Les belles personnes

Je le dis tout de suite: le graphisme minimaliste ne m'a absolument pas convaincu pour son coté trop brouillon et non réaliste. Cependant, parfois, il m'arrive que je puisse apprécié une oeuvre malgré cela.

En effet, c'est plutôt la démarche de l'auteure que j'ai apprécié. Elle a voulu faire le portrait non pas de super-héros qui sauvent le monde mais de personnes totalement anonymes rencontrées au fil du temps et qui sont à leur manière ce qu'on appelle de belles personnes. Elle souhaitait leur rendre hommage en image.

La première fois que j'ai entendu ce terme de belles personnes, j'ai ressenti quelque chose de neuf et d'intrigant. On n'a pas besoin d'être un héros, on peut par nos actes ou notre attitude bienveillante être de belles personnes non pas physiquement mais moralement.

Certains de ces portraits m'ont plutôt touché. Ma préféré est sans doute ce fantôme de l'abribus car il y a un côté un peu mystérieux. J'ai aimé également ce jeune trentenaire isolé au fond d'un bar qui agit en prince même s'il ne l'est pas avec ce côté poète. Il y a également cette voisine qui cultive de drôles de plantes dans son jardin ou cet éboueur qui chantent à tue tête sans oublier Mint le pauvre chien qui cache bien son jeu.

Dans ces anonymes, il y a quelque chose de profond à saisir, sans doute de l'humanité retrouvée.

Chloé Cruchaudet s'est lancée dans un beau projet : parler de personnes lambda qui ont marqué leur entourage par un acte, une parole, une façon d'être.
Elle réinterprète à sa sauce des témoignages qui lui ont été adressés. Sous forme de planches de BD, elle nous fait découvrir de belles personnes.

Je n'ai pas trouvé tous les portraits attrayants de la même façon mais j'aime l'idée. Et puis, certains d'entre eux sont vraiment poignants. Particulièrement celui sur Bill, la notion de migrant, et celui où une soeur parle de son frère atteint de schizophrénie. C'est simple, vrai, direct.

Les planches sont belles, les témoignages aussi. Chaque texte est à retrouver en intégralité en fin d'ouvrage avec un magnifique portrait pleine page de chacune de toutes ces "belles personnes".

Mais qu'est ce que ça fait du bien de lire de tels ouvrages !
Chloé Cruchaudet ne cessera de m'étonner tellement je trouve ses univers et récits variés.
Pour les belles personnes, elle a répondu à la sollicitation du Festival Lyon BD, pour nous illustrer des témoignages de personnes lambdas.
Mais ces histoires sont toutes génialement bienveillantes, fondées sur l'admiration de leurs héros discrets du quotidien, ou d'une rencontre d'un soir, dans un abri bus, une maternité ou un atelier de menuiserie.
Des souvenirs fugaces mais beaux et merveilleux, parfois tristounets, mais qui dorénavant, par ce livre, seront gravés dans le temps et partagés à autrui…
Et tout comme les sourires, cette sollicitude narrée est extrêmement contagieuse…
Chacun s'y retrouvera et se souviendra d'un ou plusieurs instants, d'un combat ou d'une vie qui aura eu un impact dans la sienne.
Pour ma part, ça sera une discussion avec un sans domicile fixe m'ayant expliqué sa tragique vie et pourquoi il en était arrivé à errer dans la rue, puis finissant par s'amuser et à me taquiner autour d'une pizza…
Le superbe dessin de Chloé Cruchaudet embelli encore plus les histoires. Son trait vif et dynamique donne vie à ces modèles inconnus, ces braves anonymes.
Quant aux couleurs, et à chaque mémoire sa dominante, elles égayent les confessions.
Bref ce livre est un soulagement, un rayon de soleil, un bol d'air pur qui nous démontre que le beau peut être partout, en chacun de nous, si l'on arrive à faire preuve d'altruisme, bénignité et/ou magnanimité.

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Portraits d'hommes et femmes du quotidien en BD.
Des hommages émouvants à tous ceux que l'on croise sans toujours les voir.
Il y a aussi bien une voisine, un balayeur ou encore un homme qui attend à un arrêt de bus.
Puis nous découvrons une femme et son bébé prématuré, un frère schizophrène ou encore un jeune autiste.
Sans oublier l'amie lumineuse qui s'est suicidée.
Mon passage préféré concerne la famille d'accueil pour chien guide.
Les illustrations dansantes privilégient le mouvement qui montre le mélange de force et de fragilité de chacun.

