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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Après reflexion, je crois que le meilleur moyen de vous faire part de mon ressenti est de dresser un parallèle entre la couverture de l'édition de poche et le contenu du livre. Je m'explique …

Si vous regardez la couverture, vous y trouverez un assemblage d'objets hétéroclites, sans lien apparent. Sans doute est-ce là la promesse d'un récit un peu surréaliste et très british ?
Si vous regardez cette composition d'un peu plus près, vous y apercevrez également quelques défauts techniques : les ombres, quand elles n'ont pas été oubliées, ne sont pas toutes au même endroit et les perspectives sont un peu biaisées. Bref, à mes yeux, un petit goût de travail vite fait, pour rester gentille.

Le contenu provoque chez moi exactement les mêmes réflexions : l'auteur nous fait sauter d'un personnage à l'autre, d'une vie à l'autre, sans vraiment nous laisser le temps de s'attacher, d'approfondir.

Certes, j'ai bien compris l'intention de l'auteur, à savoir nous peindre un tableau cynique de la société anglaise, de ses choix politiques et de son absence d'empathie envers les plus fragiles. Cependant, j'ai trouvé ça un peu trop vite emballé, plein de raccourcis qui forcément mènent au cliché. Jonathan Coe m'avait habituée à une structure un peu plus étudiée, à des personnages un peu plus fouillés. D'aucuns trouveront la structure du récit originale, moi j'ai l'impression de l'avoir déjà croisée souvent. Et si humour anglais il y avait, il m'a échappé en grande partie.

Bref, avec ce livre, il m'est arrivé ce qu'il m'arrive parfois lorsque je regarde certains tableaux de peintres réputés : il ne m'a procuré aucune émotion particulière. J'ai eu beaucoup de mal à apprécier l'harmonie de l'ensemble, à comprendre le sens profond, à percevoir les couches inférieures ou le message caché de l'auteur.

Que voulez-vous, quand on vit au pays du surréalisme, on devient parfois trop exigeant.


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Coincé entre neuf et dix d'un côté, douze et treize de l'autre, quatre nombres avec de nombreuses références, le onze a bien du mal à se faire une place parmi ses voisins prestigieux.
Comment ça ? Mais c'est le premier nombre à s'écrire avec deux fois le même chiffre ! Ah oui, pas faux, belle remarque.
Mais depuis le deuxième millénaire, le onze c'est celui de septembre 2001, une odyssée de l'espace qui s'est mal achevée.
Personnellement, je préfère me souvenir d'une photo prise avec des amis, ou plutôt de plusieurs photos pour que chacun puisse se retrouver dessus, les selfies n'étaient pas encore à la mode, c'était le 11 novembre 2011, à 11h 11. Couac ! Nous n'étions pas onze ce jour-là !

« Le onze est le symbole de la lutte intérieure, de la dissonance, de la rébellion, de l'égarement, de la transgression de la loi, du péché humain. Il est le signe de l'excès, de la démesure, du débordement, du meurtre. » définition De Beaulieu dans « La jument de la nuit ».

En poésie, les vers hendécasyllabes ont bien du mal à rivaliser avec les alexandrins. Rimbaud s'y est essayé dans « Larme » :

« Loin des oiseaux, des troupeaux, des villageoises,
Je buvais, accroupi dans quelque bruyère
Entourée de tendres bois de noisetiers,
Par un brouillard d'après-midi tiède et vert. »

Effectivement, le onze dissone, il n'a pas pas la "douze" harmonie de l'alexandrin, et ça se ressent dans le onzième roman de Jonathan Coe.
Panne de sujet, a-t-il fait le tour de ses critiques de la société britannique ? C'est sur un exercice de style qu'il base l'échafaudage de son propos.

