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sur 131 notes
Une plongée dans le coeur du Paris des années 50. Petites bandes, musique, politique à tous les étages, quand elle savait donner un sens à la vie. Quand elle participait à la vie des citoyens. Plongée dans les débuts d'un certain Charles Azanavour au plus froid d'un hiver froid, où la Seine monte, monte, le sol de Paris gèle et où l'on découvre que les amis, mêmes résistants ne sont pas toujours fiables et envoient les plus valeureux au pilori. Où la bassesse est plus forte que l'amitié, la confiance et l'espoir. Mais la haine ne gagne pas, jamais. Missak Manouchian, exécuté au Mont Valérien en février 1944, chef des FTP-MOI (Francs Tireurs Patriote-Main d'Oeuvre Immigrée) connu par l'affiche rouge et sa lettre à Mélinée, faisait partie de ces hommes qui avaient une haute idée de la vie et de la liberté. Sans haine et sans ressentiment.

http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/manouchian.html
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Une enquête passionnante richement documentée qui rouvre l'énigme qui entoure l'énigme de l'arrestation du groupe Manouchian. Qui a donné les noms des résistants aux autorités nazies ? Qui et pourquoi ? Immersion dans cette France sous l'Occupation, mais également et peut être surtout dans cette France d'après guerre où bien des secrets, des amnésies permirent à certain.es de passer à travers les mailles du filet des forces libres. Questionnant, intéressant....

