Comme le titre un journal repris par l'éditeur : «
Jean-David (son sac) » et nous remplit de bonheur, même quand il chante sa colère. Il réussit à faire rimer « travail » avec « butterfly » et se résume lui-même, dès la page 26 : « Au moins, le temps de ces lignes je serai mon Roi... » (extrait du poème « De ma mémoire à mon mémoire »). Il joue avec les mots comme d'autres le font avec la pâte à modeler : il les cajole parfois, les tritures beaucoup, les soumet à toutes les épreuves, par le biais de cette « hypocrisie assumée » (p. 10) qu'est l'écriture. Dieu est bien sûr convoqué, car il est amour et toujours aux commandes : « ricochent dans ma caboche les cloches blanches du dimanche » (p. 24). Son univers est vaste, mais pas chaste (même si la « Partouze [est] platonique », p. 75). Il y aurait beaucoup en en dire, mais le mieux c'est de le lire ou bien de l'écouter lire lui-même ses poèmes pour « qu'amour et mort signent l'alliance pendant la danse ! » (p. 28).
D'aucuns diront que
Jean-David Christinat a la rime un peu facile, mais moi j'aime sa liberté de ton et ses vers qui ressemblent parfois à ce « cervelet en compote » (p. 73) où « jusqu'à la virgule [il] virelangue, désarticule... »
C'est la première fois que je lis un poème dédié à l'ORL (cf. « Coulis de cérumen », p. 361).
Je mentionne pour finir, un poème que j'ai beaucoup aimé « G'nève » (p. 282-284).
Comme l'écrit
Dominique Scheder dans sa courte mais très pertinente préface : « Je me suis tout de suite retrouvé[e] dans ses galères, comme dans ses envolées enchanteresses, rêvant de beauté, de justice et de vérité ».