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EAN : 9782226136961
207 pages
Albin Michel (05/03/2003)
3.33/5   39 notes
Résumé :
Roman drame. Huis clos. Une fille et des hommes costauds face à des soldats de l'Empire et à des policiers du Royaume. Tout se passe en une nuit terrible sur un Rhône en crue. La Table du Roi, c'est ce rocher à fleur d'eau, au milieu du fleuve : là où patron Mathias a amarré sa barge alors que Napoléon vient de débarquer à Golfe-Juan et monte vers la capitale.

Quelques heures seulement qui décideront du sort de ces bateliers aux prises avec l'Histoire... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Faites-vous partie du clan royaliste ou bonapartiste ?
Mathias, le batteur d'eau, n'en a que faire de connaitre vos aspirations politiques, il doit maintenir sa lourde embarcation amarrée à la Table du Roi, ce rocher plat posé au beau milieu du Rhône entre Condrieu et Hermitage où le vin coule aussi fort et charpenté que le fleuve.

Dans la nuit noire alors que le vent se déchaine, que la pluie tambourine Rochard son batelier sauve de la noyade Olivier un jeune excité royaliste qui s'est échappé après avoir tiré sur un des bonapartistes qui le poursuivait.

C'est ainsi que débute cet huis-clos qui n'est autre qu'un éloge de la paix durable et une condamnation de l'armée et de ses exactions.
La Table du Roi devient un ilot de neutralité, un abri d'humanité entre la rive royaliste d'un côté et bonapartiste de l'autre.
Napoléon a débarqué à Juan-les-pins, les cent-jours viennent de commencer, les vieilles rivalités ressurgissent avec leurs parfums de revanche lorsque accoste sur la barque de Mathias l'impartial un petit détachement de bonapartistes venu débusquer Olivier.

« Une guerre civile après tant d'autres guerres ? de quoi être écoeuré. Tant et tant de mort pour rien. Pour le seul orgueil d'un dément. »

Malgré cette phrase d'actualité, ce roman à l'écriture fluide ne me laissera pas un grand souvenir, son côté manichéen voire naïf ainsi que les idées répétées m'ont parfois ennuyé.
Mon premier contact avec Bernard Clavel est un peu décevant mais tout de même adouci par la force tranquille, la moralité et la bonté de Mathias qui redoute l'issu du drame qui se joue sur sa barge dans la nuit interminable.

« Une nuit qui se nomme la guerre. Sa vue se brouille et des larmes coulent de ses yeux. Ce n'est pas cet inconnu qu'il pleure, c'est la guerre. Ce sont tous les morts de toutes les guerres comme si ce fleuve qui roule des flots noirs portait le deuil du monde. »



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J'aime Bernard Clavel, dont j'ai déjà lu et apprécié de nombreux ouvrages.
J'aime son écriture, simple et très belle à la fois.
J'aime ses personnages, francs, entiers et droits dans leurs bottes.
J'aime sa façon de raconter des histoires.
J'aime...

"C'est une nuit comme il y en a eu bien d'autres dans cette vallée dont le roi est le Rhône. Sur le fleuve d'eau, court et miaule un fleuve de vent. Ce vent rageur que ne peut abattre aucune pluie. Il est partout. Partout où bêtes et gens aimeraient se terrer pour lui échapper."
Quelques phrases et ça y est : le décor est planté et j'ai envie de savoir ce qui va se passer.
Je lis Clavel suspendue à ses mots, comme un enfant suspendu aux lèvres qui lui racontent une histoire.
Comme c'est bon !

Patron d'une rigue (ensemble de barges utilisées autrefois pour le transport des marchandises), Mathias sait que la nuit va être difficile et préfère s'amarrer à la Table du roi, ce rocher qui se trouve au milieu du fleuve.
Mathias n'est pas inquiet ; il connaît son métier, et le fleuve comme sa poche. Il n'y a plus qu'à attendre que les éléments se calment pour reprendre la route.
La suite ne sera pas aussi simple, car les hommes et L Histoire vont s'en mêler : Napoléon vient de débarquer en provenance de l'île d'Elbe, et cette nouvelle déchaîne les passions entre royalistes et soutiens de l'Empire. Mathias et ses hommes vont se retrouver malgré eux au coeur des hostilités.

Tout se déroule en une nuit à l'intérieur du bateau et Clavel prouve une fois de plus son grand talent de conteur dans ce huis clos oppressant.
Mathias est habitué à se battre contre l'eau, contre le vent, mais la violence des éléments a beau être immense, elle n'est rien face à celle des hommes.
La violence entraîne fatalement la violence et le malheur dans un engrenage inévitable : voilà la leçon que Clavel veut que l'on retienne de cette lecture.

