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EAN : 9782355840869
272 pages
Sonatine (06/10/2011)
4.18/5   11 notes
Résumé :
Printemps 1976. Eleanor Coppola, son mari Françis Ford Coppola et leurs enfants quittent la Californie pour les Philippines, lieu de tournage d’Apocalypse Now. C’est le début d’une aventure à la fois personnelle, conjugale et cinématographique qui durera trois ans et dont les protagonistes sont encore loin d’imaginer l’intensité et la folie. Eleanor Coppola nous ouvre ici son journal intime de ces années terribles. Un témoignage unique sur l’élaboration d’un film pa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Printemps 1976, la famille Coppola et leurs trois enfants quittent la Californie pour les Philippines. Là où va se tourner Apocalypse Now. le tournage s'étire, s'enlise et se termine au bout de trois ans. le film sort en 1979 avec le succès qu'on lui connaît. Pendant cette odyssée, Eleanor tient son journal. Tout y est : le quotidien à assurer ; les enfants sont très jeunes, Sofia la future réalisatrice de «Virgin suicide» est alors âgée de 5 ans. Les catastrophes, les contretemps et autres péripéties grignotent le budget de la production. Francis Coppola doute énormément, le scénario est en évolution permanente, et surtout il en cherche toujours la fin ! Elle jongle entre l'éducation des enfants, les affres créatifs et autres dépressions du cinéaste, l'ordinaire à assumer, les fêtes à organiser. le couple a d'ailleurs failli imploser. Accessoirement, elle «s'improvise» cinéaste, elle fixe sur pellicule le making off du film. Les bobines seront d'ailleurs longtemps oubliées. Ce n'est qu'en 1991 que le documentaire sera projeté. Une fantastique plongée dans l'intime de la famille, du couple et du douloureux processus de création. Ce récit se lit comme on regarde un film…une seule hâte : revoir «Apocalypse» et voir «Hearts of Darkness: A Filmmaker's Apocalypse”.
(Jean-Pierre)
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Le journal intime d'Eleanor Coppola, femme de Francis, écrit durant la période de tournage du film Apocalypse now.

A la demande du studio, Eleanor Coppola réalise un documentaire, un making of avant l'heure, du film légendaire. Accumulation de malchances et de déboires, nous avons tous entendu parler de ce tournage maudit. Amateurs d'anecdotes croustillantes, passez votre chemin. La démarche est ici bien plus intelligente et pertinente.

Il s'agit du ressenti d' « une femme de » et « mère de » avant tout. D'une artiste qui a mis sa carrière au second plan et qui, malgré son profond souhait de se réaliser dans la création, ne parvient pas à dépasser son sentiment de culpabilité, bien connu de nombreuses mères à travers le monde.

Aucune réponse, aucun combat. Des pensées, des émotions, des constats. La première partie est une ode à l'amour ainsi qu'à la création. L'amour pour Francis Ford Coppola, mari et père absent, parfois trahi par sa foi et son perfectionniste. L'hommage à la sensation grisante de construire, de modeler, d'inventer ce qui n'existant pas avant.

La seconde partie est une descente en enfer. Les coups de poing de la vie, les trahisons, les défaites. Eleanor Coppola aborde également, avec une grande sincérité, le dépassement de soi, la relation à l'existence, à l'argent, l'hypocrisie incontournable à la célébrité, les artifices, les petits et les grands moments.

Les pages n'ont l'air de rien mais elles en disent beaucoup sur la vie d'une femme, d'une épouse et d'une mère.
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
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Un document exceptionnel qui ne met pas seulement l'accent sur le tournage épique et démeusuré du film de Francis Ford Coppola -Apocalypse Now- mais aussi le journal intime d'une femme d'une grande sensibilité qui nous fait partager ses questionnements sur sa vie avec le réalisateur, sur sa vie de femme, ses rêves de jeune fille, ses regrets.
Beaucoup de tendresse et d'intelligence.
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critiques presse (1)
LePoint
03 octobre 2011
L'apocalypse prend alors un tout autre sens : "révélation d'un sens caché". Une femme découvre enfin ce que vivre avec un génie veut dire. Ce journal, publié en 1979, est le témoignage d'une remarquable honnêteté. Un texte unique, fascinant, qui, à l'époque, ne fit pas très plaisir à Francis.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
9 mars, Manille

Nous nous sommes installés là, dans cette grande maison aérée et spacieuse, plutôt imposante pour le pays, et qui est située dans Dasmariñas, le Beverly Hills de Manille. J'ai demandé à l'accessoiriste de nous trouver des meubles en osier. Comme ça, une fois le tournage terminé, je pourrai les ramener pour notre maison de campagne à Napa Valley. Il a trouvé des fauteuils en rotin et velours. Il y a des ventilateurs au plafond et des tas de plantes tropicales. Les gens qui arrivent pour la réunion de production s'installent autour de l'énorme table dans la salle à manger. Un domestique en smoking blanc demande à chacun s'il préfère du jus de calamondin ou une tranche de papaye. On se croirait au restaurant Luau.

J'entends des ouvriers qui creusent une piscine à la main. Un menuisier cogne sur le mur de la cabine de projection qu'on vient de faire construire.

