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EAN : 9781155134192
64 pages
Livres Gnraux (02/04/2010)
3.8/5   5 notes
Résumé :
Voici enfin un Alphonse Daudet, sous son visage le moins connu : celui d'un romancier au ton bien plus acide et ironique que du temps de nos années de lycée. Ce roman dans lequel il décrit les coulisses de l'Académie Française à travers le professeur Leonar Astier-Réhu, auvergnat solide et têtu, est le couronner de la longue polémique qui a toujours mis aux pris les tenants de la liberté en Art et les représentants de l'esprit réactionnaire de l'Académie. Le profess... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'Immortel /Alphonse Daudet
À travers le professeur Léonard Astier-Réhu, un auvergnat solide et têtu, nous découvrons dans ce récit les coulisses de l'Académie Française du temps de Daudet qui s'est souvent plu à alimenter la polémique qui a toujours mis aux prises les tenants de la liberté en Art et les représentants de l'esprit réactionnaire de l'Académie.
Astier-Réhu, né en 1816 dans le Puy de Dôme, consacra toute sa vie d'érudit à trouver le moyen de faire partie de la vénérable Coupole. Il y parvint et poursuivit une carrière d'essayiste et de collectionneur de vieux papiers et autres manuscrits antiques qui lui réservèrent par la suite bien des surprises.
le fils, Paul, 28 ans est plutôt du genre cancre volontaire, désireux de se lancer dans la vie pour brasser des affaires. Il vise aussi un bon parti en la personne de la princesse Colette de Rosen usant de sa grâce militaire et de sa jeunesse élégante, ainsi que de sa gaieté et de son esprit blagueur dont il a su avec soin rentrer les griffes. Conquérir la belle Colette, jeune veuve riche n'est pas une sinécure et Paul se voit contraint de faire appel une fois encore à sa mère pour éponger ses dettes, ce qui nous vaut quelques chapitres savoureux dans lesquels s'exprime Adélaïde Astier-Réhu, une femme dont la vie ressemble à un roman sans amour comme le sont tant d'existences de femmes. Paul est son héros qui joue les premiers rôles, et c'est à lui et lui seul qu'elle doit les seules vraies émotions de sa vie, les délicieuses angoisses de l'attente, les pâleurs, les froids, les brûlures, les intuitions.
Mais la belle Colette échappe à Paul et il tente alors de séduire la belle et riche duchesse Antonia Padovani de 25 ans son aînée, toute récente veuve qui se laisse embarquer dans une dernière aventure.
On fait aussi la connaissance de Abel de Freydet, jeune écrivain à qui le vieux Astier en bon mentor donne quelques conseils pour entrer à l'académie, et notamment celui qui est le plus important : se montrer pour être vu en fréquentant les milieux académiques.
Devenu secrétaire perpétuel de l'Académie, Astier-Rehu ne réalise pas car pour lui « c'est un titre auquel ses yeux n'étaient pas encore faits et qui l'éblouissait chaque fois, comme la cour toute blanche de soleil devant ses fenêtres, l'immense seconde cour de l'Institut, recueillie, majestueuse, à peine traversée de quelques cris de moineaux et d'hirondelles, solennisé par un buste en bronze de Minerve, et ses dix bornes alignées contre le mur du fond que dominait la gigantesque cheminée d'appel de la Monnaie toute voisine. » Admirons au passage le style d'Alphonse Daudet.
On découvre dans ce roman satirique un Alphonse Daudet beaucoup moins connu que celui des Lettres de mon Moulin, un romancier et un polémiste au ton bien plus acide et ironique teinté d'un humour féroce. « Au fond, ces gens se sentent finis, en train de moisir sous leur coupole…L'Académie est un goût qui se perd, une ambition passée de mode…Son succès n'est qu'une apparence… Encore si ça donnait du talent, si ceux qui en ont ne le perdaient pas une fois là !...L'Académie, un leurre, un mirage ! Faites votre route et votre oeuvre, en dehors d'elle…Idole creuse, religion qui ne console pas. Les grandes misères de la vie vous assaillent là comme ailleurs…»



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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Il était écrit que ce Loisillon aurait toutes les chances, même de mourir à temps. Huit jours plus tard, les salons fermés, Paris dispersé, la Chambre, l’Institut en vacances, quelques délégués des sociétés nombreuses dont il fut président ou secrétaire auraient suivi ses funérailles derrière les coureurs de jetons de l’Académie, rien de plus. Mais industrieux par delà la vie, il partait juste à l’heure, la veille du grand prix, choisissant une semaine toute blanche, sans crime, ni duel, ni procès célèbre, ni incident politique, où l’enterrement à fracas du secrétaire perpétuel serait l’unique distraction de Paris.

Pour midi, la messe noire ; et, bien avant l’heure, un monde énorme affluait autour de Saint-Germain-des-Prés, la circulation interdite, les seules voitures d’invités ayant droit d’arriver sur la place agrandie, bordée d’un sévère cordon de sergents de ville espacés en tirailleurs. Ce qu’était Loisillon, ce qu’il avait fait dans ses soixante-dix ans de séjour parmi les hommes, la signification de cette majuscule brodée d’argent sur la haute tenture sombre, bien peu la savaient dans cette foule uniquement impressionnée par ce déploiement de police, tant d’espace laissé au mort ; — toujours les distances, et du large et du vide pour exprimer le respect et la grandeur ! Le bruit ayant couru qu’on verrait des actrices, des gens célèbres, de loin la badauderie parisienne mettait des noms sur des visages reconnus, se groupant et causant devant l’église.

C’est là, sous le porche drapé de noir, qu’il fallait entendre l’oraison funèbre de Loisillon, la vraie, non pas celle qui serait prononcée tout à l’heure à Montparnasse, et le vrai feuilleton sur l’oeuvre et sur l’homme, bien différent des articles préparés pour les journaux du lendemain. L’oeuvre : un « Voyage au Vol d’Andorre » et deux rapports édités par l’Imprimerie Nationale du temps où Loisillon était surintendant des Beaux-Arts. L’homme : un type d’avoué retors, plat, piteux, le dos courtisan, un geste perpétuel de s’excuser, de demander grâce, grâce pour ses croix, pour ses palmes, son rang dans cette Académie où sa rouerie d’homme d’affaires servait d’agent de fusion entre tant d’éléments divers à aucun desquels on n’aurait pu l’assimiler, grâce pour cette extraordinaire fortune, grâce pour cet avancement à la nullité, à la bassesse frétillante. On se rappelait son mot à un dîner de corps où il s’activait autour de la table, une serviette au bras, tout glorieux :
« Quel bon domestique j’aurais fait ! » Juste épitaphe pour sa tombe.
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La gloire, me disait-il, j'en ai goûté deux ou trois fois, je sais ce que c'est... tiens, il t'arrive en fumant de prendre ton cigare à rebours, eh bien! c'est ça la gloire. Un bon cigare dans la bouche par le côté du feu et de la cendre
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Quel livre possède à la fois le parfum de l'enfance et tient lieu d'elixir de jouvence ? Un moulin… des lettres… et surtout le mistral et le chant des cigales…
« Lettres de mon moulin » d'Alphonse Daudet, c'est à lire au Livre de poche.
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