ai beaucoup aimé ce roman noir, parce que, en plus d'être addictif, il est profondément humain.
Catherine Gautier, une ancienne flic reconvertie en enquêtrice d'avocat, découvre que plusieurs jeunes filles ont été violées, assassinées et noyées dans la Saône. Elle décide de convaincre les familles de relancer l'enquête.
Elle travaille avec le commissaire Renaud, qui connait le doute de l'erreur judiciaire, en effet, il avait fait condamner et emprisonner trop vite un coupable idéal dans l'affaire précédente et il est de plus en plus persuadé qu'il s'est trompé.
Ce que j'ai aimé dans ce roman, c'est la construction serrée qui donne vie à de très nombreux personnages, que ce soit les victimes, avec leur beauté et leur soif de vivre, les mères courages qui acceptent de revivre leur traumatisme au nom de la justice, et même les enquêteurs, flics, avocats, tous sont complexes et attachants, ont un passé qui les tourmente.
de plus, toute l'enquête se déroule pendant le carnaval de Chalon-sur- Saône, ses rituels, sa sociologie sont décrits avec une précision ethnologique. Et enfin la Saône, avec ses eaux noires, ses rives, ses ponts, ses crues, devient un personnage angoissant lui aussi.
Un des personnages se découvre une généalogie atroce. Dans sa famille, un couple a martyrisé et exploité des enfants de l'Assistance publique placés dans les instituts de Bourgogne. Les faits sont attestés, et leur procès a donné pour la première fois de l'Histoire la parole à des enfants. Ce mélange de faits divers sordides et attestés avec une intrigue de fiction fonctionne très bien.
C'est donc un roman fort et poignant sur la douleur du deuil, sur la folie et la cruauté des hommes.