J'avais beaucoup aimé d'autres oeuvres de Chloé Cruchaudet, comme « Mauvais genre » ou « Ida ».
« Les belles personnes » est un épais volume cartonné dont l'idée est de présenter des gens du quotidien, de ceux que, peut-être, on croise tous les jours, sans rien déceler en eux de remarquable.
Or, Chloé Cruchaudet a décidé de solliciter des témoignages. Les intervenants parlaient de quelqu'un qu'ils connaissaient et pour lequel ils éprouvaient tendresse, amour, admiration. Cette contribution, on la trouve en fin de volume. A gauche, un texte, parfois très long, ou, au contraire, pour certains, qui ne comptent que quelques lignes. A droite, un portrait pleine page.
Le volume est divisé en parties dont les dessins sont l'interprétation personnelle de l'auteure à propos de chaque personnage. Ils donnent ainsi sa vision de l'histoire qu'on lui a racontée.
Il y a un prologue. Ici, Chloé Cruchaudet explique son projet, « celui que m'a proposé le festival Lyon BD. - Ah oui, les super-héros ! - Non, les belles personnes. C'est pas pareil. Les super-héros, c'est chiant (…) il s'agit d'un exercice d'admiration envers des personnes discrètes. Et qui, parfois, ont envie de le rester (…) Ça n'empêche pas de leur rendre hommage. » Et pour sélectionner ceux qui figureront dans son recueil : « C'est totalement subjectif. J'ai choisi des témoignages qui m'ont mise en appétit, selon mes propres goûts. »
Le résultat est vraiment original et surprenant. Pas de cases ici. Certaines planches en respectent la disposition, sans bordures ni contraintes. Pour d'autres, on est entraîné dans un véritable tourbillon à travers les pages.
Chaque histoire propose une unité de couleur et, de temps en temps, une tonalité plus appuyée tranche sur l'ensemble.
J'ai énormément apprécié cet album, parfois drôle, parfois triste et toujours très émouvant et très juste.

Basé sur un extraordinaire appel à projet lancé par la ville de Lyon, cet album met en lumière des « belles personnes » telles que vues et racontées par un de leurs proches.
Infirmières en pédiatrie, migrant, meilleure amie ou chien guide prennent alors vie et couleurs sous les pinceaux et les crayons poétiques de Chloé Cruchaudet, formant ainsi une farandole vivifiante et inspirante. Anonymes parmi les anonymes du quotidien, le regard de Cruchaudet nous les rend uniques. le texte des contributeurs présentés in-extenso en fin de volume agrémenté d'un portrait dessiné nous en montrent la part lumineuse et précieuse.
Cet exercice d'admiration, comme le définit l'autrice, constitue également un baume réparateur dans cette période morose, une source d'espérance.

Cette bande dessinée propose une succession de petits portraits de "belles personnes" réalisés à partir de témoignages. Cela offre un beau panel où l'on peut percevoir des personnages prendre vie le temps de quelques pages.
Certains nous touchant plus que d'autres.
J'ai particulièrement aimé les histoires de Mon frère qui ne peut être définit que par sa maladie, de Madame Neuville, cette prof de philo totalement investie auprès de ses élèves, l'enfant à particule qui trouve sa place auprès des ados, de Romane et les autres qui prennent soin des bébés grands prématurés, des accueillis et accueillants, du fantôme de l'abribus, l'Intermède qui est un passage plus personnel, et même celle de Mint le chien que ses maîtres apprennent à connaître.

Un très bel album emprunté un peu au hasard dans le rayonnage de ma bibliothèque de quartier.
Plusieurs portraits d'anonymat, de belles personnes, sont ici présentés. Des gens de leur entourage leur rendent hommage. Un frère atteint de schizophrénie au travers des yeux de sa soeur nouvellement mère, une professeure de philosophie particulièrement investie auprès de ses élèves, un enfant particulier au travers des yeux de sa mère et sa rencontre avec une bande d'ados bienveillants.. Ces morceaux de vies m'ont attendri, émue, étonnée parfois. le quotidien, parfois dans sa trivialité révèle des recoins de magie.
Le graphisme tout en liquidité et ligne virevoltante fonctionne particulièrement bien avec des instants de vies.

