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EAN : 9782253005681
280 pages
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.78/5   276 notes
Résumé :
Parus en 1873, les Contes du lundi évoquent dans la première partie, « La Fantaisie et l'Histoire », cette période de défaite et de bouleversements que fut la guerre de 1870. Fierté blessée, grandeur ou malice animent des textes devenus des classiques comme « Le porte-drapeau », « La dernière classe », « L'enfant espion ».L'humour, noir ou rose, domine dans « Caprices et souvenirs » de la seconde partie.Simplicité, finesse, émotion, poésie, vérité du trait sont les... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Chants d'amour à l'Algérie et à la France, les « Contes du lundi » publiés au lendemain de la guerre de 1870, sont universels et la plupart de ces contes pourraient décrire des faits vécus durant la seconde guerre mondiale ou l'actuel conflit en Ukraine.
Cette universalité leur offre une éternité qui en rend la lecture, ou la relecture, toujours plaisante.
« La dernière classe » qui introduit le recueil en est le conte le plus célèbre et décrit ce que fut l'abandon contraint de la langue française en Alsace-Lorraine au lendemain du traité de Versailles … comme ce fut de nouveau le cas après l'armistice de juin 1940.
Aussi bouleversant est « le mauvais Zouave » qui révèle un père s'engageant volontairement pour suppléer la désertion de son fils ou « le siège de Berlin » qui voit un grognard, survivant de l'empire foudroyé par l'entrée des prussiens dans la capitale.
« La défense de Tarascon » s'est rejouée à l'été 1944, quand des milliers de résistants auto proclamés valorisent leurs exploits militaires et essayent de les faire reconnaitre par l'état.
« le caravansérail » et « le décoré du 15 aout » nous mènent en Algérie où algériens, colons, communards exilés, partagent la même destinée et subissent les avanies infligées par une administration bornée.
La seconde partie, célèbre pour « Les trois Messes basses », offre « un teneur de livres » qui fait le bonheur de tout Babeliote et nous fait saliver avec des « Paysages gastronomiques » qui vantent les cuisines méditerranéennes.
L'ensemble écrit d'une plume savoureuse est un régal que je recommande sans modération.
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La dernière classe est le récit qui ouvre les contes du lundi et nous plonge directement dans l'ambiance et le contexte du livre d'Alphonse Daudet.
L'auteur plante le décor dès le départ ; la guerre franco-prussienne est évoquée avec l'annexion de l'Alsace et la Lorraine.
C'est à cette époque que le petit écolier qui fait régulièrement l'école buissonnière, pas toujours attentif en classe arrive en retard avec la peur d'être sermonné par son professeur. Mais ce qu'il voit dans sa classe ce jour-là est inhabituel et incompréhensible, non il ne sera pas grondé, il est question de tout autre chose, de quelque chose qui dépasse l'individu au détriment des intérêts de la nation, c'est la guerre mais aussi la fin du service du bon professeur "après 40 ans de bons et loyaux services".
Dans ce conte les deux événements sont recoupés pour lui donner plus de force.
Le professeur annonce son départ devant l'assemblée des élèves et des villageois tristes, qui sont là pour écouter son dernier discours. Puisque l'Alsace et la Lorraine sont annexées, ce sera la langue allemande qui sera enseignée, la langue française disparait. Alors l'élève qui n'avait pas été assez assidu et attentif regrette sa grammaire et même sa bible, tout ce qui le ramenait à sa langue maternelle qui faisait l'identité de son pays. Il en est de même pour les villageois qui écoutent avec les élèves la dernière leçon du maître ainsi que son discours pour lui rendre hommage.
A la fin du récit, lorsque les mots manquent puisque la langue n'est plus première et que l'émotion prend le dessus, ce sont les gestes du professeur qui prennent le relais pour un dernier adieu à son assemblée.
Pour un temps, le chant des cigales s'est tu.
La lecture de ce conte fut très émouvante, des écrivains et poètes ont pris leur plume comme Daudet pour dénoncer cette guerre franco-prussienne et ses violences. Dans un autre genre littéraire, entre autre, c'est Rimbaud qui prendra la sienne pour dénoncer à son tour dans l'inoubliable poème -Le dormeur du Val- qui en est une des illustrations.

