L'histoire de ce roman est assez simple : Monsieur Linh a quitté son pays en ne gardant pour tout bagage qu'une maigre valise et sa petite-fille Sang diû. Une fois arrivé, on l'installe dans un refuge. Monsieur Linh, à la recherche de repères auxquels se rattacher, prend pour habitude de s'asseoir sur un banc dans un parc. Là-bas, il y fait la connaissance d'un gros homme appelé Monsieur Bark, ce dernier est encore sous le coup du décès de sa femme survenu deux mois auparavant. Une amitié se noue entre ses deux êtres ne parlant pas la même langue et ne pouvant donc se comprendre. Mais un jour, Monsieur Linh est envoyé dans une maison de repos car le refuge va fermer. Il fera tout alors pour retrouver son ami.
Philippe Claudel veut toucher à l'affect, et pour cela il tâche de décrire d'une façon simple, pour ne pas dire simpliste, l'arrivée d'un immigrant dans un pays qu'il ne connait pas (aucun nom de lieux n'est d'ailleurs cité afin de conserver l'universalité de l'histoire), il cherche à montrer de cette façon comment l'être humain va chercher à se rattacher à des personnes malgré le barrage de la langue ou à des endroits.
Le sujet du livre est certes fort louable, mais je déplore malgré tout la désinvolture dont fait preuve
Philippe Claudel dans sa façon d'écrire, dans ses phrases courtes et dans le choix d'utiliser le présent. Aller au plus simple n'était pas, à mes yeux, un choix judicieux. Omettre ce point aurait été se voiler la face voire même s'abaisser à faire un jugement moral pour la seule raison des bonnes intentions de l'auteur. Mais on ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments comme disait
André Gide. C'est là qu'est tout le problème. le sujet aurait pu être traité d'une meilleure façon.