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EAN : 9782266329668
288 pages
Pocket (11/05/2023)
4.22/5   109 notes
Résumé :
Il est son mari, elle est sa prisonnière.
Dans le sillage de Misery, Room et de Né d'aucune femme, un roman au suspense psychologique dévastateur et hautement immersif, un huis clos terrifiant sur la folie et l'emprise, dans lequel même le lecteur est retenu captif.

Il est son mari, elle est sa prisonnière.
Il l'appelle Jane, mais ce n'est pas son nom.

Thanh Dao a quitté illégalement son Vietnam natal pour rejoindre l'Ang... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (49) Voir plus Ajouter une critique
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Une lecture sombre mais très prenante.

Voilà neuf ans que Jane (Thanh Dao de son vrai nom) a quitté le Vietnam pour venir illégalement en Angleterre. Elle pensait y travailler normalement, dans un magasin avec sa soeur Kim-Ly.
En tout cas, c'était l'accord que ses parents avaient négocié : que sa soeur et elle restent ensemble.
Sauf que les choses ne se sont pas passées de cette manière. Très vite, Thanh Dao s'est retrouvée séquestrée par un homme qui étaient en contact avec ses passeurs.
Nous suivons alors son triste quotidien dans les griffes de cet homme.

Ce roman aborde clairement le sujet de la traite des humains.
Thanh Dao vit dans une maison isolée, en pleine campagne avec ce qu'on peut qualifier de monstre.
Il l'a séquestre, se sert d'elle comme d'une femme de ménage, d'une cuisinière, il l'a viole quand il le désire… il va même jusqu'à lui changer son identité puisqu'avec lui elle doit s'appeler Jane.

Dans cette lecture, nous sommes spectateur de la douleur de cette femme.
Pendant un moment, je me suis demandée où l'auteur voulait en venir car je me sentais comme enfermée dans une bulle décrivant un quotidien sordide sans que rien de bien n'évolue.
On a peu d'espoir pour Jane qui n'est pourtant pas attachée physiquement, mais la fuite reste quasiment impossible. Oui, il faut découvrir ce huis-clos pour le comprendre…

C'est un livre très dur à lire car ce roman aborde des thématiques qui existent réellement.
On assiste à des scènes de tortures physiques et psychologiques.
Mais c'est aussi une belle histoire de sororité puisque plusieurs femmes prennent place dans ce récit.
J'ai adoré le dernier tiers du livre !
Quelques événements viennent ajouter du piment à l'histoire.
La fin est haletante.
C'est une lecture que je recommande aux amateurs du genre.
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Séquestration. Combien de thrillers ou de romans noirs autour de ce sujet ?

Will Dean n'a aucunement eu l'intention de réinventer l'eau chaude. Son roman est au contraire un concentré d'émotions autour, presque exclusivement, de deux personnages.

L'homme de la terre, fermier bourru. La femme, émigrée illégale, venant directement du Vietnam.

Le tortionnaire, tyrannique. La victime, perdue dans un monde qui n'est pas le sien.

Loin de tout, dans la campagne anglaise profonde, avec des champs à perte de vue.

Mais de quoi se plaint-elle ? Nourrie, blanchie alors qu'elle pourrait crever de faim dans son pays lointain, pense son bourreau… Ici, elle crève de l'intérieur…

Will Dean s'est donné 260 pages pour décortiquer cette relation toxique et nous plonger au coeur de ce foyer digne du moyen-âge, qui chaque jour risque de s'enflammer.

Et il sait y faire en matière de huis clos. Par sa plume directe et empathique, par de petites trouvailles, il raconte cette dictature du quotidien.

Une liaison toxique faite de brimades, de punitions, qui rapidement fait vibrer le coeur et les entrailles du lecteur.

L'auteur ne s'interdit rien, mais jamais il ne surjoue, ni ne tombe dans le piège de scènes gratuitement horribles.

Bien sûr, on peut parfois penser à l'univers de Karine Giebel, mais l'écrivain anglais émigré en Suède a sa propre voix.

Des années de survie, avec toujours la petite flamme d'espoir, qui pourtant vacille de plus en plus. Mais les événements vont chambouler ce train-train malsain.

L'écriture à la première personne n'est pas facile à maîtriser. Will Dean sort haut la main de l'exercice, parce qu'il a compris qu'il ne fallait pas en faire des tonnes pour marquer les esprits.

Certaines scènes sont dures, cruelles, et le récit est âpre. D'autant plus qu'on s'accroche à cette captive, et que ce récit ne tombe pas dans la grandiloquence. Non, en face d'elle c'est un monstre du quotidien, sec.

