Il était intelligent. Et ambitieux. Il présentait bien. Tout le monde l'aimait. Il y a des gens comme ça. Vous voyez ce que je veux dire ? On a envie d'aller vers eux.
Maya songea au pistolet dans son sac. C'est une chose qu'on ne risque pas d'oublier. Quand on a une arme sur soi, elle ne quitte pas vos pensées, elle vous pèse ou vous tire par la manche. Ça reste toujours une solution , pour le meilleur ou pour le pire.
L'argent et la famille ne font pas bon ménage. Il y a toujours quelqu'un qui se sent lésé dans l'affaire.
Dire à un sujet atteint de dépression de se secouer et de sortir de chez lui équivalait à demander à un homme avec les deux jambes cassées de traverser la pièce en courant.
Il se trouve que Francklin- Biddle cherchait des élèves boursiers pour pouvoir afficher leur...
Elle esquissa des guillemets avec ses doigts .
- ..."diversité " (...) Comment trouver sa place parmi ces gens-là quand on vient d'un milieu comme le nôtre ? C'est comme... comment on appelle ça déjà , quand un plongeur remonte trop vite ? Les paliers de décompression. C'est l'impression que j'avais.
Maya remonta dans la voiture, mis le contact et lança sa playlist . Les Imagine Dragons vinrent l'avertir de ne pas trop s'approcher (...)
Deux femmes dansaient sur la scène avec l'enthousiasme de collégiennes qui se réveillent pour aller à un contrôle de maths. Toutes deux semblaient s'ennuyer à mourir. L'aspect moral mis à part c'était ça qu'elle n'aimait pas dans les clubs de strip. L'ambiance y était aussi érotique qu'une visite chez le proctologue.
Il y a des jours où chaque chanson semble s'adresser directement à vous, non ?
Il y a des jours où les paroles d'une chanson vous touchent d'un peu trop près.
Quand on a une arme sur soi, elle ne quitte pas vos pensées, elle vous pèse ou vous tire par la manche.
Il finit par lui faire face.
- La mort te colle aux basques, Maya.
Elle resta sans voix. Dans l'une des chambres, quelqu'un alluma la télévision. On entendit des clameurs étouffées.
Eddie se mit à compter sur ses doigts.
- La guerre. Claire. Et enfin Joe.
- Tu penses que c'est ma faute ?
Il ouvrit la bouche, la referma. Puis :
- Peut-être, je ne sais pas, peut-être que la mort t'a trouvée dans quelque trou à rats en plein désert. Ou alors elle a toujours été en toi, tu l'a laissée s'échapper, et elle t'a suivie jusque chez toi.
- Tes paroles n'ont aucun sens, Eddie.
- Possible, J'avais beaucoup d'affection pour Joe. C'était un mec bien. Et voilà qu'il est mort, lui aussi.