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Merci à Indimoon pour son retour de lecture qui m'a permis de découvrir cette magnifique nouvelle.
Ann Kelvin est en fin de vie. Son ancien élève Marc, lui propose de poursuivre sa passion des fonds marins en implantant une partie d'elle-même dans le corps d'un cachalot, via la transmnèse.
La transmnèse est un terme inventé pour la nouvelle mais le principe rappelle l'immortalité tant espéré que l'on a pu lire dans Carbon Modifié mais également dans le film de Jordan Peele Get Out. Comme souvent, ces progrès scientifiques posent des questions éthiques, d'autant qu'ils sont souvent récupérés par les riches pour les riches.
La connexion d'Ann Kelvin avec le monde qui l'entoure est absolument magnifique, notamment lorsqu'elle croisera la route d'une autre baleine et qu'elle découvrira le continent cétacé. Les échanges entre eux étaient sublimes.
A la fois fable écologique, poésie des fonds marins et science-fiction, j'ai été très enthousiasmée par cette découverte. Donc merci encore Indimoon !!
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Cette courte novella SF est un cri du coeur qui espère être entendu par-dessus la houle des océans terrestres...
Certains critiques l'avaient perçu et ont attribué à ce récit plusieurs prix littéraires, dont le Grand prix de l'imaginaire (2009), le Julia Verlanger (2008) et le Rosny aîné (2009).

Lady Anna Kelvin, ancienne professeure de biologie marine et activiste écologique, est maintenant une vieille dame en fin de vie, rongée par un cancer... quand Marc Senac (ex-étudiant d'Anna et un peu plus que ça) vient la trouver pour lui proposer de transposer sa mémoire dans un imposant corps de cachalot... afin qu'Anna puisse observer encore les fonds marins et servir la science une dernière fois.
Mais le véritable but de cette "transmnèse" est bien tout autre...

On suit l'histoire de cette expérience scientifique, raconté par Marc (qui s'ouvre aussi sur ses souvenirs d'Anna avec son caractère trempé et sa forte personnalité) en alternance avec l'itinéraire d'Anna/Cachalot découvrant ses nouvelles émotions palpitantes dans ce monde aquatique...scandaleusement exploité par l'homme.
C'est ainsi que Jeanne A. Debats nous permet une submersion, aussi réaliste et engagée (par ses considérations environnementales), que poétique (avec la visite du "continent cétacé") dans un texte remarquable à la narration fluide, accélérant le rythme avant l'épilogue à l'arrière-goût saumâtre...

