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EAN : 9782743305260
507 pages
Imprimerie nationale (02/09/2004)
4.56/5   9 notes
Résumé :


"Le Songe de Poliphile", publié en 1546, est l'adaptation par Jean Martin de l'Hypnerotomachia Poliphili de Francesco Colonna, parue à Venise en 1499. Divisé en deux livres, l'oeuvre met en scène la quête de Poliphile qui cherche sa bien-aimée Polia dans un paysage en ruines, de palais et de temples antiques.

Ce parcours allégorique, qui aboutit à la contemplation de Vénus dans les jardins d'une Cythère idéale, reste à interpréter. On... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le plus beau livre du monde?

Oui à condition de lui accorder la plus grande des attentions sans jamais se lasser de ses nombreuses descriptions épaulées efficacement par de foisonnantes gravures méticuleuses et explicites.

Le verbe et l'image sont à leur maximum dans un cocon imaginatif consistant à visiter un songe allégorique fusionnant tout un monde érotico spirituel constituer de palais somptueux, de temples surprenants, de créatures fantastiques, de nymphes dénudées, de chars richement décorés, de reines accueillantes, de citations énigmatiques et de nombreuses vierges aussi dociles que souriantes.

Toute une nuitée bouleversant les sens d'un esprit au contact d'un hermétisme merveilleux dont la seule approche demeure la mise en page de son contenu.

La quête de Polia n'a qu'un seul but, fournir tout le long de son déroulement un sensitif surpuissant converti en visions cadenassées qu'il faut tenter de comprendre tout en savourant leur générosité.

L'offrande d'un subconscient nocturne détenteur de terres inconnues envers une conscience éveillée troublée au plus profond d'elle même par un mysticisme que la réalité ne peut lui offrir.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Sous ce pont sourdait une grosse veine d’eau vive, claire et bouillonnante à plaisir, qui se départait en deux petits ruisseaux, coulant l’un à dextre et l’autre à senestre. Leurs rivages étaient bordés de toutes manières d’herbettes qui aiment le voisinage des eaux, comme souchet, nymphée, adiante, cymbalaire, trichomanes et autres. Puis, à l’entour on pouvait voir toutes espèces d’oiseaux de rivière : savoir est hérons, butors, canards, sarcelles, plongeons, cigognes, grues, cygnes, poules d’eau et cormorans.

Outre le pont avait une grande plaine toute plantée à la ligne d’arbres fruitiers, en forme de verger. Les écureuils y sautaient de branche en branche et les oisillons gazouillaient entre les feuilles, si bien que c’était grande mélodie. Le parterre était semé de toutes manières de fleurs et herbes odorantes convenables en médecine, enrosées [arrosées] de si petits ruisseaux qui rendaient le lieu si plaisant, que je pensais lors être aux Îles Fortunées […]

Entre les deux colonnes, dedans le carré [de la belle fontaine] était entaillée une belle Nymphe dormant, étendue sur un drap, partie duquel semblait amoncelé sous sa tête, comme s’il lui eut servi d’oreiller. L’autre partie, elle l’avait tirée pour couvrir ce que l’honnêteté veut que l’on cache. Et gisait sur le côté droit, tenant la main dessous sa joue, comme pour en appuyer sa tête. L’autre bras était étendu au long de la hanche gauche, jusques au milieu de la cuisse. Des pupillons de ses mamelles (qui semblaient être d’une pucelle) issait [sortait, naissait] de la dextre un filet d’eau fraîche, et de la senestre un d’eau chaude ; qui tombaient en une grand’pierre de porphyre, faite en forme de deux bassins éloignés de la Nymphe environ six pieds de distance.

Devant la fontaine, sur un riche pavé entre les deux bassins, y avait un petit canal auquel ces deux eaux s’assemblaient, sortant des bassins l’une à l’opposite de l’autre ; et ainsi mêlées, faisaient un petit ruisseau de chaleur attrempée, convenable à procréer toute verdure. L’eau chaude saillait si très haut qu’elle ne pouvait empêcher ceux qui mettaient leur bouche à la mamelle droite pour la sucer et y boire de l’eau froide. Cette figure était tant excellentement exprimée, que l’image de la déesse Vénus jadis faite par Praxiteles, ne fut onques si perfectement taillée […]

Elle avait les lèvres entr’ouvertes, comme si elle eut voulu reprendre son haleine, dont on lui pouvait voir tout le dedans de la bouche quasi jusques au nu de la gorge. Les belles tresses de ses cheveux étaient épandus par ondes sur le drap amoncelé dessous sa tête, et suivaient la forme de ses plis. Elle avait les cuisses refaites [sic], les genoux charnus et un peu retirés contremont, si bien qu’elle montrait les semelles de ses pieds, tant belles et tant délicates qu’il vous eut pris envie d’y mettre la main pour les chatouiller. Quant au reste du corps, il était d’une telle grâce qu’il eut (par aventure) pu émouvoir un autre de la même manière.
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L’esprit moderne est en germe dans les Rutebœuf, les Guérin, les Eustache d’Amiens, les Henri d’Andeli, les Jacques de Baisieux, les Raoul de Houdenc. Il s’accuse de plus en plus, jusqu’aux auteurs de l’épopée du Renard, en Français, en Latin, en Tudesque, en haut Flamand, en bas Saxon, en langue d’Oïl, jusqu’aux auteurs du Roman de la Rose. C’est une réaction, bourgeoise si l’on veut, mais humaine contre le rigorisme de l’Église et l’oppression féodale, un retour à la Nature, une reprise de la vie réelle. Les prélats auront beau tonner contre les lascivas cantilenas, renouveler les anathèmes des Pères contre le Théâtre, le mysticisme restera frappé d’une blessure mortelle, et des effluves de liberté se dégageront du rire.
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Dès le XIVe siècle, l’éducation prépare la femme Italienne à devenir le personnage avisé, délicat, éloquent, instruit du Décameron et du Paradis des Alberti, la donna di palazzo de Balthasar Castiglione, voire la vraie dame maîtresse régnant en souveraine au logis, commandant même à son mari, fût-il un diable d’enfer, comme Macchiavel nous en donne le type dans la monna Onesta de son Belphegor, et qui ressemble fort à la femme moderne.
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