Alors Jane survit dans le souvenir. de sa famille, de son ancienne vie au Vietnam, par les quelques rares objets qu'elle possède.

Et, quand le lecteur commencera à comprendre le sens du titre du livre, la compassion deviendra encore plus douloureuse.

La particularité de cette intrigue réside dans son sujet sous-jacent de la traite des femmes étrangères, ici asiatiques. Ce qui renforce d'autant plus la mainmise et l'assujettissement qui caractérise cette « relation ».

Une thématique qui aurait même mérité davantage de développement, mais elle n'est là que pour souligner encore plus fort le joug subi par Than Dao, rebaptisée Jane.

Tout ce qui est à toi brûlera, même l'espoir ? Will Dean réussit son drame psychologique, au plus près de l'humain, aussi dur qu'émouvant.
Lien : https://gruznamur.com/2022/0..
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Bon, encore une fois le titre est modifié. Version originale anglaise : « The Last Thing To Burn » veut dire : la dernière chose à brûler. Ça m'énerve quand les éditeurs rajoutent « toi » ou « moi » pour faire chochotte. Ça a tendance à me révulser, mais bon, parfois…. heureusement que je cède, parce qu'il y a de magnifiques livres comme celui-là, et j'aurais pu passer à côté !

Ce livre m'a fait peur, au début. La violence d'un homme contre quelqu'un qu'il garde sous sa coupe, enfermé, lié, caché, emprisonné. Je déteste. C'est pour ça que j'ai mis tant de temps à lire « Léonie », par exemple. J'ai fini par le lire, et tant mieux : ça commence le dernier jour de sa captivité. Pour ce livre de Will Dean, le premier chapitre m'a révulsée, aussi, et je l'ai posé une bonne quinzaine de jours avant de le reprendre (il est sorti en mai dernier en poche).
Je ne sais pas pourquoi je déteste lire des polars ou thrillers qui parlent de gens enfermés, encagés, ligotés, torturés… je ne peux pas. J'ai dû lire un truc qui m'a choquée….

Ce premier chapitre, c'est une femme qui essaie de s'enfuir. Pendant que son compagnon et geôlier est sur son tracteur dans ses terres au loin, invisible du bâtiment de ferme où elle est maintenue. Pas enchaînée, mais presque. Elle essaie de s'enfuir, mais elle est bien trop lente, à cause de sa cheville qu'il a cassée, délibérément, la première fois qu'elle a essayé de s'enfuir. Elle n'a pas le droit de sortir. Ni de parler à qui que ce soit. Elle n'a jamais pu voir de docteur, n'a pas reçu de soins, ne peut pas se « poser », elle doit travailler. Fin du chapitre, Lenn ramène Jane à la ferme, dans la petite cuisine, et pour punition elle doit choisir un des objets qui lui reste, et il va le brûler dans le poële devant elle. Il lui reste sa carte d'identité, la photo de ses parents, les lettres de sa soeur.

En fait, Jane ne s'appelle pas Jane. Elle s'appelle Than Dao. Elle vient du Vietnam. C'est lui qui a décidé de l'appeler comme ça, le premier jour, il y a sept ans. Parce que sa mère s'appelait Jane, sa première femme s'appelait Jane. Jane ne doit pas parler. Jane doit s'habiller uniquement avec les affaires de feu la mère de Lenn. C'est assez bon pour elle. Elle n'a pas de serviettes hygiéniques ni de tampons, elle doit utiliser les tissus et les épingles à nourrice qu'utilisait la mère de Jane. Elle a de la chance, parce qu'une semaine par mois elle peut dormir seule dans la petite chambre, et non dans le même lit que ce monstre. Elle n'a pas le droit de fermer les portes, même celles des toilettes et de la salle de bains. Elle n'a pas le droit de prendre 5 minutes pour elle. Elle doit cuisiner ce qu'il rapporte de la supérette du village. Exactement comme il le veut. Une mauvaise cuisson égale punition. Elle doit tout raccommoder, le gaspillage est interdit. Les restes des repas, il les amène aux cochons le soir. Elle est filmée. Il a mis des caméras partout et le soir lorsqu'il rentre, il visionne les bandes sur son ordinateur. Peu à peu, Jane/ Thanh Dao raconte comment elle est arrivée là. Par la mer. Dans un container, dans un double fond avec dix-sept autres personnes dont sa soeur Kim-Ly. Ses parents les ont « vendues » sans le savoir : on leur promettait des études, un travail aussi. Mais elles ont juste eu le travail, pratiquement pas à manger, et les deux soeurs ont été séparées au bout de deux mois : elle a atterri ici chez Lenn, qui l'a achetée. Elle ne peut pas se sauver : ils se vengeraient sur sa soeur. Alors tous les jours, elle travaille pour Lenn, avec sa cheville en mille morceaux, elle doit supplier pour avoir un médicament anti douleurs : tous les jours il lui donne un énorme comprimé qui est un médicament vétérinaire pour cheval. Elle ne pourrait pas tenir sans ça. Ni sans les lettres de Kim-Ly, qui est à Manchester, et qui travaille dans un magasin pour payer sa libération.