X décrit Y.
Z dessine ce qu'elle imagine être Y.
Voilà le principe de ce livre.
L'autrice explique sa démarche dans les premières pages de la BD, en même temps elle se prépare une pizza.
Drôle de parallèle ... quand vous façonnez une tarte, une pizza vous prenez les ingrédients un par un et ... la magie opère .. un plat prend forme et on peut se mettre à table et déguster.
Ce sont donc des portraits de bonnes personnes ou de belles personnes qui se succèdent ... de belles personnes aux yeux de X, que Z essaie de nous présenter ... maintenant comment ressentons nous l'Y que nous ne connaissons pas.
Expérience intéressante,
Il faudrait voir ce que X et Y pensent du résultat !
Les portraits de ces belles personnes s'enchaînent, les textes initiaux de présentation sont présentés en fin de volume, parfois ils aident à comprendre la symbolique du dessin qui nous échappe, le plus souvent les qualités de l'écriture de ses textes sont bien au dessus de leur représentation graphique.
Mais si vous deviez ne lire qu'un portrait,
Regardez "accueillis et accueillants" un régal de sensibilité, d'émotion partagée dans ce regard très fort sur ce que nous appelons maintenant "migrants" ... "ce changement sémantique permet d'adoucir la réalité. On pense aux oiseaux migrateurs. Ça semble plus léger." ... mais réalisons nous qu' " appeler quelqu'un migrant... sous s'entend qu'il sera toujours dans la mobilité, comme si on ne l'autorisait pas à s'intégrer un jour. Alors que pour eux, rester semble le meilleur avenir envisageable." Un texte remarquable, une illustration émouvante, à lui seul ce portrait illustre magnifiquement les belles personnes.
La conclusion de la quatrième de couverture résume parfaitement l'esprit de cette belle BD, " l'image qu'on donne à voir de nous est tellement fluctuante c'est très difficile de capter une parcelle de quelqu'un..."
Alors un peu d'indulgence pour la découverte de cet album ... il faut chercher la beauté au milieu de tout ce qui nous entoure !

Le travail de Chloé Cruchaudet représente une véritable force dans le paysage de la bd française, à tendance indépendante, davantage ancrée dans le domaine de la "bd d'auteure". C'est à elle que nous devons le fabuleux Mauvais Genre , un roman graphique qui fut hautement salué par la critique et le public à sa sortie. Mme Cruchaudet aime puiser son inspiration dans des histoires vraies et plus précisément dans des histoires contés à travers des témoignages , des documents historiques. L'autrice a même eu le délicat culot de nous conter l'histoire d'un groupe d'enfants qui se prenaient pour des croisés durant le Moyen- Age... et cela à partir d'un mince document historique. Après cette Croisade des Innocents, Chloé Cruchaudet nous raconte cette fois-ci des bribes de vies actuelles fondés sur de véritables lettres établissant le portrait véridique des "Belles personnes". Autrement dit, des héros discret du quotidien, qui par leurs comportement, leurs actions , sont ici portés aux hommages dans ce petit florilège graphique. Ces lettres sont réelles. Ces lettres furent écrites par des personnes qui connaissaient de près ou de loin ces mêmes personnes, ces belles personnes.

Chloé Cruchaudet met alors son crayon et son aquarelle au service de ces lettres, de ces petites histoires, de ces portraits avec une vision plus ou moins réelle, plus ou moins adaptée mais toujours accompagnée par une certaine bienveillance et une délicate élégance graphique qui élève cette bd plurielle. C'est un projet moins personnel, on peut dire que c'est une oeuvre de commande qui lui a été proposée par le Festival Lyon BD, ce qui n'empêche pas l'autrice de nous présenter également dans un intermède une "belle personne" chère à son coeur.

Ce qui est remarquable dans ce dernier album de Chloé Cruchaudet, c'est cette diversité qu'elle emploie à utiliser pour illustrer chacune de ces Belles Personnes. Chacune d'entre-elle possède son ton de couleur, chaque histoire possède son traitement, que le scénario devienne fable, poésie, envolée lyrique, discussion métaphorique... Dans Les Belles Personnes , on distingue une générosité artistique aussi bien sur le trait, tantôt enlevé, tantôt affiné, que sur les émotions du scénario : c'est parfois grave, c'est souvent drôle, c'est bienveillant. Alors, certes, certaines lettres sont un peu brèves. Personnellement, j'ai été moins séduit par la lettre poétique qui détonne un peu dans cet album de témoignages dans l'ensemble explicites.

Cependant, l'empathie reste la même. Je trouve que les héros de ces bd sont d'ailleurs beaucoup plus essentiels d'une certaine manière que les héros populaires, les grandes personnalités qui font déjà l'objet de plusieurs livres. Ici, ces belles personnes sont des êtres discrets qui font beaucoup pour les autres avec peu de choses. Ce qui fait de ce roman graphique, une oeuvre essentielle pour apprécier et se rappeler un peu de cette bonté qui parfois se perd.. mais qui est toujours là ! Un hommage à ces ombres ensoleillés du quotidien.

C'est tout simplement un titre qui fait du bien à l'âme , qui met un peu de baume au coeur, qui vous touchera et qui vous fera poser un petit sourire à la vue de ces Belles Personnes dessinées, inconnues mais dont l'aura est bien présente.

Les Belles Personnes est un très beau florilège de petites histoires centrées sur de véritables belles âmes du quotidien. C'est un roman graphique dont les portraits de bienveillances sont parfaitement dépeints par le style aquarellé et enlevé de Chloé Cruchaudet.