Je ne savais pas que la peau de certains cétacés peut être à ce point sensible et comme Anna, au contact de son compagnon sous-marin, je frissonne encore... de révolte comme de plaisir, après cette lecture aussi enrageante qu'émerveillée.
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Résumer cette novella à un récit écologiste sur la sauvegarde de la faune serait extrêmement réducteur.
L'écriture est poétique et belle, l'univers sous marin nous fait voyager, nous émerveiller. L'intrigue est séparée en deux parties qui s'enchevêtrent : Il y a le temps avant le moment où Ann transfère son esprit dans le corps du cachalot, et la période où elle voyage à travers ce corps. L'auteur nous fait entrer progressivement dans la personnalité d'Ann, oscillant entre âme romantisme et idéaliste, face à la dureté et l'âpreté presque désabusée de cette vieille dame. Et derrière ce texte très riche sur le thème de l'écologie s'étend sur une thématique plus large, celle de l'éthique au sens général, jusqu'où la lutte militante justifiée dédouane-t-elle quelques entorses à la déontologie.
Ce court roman est aussi la preuve qu'en un récit très court il est possible d'aborder un large éventail de problèmes complexes, avec un texte de qualité littéraire indéniable, et ne nous embarquer pour une superbe voyage chargé d'une grande intensité dramatique.
Ce texte m'a fait l'effet que m'a procuré le texte de Ken Liu “L'homme qui tua l'histoire”, le sentiment de découvrir un auteur à suivre de très près.
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Cette novella qui mêle avec brio une histoire de science-fiction et un combat écologique, est un petit bijou qu'il faut avoir lu.
Anna Kelvin, professeure de biologie marine et activiste écologique, se sait condamnée par un cancer. Tant qu'à disparaitre autant le faire avec brio. Et voilà notre vieille dama acariâtre et au caractère bien trempé qui, grâce à Marc son ex-étudiant, transmute son esprit humain dans le corps d'un cachalot.
Nous voilà entraînés, à la suite d'Anna, dans un fabuleux voyage sous-marin. On découvre le monde des cachalots et on frissonne à la lecture des aventures de notre héroïne qui se bat contre ces hommes qui exploitent et détruisent la richesse des océans. Car la dimension écologique et le combat de sauvetage des cétacés prend toute son importance à travers ce récit.
Deux voix se mêlent pour nous raconter cette histoire incroyable, celle d'Anna devenue cachalot et celle de Marc qui la suit.
C'est merveilleusement conté, l'intrigue est haletante, l'évocation des océans et de la vie marine est d'une grande poésie.
En un récit très ramassé, l'autrice a su construire une intrigue implacable, créer une héroïne attachante et aborder la protection des cétacés.
C'est fort, et ça se lit d'une traite, avec délectation.
Jeanne A Debats a bien mérité les nombreux prix qui ont couronné sa nouvelle.
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Ce n'est pas que j'ai décidé de commencer tous mes billets par un petit mot concernant l'éditeur, mais il m'a amusée de constater que les éditions Griffe d'Encre, qui ont publié cette novella, ont su attiser ma curiosité grâce au combo d'une couverture magnifique, répondant de façon pertinente aux quelques mots de la quatrième de couv. Quelques mots qui évoquent le livre, le mettent en valeur, sans le déflorer, sans faire étalage de prix littéraires (cette novella en a pourtant eus), l'exact inverse de la maladroite quatrième de couv des éditions Mnémos de "chroniques du pays des mères" qui a justifié mon précédent billet. Pas la première, ceci dit, ni la dernière malheureusement, à piétiner le plaisir de lecture, celui qui passe par la découverte.
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Je découvre ainsi les éditions Griffe d'Encre, qui, d'après Wiki, ont essentiellement publié dans le domaine des lectures de l'imaginaire, de 2007 à 2016. Une maison d'édition chaleureuse dont j'ai apprécié le petit chat en mascotte, ainsi que le portrait de l'autrice qui m'a fait sourire, et celui de l'illustrateur dont la splendide couverture est saluée comme il se doit.
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"Certaines personnes sont si profondément attachées à la Vie sous toutes ses formes, tous ses aspects, qu'elles consacrent leur existence à sa préservation, quitte à sacrifier celle des autres...
Ann Kelvin, elle, lui consacrera sa mort."
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Ainsi se présente le livre en quatrième de couverture, avec juste assez de mystère, la pointe de l'iceberg, simplement. En plus des éléments qui montrent le souci de partage de cette maison d'éditions. En plus d'un incipit aussi beau que troublant que j'ai d'ailleurs posté en citation. Je suis désormais dans de bonnes dispositions pour savourer ma lecture.
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Des recherches scientifiques ont abouti à la possibilité de transférer son esprit dans un autre corps, c'est la transmnèse. Nous allons suivre les parcours croisés de Marc, le directeur du projet, et de celle qu'il a convaincu d'y participer, Ann. Elle a choisit le corps d'un grand cachalot, pour des raisons qui ne manqueront pas de vous surprendre et de vous faire dévorer les 70 pages de cette novella. Tout au long d'une structure narrative très régulière, les parties du point de vue de Marc et de celle de Ann s'alternent. Science-fiction alternée avec la traversée de l'océan Atlantique, dans la peau d'un cachalot...Des parties oniriques, des passages parfois magnifiques, si beaux que j'aurais voulu que le partage entre SF et poésie soit beaucoup plus à l'avantage de la poésie.
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S'il est encore besoin de sensibiliser les jeunes générations à la préservation des océans, et de ses animaux, cette nouvelle est un exemple à citer, à méditer, en plus d'être un très bon moment de lecture.
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Voilà un excellent recueil qui regroupe neuf nouvelles de J-A. Debats dont la plupart ont déjà été publiées dans « Stratégies de réenchantement » en 2010. Plutôt habituée à apprécier le talent de l'auteur à travers des textes relevant davantage du genre fantastique, il ne fait aucun doute au terme de cette lecture que J-A. Debats soit aussi à l'aise dans le domaine de la science-fiction que dans celui de la fantasy. Chaque nouvelle nous plonge dans un futur hypothétique extrêmement sombre où le monde n'a plus rien à voir avec celui que nous connaissons suite à une quelconque catastrophe (mutation du virus du SIDA, raréfaction de l'air, transformation de la Terre en véritable planète-poubelle...) mais où la part belle est malgré tout donnée à l'individu qui, par instinct ou par passion, va être amené à entrer en rébellion. Tous ces textes comportent donc un certain nombre de thématiques communes (les limites de l'homme et ses aspirations, l'écologie...) très bien exploitées et sur lesquelles J-C. Dunyach nous fait le plaisir de revenir dans une postface qui offre une belle conclusion à l'oeuvre.