11, c'est le numéro du domicile du ministre de l'économie, c'est celui d'un bus, d'une table, le nombre d'étages d'un immeuble souterrain.
A partir de la répétition de ce numéro, il crée un numéro d'équilibriste en cinq nouvelles qui relatent un peu plus de deux décennies dans la vie de deux femmes, Rachel et Alison, qui se croisent dans ces récits déjantés et satiriques.

La verve de l'écrivain britannique est intacte, mais je trouve qu'elle a du mal à trouver son équilibre dans cet imbroglio de situations. Un roman composé de nouvelles, il y en a plein d'autres, j'en ai fait une liste, mais c'est parfois difficile d'y trouver une unité. le temps, le lieu, les personnages, ça part dans tous les sens, Coe s'égare, le « Testament à l'anglaise » apparaît sur la couverture, mais il ne se retrouve pas vraiment dans ce roman gigogne, j'ai eu du mal à faire du lien, chaque chapitre traite un domaine particulier, mais je n'ai pas trouvé l'assemblage cohérent (Coe errant?), à partir de ce fameux numéro 11.
Juste au moment où je regarde à nouveau la couverture, je m'aperçois que « Jonathan Coe » s'écrit avec onze lettres, y a-t-il pensé, l'écrivain du débordement, tiens, onze lettres là aussi…
Mais n'est pas Pérec qui veut (ou peut).
L'autre déjanté, le Georges de « La disparition », a lui aussi pensé au numéro 11 pour un de ces romans. Dans « Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ? », il utilise 11 mots dans le titre, 11 lettres dans les noms des deux personnages principaux, qui portent chacun dans leur patronyme la onzième lettre de l'alphabet, le K.
On peut toujours dire que tous deux sont des cas, des phénomènes de la littérature qui s'apprécient autant pour la forme que pour le fond.
Ils ont en commun cette prédilection pour le onze, car l'un comme l'autre sont le symbole de la rébellion, de la transgression, de la démesure.

Pour ce onzième Coe, j'aurais aimé un peu plus de cohérence, l'errance de Coe m'a déstabilisé, chacune de ces cinq nouvelles a son charme, mais quand on reprend les mêmes personnages dans chaque histoire, on aimerait avoir envie d'y trouver de l'homogénéité, tiens, encore onze lettres !

Vous l'aurez compris, ce numéro 11 n'aura pas été ma tasse de thé, mais ce n'est que mon avis, celui d'un lecteur parmi des centaines d'autres, qui s'égare, se rebelle, transgresse la loi du lieu commun, au mépris de toute harmonie dans son propos, sans une « onze » de bon sens.

