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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une couverture énigmatique et attirante, tel est le premier atout du dernier opus de Jonathan Coe.

Qu'y a-t-il de commun entre un rapace en plein vol, la bouille sympa d'un garçonnet surgissant d'un centre de table, un bus londonien ou « le testament à l'anglaise », célèbre roman de l'auteur ?
Nous le découvrons petit à petit au fil de ce roman puzzle que j'ai trouvé particulièrement bien construit et original.

Dans une première partie, l'auteur nous présente deux fillettes Rachel et Allison qui passent quelques jours chez les grands-parents de cette dernière. Elles font par hasard la connaissance d'une femme mystérieuse qu'elles surnomment « La folle à l'oiseau ».

Les autres chapitres semblent à première vue être des histoires différentes.
Mais le talent de l'auteur nous fait découvrir à petite dose qu'elles sont toutes imbriquées les unes dans les autres avec pour fil conducteur le « Numéro 11 ».

Numéro d'une maison, numéro d'un autobus, ou demeure du premier ministre britannique ou peut-être tout simplement numéro fétiche de l'auteur, ce « 11 » nous poursuit tout au long de cette lecture.

J'ai aimé me perdre dans ce labyrinthe, pour subitement retrouver ce fameux « numéro 11 » au fil de ces histoires qui s'enchâssent avec maestria comme les tesselles d'une mosaïque.

Jonathan Coe est probablement l'auteur britannique contemporain que je préfère, j'ai lu beaucoup de ces livres, mais toujours pas ce fameux « testament à l'anglaise ». Je vais y remédier au plus tôt.
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Plus atypique que cette couverture,on a du mal à trouver ,et plus étrange encore ce roman.
Nous sommes à mi-chemin entre la réalité et le fantastique.En lisant ce roman ,j'avais l'impression de regarder dans un kaléidoscope. le fil conducteur est le numéro onze,car tout se joue autour du chiffre onze,ainsi que l'amitié unissant Rachel et Alison. Nous allons les suivre de leur enfance à leur vie de jeune femme.
Ce roman se divise en cinq histoires qui toutes nous ramèneront par des voies détournées à Rachel et Alison.Mais sous ces histoires se cache une brillante satire sociale enveloppée d' humour grinçant de la société anglaise actuelle.C'est terriblement bien construit ,original,et parfois déroutant,mais je ne veux pas en dire plus ,si ce n'est que ce livre m'a quelque peu envoûté par sa construction et l'histoire très " bizaroïde".J'ai beaucoup apprécié cet auteur et je recommande ce " numéro11" chaleureusement .
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Trois scènes fortes, parmi d'autres, permettent de d'emblée de donner le ton du nouveau roman de Jonathan Coe. À six ans, Rachel accompagne son frère Nicholas dans la campagne anglaise et se retrouve soudainement face à deux personnages étranges accompagnés d'un étrange animal. « À cet instant, Rachel crut voir une bête hybride tout droit sortie de la mythologie plutôt qu'un oiseau connu d'elle. »
La petite fille prend peur.
Ensuite, durant une émission de téléréalité tournée en Australie (du genre de «La ferme-célébrité») et au cours de laquelle il s'agit plutôt d'humilier les candidats, en particulier ceux considérés de seconde zone, on oblige une chanteuse quasi oubliée à ingurgiter des insectes dont elle a horreur. Il y a ensuite ce chantier dans un quartier chic de Londres. On y agrandit une luxueuse villa en creusant quelque onze étages dans le sol, soit une cinquantaine de mètres de profondeur. Une excavation qui, elle aussi, fait peur…
Entre la première et la dernière scène, une quinzaine d'années vont s'écouler. L'occasion de suivre le parcours de Rachel et celui de son amie Alison, mais surtout l'évolution de la société britannique, le thème au coeur de toute l'oeuvre de l'auteur de Testament à l'Anglaise. Si la satire y est toujours aussi présente – on retrouve du reste la famille Winshaw dans ce nouvel opus – on serait tenté de dire qu'elle est encore plus grinçante ici. Plus dramatique aussi. Car il semble bien que le fossé entre les riches, voire les super-riches, et le peuple ne cesse de grandir. Il y a d'un côté les fonctionnaires qui n'arrivent plus à joindre les deux bouts comme d'une part Val, la mère d'Alison, qui voit son emploi de bibliothécaire se réduire comme peau de chagrin et prend le bus n°11 pour se réchauffer et d'autre part des familles comme le Gunn qui n'hésitent pas à faire venir une préceptrice en Afrique du Sud pour quelques heures.
Ajoutons-y un fil rouge particulièrement bien trouvé, le numéro onze du titre, et l'on aura une belle idée de ce roman qui s'inscrit dans une tradition très britannique, de Mary Shelley à Sir Arthur Conan Doyle et de Jérôme K. Jérôme à Edgar Allan Poe. L'humour et le fantastique – prenez garde à vous si vous souffrez d'arachnophobie – viennent en effet rendre le mystère sur la disparition brutale de six personnes (toutes invitées à une réception au 11 Downing Street) dans le quartier chic de Chelsea encore plus insondable. Même le «superflic» chargé de l'enquête se perd en conjectures…
Dans un entretien réalisé à l'occasion de la sortie du livre, Jonathan Coe explique qu'il est tout de même confiant dans l'avenir : « Il y a de l'optimisme dans mon roman, mais on le trouve davantage dans les relations humaines que dans les analyses politiques. » Si l'amitié entre Rachel et Alison perdure effectivement et peut laisser penser que la solidarité et l'entraide restent bien ancrées dans la société, on pourra aussi retenir d'abord le portrait au vitriol d'un monde de plus en plus inégalitaire. Un monde qui peut pousser les gens sinon à la folie, du moins à des actes extrêmes. le n°11 est un sacré numéro !