Mais un jour, Jane doit dire quelque-chose à Lenn. Même si elle n'a pas le droit de parler. Elle est enceinte. Lui n'y croit pas : il se « retire » toujours. Mais. Elle attend un enfant. Et là, les choses semblent changer.

Superbe roman, thriller, suspense, sur la force d'une femme, pour tenir, la rage de vivre. Sur les esclaves modernes , le trafic d'être humains, de migrants. À la fin du livre il y a des liens de sites pour dénoncer si l'on soupçonne que quelqu'un est victime de cette horreur. Magnifiquement écrit, sensible et d'une puissance inouie que je ne pourrai pas oublier.
Une dernière chose : les éditions Belfond n'ont sorti les autres livres de Will Dean qu'en e-book !!! Comment je peux faire, moi, pour lire ces bouquins alors que ça m'est impossible de lire en numérique ?? On doit supplier Belfond ??
Ma note : 5 sur 5. Coup de coeur. ♥️
Lien : https://melieetleslivres.fr/
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"Tout ce qui est à toi, brûlera " m'a été recommandé par un ami. Je le remercie d'ailleurs pour l'envoi de ce thriller. Ce dernier parle de séquestration. Je sais que pas mal de romans ont déjà exploité ce sujet maintes fois, mais dans celui-ci l'auteur, Will Dean, se concentre avant tout sur les émotions de ses personnages.
Jane, la prisonnière, n'est pas son vrai prénom, mais sa véritable identité est Than Dao originaire du Vietnam. Elle est arrivée illégalement en Angleterre principalement sur les terres de son tortionnaire.

C'est une personne bourrue qui contrôle constamment Jane. Il la séquestre, mais la nourrit. Il la blesse gravement pour ne pas qu'elle s'échappe et lui donnera des antidouleurs de bétail pour la soulager de sa blessure.

Le moindre faux-pas et il brûlera un des effets personnels de cette jeune vietnamienne. La ferme est loin des regards de tout le monde forcément et les champs cachent en partie l'habitation. La prisonnière n'a pas d'échappatoire et se résout à ce que son tortionnaire lui ordonne. Elle vit un véritable enfer.
" Je suis filmée, observée, surprise, enregistrée, espionnée. Je vis dans une prison ouverte entourée de champs sans murs et de marais sans clôtures. C'est l'immensité du terrain qui me maintient prisonnière. Je suis retenue, incarcérée dans le plus ouvert de tous les paysages. "
Jusqu'au jour où une lueur d'espoir et surtout le courage de cette femme changent la donne.
" Tout ce qui est à toi, brûlera " m'a fait beaucoup penser aux écrits d'une auteure que j'aime beaucoup qui est Karine Giebel.

J'ai lu ce thriller assez vite car l'ambiance est malsaine à souhait et je me suis demandée comment la victime arrivera à sortir des griffes de son bourreau.

C'est un roman assez noir ; quelques pages sont à la limite de l'insoutenable. Will Dean arrive à maintenir une certaine tension. J'ai bien aimé aussi l'emploi à la première personne dans cette histoire permettant ainsi de s'imprégner et de ressentir les émotions d'un de ses personnages.

" Tout ce qui est à toi brûlera ", aborde également le thème de la traite des femmes étrangères qui est toujours d'actualité d'ailleurs, si bien que le lecteur est touché par cette histoire à la fois cruelle et si réaliste.

" Tout ce qui est à toi brûlera" est un roman qui m'a profondément marquée en partie par l'histoire de Than Dao. Pour ceux ou celles qui veulent de l'intensité, du noir, procurez-vous ce titre ! Vous ne serez pas déçus certains passages sont durs mais ça vaut vraiment le détour de lire ce thriller ! Un huis captivant et plutôt bien réussi.
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L'homme de ce roman est tout ce qu'il y a de plus délicieux… Fermier de son état, bourreau à ses heures perdues, il a comme unique but dans la vie d'annihiler toute individualité. Sa victime, Thanh Dao ayant quitté ses terres vietnamiennes pour suivre la chimère d'un eldorado vers l'Angleterre l'a bien compris : il ne reculera devant rien. La briser psychologiquement est le mantra de tout salopard qui se respecte. En matière de tortures psychologiques, nous avons affaire un professionnel : sans aucune émotion, les sanctions tombent. Et si, quelques velléités de fuite traversent votre cerveau, oubliez. Il vous en fera passer l'envie. Durant ses sept années de captivité, Thanh Dao a essayé plusieurs fois de s'échapper. Il faut dire que la ferme se trouve au milieu d'une plaine qui rend toute cachette impossible. Lenn, son tortionnaire, lui mutilera si profondément le pied en guise de punition que la douleur omniprésente occupera toutes ses pensées. Il réussit ainsi à associer dans l'esprit de sa captive, douleur de la sanction avec tentative de fuite, sans qu'elle ne puisse plus jamais distinguer l'un de l'autre.

