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EAN : 9782413044017
192 pages
Delcourt (25/01/2023)
3.77/5   20 notes
Résumé :
Existe-t-il une place pour un jeune Tchadien rêveur dans une société instable qui le méprise ? Suivez la quête d'émancipation de Kandji, contée par l'un des auteurs originaires d'Afrique les plus talentueux de sa génération.
Sarh, 1984. Kandji, sept ans, s'émerveille devant une peinture accrochée au mur du salon. Ebloui par la scène et les couleurs du paysage, il se fait la promesse de devenir peintre alors que le Tchad traverse une des périodes les plus vio... >Voir plus
Que lire après Djarabane, tome 1 : Au petit marché des amours perduesVoir plus
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Grâce aux éditions Delcourt et à babelio, que je remercie, j'ai eu le plaisir de recevoir dans le cadre de la masse critique de février le roman graphique : Au petit marché des amours perdues, premier tome de la série Djarabane d'Adjim Danngar.
Direction Sarh, en 1984.
Kandji, sept ans, s'émerveille devant une peinture accrochée au mur du salon. Ebloui par la scène et les couleurs du paysage, il se fait la promesse de devenir peintre alors que le Tchad traverse une des périodes les plus violentes de son histoire.
Existe-t-il une place pour un jeune Tchadien rêveur dans une société instable qui le méprise ?
Au petit marché des amours perdues, est un premier tome qui pose donc les bases de la série Djarabane. Ce mot signifie « Que faire » en langue Sara.
L'auteur nous offre ici une réflexion sur l'exil et la place des rêves d'enfants au Tchad, alors que le contexte politique est extrêmement tendu.
En le recevant, j'ai été surprise de la qualité. Nous avons ici un très beau roman graphique avec une couverture bleue épaisse qui attire l'oeil. Les pages sont en papier épais. Honnêtement, cela donne envie de le lire, et même de l'offrir.
Ma réelle surprise fût sur les illustrations, qui sont en noir et blanc. Mis à part le tableau, qui fait tant rêver le jeune Kandji, et qui est coloré.
Je ne suis pas une grande amatrice des ouvrages en noir et blanc, j'ai eu un peu de mal à accrocher.
Ce qui intéressant néanmoins ici, c'est le mélange des styles.
En effet, nous avons les passages nous relatant le quotidien du jeune garçon, en noir et blanc avec des traits classiques.
Les passages avec le tableau où, comme je le disais plus haut, on a un peu de couleur.
Mais aussi les scènes en rapport avec le rêve, qui ont des traits plus bruts, plus épais. C'est plus brutal, cela surprend.
Du coup, on arrive facilement à distinguer où l'auteur veut nous emmener.
Malgré cela, le fait qu'il n'y ai que du noir et blanc m'a, je l'avoue, un peu perdue.
L'histoire est intéressante, nous découvrons un jeune garçon vivant dans un pays très troublé. Je ne connais pas grand chose sur le Tchad et j'ai apprécié de découvrir une petite partie de l'histoire de ce pays. Il est important de rêver quand on a sept ans, même dans un pays où la vie n'est pas des plus simples. Ici, nous découvrons la naissance de ses rêves, pour devenir.. qui sait.. peintre à son tour lui aussi.
Au petit marché des amours perdues est un ouvrage intéressant même si, en ce qui me concerne, je n'ai pas accroché autant que je le souhaitais à cause du style des dessins.
Mais, cela est très subjectif, et l'histoire, le contenu, m'ont plu malgré tout.
Ma note : 3.5 étoiles.
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N'ayant jamais rien lu se déroulant au Tchad, j'étais curieuse de découvrir cette BD qui m'a permis de m'immerger dans un pays que je ne connaissais que très peu, à un moment trouble de son histoire.

