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Lori Saint-Martin (Traducteur)Paul Gagné (Traducteur)
EAN : 9782823617603
224 pages
Editions de l'Olivier (07/10/2021)
3.5/5   18 notes
Résumé :
Dans L’Œuvre d’une vie, Rachel Cusk dissèque avec un humour cinglant la condition de mère moderne. Le récit aussi honnête qu’impitoyable qu’elle livre de sa première année de maternité se déploie en une multitude d’histoires, d’intrigues et d’anecdotes : un adieu à la liberté et au sommeil; une leçon d’humilité et de dévouement; un voyage jusqu’aux confins de l’amour; une méditation sur la folie et la mortalité; et surtout une initiation brutale au monde des nourris... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Désolé, j'ai eu du mal à lire ce livre dont des passages à l'intérêt relatif.

Parallèle, il y a une dizaine d'années, assistant à une signature de bd, je demande à la dessinatrice ce que raconte son livre, c'est le récit de ma grossesse dit elle. Ah bon !

Introduction.
Rachel Cusk écrit : il s'agit d'une lettre que j'adresse aux femmes qui veulent bien la lire, avec l'espoir qu'elles trouveront, dans le récit de mes expériences, une forme d'accompagnement.
Aïe, un livre excluant les hommes, dont je suis, précisons le, je n'aime pas cela. D'autant qu'avoir un enfant, n'est pas qu'une histoire de femme.

L'oeuvre d'une vie raconte donc la grossesse d'une femme, l'auteur probablement, l'accouchement, la première année et un peu plus, de la relation mère enfant. Il y a de tout et comme le en même temps macronien, l'envie d'être seule et le manque de l'enfant, le désir d'allaiter et la contrainte carcérale que cela implique, bref, défendant une idée puis son exact contraire, toute jeune maman trouvera chaussure à un pied et pantoufle à l'autre.

Dans un précédent livre elle écrivait 24 h de vie de quelques femmes où il ne se passait pas grand-chose. Laborieux. Ici de même mais sur une durée plus longue. de plus, cela part dans tous les sens avec en prime des extraits d'oeuvres connues venant conforter et consolider la supposée exactitude de propos discutables.

Un chapitre sur l'allaitement.
En fallait il tant.
Rachel Cusk raille les précis de maternité et autres discours médicaux. Une patiente me demande combien dure une tétée. Ayant en soin à la même époque une médecin de PMI, 10 minutes par sein me dit celle ci. Que vaut un discours technique face à la prunelle de ses yeux ? Quand à la question de la première patiente, combien dure une tétée ? le problème était derrière. Garder le plus longtemps possible son bébé au sein, meilleur moment d'une vie en regard d'un futur pas terrible. Bravo la préparation à l'autonomie.
Bref. C'est le seul chapitre où le père intervient pour donner un biberon afin de pallier un allaitement calvaire.
Rôle du père, entre autre, éviter la fusion mère enfant.

Qu'y a t il derrière la question, pardon le livre. Une mère trop proche de son enfant et virant symbiose. Je comprends alors le titre, l'oeuvre d'une vie, et la dernière phrase, que je vous laisse découvrir. du même tonneau, un chapitre intitulé mèrebébé où il est dit qu' il est inapproprié de considérer la mère et le bébé comme deux être distincts. Ah bon et où l'auteur est elle allé chercher cela ? Ou encore le passage allaitement au père - biberon vécu comme une trahison de la mère vis à vis de son enfant .

L'oeuvre d'une vie conviendra tout à fait aux mères qui s'y retrouveront. Osons tout de même un bémol, une vie ne se réduit pas à une de ses composantes ( le ou les enfants ), fut elle importante. Diversité, diversité, vie sentimentale, vie professionnelle, les amis, le souci de l'autre, les loisirs, les vacances, culture, conscience politique, s'entretenir physiquement et psychiquement, des passions peut être mais pas dévorantes, ses parents, ses frères et soeurs etc. etc.
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🍂Plus j'avançais dans la lecture de Devenir mère, plus je me disais que Rachel Cusk n'y allait pas de main morte et en même temps je hochais la tête, je souriais (humour noir voir très noir) et je jubilais qu'elle ose parler de maternité aussi crûment, franchement, terriblement (en général quand on essaie de s'aventurer sur ce terrain en étant maman, on reçoit des regards noirs).

