Robert
Shannon fait partie de l'équipe du professeur Usher de l'Université de Fenner Hill.
Depuis quelques semaines il ne trouve plus de motivation pour la recherche scientifique que son patron lui a confié. Il préfère se consacrer en laboratoire à des recherches personnelles dont le résultat pourrait révolutionner le monde s'il en venait à bout.
Nous sommes en décembre 1919. Malgré ses diplômes Robert est pauvre, vit dans une pension oú il a fait la rencontre d'une jolie étudiante en médecine assez crédule pour écouter les bobards qu'il lui raconte, pas qu'il soit un menteur né mais peut-être pour cultiver le côté mystérieux de sa personne et imiter ce qu'était son grand-père.
Robert est jeune, ambitieux, entêté, volontaire, consacrant tout son temps à des recherches sur la Brucellose qu'il voudrait voir aboutir. Malheureusement son chemin sera semé d'embûches aussi bien sur le plan professionnel que sur le plan personnel.
Contre toute attente il tombe profondément amoureux, seule chose qui peut le fragiliser. Un amour contrarié car les parents de la jeune fille ont déjà décidé pour elle de son avenir. Robert est catholique non pratiquant, elle est protestante et épousera donc un homme de la même confession religieuse qu'elle.
A. J. Cronin est un auteur que je ne connaissais pas. Bénie soit la personne qui a glissé ce roman dans une boîte à livres.
Il signe un roman magnifiquement écrit où on suit le parcours du jeune Robert
Shannon.
Il se bat pour voir son travail aboutir sans soutien, sans moyens, et des personnes autour de lui qui veulent l'évincer.
Il est cerné de toutes parts, en proie au découragement. Heureusement il profite de ses échecs pour rebondir et continuer de plus belle avec ténacité dans la voie qu'il s'est tracé.
Au départ plutôt solitaire, renfermé, taciturne, quelque peu égoïste, considérant même la femme comme un être inférieur on le voit changer son fusil d'épaule, s'adoucir, souffrir en amour, se transformer en quelqu'un de plus humain. Et il comprendra au final que sans amour dans sa vie, les luttes et la réussite ne servent à rien.
Entre combats pour le succès, doutes, tristesse, remises en question, le destin de Robert
Shannon se joue sous la plume acérée de l'auteur. Et quel grand auteur ! le lecteur ne s'y trompe pas et s'en rend compte après avoir lu quelques uns de ses romans jamais gnangnan et bien souvent sombres et dramatiques dans la lignée de Dickens. Il y a toujours quelque chose en plus chez
Cronin qui fait qu'on accroche vite à ses écrits réalistes.
Il parle des gens du peuple, de la nécessité de ne jamais abandonner ses rêves malgré les obstacles mis sur la route, les drames et la misère. Au bout du chemin se trouve toujours la lumière, l'espoir.
J'ai adoré ce premier roman mais encore plus "
Les vertes années " qui retracent la vie de Robert
Shannon enfant.