Nous sommes, en effet, en 1984 et le Tchad, en conflit avec la Lybie pour le contrôle de la bande d'Aozou, est soutenu par la France dont nous voyons la présence militaire. Une présence pas forcément appréciée notamment par un homme, Zarathoustra, qui s'évertue, jour après jour, à se mettre devant les chars français gênant leur passage. Sa motivation reste obscure, mais les mesures de coercition que son comportement engendre laissent les lecteurs songeurs quant à la différence entre soutien militaire et menace militaire…

En plus du contexte géopolitique compliqué, on découvre la situation économique délicate du pays, faisant de la débrouillardise et des petits commerces en tout genre un moyen de survie. Et puis, il y a le président, surnommé Hache-Hache, et « ses fous » qui s'invitent dans le foyer de notre jeune protagoniste, même si en tant que témoin extérieur ne connaissant pas vraiment l'histoire de ce pays, je n'ai pas vraiment saisi l'ampleur et la nature de la menace qu'ils représentent. Je dois d'ailleurs avouer que j'ai été un peu frustrée que le contexte politique et militaire ne soit pas plus développé, mais j'ai apprécié que Adjim Danngar choisisse de nous proposer un récit à portée d'enfant plutôt qu'un témoignage historique. Je dois, en outre, reconnaître que si on n'entre pas dans les détails, l'auteur suggère avec beaucoup de subtilité ce climat d'angoisse qui monte petit à petit chez les adultes.

Je dis chez les adultes, car notre protagoniste, Kandji, sept ans, semble lui être inconscient de ce qui se passe autour de lui. J'ai presque eu l'impression qu'il vivait une existence en marge de celle de ses parents. Une vie pleine de vitalité dans laquelle il est non pas question d'un potentiel déménagement dans une « ville de la mort », mais d'une opération commando pour libérer un singe tristement enfermé. Une idée devenue quasi obsessionnelle, qui le poussera à faire usage de ses dents mais aussi à nous prouver toute la force de sa détermination.

Ce singe sert, d'une certaine manière, de fil conducteur en même temps qu'un tableau, rare point de couleur dans cette épaisse BD en noir et blanc. Ce tableau attire notre regard, comme il aimante celui de Kandji, faisant naître chez lui des rêves étranges, des fantasmagories représentées à l'aide de traits épais et insistants dans des scènes déstabilisantes et presque inquiétantes. On devine en elles une portée symbolique forte, formant une sorte de pont entre l'enfance et son insouciance et le monde plus sombre et âpre des adultes. Un monde dans lequel Kandji est plus ou moins forcé de plonger, du moins en partie, quand il quitte son village pour la capitale…

Grâce à une ellipse temporelle, on retrouve notre jeune héros en 1990 dans un autre environnement, mais avec toujours cet amour de l'art en arrière-plan. Il met ainsi son talent d'artiste au service des autres en leur proposant ses trompe-l'oeil. Des oeuvres qui semblent être appréciées, mais pas vraiment rémunérées à leur juste prix. Dans sa nouvelle vie, le jeune homme va grandir, connaître le chagrin, des bouleversements, et se lancer dans une quête qui le conduira à renouer avec une figure de son passé. Je dois d'ailleurs dire que ce point soulève un certain nombre de questions et me donne envie de lire la suite, tout comme l'attachement que l'on développe pour Kandji.

Têtu, libre d'esprit et déterminé, cet enfant, que l'on retrouve adolescent, nous plonge avec beaucoup de naturel et une certaine légèreté dans sa vie, ses aspirations et cette envie de s'exprimer à travers son art. Bien que moins présente, j'ai également apprécié sa mère qui le défend même quand il dépasse les bornes, ce qui explique que l'une des coutumes du pays m'a profondément marquée et révoltée. Une sorte de double punition quand vient vous frapper d'adversité et que vous êtes une femme et/ou un homme pas encore adulte ! Mais comme son fils, Rébé possède une belle force de caractère qui lui permettra d'aller de l'avant…

Le contexte économique et géopolitique est difficile, mais il se dégage néanmoins une belle vitalité entre les pages de cette BD, que ce soit grâce au mouvement que l'auteur sait parfaitement insuffler à ses scènes, aux décors assez détaillés pour nous offrir un réel sentiment d'immersion, au caractère dynamique du protagoniste et de sa battante de mère, aux allées et venues des chiens errants et à tous ces petits détails qui forment le sel du quotidien. Alors si je n'ai pas été éblouie par l'ensemble, j'ai trouvé les illustrations intéressantes, appréciant la manière dont elles associent simplicité des traits des personnages et minutie des détails.