Astrid Shriqui Garain
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Missak...c'est Missak Manouchian chef d'un groupe de résistants d'origine arménienne tombés aux mains de l'armée nazie et fusillés le 21 février 1944.
Le secrétaire de Jacques Duclos, secrétaire général du PC convoque Louis Dragère, journaliste à l'Humanité, afin que celui-ci lui fournisse des renseignements sur ce groupe de résistants, et ceci en vue de l'inauguration d'une rue dans XXème arrondissement de Paris ...
Qui les a trahis? Pourquoi?
Ce réseau de résistants d'origine étrangère a accompli des dizaines d'attentats et causé un nombre important de morts parmi les troupes nazies. On doit notamment mettre à leur actif l'exécution du général Julius Ritter dont la mission était de superviser le recrutement de la main d'oeuvre destinée au service du travail obligatoire (STO).
Missak Manouchian est finalement arrêté en novembre 1943, avec vingt-deux autres de ses compagnons. Leur procès qui s'est en février 1944 a fait l'objet d'une très importante propagande nazie. Une affiche, devenue célèbre, l'Affiche rouge, fut placardée sur les murs de Paris. Elle devint le symbole de l'engagement des étrangers dans la Résistance et notamment des réfugiés arméniens. Sur celle ci figurent les visages torturés de Missak Manouchian et de ses camarades.
Peu avant de mourir, au coté de ses camarades, tous d'origine étrangère, Missak Manouchian laissa une lettre destinée à son épouse Mélinée, laissant entendre qu'ils ont été trahis "Je pardonne à tous ceux qui m'ont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendus."
Louis Dragère a un mois pour fournir des informations au PC...un mois d'enquête dans Paris et sa banlieue inondés au guidon de sa moto...
Nous sommes en février 1955. Un mois de rencontres au cours desquelles on croise des personnes dont les noms résonneront aux oreilles de ceux qui ont connu les années 50-60, Duclos, Roger Vaillant, Krasucki, Charles Tillon, Louis Aragon, Prévert, Ferré, Kazan...
Didier Didier Daeninckx s'est appuyé sur une très importante documentation pour la rédaction de cet ouvrage captivant dans lequel apparaît notamment un petit bonhomme, Aznavour en concert au Moulin Rouge.
Roman, enquête historique, enquête journalistique et policière, ce voyage littéraire permet d'en savoir un peu plus sur Manouchian, son parcours qui l'amena à éditer un journal, sur l'extermination des arméniens par l'armée turque, les conditions de leur arrivée en France, de leur intégration, le travail en usine pour des salaires de misère, la vie dans les banlieues, les planques, les radio-crochets.....Et j'en passe
Et surtout sur les combats menés par la Résistance, ces combats menés par des groupes d'étrangers, les trahisons, le Pacte Germano-Soviétique qui déchira les communistes, la répression nazie...Et aussi sur ceux qui, au risque de leur vie, hébergeait ces combattants pour quelques heures, pour un repas....parmi eux quelques mots sur les parents de Charles Aznavour
Passionnant retour sur l'atmosphère des années 50-60 de ma jeunesse.
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Didier Daeninckx écrit cette biographie romancée de Missak Manouchian bien avant son entrée au Panthéon de février 2024, mais, comme il l'explique dans la préface, alors que le gouvernement au pouvoir réfléchissait à "l'identité nationale" et questionnait la place des étrangers dans la société française, voulant restreindre les règles d'accueil et les lois encadrant l'immigration... Echo troublant à l'actualité de 2024...
Ce n'est d'ailleurs pas une véritable biographie de Manouchian, l'auteur le dit lui-même, il n'a pas osé présenter de manière fictive un tel homme, un tel héros et un tel poète aussi. Alors, certes, le personnage principal du journaliste n'est pas intéressant en lui-même - comme souvent d'ailleurs chez Daeninckx : c'est plus une utilité, un moyen d'apporter des informations, plutôt qu'un personnage à la psychologie complexe. de même, le personnage féminin ne sert à pas grand-chose pour l'intrigue - à part se faire tripoter les seins.
Néanmoins, ce roman permet d'avoir un autre regard sur Missak Manouchian, qu'il restitue dans son quartier, dans cadre familier et amical : les quartiers ouvriers arméniens de Paris. Et l'autre réussite du texte, c'est de donner à voir un Paris populaire, prolétaire même, oublié que je n'ai personnellement pas connu : celui des cafés et des bistrots où on mange un oeuf mayonnaise avec un verre de vin sans payer des fortunes, des usines en banlieue, de la distribution de l'Huma dans la rue... le récit se passe au milieu d'une crue de la Seine, et la montée de l'eau accompagne les découvertes du journaliste, sa plongée aussi dans les eaux troubles de la politique interne du parti communiste aussi.
Le beau portrait d'un grand homme alors qu'il n'était pas encore si connu.
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Missak,
Missack Manoukian,
Traité par Didier Daeninckx....
Eh oui, c'est du lourd, du très lourd,
Une véritable leçon d'histoire.
Ce livre fait appel à notre mémoire et à notre "culture" !
Ou peut être simplement à notre curiosité pour les choses du monde....
Qu'a t on retenu des poèmes d' Eluard et d'Aragon de l'après guerre!
Qu' a t on retenu du film "l'affiche rouge" réalisè par F Cassenti en 1976!
Qu'a t on retenu du documentaire "la traque de l'affiche rouge" réalisé par J Amat et d'Peschanski en 2007 !
Qu'a t on retenu du film "l'armée du crime" réalisé par R Guédiguian en 2009 !
L'histoire est revue et corrigée par un maître de la mémoire de l'Histoire!
D Daeninckx nous interpelle, nous invective, nous poursuit avec l'histoire de ces petites gens que l'on pourrait remiser au fond de notre inconscient!
Il nous pousse à rechercher ce que cachent les différents personnages de ce docu-fiction, ce qu'ils ont dit, ce qu'ils ont fait ou peut être ce qu'ils n'ont pas fait!
Il ne faut pas oublier de tirer des leçons du passé, même si ça fait un peu mal, même si ça remet en cause des valeurs que l'on croyait indécrottables, même si cela rend mélancoliques et incertains qu'en à l'avenir!
N'est ce pas comme ça qu'on avance envers et contre tout?
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Un roman historique qui met en évidence le rôle des plus ambigu des instances dirigeantes du PCF ; et en parallèle la difficulté de se détacher d'une idéologie vécue comme une religion.
La fin de ce roman m'a laissé dubitatif en ce qu'elle m'a semblé manquer de clarté.
Sur le même sujet, le livre de Alain Blottière, "Le tombeau de Tommy" est autrement plus émouvant.
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Ce roman relate l'histoire de Missak Manouchian, militant communiste, connu pour ses actions de combat contre l'occupant nazi pendant la seconde guerre mondiale. Il fut un des héros de l'Affiche Rouge (même si cette affiche etait une propagande antisémite de l'Etat Français du régime de Vichy), ces 23  partisans, la plupart étrangers, fusillés au Mont Valérien le 21 février 1944. 

Cette "affiche rouge" que chanta Léo Ferré sur un poème de Louis Aragon a été remis au devant de l'actualité suite à la Panthéonisation de Missak et sa femme Melinée le 21 fevrier 2024. 

C'est pour cette raison que j'ai voulu lire ce roman-enquête de Didier Daeninckx

Après avoir vu le très bon film "l'armée du crime" de Robert Guédiguian, je voulais savoir qui était Missak

Le roman se passe donc en 1955, et le 5 mars de cette année-là, la « rue du Groupe-Manouchian » sera inaugurée dans le XXeme arrondissement de Paris.

Louis Dragère, jeune journaliste, est chargé par Jacques Duclos (secrétaire général du PCF) de faire un dossier sur Manouchian et son groupe pour le journal "l'humanité", lié au Parti Communiste Français (PCF). 

A travers diverses rencontres avec le poète Louis Aragon, Charles Tillon (PC), Henri Krasucki(PC) des témoins, camarades, famille de la communauté arménienne, un ex flic de la brigade spéciale,  Dragère va se plonger dans le parcours de Missak, de l'Arménie à sa vie en France. Ce roman met aussi en question la troublante dénonciation qui décima le Groupe Manouchian. 