Nous sommes dans un huis clos, tout le roman est construit autour de ces deux personnages : Thanh Dao et Lenn. le portrait du personnage féminin est remarquable d'acuité. Puisqu'elle est muselée, Will Dean a fait le choix de faire entrer le lecteur dans sa tête. Si Lenn ne connaît pas ses pensées, nous sommes nous, les témoins privilégiées de ses réflexions, de ses ruminations, de ses espoirs et de ses douleurs autant physiques que morales. En effet, cette jeune femme souffre dans sa chair. Sévèrement abîmée par la punition dont elle a fait l'objet, Lenn la rend accro à des antidouleurs… pas ceux que vous croyez, des médicaments pour animaux qui plongent Thanh Dao dans une forme de coma éveillé qui brouille considérablement ses pensées, mais l'aide à fonctionner au quotidien. Constamment surveillée par des caméras placées dans la maison, Thanh Dao doit exécuter ses tâches quotidiennes sous peine de sévères représailles. Chaque soir, alors qu'elle prépare le dîner, Lenn visionne les vidéos de sa journée pour vérifier qu'elle n'a pas outrepassé ses prérogatives. Lorsqu'elle y déroge, il entreprend de la démolir moralement, la forçant à choisir parmi ses maigres souvenirs, passeport, lettres, objets divers, lequel elle va sacrifier dans le poêle à bois. Progressivement, les possessions qui font sa personne, son histoire, disparaissent pour laisser place à un robot téléguidé. Seules ses pensées, sa rébellion silencieuse, sont les uniques trésors qu'il lui reste. A contrario, le lecteur ne vivra jamais dans les pensées de Lenn, il sera simplement le témoin de ses agissements. Singulier personnage, dénué de toute émotion, il semble vivre dans un monde parallèle où la réalité de la situation est délibérément réduite à néant. Les scènes devant la télé le soir en sont le parfait reflet.

Nous sommes dans un huis clos et pourtant deux personnages fantomatiques hantent cette ferme. D'abord, la mère décédée de Lenn qui prend une place considérable dans le récit. Thanh Dao porte ses vêtements, dort dans son lit, doit préparer la cuisine comme le faisait la disparue. L'exemple à suivre est celui de cette mère portée aux nues par son fils dénué de toute objectivité et de toute capacité à réfléchir par lui-même, certainement élevé par cette femme aux contours abrupts et aux idées préconçues sur le rôle qu'une femme doit tenir dans son foyer. Cette mère s'appelait Jane, le prénom que Lenn a choisi pour sa captive. Malsain à souhait.

Ensuite, la soeur de Thanh Dao, Kim. Partie du Vietnam elle aussi, elle est rapidement séparée de cette soeur pour aller travailler ailleurs. le contact est gardé par l'intermédiaire de lettres auxquelles Thanh Dao s'accroche pour supporter son quotidien. Très rapidement, Kim devient un levier pour Lenn, un instrument de chantage écoeurant. Pour sauver sa soeur, qu'elle vive une meilleure vie que la sienne, Thanh Dao est prête à tout accepter. Kim est absente physiquement, mais omniprésente spirituellement.

« Tout ce qui est à toi brûlera » porte bien son titre. Ce qui nous relie au monde, des photos auxquelles l'on tient, des objets qui nous rappellent des souvenirs finiront au fond d'un poêle en cas de désobéissance. C'est un roman sur la manipulation psychologique, sur la constante menace de violence, sur l'abus moral et physique qui déclenche une bouleversante empathie. Une existence réglée comme du papier à musique, où rien ne doit déborder, rien ne doit dépasser du plan initial. Pourtant, deux événements majeurs que je tais volontairement rebattent les cartes et obligeront Lenn à s'adapter, chose qu'il ne sait pas forcément faire. L'atmosphère anxiogène déjà présente au début du récit ne fait que s'accentuer, les derniers chapitres menés tambour battant déclenchent une angoisse terrifiante et laissent le lecteur émotionnellement vidé. Personnellement, je me serais abstenue de l'épilogue, mais Will Dean voulait certainement satisfaire la curiosité du lecteur qui se demande toujours « et après », un choix que je respecte.

Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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critiques presse (1)
Liberation
10 mai 2022
Il se lit cramponné aux pages, le cœur dans les talons, le ventre noué, sans un poil de sec. La situation qu’il décrit est atroce, elle s’éprouve presque physiquement.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Bien sûr, elle a tenté de fuir. Plusieurs fois. Mais comment quitter cette prison à ciel ouvert ? Visible à des kilomètres à la ronde au milieu de cette plaine, Lenny la rattrape toujours. Alors la scène se répète : Thanh doit mettre au feu l’un des derniers objets lui appartenant ; les dernières traces de son monde. Il ne lui en reste que quatre, les plus importants
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(...) je ne dois jamais fermer la porte. Là aussi, c’est défendu.
Toujours ouverte. Et il a poussé le petit lit contre le mur, afin de pouvoir me regarder depuis le palier ou depuis sa chambre. Il entre chaque fois qu’il en a envie. Je n’ai aucun espace sûr, aucun endroit à moi. Rien pour me protéger, pour me cacher. Je n’ai aucune intimité, rien qui ressemble à une vie privée. Je suis filmée, observée, surprise, enregistrée, espionnée. Je vis dans une prison ouverte entourée de champs sans murs et de marais sans clôtures. C’est l’immensité du terrain qui me maintient prisonnière. Je suis retenue, incarcérée dans le plus ouvert de tous les paysages.
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Rien pour me protéger, pour me cacher. Je n’ai aucune intimité, rien qui ressemble à une vie privée. Je suis filmée, observée, surprise, enregistrée, espionnée. Je vis dans une prison ouverte entourée de champs sans murs et de marais sans clôtures. C’est l’immensité du terrain qui me maintient prisonnière. Je suis retenue, incarcérée dans le plus ouvert de tous les paysages.
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Je n’y retournerai pas.
Ni maintenant ni jamais. Ma cheville droite est grosse comme un poing et je sens les éclats d’os qui frottent les uns contre les autres, ces éclats vieux de six ans, quand je marche en boitillant de la ferme jusqu’à la route lointaine.
Ma destination est là, je la vois, mais elle est toujours aussi loin. Je boite, je sautille, et un monde entier de souffrances me sépare encore de la route. Mes yeux regardent à gauche, à droite, au cas où il serait là. Très peu de circulation. Des camions qui transportent des choux et des betteraves à sucre ; des voitures qui amènent les cueilleurs de fruits. Un bus par jour.
J’ai mon billet de cinq livres, son billet à lui, ma seule chance de pouvoir fuir cet enfer en rase campagne. Le papier vert froissé est roulé et coincé dans mes cheveux, encore noirs après ces neuf années en Grande-Bretagne ; Dieu seul sait pourquoi ils n’ont pas blanchi.
Chaque pas est un kilomètre. Vieilles douleurs et nouvelles souffrances fusionnent en un supplice brûlant, sous mon genou droit : un mélange d’huile bouillante et de glaçons tranchants.
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Je lorgne les cachets, les médicaments pour les chevaux, ou pour les vaches, peu importe. Des tranquillisants qui n’ont pas été testés sur ou pour des humains. Des génériques pour les porcs et les bovins.
— Je peux avoir l’autre moitié, s’il te plaît, Lenn ?
Il lance un coup d’œil rapide à ma cheville droite, à la masse de tendons et d’os, à la souffrance qui s’y niche, au bleu, au sang qui s’accumule à la base de mon pied sous ma peau abîmée, au pied à angle droit, mon pied, mon pied de travers.
— Ouvre le poêle pour chauffer la pièce, on se les gèle.
Il se lève, tend la main vers le bocal et dévisse le couvercle, les muscles de son avant-bras glabre se dressent et retombent, puis il me donne l’autre moitié du comprimé pour cheval. Je reçois le cachet et j’ouvre la petite porte de la cuisinière de sorte que la pièce, cette unique pièce, sa pièce à lui, se transforme, du moins à ses yeux, et seulement à ses yeux, en un séjour confortable.
— Qu’est-ce qu’on dit ?
— Merci, Lenn.
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Video de Will Dean (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Will Dean
À l'occasion de quais du polar 2022, Will Dean vous présente son ouvrage "Tout ce qui est à toi brûlera" aux éditions Belfond.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2607711/will-dean-tout-ce-qui-est-a-toi-brulera
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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