🍂En 2002, lorsque le livre est paru en langue originale, il a été, sans trop de surprise, accompagné d'un petit vent de scandale. Comment alors qu on adopte un ton général bêtifiant dès qu'on parle bébé, pouvait-on affirmer non seulement qu'être mère "ce n'est pas que du bonheur" mais que ça pouvait même être un vrai cauchemar.

🍂Porté par un style qui m'a convaincu dès les premières pages, Devenir mère égratigne toutes les images d'Epinal concernant la grossesse, l'accouchement, l'allaitement, les premiers mois avec le nouveau-né.

Rachel Cusk ne parle que de la façon dont elle a vécu les choses mais dit si bien ce sentiment de dépossession et d'asservissement.

🍂Je ne sais pas si je le conseillerai à une nullipare avec des envies de bébé... quoique ça peut servir à se sentir moins seule dans sa détresse dans certaines situations et à déculpabiliser de ne pas ressembler du tout à l'image de la mère dans les livres sur la maternité.

Et puis la mémoire est sélective et oublie les nuits sans sommeil et autres joyeusetés des premiers mois de mère ...la preuve : Rachel Cusk a eu un second enfant.

(à noter la très belle traduction de l'anglais par Lori Saint Martin et Paul Gagné)
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le livre se présente comme un journal de bord de la grossesse, de l'accouchement et de la parentalite. Rachel Cusk décrit la maternité comme une dissolution de l'individualité avec franchise et une grosse pointe d'auto-derision.

"J'ai été marquée par la grossesse comme par un bracelet électronique."
Bien loin des discours lénifiants sur le bonheur d'être mère, l'auteure découvre d'abord la grossesse avec effroi puis la claustrophobie d'une mère au foyer.
Lors de sa sortie en 2002, la publication de l'ouvrage avait fait scandale. Il n'était pas encore possible de démystifier la sacro-sainte figure de la mère, toute entière dévouée au bien-être de son enfant.
Aujourd'hui, il est plus facile de nuancer, de relativiser au regard de la prise en compte de la perception des femmes elles-même, de leur désir d'indépendance ou de leur ambition à exister en-dehors de leur rôle social.
Sans doute que cette évolution doive quelque chose à des auteures comme Rachel Cusk !
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Dans cet essai qui date de 2001 mais qui vient seulement d'être traduit en français, Rachel Cusk examine à la loupe son vécu autour de la grossesse et de la première année de sa fille. Avec une franchise et une honnêteté incroyables, sans aucun tabou, elle raconte ce bouleversement intime et ses retentissements à la fois sur son couple, sur son travail, sur le regard des autres, mais surtout sur elle-même.

« J'ai été bouleversée par la maternité. Mal préparée, ignorant tout des conséquences de l'arrivée d'un enfant, j'ai eu l'impression, fausse mais très nette, que le voyage qui m'avait menée jusque-là avait été à la fois aléatoire et régi par des forces qui me dépassaient, à tel point qu'il m'a semblé n'avoir jamais eu mon mot à dire. »

J'ai dévoré ce livre, très cru, très drôle mais d'un humour noir et si je me suis reconnue dans de nombreuses pages cornées, j'ai trouvé le portrait un poil trop sombre. Rachel Cusk passe au crible la grossesse, l'accouchement (dans la salle « de torture »), le corps médical pas toujours bienveillant, et passe ensuite au bébé et à tout ce qui va mal : les nuits sans sommeil, les cris, les coliques, l'allaitement difficile, et, surtout, la vie de la mère qui passe totalement au second plan – voire disparaît. La nouvelle mère, chez Rachel Cusk, s'évanouit dans la nature, s'évapore, n'existe plus que pour son enfant, à la fois parce que c'est devenu son rôle et le but de sa vie, et à la fois parce que son enfant-tyran ne lui laisse tout simplement pas deux secondes de répit.

du jour au lendemain, ma fille a pris ma place comme objet principal de mes soins. Je suis devenue une tâche inachevée, un coup de fil que je ne parviens pas à passer, une facture que je ne trouve pas le temps de payer. Mon existence a l'aspect tumultueux d'un jardin mal entretenu.

