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EAN : 9782253030515
Le Livre de Poche (15/10/1990)
3.43/5   7 notes
Résumé :
Une histoire d'amour. Mais la violence poursuit Véréna, depuis son enfance. Elle a trente ans, elle est journaliste. Elle doit son prénom à une tante lettone qui a traversé la Pologne à pied pour échapper aux Russes. Après le meurtre, à Paris, du conseiller du ministre de l'Industrie, Pierre Fauquembergue, le commissaire Montabot veut tout savoir sur cette jeune femme dont le nom figure dans le carnet d'adresses du mort. Est-elle une espionne ? Une terroriste? Toute... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
CHALLENGE ABC 2013/2014 (24/26)

Avec "Fleur de péché", je viens de passer un excellent moment de lecture en compagnie d'une auteure que je ne connaissais pas et dont le style d'écriture m'a enthousiasmée. Parfois ironique, cruel, souvent drôle, toujours émouvant, Geneviève Dormann nous fait découvrir toute la palette des sentiments en nous contant l'histoire de Véréna, cette jeune femme qui au début du roman apprend, dans la presse, l'assassinat de son amant, conseiller auprès du Ministre de l'Industrie. Son adresse ayant été retrouvée dans l'agenda de cet homme, elle est interrogée, à son domicile par un commissaire. de sa vie, elle lui dira tout, depuis son enfance en Allemagne puis à Strasbourg, jusqu'à son arrivée à Paris avec son frère. Elle lui racontera chaque détail de sa rencontre, puis de son mariage et enfin son divorce avec celui qui allait devenir le célèbre chanteur Tony Whitespirit. Mais de sa passion pour l'homme dont la photo du cadavre fait la une, elle n'avouera rien. Finalement, cette rencontre n'occupe que quelques pages en fin de roman comme si toute sa vie, Véréna n'avait vécu que dans l'attente de ce bonheur fugace mais tellement intense.

C'est, en même temps, un survol de plusieurs époques que nous propose l'auteure, depuis la fin de la seconde guerre et le retour des prisonniers, jusqu'aux premières prises de conscience du danger atomique à la fin des années 70, en passant bien sûr par mai 68 et ses barricades. Et c'est encore une peinture des milieux journalistiques et politiques, bref, ce roman a de multiples facettes et tout cela servi par une écriture magnifique ! Un bémol, la fin un peu brutale !
Ma note : 3 étoiles 1/2 soit 14/20.

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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Mais pas de danger qu'elle s'effondre ni même qu'elle se mette à pleurer ici, en pleine esplanade. Elle n'a pas été élevée dans ces idées-là. La grand'mère Martha était implacable à ce sujet : "On ne pleure pas n'importe où. Si tu as envie de pleurer, va aux cabinets." Elle y est souvent allée. En trente-deux ans, Verena Wäber a sangloté dans d'innombrables chiottes. Elle a connu les chagrins puants des cabinets de pensionnats, les chagrins chics des restaurants de luxe aux discrètes chasses d'eau azurées, elle a eu des chagrins campagnards, à la turque, et des chagrins cosmopolites d'aéroports que l'on paie modestement, à la sortie, par un penny ou un pfenning ou une roupie. De toute façon, le chagrin, c'est de la merde, pas autre chose. Pas mettre le pied dedans. Donc, Verena attendra pour pleurer. Si elle pleure.
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Ma grand'mère Martha ressemblait à ces femmes inaltérables dont les traits romains et la charpente solide ont toujours inspiré les sculpteurs pour symboliser les institutions et les grandes idées. Les ans et les coups du sort n'avaient pas altéré sa haute stature qui semblait devoir toujours dominer les pusillanimités en tout genre de cette vallée de larmes.
Le nez droit, la natte épaisse qui couronnait sa tête aux traits réguliers, la musculature puissante de son corps, on les trouvait, de pierre ou de bronze, sur les monuments et dans les squares. Martha Eschenbrenner aurait très bien pu brandir une palme de la main droite en soutenant un poilu défaillant de la main gauche. Ou cracher de l'eau, toute nue, au milieu d'un bassin, parmi des chevaux cabrés.
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Véréna, qui avait toujours détesté la campagne, aimait à la folie le Paris désert des longs week-ends d'été, quand les boulevards sans voitures prennent des airs de plages à marée basse. quand des chats baguenaudeurs s'étirent au milieu des rues et que toutes sortes de bruits exquis, inaudibles dans le tintamarre de la semaine, sont à nouveau perceptibles. Elle aimait entendre les cloches se répondre d'une église à l'autre, les chants d'oiseaux invisibles dans le feuillage épais des marronniers et même, par les fenêtres ouvertes des vieux immeubles, ces fragments de valses de Chopin que des pianistes malhabiles s'obstinent à déchiffrer.
Il y avait aussi les odeurs apaisantes de la ville abandonnée, celle de l'asphalte et de la pierre au soleil à laquelle se mêlaient l'haleine parfumée au champignon et à l'encens des soupiraux, les effluves désuets et troublants d'un tilleul en fleur ou d'un seringa d'un autre siècle oublié dans le jardin en friche d'un hôtel égaré entre deux résidences bétonneuses.
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Je me souviens que, pendant toute cette année 1967, j'ai vécu dans un état d'attente et d'impatience. Attente de quoi ? Impatience de quoi ? je n'en savais rien. Le désir des désirs. J'étais comme un océan transformé en lac et qui aurait la nostalgie de ses marées, de ses vagues et de ses tempêtes.
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En grandissant, Matthias est devenu très bizarre. Long, mince et mou. A seize ans, on aurait dit qu'il avait du mal à porter sa carcasse. Il ne s'asseyait pas mais s'alanguissait, se renversait sur les fauteuils, les tables ou même par terre. Un garçon liquide.
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Vidéo de Geneviève Dormann
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