Ces derniers jours, nous avons voyagé en avion, en hélicoptère, en jeep, en canoë et à pied, afin de repérer les lieux de tournage. Nous avons vu des maisons aux toits de chaume sur pilotis, des pêcheurs à bord de pirogues à balancier, des enfants se déplaçant à dos de buffle. Nous avons bu du lait de noix de coco frais. Nous avons vu des bananiers, des palmiers, des étendues de jungle épaisse, des kilomètres et des kilomètres de rizières, de champs de canne à sucre, et traversé des petits villages où les gens souriaient en nous faisant des signes de la main. À notre arrivée sur un des lieux de tournage, un membre de l'équipe venait juste de tuer un cobra. Je me demande ce que les enfants pensent de tout ça. Sofia a 4 ans, Roman 10, Gio 12. Tous les jours, j'ai la sensation d'être dans un film étranger. D'une certaine manière, j'attends qu'on change de bobine et que je me retrouve dans un lieu familier, San Francisco ou Napa.
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4 mars, Baler
C'était la première fois qu'on voyait des buffles, des rizières, des huttes en bambou. Nous avons traversé le pont à l'extrémité du petit village, avant de pénétrer dans l'épaisse végétation. Sofia a dit : «On se croirait au Jungle Cruise de Disneyland.» La petite route donnait sur une plage et notre jeep a continué à rouler sur le sable, entre l'océan d'un côté et la jungle de l'autre. Nous sommes arrivés au bord d'un lagon près de l'embouchure de la rivière et sommes montés dans une pirogue pour rallier le plateau du village n°2. L'équipe de Dean avait dégagé la végétation, transporté du bois le long de la rivière pour construire un pont, appris aux ouvriers à fabriquer des briques en terre, ramené du bambou d'une autre province, construit des maisons, pompé de l'eau et planté des légumes, recréant ainsi un village vietnamien parfaitement ressemblant : des cochons fouillaient le sol le long du chemin, des poulets allaient et venaient sous les maisons, des paniers pleins de riz séchaient sur la place, des rideaux voltigeaient aux fenêtres, des marmites méticuleusement entassées étaient prêtes à l'emploi. En dehors du vent qui sifflait dans les grands palmiers, le silence régnait. Le lieu était désert.

9 mars, Manille
Nous nous sommes installés là, dans cette grande maison aérée et spacieuse, plutôt imposante pour le pays, et qui est située dans Dasmariñas, le Beverly Hills de Manille. J'ai demandé à l'accessoiriste de nous trouver des meubles en osier. Comme ça, une fois le tournage terminé, je pourrai les ramener pour notre maison de campagne à Napa Valley. Il a trouvé des fauteuils en rotin et velours. Il y a des ventilateurs au plafond et des tas de plantes tropicales. Les gens qui arrivent pour la réunion de production s'installent autour de l'énorme table dans la salle à manger. Un domestique en smoking blanc demande à chacun s'il préfère du jus de calamondin ou une tranche de papaye. On se croirait au restaurant Luau.
J'entends des ouvriers qui creusent une piscine à la main. Un menuisier cogne sur le mur de la cabine de projection qu'on vient de faire construire.
Ces derniers jours, nous avons voyagé en avion, en hélicoptère, en jeep, en canoë et à pied, afin de repérer les lieux de tournage. Nous avons vu des maisons aux toits de chaume sur pilotis, des pêcheurs à bord de pirogues à balancier, des enfants se déplaçant à dos de buffle. Nous avons bu du lait de noix de coco frais. Nous avons vu des bananiers, des palmiers, des étendues de jungle épaisse, des kilomètres et des kilomètres de rizières, de champs de canne à sucre, et traversé des petits villages où les gens souriaient en nous faisant des signes de la main. À notre arrivée sur un des lieux de tournage, un membre de l'équipe venait juste de tuer un cobra. Je me demande ce que les enfants pensent de tout ça. Sofia a 4 ans, Roman 10, Gio 12. Tous les jours, j'ai la sensation d'être dans un film étranger. D'une certaine manière, j'attends qu'on change de bobine et que je me retrouve dans un lieu familier, San Francisco ou Napa.
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4 mars, Baler

C'était la première fois qu'on voyait des buffles, des rizières, des huttes en bambou. Nous avons traversé le pont à l'extrémité du petit village, avant de pénétrer dans l'épaisse végétation. Sofia a dit : «On se croirait au Jungle Cruise de Disneyland.» La petite route donnait sur une plage et notre jeep a continué à rouler sur le sable, entre l'océan d'un côté et la jungle de l'autre. Nous sommes arrivés au bord d'un lagon près de l'embouchure de la rivière et sommes montés dans une pirogue pour rallier le plateau du village n°2. L'équipe de Dean avait dégagé la végétation, transporté du bois le long de la rivière pour construire un pont, appris aux ouvriers à fabriquer des briques en terre, ramené du bambou d'une autre province, construit des maisons, pompé de l'eau et planté des légumes, recréant ainsi un village vietnamien parfaitement ressemblant : des cochons fouillaient le sol le long du chemin, des poulets allaient et venaient sous les maisons, des paniers pleins de riz séchaient sur la place, des rideaux voltigeaient aux fenêtres, des marmites méticuleusement entassées étaient prêtes à l'emploi. En dehors du vent qui sifflait dans les grands palmiers, le silence régnait. Le lieu était désert.
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" Hier, une jeune femme qui interviewait Francis sur le plateau a dit: "Maintenant que vous avez accompli tant de choses et que vous êtes mondialement connu, quel défi peut bien vous motiver encore?" Francis a répondu: "J'essaie de survivre à aujourd'hui." Il parlait sincèrement. Il a été extrêmement frustré par tous les problèmes qu'a rencontrés la production jusqu'ici."
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Le camion avec le générateur électrique était sous l'eau et probablement ruiné. Les rails de la dolly étaient enterrés sous un mètre cinquante de boue. Tout le monde y a mis du sien, déplaçant des sacs de sable, creusant dans la boue, et ils ont fini par réussir à tourner vendredi et samedi.
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