L'écrivain reprend dans ce récit des thèmes qui lui sont chers : l'absurdité des conflits, la bêtise et la folie des hommes.
C'est court et efficace.

Cela faisait longtemps que je n'avais plus lu cet auteur ; ce roman m'a mise en appétit et je vais certainement rapidement enchaîner d'autres titres.
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Bernard Clavel dans ce court huis-clos dénonce la guerre et ses absurdités.
Patron Mathias est un batelier qui amarre son bateau à "la table du roi" un petit rocher près de Lyon pour attendre la fin du mauvais temps. Ce roman se passe du temps de Napoléon une semaine après qu'il débarque au Golfe Juan.
J'ai aimé ce roman qui décrit les idéologies de Clavel : la paix, le travail, l'amour... Mais qui dénonce aussi l'idiotie, et qui montre qu'en tant de guerre on peut se "déshumaniser".
J'ai adoré Patron Mathias : rustre mais honnête (beaucoup trop), qui ne tue pas et qui refuse de prendre part à de la politique ou de tuer pour sauver sa peau malgré ses idées. de plus Mathias a perdu son fils pendant la guerre. J'ai aimé que sa haine ne soit pas tant sur les Espagnols qui ont tué mais sur celui qui a envoyé son fils à la guerre... Malgré ses idéologies il refusent de prendre partie entre Napoléon et les royalistes malgré que des personnages des deux camps soient sur son bateau. Ce court roman donne le choix dans tous les actes des diverses protagonistes, et ça laisse à interroger le lecteur sur ce que chacun d'entre nous aurait fait...
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Je retrouve avec plaisir Bernard Clavel, cette fois ci avec un roman se situant dans le contexte historique des cent jours en 1815. le décor, un bateau au milieu du Rhône où va se dérouler un huis clos qui va permettre à Bernard Clavel de revenir sur des thèmes qui lui sont chers. Il dresse un réquisitoire contre la guerre, son absurdité et, en face, l'humanisme des gens du peuple. C'est un beau roman où les sentiments ressortent simplement et interrogent le lecteur.
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La table du Roi : un rocher plat affleurant dans les eaux du Rhône.
Un chaland vient y chercher refuge durant une terrible nuit d'hiver.
Ce roman sent l'eau, la terre, le vrai, le fort, l'humain ; c'est du Bernard Clavel !
Ça sent la haine de toutes les guerres, de toutes les violences.
Ça sent la nuit et le froid
Ça sent le Rhône et sa violence
La langue est rude, les idées nobles et pures ; s'il y a quelques longueurs les descriptions des personnages et de leurs attitudes sont des plus plaisantes. La vie des bateliers et de leur fusion avec le fleuve-roi est parfaitement transmise au lecteur.
A mes yeux ce texte constitue un véritable plaidoyer contre la guerre et la politique, sa mère. Même la religion n'est pas épargnée.
Non vraiment, l'Homme n'en sort pas grandi de ce roman court mais intense.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
C'était une bonne vie en dépit des peines dues au travail. Jamais on n'entendait un batteur d'eau se plaindre ni des colères du Rhône, ni de ses maigres eaux. Tous savaient que les hommes sont beaucoup plus dangereux que les fleuves. Ils l'avaient appris en voyant ce que les guerres leur valaient de misère et de larmes.
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- Tais-toi ! Tout individu qui tue froidement comme tu l'as fait est un assassin. Et les pires assassins ne sont pas toujours ceux qui tirent, ce sont ceux qui pousse les autres au meurtre. Les Espagnols qui ont tué mon fils sont moins coupables que les salauds qui l'avaient envoyé se battre là-bas !
Sa voix s'étrangle. Les autres n'osent pas intervenir. Il se ressaisit et ajoute:
- Je crois même que je leur en veux moins de me l'avoir tué que j'en veux à ceux qui voulaient faire de lui un assassin !
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Sa vue se brouille et des larmes coulent de ses yeux. Ce n'est pas cet inconnu qu'il pleure, c'est la guerre. Ce sont tous les morts de toutes les guerres comme si ce fleuve qui roule des flots noirs portait le deuil du monde.
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Pas besoin d'avoir étudié dans les livres pour savoir que celui qui ne veut pas mourir jeune doit prendre le temps de vivre.
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- Patron Mathias a raison: de la soupe gagnée aussi durement que celle que tu manges en ce moment, ça se respecte. Faut pas l'avaler en s'engueulant. Faut pas la dégueulasser en parlant de choses malpropres comme la politique.
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