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J'avais déjà lu des oeuvres d'Alphone Daudet. Il y a longtemps, trop longtemps sans doute, mais j'en avais gardé un bon souvenir, celui d'une lecture légère. Et je ne pense pas cela de manière péjorative, c'est agréable se laisser porter par les mots sans se casser la tête à comprendre les subtilités d'une intrigue. Bref, j'avais aimé ses aventures pittoresques se déroulant dans un paysage bucolique, comme Lettres de mon moulin, Tartarin de Tarascon, et d'autres encore. Je croyais retrouver quelque chose de semblable dans ses Contes du lundi.

Eh bien, non !

Pourtant, le premier conte (quoique l'étiquette de nouvelle serait plus juste), intitulé La dernière classe – Récit d'un petit Alsacien, me semblait aller dans le même registre. Un garçon en retard pour aller à l'école, il court dans la ville, croise des passant qui semblent se moquer de lui, d'autres semblent triste. En lisant, on se rend compte que quelque chose cloche, sans trop savoir quoi. Même l'enseignant le laisse gagner son siège sans en faire une histoire, plutôt il se lance dans la défense de la langue française. Étant moi-même enseignant de français, ça m'a rejoint – et probablement distrait du dénouement de l'intrigue : c'est leur dernière classe de français puisque l'ordre est venu de Berlin de ne plus enseigner que l'allemand dans les écoles de l'Alsace-Lorraine. On est peu de temps après 1870 !

Toute la première partie de recueil porte sur la guerre franco-prussienne et de ses conséquences, du siège de Paris et de la perte de l'Alsace. Quel méchant lendemain ! Il faut croire que ce fut vraiment un drame pour la nation meurtrie. Dans tous les cas, ce n'était pas du tout ce à quoi je m'attendais comme lecture mais j'ai beaucoup aimé. Cet enfant qui croyait s'amuser dans les tranchées et qui se retrouve, malgré lui, à révéler les positions françaises à l'ennemi. Pauvre lui. Et ce vieil homme mourant, qui a connu la gloire des guerres napoléoniennes, à qui l'on cache l'entrée des Prussiens dans Paris. Ce père qui est allé finir le service militaire de son fils, fuyard. Et tant d'autres.

Mais pas toutes avaient pour cadre cette guerre terrible. En effet, quelques unes nous transportaient ailleurs, dont en Algérie, et elles m'ont autant plu. Ça doit être l'exotisme qui m'a interpelé, ça et les drames humains qu'elles racontaient. Ces deux femmes qui tenaient une hôtellerie à cent lieues d'Alger ou bien ce berbère à qui, année après année, on refusait la décoration de la Légion d'honneur.

La deuxième partie de ce recueil m'a un peu moins plu, je l'ai trouvé inégale. J'ai terminé ce bouquin il y a une semaine à peine et j'ai de la difficulté à me rappeler ne serait qu'une des histoires racontées dans cette partie. Des souvenirs un peu vagues de l'auteur. Ils ne m'ont pas accroché, il faut croire. Pourtant, elles ils tout aussi bien écrits que les récits de guerre. D'ailleurs, je me suis (re)découvert un goût pour la plume de Daudet.
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C'est avec ces Contes du lundi, en lecture numérique, que je renouai avec Alphonse Daudet voici quatre ans.
Certains de ces contes résonnent encore en moi, mêmes s'ils n'ont pas la légèretés, loin de là, des célèbres Lettres de mon moulin.
Ces histoires et souvenirs n'en sont pas moins de précieux témoignage sur la fin d'une époque, en particulier ce conflit franco-prussien de 1870 à la suite duquel s'installera définitivement la République Française.
On trouve, chez Daudet, cette intimité des parisiens avec la guerre qui les assiège et qui les poussera à la Commune. Cette guerre de 1870, davantage méconnue et oubliée que celle de 14-18 qui viendra comme un sinistre retour et une inepte revanche.
Un Daudet à lire, donc, puis à relire.