Lien : https://collectiondelivres.w..
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En voilà un roman atypique ! Quel virtuose exercice de style que ces cinq histoires qui s'entrecroisent autour d'un point central , l'amitié de deux jeunes filles, Rachel et Alison tout en suivant le fil rouge des aventures de la famille Winshaw .
S'agit-il d'une suite du célébrissime "Testament à l'anglaise " (perso j'aurais adoré !) ? Pas du tout !
D'abord rappelons nous que ces méchants qu'on adore détester ont été quelque peu décimés à la fin du roman, mais tel un virus résistant qui se transforme par mutations, les descendants du clan continuent de sévir et croisent le chemin de nos deux gentilles héroïnes .
Tout les oppose, Rachel la diplômée BCBG bien propre sur elle et Alison la rebelle qui cherche à relever les défis. Leur amitié est pourtant solide et résistera envers et contre tout.
Les cinq histoires qui se succèdent tournent autour du chiffre 11 et elles illustrent chacune une facette de l'Angleterre contemporaine croquée avec une ironie féroce. Jonathan Coe porte sur ses contemporains un regard aiguisé et toujours très juste qu'il s'agisse des excès des ultra-riches, des dérives de la télé-réalité, de la détresse des plus démunis et la drôlerie de la narration n'enlève rien à sa pertinence.
Je reste plus mesurée sur les incursions de l'auteur dans le domaine du surnaturel qui me paraissent vraiment sonner faux (et pourtant j'ai lu le livre à la période d'Halloween !) et s'éloignent vraiment trop du coeur de cible dans lequel il excelle.
Ce numéro 11 chiffre fétiche qui apparait dans chaque histoire renverrait-il en écho à la série TV britannique "Number 9" sommet de l'humour noir qui a parait-il , fait un carton chez nos voisins d'Outre Manche ?
Mr Coe livre une fois de plus avec cet ouvrage une critique amusante de la société britannique et donne à coup sûr envie de se replonger dans la trilogie "les enfants de Longbridge" dont le dernier volume intitulé "le coeur de l'Angleterre" est paru depuis peu.
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Je suis heureuse d'avoir retrouvé le Jonathan Coe de "Testament à l'anglaise", dénonçant avec humour les ravages du libéralisme dans la société anglaise. Son constat est affligeant, et donne une bonne idée de ce qui nous attend. J'ai aussi beaucoup apprécié la façon dont il agence ses différents personnages qui se croisent tout au long de l'histoire, et cette redondance du chiffre 11 qui ponctue régulièrement le récit. de l'excellente littérature ! Par contre, j'ai été moins sensible à la touche fantastique finale, comme un écho aux auteurs anglais de science-fiction du XIXème, H.G. Wells en tête. Mais dans l'ensemble, ce roman offre un très bon moment de lecture, dont il ne faut surtout pas se priver.
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Rachel et son amie Alison ont 10 ans lorsque leur amitié débute. Elle sont en vacances dans une petite ville du Yorkshire chez les grands-parents de Rachel. Leurs pérégrinations vont les conduire à s'intéresser à une demeure mystérieuse au 11 Needless alley.
La mère d'Alison, chanteuse des années 80 sur le retour, trouve refuge dans le bus no 11 après son travail à mi-temps.
Après ses études à Oxford, Rachel est embauchée en tant que préceptrice dans une richissime famille londonienne qui a décidé d'agrandir sa maison en creusant 11 étages.
De mystérieuses disparitions ont lieu après une soirée au 11 Downing Street...
Le roman tourne autour de ce chiffre 11 et de la vie de quelques personnages dans le Royaume Uni de 2003 à 2014.