En conclusion, Djarabane, tome 1 : Au petit marché des amours perdues de Adjim Danngar fut une lecture immersive et captivante qui m'a permis, à travers le regard d'un enfant, de découvrir un peu mieux le Tchad du milieu des années 80 et du début des années 90. Mais ce fut surtout une aventure humaine touchante dans laquelle transparaît toute la vitalité d'un enfant puis d'un ado qui se rêve artiste ! Une BD épaisse dont le parti pris du noir et blanc fonctionne très bien et dont les seules pointes de couleurs suffisent pour guider le regard du protagoniste et des lecteurs vers le même point de vie. Amateurs de récits humains, cette BD devrait vous plaire d'autant qu'elle mêle avec une certaine subtilité Histoire et destin individuel.
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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1984. La ville de Sarh, au Tchad. Kandji, écolier de 7 ans, est fasciné par la peinture accrochée dans le salon de sa maison, une scène de village traditionnel avec au premier plan un singe sur un arbre, le même singe que celui que le vieil Absakine promène dans la rue dans une cage. Kandji veut ce singe. La nuit il fait des rêves agités de graphismes et de singes plus ou moins effrayants. Il rêve, tandis les militaires français patrouillent dans les rues dans le cadre du conflit entre le Tchad et la Lybie.
1990. La famille a déménagé à la capitale, N'Djamena, suite à la mutation du père, fonctionnaire. Kandji tente de percer comme artiste en proposant ses « trompe-l'oeil » aux commerçants. Un drame familial va bouleverser sa vie, sans qu'il renonce à son rêve pour autant.
Il y a énormément de tendresse, d'amour, de nostalgie dans ce roman graphique largement autobiographique. le contraste par rapport à la dureté du contexte est d'autant plus remarquable.
Les représentations des décors et paysages sont très précises. On voit bien la ville, son bidonville et ses rares immeubles, les chiens errants, la débrouille, la difficulté d'avoir accès aux informations (une misérable radio qui grésille), la tension générée par la présence de l'armée française, la joie quand la pluie arrive. On a à la fois les contes traditionnels et le contexte politique historique.
Un autre contraste : La couverture est hyper colorée, avec un ciel comme le ciel étoilé de van Gogh, tandis que le contenu est au trait hachuré noir. Les rêves sont faits d'un trait noir plus épais et plus plein. Seules les peintures sont colorées. Et on pressent qu'au fur et à mesure de l'avancement de l'histoire dans le ou les prochains tomes, la peinture et donc la couleur va prendre de plus en plus de place et d'importance, comme elle en a pris dans la vie d'Adjim Danngar. Certaines pages sont faites de cases qui s'assemblent en une seule grande illustration, comme un puzzle. Il y a souvent des dialogues hors cadre, tandis que le regard est mené sur d'autres scènes. C'est magnifique, très fin, très fluide, très cinématographique, très riche visuellement. Une véritable réussite.
Adjim Danngar maîtrise son art.
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Une bande dessinée tchadienne, voilà qui n'est pas banal, et l'exotisme en vaut le détour, car de l'exotisme, il y en a, mais c'est loin d'être le seul argument de Djarabane.

On va suivre la vie de Kandji, qui vit à Sahr dans le sud-est du Tchad, Kandji aime dessiner, pas facile d'en faire son métier dans un pays si pauvre, pas facile d'atteindre ses rêves. L'histoire se déroule de 1984 à 2001, de Sahr à N'Djamena, on revit les évènements de l'époque, Hissène Habré, la guerre contre la Libye, la prise du pouvoir par Idriss Déby. Ces évènements semblent vécus de loin par Kandji, sur une vieille radio qui grésille, les histoires de famille, le souci de gagner leur vie sont bien plus importants que la politique.

Il y a une part d'autobiographie dans cette histoire. Ce qu'on note surtout, c'est une certaine tendresse pour les personnages, l'auteur semble excuser leur défauts, leurs faiblesses, même s'ils s'insultent copieusement. On découvre les relations entre les gens, directes, sans fioritures et pas toujours tendres.

C'est en noir et blanc, assez sobre, la couleur vient exceptionnellement égayer cette histoire, seules les peintures et les fresques sont mises en couleur, comme des moments d'illumination dans la dureté du quotidien. le trait est presque naïf et pourtant chargé de culture, les totems africains, présents dans les rêves, rencontrent Van Gogh dans la représentation des étoiles la nuit, et la simplicité du trait dégage une grande sincérité. c'est le monde de la débrouille, raconté avec une pointe de réalisme magique, les rêves et les cauchemars viennent ponctuer le récit, on se laisse envouter par ce rythme lent, sous le cagnard, des petits détails de la vie quotidienne nous amènent l'espoir, l'envie, le rêve et l'Art.

