Un roman historique dans la grande tradition de la littérature jeunesse du 19ème siècle.
Attendez un peu... on me souffle dans l'oreillette qu'il ne s'agit pas de littérature jeunesse ? Ah... en tout cas, c'est bien imité : tout à fait dans la veine de ces romans d'aventure pour jeunes garçons se rêvant en mâles dominants.
Et qu'il aurait été écrit au 21ème siècle ? Pas possible ? Ce héros surhumain super-courageux, super-intelligent, avec son cheval euh... super-chevalin - genre fougueux et indomptable - ça existait encore dans l'imaginaire d'auteurs il y a à peine 20 ans ? Qui peut avoir envie d'écrire un Michel Strogoff du pauvre ?
Et les femmes interchangeables qui, pendant ces aventures, ne font rien d'autre que préparer à manger ET hurler quand il y a de l'orage ? On dirait une oeuvre congelée au 19ème et qu'on a ressortie en 2000.
Alors déjà comme roman historique c'est assez énigmatique : ce peuple qui migre vers l'Ouest à partir du lac Baïkal, ça doit être au Néolithique puisqu'ils ont des chevaux... Ah ben non, ils ont des étriers ; donc on est presque au début du Moyen-Âge. Ah ben non ! Ils arrivent chez les Helvètes ! On est au début de la guerre des Gaules !
(Et l'étrier ne sera inventé que 400 ans plus tard.)
Donc jusqu'au milieu de l'histoire, on n'a aucune indication sur la culture, la religion, l'art... du peuple qu'on suit depuis 8.000 kilomètres. Bref, ça n'a ni queue ni tête, ça se laisse lire parce qu'il y a des rebondissements, mais c'est plus que bâclé. L'écriture se veut poétique : "Dans les soirs, lorsque le soleil décline, les eaux et les herbes mouillées sont pareilles à des astres illuminant les terres." ???
Heureusement, ne vous laissez pas impressionner par les 340 pages : c'est écrit super gros.
Challenge Solidaire 2022
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Belle épopée... Mais le livre m'est quand même tombé des mains aux trois quart et j'ai sauté au dernier chapitre pour clore cette lecture... Peut être bien qu'il relève davantage de la "litterature jeunesse" comme noté par d'autres lecteurs. Il manque une analyse plus en profondeur des sentiments, des ressorts psychologiques du héros devant l'adversité. Par contre Clavel a piqué ma curiosité et je suis allée lire sur la grande migration des Helvètes. le roman retrace effectivement fidèlement de grands mouvements de populations parties, puis revenues au bord du Léman après de nombreuses, lointaines et sanglantes batailles au temps de l'Emprire romain. A retenir donc, l'intérêt historique de l'inspiration derrière cette longue chevauchée depuis le Baïkal.
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Durant des lunes et des lunes, accompagné par les êtres de son peuple qui ont accepté de le suivre, il se rendra jusque sur ces terres où, un demi-siècle avant la naissance de Jésus, régnait déjà une violence que les siècles, et ce que les hommes ont appelé la civilisation et le progrès, n'ont fait que multiplier sans cesse.
Il a fallu plus de quarante longues journées aux Hélvètes et à leurs amis pour traverser le territoire des Séquanes avec qui ils avaient échangé des otages. Après, ils ont quitté ces terres mouvementées du Jura pour entrer dans la plaine bressane, le pays des Eduens. Avec ce peuple là, ils n'ont passé aucun accord. S'il leur reste encore beaucoup de blé, en revanche, ils commencent à manquer de viande. Ils ont emporté peu de fourrage pour les chevaux et le bétail qui entrent dans les champs et se mettent à brouter le blé et d'autres céréales en herbe. Il y a des accrochages sérieux, mais que peuvent quelques laboureurs contre tout un peuple ?
Soudain le vent du nord bondit, il prend de la gueule et balaie en hurlant le lac sur toute sa longueur. Les peaux des tentes claquent. Le bois évidé que le vieux avait posé debout devant lui tombe et roule jusqu'aux pieds d'un homme en armes qui se hâte de le ramasser. Un instant le chef qui vient de voir là un mauvais présage se sent désemparé. Il hésite.
En se retirant le glacier a creusé des vallées, ded gorges, des défilés encaissés, insondables. Il a laissé derrière lui des torrents qui se noient dans d'immenses lacs scintillant au soleil. Des étendues d'eau qui sont comme des croissants de ciel enchassés dans la terre.