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Dans cet ouvrage, Alphonse Daudet évoque à la fois la guerre de 1870, qu'il a lui-même connu et des souvenirs qui lui sont propres et que l'on peut considérer comme un fragment de ses mémoires.
Dans la première partie, celle relative à la guerre de 1870, ce qui intéresse l'auteur, ce n'est pas tant les faits militaires qui se sont déroulés ni même le conflit qui opposa la France et l'Allemagne mais plutôt comment cette guerre a été ressentie et vécue par des gens ordinaires, ceux qui n'étaient mêles d'aucune façon aux évènements qui se déroulaient sous leurs yeux mais qui les ont subis et qui ont du s'en accoutumer pour essayer tant bien que mal, non pas de vivre, mais plutôt de survivre.
Dans la seconde partie, intitulée "caprices et souvenirs" Daudet évoque, comme l'indique le titre de cette partie, ses propres souvenirs mais aussi des paysages qui lui sont chers.
Un classique de la littérature française à dévorer sans modération. L'écriture est fluide et le livre, fragmenté de la sorte en plusieurs petites nouvelles, se laisse lire en un rien de temps...
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Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
Accroupis tout autour sur des nattes, nous mangions silencieusement : c'étaient des moutons entiers, tout ruisselants de beurre, qu'on apportait au bout d'une perche, des pâtisseries au miel, des confitures musquées, et enfin un grand plat de bois où des poulets s'étalaient dans la semoule dorée du kousskouss.
(…)
Cependant à l'intérieur de la tente, — cet abri des tribus nomades qui ressemble à une voile fixe sur un élément immobile, — l'aga dans ses bournous de laine blanche me semblait une apparition des temps primitifs, et pendant qu'il mangeait son kousskouss gravement, je pensais que le plat national arabe pourrait bien être cette manne miraculeuse des Hébreux dont il est parlé dans la Bible.
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La pêche unie, on aborda parmi les hautes roches grises. Le feu fut vite allumé, pâle dans le grand soleil ; de larges tranches de pain coupées sur de petites assiettes de terre rouge, et l'on était là autour de la marmite, l'assiette tendue, la narine ouverte... Était-ce le paysage, la lumière, cet horizon de ciel et d'eau ? Mais ]e n’ai jamais nen mangé de meilleur que cette bouillabaisse de langoustes. Et quelle bonne sieste ensuite sur le sable ! un sommeil tout plein du bercement de la mer. où les mille écailles luisantes des petites vagues papillotaient encore aux yeux fermés.
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Ma dernière leçon de français !...Et moi qui savais à peine écrire ! Je n’apprendrais donc jamais ! Il faudrait donc en rester là !... Comme je m’en voulais maintenant du temps perdu, des classes manquées à courir les nids ou à faire des glissades sur la Saar ! Mes livres que tout à l’heure encore je trouvais si ennuyeux, si lourds à porter, ma grammaire, mon histoire sainte me semblaient à présent de vieux amis qui me feraient beaucoup de peine à quitter. C’est comme M. Hamel. L’idée qu’il allait partir, que je ne le verrais plus, me faisait oublier les punitions, les coups de règle.
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Puis en route !
C’était dur au premier moment. À cette heure-là, toutes les fatigues de la veille vous reviennent. Il y a encore du sommeil dans les yeux et dans l’air. Peu à peu, cependant, la rosée froide se dissipe, la brume s’évapore au soleil… On va, on marche… Quand la chaleur devenait trop lourde, nous nous arrêtions pour déjeuner près d’une source, d’un ruisseau, et l’on s’endormait dans les herbes au bruit de l’eau courante pour être éveillé par l’élan d’un gros bourdon qui vous frôlait en vibrant comme une balle… La chaleur tombée, on se remettait en route. Bientôt le soleil baissait, et à mesure le chemin semblait se raccourcir. On cherchait un but, un asile, et l’on se couchait, harassé, soit dans un lit d’auberge, soit dans une grange ouverte, ou bien au pied d’une meule, à la belle étoile, parmi des murmures d’oiseaux, des fourmillements d’insectes sous les feuilles, des bonds légers, des vols silencieux, tous ces bruits de la nuit qui, dans la grande fatigue, semblent des commencements de rêve…
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J'évoquais cette nuit de mai, traversée d'obus, rouge de sang et de flammes, ce grand cimetière désert éclairé comme une ville en fête, les canons abandonnés au milieu du carrefour, tout autour les caveaux ouverts, l'orgie dans les tombes, et près de là, dans ce fouillis de dômes, de colonnes, d'images de pierre que les soubresauts de la flamme faisaient vivre, le buste au large front, aux grands yeux, de Balzac qui regardait.
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Quel livre possède à la fois le parfum de l'enfance et tient lieu d'elixir de jouvence ? Un moulin… des lettres… et surtout le mistral et le chant des cigales…
« Lettres de mon moulin » d'Alphonse Daudet, c'est à lire au Livre de poche.
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