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Des histoires diverses autour de personnages récurrents : Rachel, Alison, etc. flirtent avec le suspens, l'horreur (l'araignée). Il nous offre de beaux portraits de femmes et d'hommes luttant contre la médiocrité, avec pour but un bonheur. A travers ces vies enchevêtrées, c'est une société qui est étudiée : un fossé entre riches et pauvres (notamment devant la maladie), une même quête d'un bonheur.
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Jonathan Coe, né en 1961 à Birmingham, est un écrivain britannique, diplômé d'une maîtrise et d'un doctorat en littérature anglaise. Il doit sa notoriété à la publication, en 1994, de son quatrième roman, Testament à l'anglaise. Son dernier livre, Numéro 11 qui date de 2016, vient d'être réédité en poche.
Le roman, découpé en cinq parties, pourrait être l'assemblage virtuose de cinq nouvelles presque indépendantes mais pourtant reliées les unes aux autres par différents fils, le principal étant le destin de Rachel et Alison. Deux gamines au début du livre en 2003 et que nous suivrons jusqu'en 2014, perdues de vue puis se retrouvant, devenues de jeunes femmes onze ans plus tard. Ce fameux nombre onze que le lecteur croisera maintes fois durant sa lecture, sous diverses formes, un numéro de maison, ou de bus, voire de table de banquet et même d'un sous-sol…
Cinq histoires, mystérieuse quelquefois comme cette entame du roman quand les deux fillettes découvrent ( ?) un cadavre dans la forêt à moins que ne viennent s'introduire des évènements touchants, tristes, gais ou souriants. Jonathan Coe n'écrit pas un roman, il peint sous nos yeux une fresque murale multicolore avec des personnages qui vont et viennent, des faits qui s'estompent avant de refaire surface ; le roman est ainsi fait d'échos qui se répondent d'un chapitre à l'autre.
Tout ceci n'est qu'un prétexte pour l'écrivain pour faire une sorte de bilan de la situation de son pays et par extension, pour certains points, de notre monde : la guerre en Irak, la crise économique, les émissions de téléréalité, les réseaux sociaux, les lanceurs d'alerte… d'où le sous-titre du roman : Quelques contes sur la folie des temps. Sans parler de suite, Numéro 11 n'est pas sans rappeler Testament à l'anglaise, parce qu'on y retrouve certains membres de la riche et vénale famille Winshaw et qu'après la critique des années Thatcher, c'est au tour de Tony Blair de faire les frais du roman. Une satire sociale et politique.
Le roman est vraiment très bien, le lecteur se régale à lire cette histoire touffue qui file à une belle vitesse et s'amuse in petto quand reviennent sur le devant des situations qu'il pensait oubliées. Mais, comme dans Testament à l'anglaise – est-ce typique de Coe ? je n'avais lu précédemment que celui-là – l'écrivain introduit dans son récit final une dose de fantastique/surnaturel qui de mon point de vue, n'a rien à y faire, même si je vois bien qu'elle lui sert à boucler la boucle avec le début du bouquin. Comme d'habitude il fallait que je crache mon venin mais vous n'êtes pas obligé d'en tenir compte, par contre considérez-vous comme contraints de lire ce roman, vous en retirerez un excellent moment de lecture. Promis !
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Il m'est difficile d'évoquer le dernier roman de mon auteur britannique préféré Jonathan Coe, Number 11 que je viens de lire en anglais. C'est comme une « tradition » pour moi de lire les romans de cet auteur en anglais.

Tout d'abord, le résumer n'est pas tâche aisée tant, comme à son habitude l'auteur entremêle les personnages, les époques et les histoires. Ici même les genres (passant du roman politique, au roman fantastique, en passant par le roman policier).

On suit les histoires de deux jeunes femmes, Rachel et Alison, sur une dizaine d'années depuis leur enfance dans les années 2000 jusqu'à nos jours et autour d'elles gravitent de nombreux personnages et histoires.