Il est rare de lire une telle franchise dans la description de la réelle maternité, et pas celle rose bonbon que nous vendent les magazines. Un tel regard est déculpabilisant, et toutes les mères devraient lire ce livre. Rachel Cusk est une Sainte.

Bien sûr, il y a des bébés qui dorment, qui n'ont pas de coliques, qui laissent leur mère prendre une douche tranquillement (les miens, par exemple, mais je triche, je les laissais dans la salle de bains, à se balancer dans leur transat, endormi par les vapeurs d'eau chaude). Il y a des mères qui allaient les doigts dans le nez sans douleur, et d'autres qui reprennent le boulot sans problème.

Mais il est fort à parier que l'immense majorité des jeunes parents ne pourront que se reconnaître dans ce couple qui voit soudain le week-end avec le bébé comme « le neuvième cercle de l'enfer », ou dans cette mère qui n'a plus dormi une nuit complète depuis des années …

Un livre-choc, dérangeant pour certains, salvateur pour d'autres, mais à lire, à faire lire d'urgence.
Lien : https://histoiresdenlire.wor..
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critiques presse (1)
LeMonde
20 janvier 2022
De l’adieu au sommeil à la recherche épuisée de la bonne nounou, en passant par la quête de ce trésor appelé « silence », l’essai de Cusk est un amusant objet hybride : à la fois livre de la béatitude sincère et douloureuse peinture du "neuvième cercle de l’enfer".
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Avoir des enfants isole les femmes des hommes, mais aussi d'elles-mêmes dans la mesure où l'idée qu'une femme se fait de l'existence est profondément transformée. Une autre personne a existé en elle et, une fois née, continue d'habiter le royaume de sa conscience. Avec ses enfants, une femme n'est pas elle-même ; sans ses enfants, une femme n'est pas elle-même. Il est donc aussi difficile de quitter ses enfants que de rester en leur compagnie. Faire cette découverte, c'est comprendre que votre vie est irrémédiablement enlisée dans un conflit, prisonnière d'un piège mythique dans lequel vous vous débattrez en vain, à perpétuité.
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« J’ai été bouleversée par la maternité. Mal préparée, ignorant tout des conséquences de l’arrivée d’un enfant, j’ai eu l’impression, fausse mais très nette, que le voyage qui m’avait menée jusque-là avait été à la fois aléatoire et régi par des forces qui me dépassaient, à tel point qu’il m’a semblé n’avoir jamais eu mon mot à dire. »
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Du jour au lendemain, ma fille a pris ma place comme objet principal de mes soins. Je suis devenue une tâche inachevée, un coup de fil que je ne parviens pas à passer, une facture que je ne trouve pas le temps de payer. Mon existence a l’aspect tumultueux d’un jardin mal entretenu.
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Videos de Rachel Cusk (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rachel Cusk
D'un côté le récit d'une anglaise qui s'éveille à la sexualité dans les années 60, de l'autre celui d'une romancière entre deux âges, bouleversée par l'arrivée chez elle d'un artiste qu'elle admire. Remise en cause des sentiments et des idéaux dans les romans des deux écrivaines britanniques.
Rachel Cusk, La dépendance (Gallimard), Tessa Hadley, Free love (Bouquins)
Une rencontre entre les deux écrivaines, interprétée par Dominique Hascoët, le 11 septembre 2022 au palais du Gouvernement.
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