Jonathan Coe utilise ces vies entremêlées pour tisser une satire de la société anglaise d'aujourd'hui, et nous balade des quartiers pauvres où l'on croise chômage et attente à la banque alimentaire aux quartiers huppés de Londres où on achète des maisons à coup de millions de livres en simple investissement.
On y retrouve la famille Winshaw qui a infiltré toutes les couches de la politique et du business telle une énorme araignée qui tisse sa toile.
Divertissant, politiquement pertinent et parfois surprenant, Numéro 11 est une agréable lecture.
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Jonathan Coe est toujours aussi satirique. A travers ses personnages , il dénonce les travers d'une société contemporaine comme il le fait dans beaucoup de ses romans.
Ici , on suit à travers plusieurs scènes quelques personnages dont principalement deux amies , Alison et Rachel , entre 2003 , où elles ont une dizaine d'années , et 2012/2013. Les personnages se croisent et l'on passe des vacances chez "papi mami", à la téléréalité dans ce qu'elle a de plus trash ou encore on se perd dans un gala de VIP .
Dire que j'ai été déçu est sans doute réducteur. Après avoir trouvé que l'on mettait du temps à entrer dans le vif du sujet, j'ai été un peu gêné par tous les clichés visant à stigmatiser les pouvoirs de la presse , des riches . de plus Coe m'avait habitué à un humour plus corrosif.
Si finalement malgré les changements d'angle l'histoire ne fait qu'une , j'ai regretté que l'auteur n'ait pas "creusé "un peu plus ses deux héroïnes.
Il n'empêche que le style est toujours fort agréable , comme d'habitude on peut subrepticement rencontrer une surprise , les personnages sont des caricatures amusantes... Enfin , il me semble avoir vu que cet ouvrage se voulait être la suite de "Testament à l'anglaise". Je trouve ce biais commercial un peu fallacieux même si les Winshaw sont présents ici.
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Ce roman constitue une sorte d'état des lieux du Royaume-Uni aujourd'hui ou plus particulièrement sur les 10 dernières années.
On suit deux personnages de leur enfance à leur vie étudiante, il s'agit de Rachel et Allison. Elles passent leurs vacances chez les grand-parents de Rachel puis chacune va suivre sa voie, l'une devenir artiste l'autre travailler pour des gens aisés. L'auteur évoque aussi leurs mères, une bibliothécaire dont le poste sera supprimé et qui participera à une émission de téléréalité afin de gagner de l'argent et tenter de redevenir célèbre (elle a connu son heure de gloire avec une chanson il y a longtemps).
Sont évoqués également dans ce roman, le nombre sans cesse grandissant de personnes ayant recours à l'aide alimentaire tandis que les plus riches agrandissent leurs maisons en creusant des sous-sols et emploient des étrangers pour élever leurs enfants et accomplir les tâches ménagères.
Ce roman se lit très facilement et est intéressant sur le plan social, par ailleurs, certains passages sont drôles : un bon moment de lecture.
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Jonathan Coe nous introduit dans l'Angleterre des années 2010, celle d'une classe moyenne éduquée et plutot mal dans sa peau. Une classe moyenne de ce début de 21-eme siecle, jamais tres loin des allocations chomage et de l'assistance sociale alors que les nouveaux milliardaires enrichis par la spéculation vivent dans leur bulles d'or et d'indifférence pour tout ce qui ne conforte pas leur égo surgonflé. L'auteur a dit quelque part que ce roman est une réflexion sur la peur et le paradis perdu.