Dragère, militant communiste va aussi en apprendre beaucoup sur l'histoire de son parti, le PCF, qui obéissait aux ordres de Staline et pourchassait les trotskystes et toute l'opposition de gauche, en France et ailleurs.

Ce roman historique est une lecture intéressante pour tout ceux qui veulent connaître Missak, son engagement, son amour pour la culture française. Il éclaire aussi sur le contexte politique de la France, ainsi que le rôle du puissant Parti Communiste des années 50. 

Enfin, Didier Daeninckx sait parler des petites gens, des quartiers populaires de Paris, ses troquets et petits restaurants. J'ai aimé courir ses rues avec Dragère, surpris  par les crues de la Seine qui inondait ses rives et sa banlieue sud.

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"Roman, document ou docu-roman. Réalité ou fiction. Des histoires ou L Histoire... Voilà les questions qui viennent à l'esprit à la lecture du dernier livre de Daeninckx.
A travers le Paris des années cinquante où le Parti Communiste était encore une force de premier ordre, J.L. Dragère, journaliste à l'Humanité, est chargé de rechercher des documents retraçant la vie de Missak Manoukian. Cela va lui donner l'occasion et nous permettre de rencontrer des personnages qui ont joué un rôle dans la vie de ce Résistant et qui ont croisé ce héros méconnu dont la lettre d'adieu est à l'origine du célèbre poème d'Aragon L'Affiche rouge.

Ceux que la période allant des années trente à l'après-guerre intéresse, trouveront dans cet ouvrage le parcours de ces Arméniens, Italiens et Polonais qui se sont mis au service de la France et sont entrés dans la Résistance au nom des valeurs qu'elle représentait.

Ecrit sous forme d'enquête journalistique, le livre se lit facilement et avec beaucoup de plaisir."
Lien : http://les-routes-de-l-imagi..
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Missak Manouchion et sa femme Mélanie entreront au Panthéon en février 2024.

C'est un honneur tardif mais combien mérité qui leur sera rendu.

C'est la raison pour laquelle j'ai vraiment eu envie de connaître le parcours et les motivations du chef du commando Manouchian qui sera fusillé avec ses hommes en 1944, au mont Valérien.
La lettre très émouvante qu 'il écrit à sa femme quelques heures avant sa mort et de même la célèbre Affiche Rouge placardée dans tout Paris par les Allemands sont aussi restées dans l'histoire
Cette affiche qui présentait le Commando comme une bande de terroristes semant la terreur eu l'effet totalement inverse. On se souvient d'eux comme des héros!

Pourquoi alors ai-je mis une côté aussi basse pour ce livre?
C'est un roman, son auteur le revendique. le fil rouge est l'enquête menée par un journaliste de l'humanité et commandée par le Parti Communiste pour retracer le parcours de Missak. ( ce qui est un fait véridique)
Ce que personnellement je n'ai pas du tout apprécié c'est que chaque témoignage recueilli, chaque information découverte, se noient ans une profusion de descriptions indescriptible. ..
Il existe certainement des biographies plus passionnantes à lire d'autant plus que la vie de Missak si elle est tragique est aussi passionnante!







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Après avoir vu le film "l'armée du crime" réalisé par R. Guédiguian, j'ai acheté ce livre, même si l'histoire est romancée. le premier livre consacré à la mémoire d'un personnage encore trop peu honoré, Missak Manouchian, héros d'une population immigrée engagée dans la Résistance. Exécuté au Mont Valérien en février 1944, chef des FTP-MOI (Francs Tireurs Patriote-Main d'Oeuvre Immigrée) connu par l'affiche rouge et sa lettre à Mélinée, il faisait partie de ces hommes qui avaient une haute idée de la vie et de la liberté. 21 février 1944. A quelques heures de son exécution par les Allemands, Missak Manouchian écrit une lettre bouleversante à sa femme Mélinée. Janvier 1955. Louis Dragère, journaliste à L'Humanité, est missionné par le parti communiste pour retracer le parcours de ce héros de la Résistance à Paris. C'est ainsi qu'il exhume l'ultime lettre de ce communiste arménien engagé, qui contient de nombreux points de suspension, preuves d'une curieuse censure. de rencontres en découvertes d'archives inédites, Dragère comble les blancs au fur et à mesure d'une enquête passionnante où se croisent Jacques Duclos, Louis Aragon, l'ancien chef des Francs-tireurs et partisans Charles Tillon, le peintre Krikor Bedikian ou encore Henri Krasucki. Et se dessine peu à peu le profil étonnant d'un homme bien éloigné de l'image véhiculée par l'Affiche rouge. Affiche de propagande nazie, relayée par la police française contre la résistance terroriste.
Lien : https://www.babelio.com/conf..
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