Citations sur Parfums (139)
Je suis enfin prêt. J'enfourche mon vélo. Je fonce. Le vent me renifle. J'ai 10 ans. Le présent est un cadeau somptueux.
Tu sens bon,tu es beau, me dit ma mère quand je rentre.Je la crois.Il est un âge où on croit toujours ce que nos mères nous disent.
a propos du munster : "le respirer le condamne, le gouter l'amnistie. Derrière ses allures de Quasimodo, de vilain canard ou de galeux, c'est un Prince qui pour apparaitre attend qu'on veuille bien l'apprécier. On se trompe si souvent sur les fromages ou sur les êtres".
La rêverie de l'eau est sans doute celle qui convient le mieux à ma nature inconsistante car je n'ai jamais pu vraiment me saisir entre les doigts.
« En dressant l’inventaire des parfums qui nous émeuvent – ce que j’ai fait pour moi, ce que chacun peut faire pour lui-même – on voyage librement dans une vie. Le bagage est léger. On respire et on se laisse aller. Le temps n’existe plus : car c’est aussi cela la magie des parfums que de nous retirer du courant qui nous emporte, et nous donner l’illusion que nous sommes toujours ce que nous avons été, ou que nous fûmes ce que nous nous apprêtons à être. Alors la tête nous tourne délicieusement. »
Chaque lettre a une odeur,chaque verbe,un parfum. Chaque mot diffuse dans la mémoire un lieu et ses effluves.Et le texte qui peu à peu se tisse ,aux hasards conjugués de l'alphabet et de la remembrance ,devient alors le fleuve merveilleux ,mille fois ramifiė et odorant,de notre vie rêvée, de notre vie vécue, de notre vie à venir,qui tour à tour nous emporte et nous dévoile
"Sentir la fille" devient pour nous une insulte et nous colportons des plaisanteries que nous n'avons bien entendu jamais vérifiées sur la parenté olfactive de leur sexe avec l'odeur de la marée, celle du poisson peu frais, de la crevette rose ou grise. Dégoût affiché et brandi, d'autant que nous apprenons, sans vraiment comprendre, que, de temps à autre, du sang en flots épais souille leur entrejambe, s'écoulant de cette fente dont nous n'avons plus qu'un très vague souvenir.
Classe mixte au lycée, mais pour l'Education physique et sportive, les filles sont de leur côté et nous du nôtre. On ne mélange pas la dentelle au gros drap.
Je lis à m'en crever les yeux. Le temps fait le dos rond. Je n'ai plus ni lieu ni âge. Je tourne les pages dans l'odeur de papier ancien, de l'encre nouvelle, de jaquettes tapissées d'une poussière dont les grains affolés se bousculent sous les paupières des lampes, de l'humidité aussi d'ouvrages lourds et peu souvent ouverts qui paraissent en souffrir et suppurer des larmes minuscules. Sans doute est-ce là, dans cette bibliothèque surannée, au profond du silence, parmi les visages absents de mes camarades et leurs corps ennuyés, enivré par le remugle - puisque c'est là le nom de l'odeur des vieux livres comme je l'appris bien plus tard - que j'entre dans un pays, celui de la fiction et de ses mille sentiers, que je n'ai depuis jamais vraiment quitté. Je suis comme les livres. Je suis dans les livres. C'est le lieu où j'habite, lecteur et artisan, et qui me définit le mieux.
Chaque lettre a une odeur, chaque verbe, un parfum. Chaque mot diffuse dans la mémoire un lieu et ses effluves. Et le texte qui peu à peu se tisse, aux hasards conjugués de l'alphabet et de la remembrance, devient alors le fleuve merveilleux, mille fois ramifié et odorant, de notre vie rêvée, de notre vie vécue, de notre vie à venir, qui tour à tour nous emporte et nous dévoile.