La peur, quand ce n'est pas celle de la précarité matérielle, est celle du surnaturel un peu inquiétant qu'affectionnent les Britanniques. le paradis perdu, c'est celui de l'enfance et, partant, d'une société heureuse. L'auteur fait dire a l'un de ses personnages que le charme de l'enfance tient a ce que, contrairement a l'adulte, le petit enfant n'est pas obligé tout le temps de faire des choix puisque ses parents prennent la plupart des décisions pour lui. Cet état d'irresponsabilité hédonique permet a l'enfant (a l'enfant suffisamment privilégié, bien-sur) de se concentrer sur les aspects de la réalité qui lui font plaisir. le mal-etre des adultes en conséquence provient en bonne partie de la nécessité de faire des choix, de devoir prendre des décisions pour assurer le quotidien, en particulier dans un contexte de crise économique plus ou moins larvée.

Ce roman de Jonathan Coe m'apparait donc a la fois comme une critique sociale teintée d'humour britannique et un roman a l'ambiance évoquant a l'occasion Sherlock Holmes ou les nouvelles de H.G. Wells. le récit est d'ailleurs parsemé de clins d'oeil a des romans et des films plus ou moins célebres. Numéro 11 est un roman attachant, difficile a lacher en cours de lecture. Merci, Mr Coe.
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Ayant découvert Coe avec ce Testament et l'ayant particulièrement apprécié, j'étais très curieuse de me plonger dans ce onzième roman de l'auteur, roman qui porte bien son nom de fait ! Après ma légère déception avec le recueil de nouvelles Désaccords imparfaits, je voulais voir si l'un de mes auteurs britanniques préférés était toujours au niveau. Verdict : oui, of course !

Si je parle dans le pitch de Testament à l'anglais, soyez complètement rassurés : si vous ne l'avez pas lu, vous pouvez tout à fait lire Numéro 11. Au pire, vous ne saisirez pas toutes les références qui sont faites au précédent, mais en aucun cas vous ne vous sentirez largué dans cette lecture. Car avec Numéro 11, Jonathan Coe relate cinq histoires plus ou moins indépendantes les unes des autres, qui s'articuleront en fait au cours de la dernière, et qui auront quelques points commun, comme Rachel et Alison, deux amies qui vont se perdre de vue, ainsi que la fameuse famille Winshaw au coeur de Testament à l'anglaise. Pour tout vous dire, cela fait tellement longtemps que j'ai lu le premier, que j'ai refait des incursions dedans après cette lecture pour saisir deux ou trois références qui m'avaient échappées !

Les cinq histoires qu'il nous livre ici sont, une fois de plus, ancrée dans l'époque, dans ce monde en pleine crise économique, dans lequel le capitalisme écrase les plus faible, l'image et les clichés prévalent sur la profondeur et l'analyse. Il n'hésite pas à exagérer, à créer des concepts qui pourraient paraître ahurissants (comme l'Institut pour l'Evaluation de la Qualité chargé de donner une valeur monétaire à toute chose, émotion, voire même personne...) mais qui, si on y réfléchit bien, ne sont peut-être pas tant déconnectés que ça de notre monde...

Le seul bémol sur ce roman que j'ai littéralement dévoré en une journée est sa fin, qui fait appel à une dimension fantastique qui, me semble-t-il, n'était pas forcément nécessaire. Je pense que Coe aurait pu achever son intrigue avec un final réel et réaliste qui aurait, à mon avis, rendu son roman encore plus puissant et d'actualité.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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