On retrouve toute la verve politique de l'auteur qui dénonce la politique d'austérité des années Cameron, avec notamment la fermeture des bibliothèques, les plus pauvres qui se retrouvent aux « restau du coeur » anglais et en face les plus riches qui font construire des sous-sols de 11 étages avec piscine et chambres pour le personnel au dernier sous-sol à défaut de pouvoir agrandir leur maison
Lien : http://delphinesbooksandmore..
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J'ai pris beaucoup de plaisir à lire le dernier roman de Jonathan Coe qui peut se lire de deux façons :
- comme des nouvelles
- comme un roman à clé.
Le rythme est bon, la forme est belle, la traduction impeccable et le fond loin d'être superficiel. C'est une critique acerbe de la société capitaliste anglaise plus précisément où le paraître prime sur l'être. C'est toujours un plaisir de retrouver cet auteur, si délicieux et si british
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Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu un livre de cet auteur dont j'ai aimé bien des romans. Mais celui-ci m'a laissé un peu circonspecte.
J'ai apprécié les personnages haut en couleur et le rythme de la narration où les situations se renversent d'une page à l'autre. Pour mon grand plaisir, l'humour était au rendez-vous dans une caricature rocambolesque de la télé réalité et de la société contemporaine en générale.
Mais dans cette foison de personnages aucun n'est véritablement central et l'auteur reste à leur surface.
Alors, même si la lecture à été agréable, j'ai refermé le livre avec l'impression d'avoir croisé des clichés.
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Grand amateur de Jonathan Coe (même si d'autres sont en lice, je dis souvent que c'est mon auteur préféré), j'ai eu beaucoup de mal avec Numéro 11. Avec ses incessants sauts dans le temps et de mystères non élucidés dès qu'on se met à s'attacher à des personnage ou à être captivés par une intrigue. Bien que passionnants, beaucoup trop de sujets sont traités pour un seul roman.
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Un auteur jouissif à lire, corrosif même envers une société britannique en crise généralisée. Mais cet opus me paraît un peu moins drôle que d'autres, brexit oblige?
C'est un livre original en 5 chapitres autour d'un axe commun : le numéro 11 mais aussi l'amitié à travers le temps (et les crises )de Rachel et d'Alison, deux personnes très différentes, mais néanmoins amies et qui sont un peu en miroir.
Alors que le roman se développe autour de la vie des deux amies et de difficultés sociétales, nous avons une fin dans le plus pur style fantastique où l'auteur fait apparaître sa (réelle) phobie des araignées.
Lecture décapante du british way of life avec, dans le désordre, la spéculation immobilière à grande échelle, les emplois précaires, l'appauvrissement général et l'excessif enrichissement de quelques uns, l'effet maléfique des réseaux sociaux, les médias malveillants, les politiciens véreux, la santé à deux vitesses, etc, etc. Tout y passe avec l'air de ne pas y toucher. de la vraie satire à l'anglaise.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Rachel et Alison sont deux amies âgées de dix ans un peu avant les années 2000. Tout commence par des vacances chez les grands-parents de Rachel dans la campagne anglaise où certains s'indignent de la venue d'étrangers non désirables. Puis changement de décor quelques années plus tard avec Val, la mère d'Alison, qui a connu une gloire éphémère plus jeune avec une chanson dans une émission célèbre. Bibliothécaire, ses heures de travail sont réduites et les fins de mois souvent difficiles. Mais elle est subitement appelée par son agent pour une émission de télé-réalité pour remplacer un candidat qui s'est désisté au dernier moment. Elle pense qu'enfin la roue tourne. Sauf qu'il s'agit d'une sorte de Koh-Lanta qui se déroule en Australie avec des vedettes célèbres et où la pauvre Val endure le pire. L'émission diffusée est un montage, plus dur sera le retour.
Dans les trois autres parties, on découvre le monde des classes des plus riches. Rachel travaille pour l'une de ses familles les Gunn en donnant des cours particuliers aux enfants. le couple possède plusieurs maisons dont une à Londres. Spacieuse mais encore trop petite, ils ont décidé de l'agrandir en y ajoutant onze étages souterrains.

Numéro 11 a pour sous-titre Quelques contes sur la folie ordinaire. Et c'est bien de le savoir avant de l'entamer car ce livre peut désarçonner par sa construction en cinq parties où chaque nouvelle partie donne l'impression de pas être connectée aux autres. Et pourtant elles le sont bel et bien avec des changements de registre. Car il y a beaucoup de sujets abordés (l'accès aux soins, la presse, les vieux films, le système des Universités) avec des personnages pas forcément permanents. Seules Rachel et Alison sont présentes du début à la fin.

Politique, économie mais aussi télé-réalité, Jonathan Coe fustige et dénonce avec acidité les travers de la société britannique de ces dernières années en montrant comment les écarts se creusent de plus en plus. La démesure, les envies extravagantes de la population la plus riche qui vit dans sa bulle est décrite avec froideur. Il flotte un parfum d'amertume, de mélancolie et de désenchantement dans ce livre.
Cette suite de Testament à l'anglaise a été une lecture en montagnes russes (car hélas de l'ennui s'est fait sentir) malgré une dernière partie plus intéressante où le fantastique s'intègre parfaitement bien mais où la fin m'a laissée sur ma faim.
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