Beau et touchant.
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Lecture réalisée dans le cadre du #prixorangedelabandedessinée

Tchad, 1984, le conflit avec la Libye se propage. le contexte est dangereux entre guerre civile et répression violente. Même à Sahr, ville du sud, l'ambiance est entrain de changer. C'est ici que l'on fait la connaissance de Kandji.

Il a 7 ans, l'âge de la découverte et des interrogations. Il partage sa vie entre l'école, la rue et la maison familiale. Alors que son père, inquiet, est à l'écoute des derniers évènements sur le poste de radio, il rêve devant ce beau tableau coloré qui orne le mur. Son père affecté à la capitale N'Djamena, il va bientôt falloir partir. On retrouvera alors Kandji plus tard, plus grand, son rêve de devenir artiste en bandoulière.

Adjim Danngar nous peint un pays sur ses gardes mais toujours riche en personnages surprenants, en symboles oniriques. C'est peut-être un peu sa vie qu'il nous raconte, celle de l'exil, celle d'un petit garçon livré à lui même qui voulait faire de l'art son métier.

Derrière cette superbe couv, très "Van Goghienne", se cache un trait noir fin et précis. Les couleurs sont rares mais ont du sens. C'est dans un monde à part que nous mène Adjim Danngar, où le réel s'échappe parfois face à la violence, où les coutumes n'épargnent pas les enfants, un monde de débrouillard dans lequel Kandji essaye de faire sa place.

Djarabane veut dire "que faire". C'est la question posée par cet album. Que faire quand rien ne vous prédestine à atteindre vos rêves ? Ce tome 1 nous montre que Kandji a de la ressource et qu'il est bien décidé à tout tenter pour faire aboutir son désir d'être artiste. La suite le confirma peut-être ...
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critiques presse (5)
BoDoi
14 juin 2023
La bande dessinée africaine nous arrive rarement jusqu’ici, c’est donc avec plaisir que l’on peut découvrir ce récit d’Adjin Danngar, né au Tchad en 1982 et résidant à Angoulême, qui raconte un peu de son pays d’origine à travers les yeux d’un enfant.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
17 mars 2023
Tourmenté et bouillonnant, ce premier opus de Djarabane surprend par sa forme comme par son fond. Adjim Danngar brosse le tableau d'une époque et d'une ville au travers des yeux d'un gamin qui n'aspire qu'à être dessinateur.
Lire la critique sur le site : BDGest
LeSoir
10 février 2023
Cartooniste de la paix, Adjim Danngar est un auteur tchadien. « Djarabane », son premier roman graphique, est un livre d’art et d’espoir.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Sceneario
03 février 2023
Le tome 1 de Djarabane – Au petit marché des amours perdues est une belle découverte, un joli récit mêlant rêves d’enfant et quotidien d’un pays connaissant les soubresauts postcoloniaux. A. Djanngar parvient à capter le lecteur et à l’emmener dans ce monde parfois étrange, traversé par les légendes et des personnages énigmatiques.
Lire la critique sur le site : Sceneario
LeMonde
30 janvier 2023
En 1984 à Sarh, une ville du sud du Tchad, le petit Kandji commence à porter un nouveau regard sur le monde qui l’entoure. Du haut de ses 7 ans, il est à l’âge des questionnements encyclopédistes : « Pourquoi la terre est-elle si brûlante ? »
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
... tu ne vas pas me croire mère, j'ai aussi croisé avant-hier Absakine et son singe... c'est bizarre, il n'a pas voulu me parler quand je l'ai reconnu... bizarre.
Il était dans une Mercedes et avait un gros ventre administratif. Comme tout bon voleur du pays.. HaHaHa !
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- Mokassy... dis quelques chose.
- Il n'y a rien à dire.
- Dis-moi que les morts ne sont pas morts, qu'ils sont dans l'eau qui coule et dans l'eau qui dort...
(extrait du poème "souffles" de Birago Diop)
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Video de Adjim Danngar (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Adjim Danngar
Emission "Et si vous me disiez toute la vérité ?" de Denise Epoté sur TV5 Monde
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