Comme toujours dans un recueil ou une anthologie, et ce quelque soit sa qualité, certains textes sortent évidemment du lot. Parmi les plus réussis figure à mon sens « Aria furiosa » qui se distingue nettement des autres nouvelles, tant par son cadre (la France sous l'occupation au moment de la seconde guerre mondiale) que par sa proximité avec le fantastique davantage qu'avec la science-fiction. « Saint-Valentin » est également une très bonne réussite et tranche avec le reste du recueil par son ton volontiers décalé (après tout retrouver un elfe de maison dans son congélo se n'est pas courant!). Deux autres textes m'ont particulièrement séduite : « Privilège insupportable », nouvelle aussi sombre que dérangeante ; et « Gilles au bûcher » qui reprend l'une des plus grandes figures historiques médiévales pour la transposer dans un cadre plus que déconcertant.

Un excellent recueil qui ravira les amateurs de science-fiction aussi bien que les autres, puisque n'étant moi même pas très familière du genre, j'ai malgré tout pris beaucoup de plaisir à la lecture de ces nouvelles. A noter que « La vieille Anglaise et le continent » a été récompensé par de multiples prix littéraires comme le prix Julia Verlanger ou encore le Grand Prix de l'Imaginaire.
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La vieille lady richissime et fantasque, sooo british, est un personnage familier de la littérature.
Mais là, on peut dire que Jeanne-A Debats renouvelle le genre.
Nous sommes dans un futur technologique (quelques temps après "Auprès de moi toujours" d'Ishiguro pour vous situer) : la transmnèse permet de transférer votre cerveau dans celui d'un clone pour prolonger votre vie.
Mais notre vieille lady va faire un choix plus original : ayant toute sa vie financé des recherches pour la préservation de la faune océanique, elle se fait transférer dans un… cachalot.
(Et oui, encore une fois je suis poursuivie par les baleines.)
Les passages où notre lady découvre le goût suave des courants marins, manque mourir de faim en tentant de pêcher avec des "mains fantomatiques" et fait connaissance avec un compagnon, sont pleins d'imagination et d'humour ; j'ai beaucoup aimé.
Parallèlement, on suit une sorte d'intrigue policière menée par le scientifique à l'origine de la transmnèse : des parties plus faibles à mon goût, mais qui donnent son sens à cette fable écologique sur l'urgence de protéger la faune marine.

Challenge Départements (Gers)
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Condamnée par un cancer, Ann Kelvin, ancienne professeure de biologie marine et activiste écologique, accepte que l'on transfère son esprit dans le corps d'un grand cachalot. C'est une première, car habituellement cette "transmnèse" se fait via un clone.
Ann va pouvoir ainsi accomplir sa dernière action militante, en faveur de la préservation des espèces marines comme les baleines ...
Cette "novella" nous emmène au coeur des grandes profondeurs, un voyage fascinant ... Une belle histoire à la fois touchante et poétique, sur fond d'écologie. Belle plume.
Elle a reçu plusieurs prix littéraires, dont le Grand prix de l'imaginaire (2009), le Julia Verlanger (2008) et le Rosny aîné (2009)

Challenge multi-auteures SFFF 2020
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Salut les Babelionautes
En Général, je ne suis pas fan du format Nouvelle, mais avec celle ci ce fut un coup de foudre aux Imaginales 2011.
Tellement qu'a l'époque j'en avais acheté deux exemplaires, que Jeanne - A Debats m'avait gentiment dédicacé.
Les éditions Griffe d'encre avait un stand ou j'avais promis de passer voir une amie lectrice, et la couverture avec cette illustration d'un grand cachalot, m'a tout de suite accroché.
Il me faut préciser que j'habite au bord de mare nostrum, et que la Méditerranée fait partie de ma vie en tant qu'apnéiste, plongeurs et voileux.
Ce trop court récit, qui a quand même reçu le Grand prix de l'imaginaire (2009), le Julia Verlanger (2008) et le Rosny aîné (2009), prix qui ne sont pas notifiés sur sa fiche Babélio.
Je viens de le relire avec enchantement par ce que Drako éditions vient de sortir une BD tirée de cette nouvelle avec Valérie Mangin pour le scénario et Stefano Martino pour les dessins et que je me suis empressé de commander.
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Ce n'est pas tant la forme que le fond qui est intéressant dans cette nouvelle. le sujet porte principalement sur l'extinction des grands cétacés et cela n'est pas de la science-fiction, c'est malheureusement d'actualité tout comme pour de nombreuses autres espèces marines, terrestres ou autres.
Dans un futur sans doute pas très éloigné où les humains on la possibilité de rallonger leur vie en incorporant des corps de substitution, un scientifique propose à une vieille amie en fin de vie d'intégrer le corps d'un grand cachalot dans le but de faire cesser la surpêche des grands mammifères marins en danger d'extinction. Ann Kelvin, riche anglaise et militante activiste écologique, prend possession du corps de l'immense baleine et prend le large...
La façon trouver pour mettre fin à la pêche intensive est drastique et se rapproche fortement de celle de la teinture indélébile des cornes pour essayer de sauver les rhinocéros. Je dis oui et merci aux fondations privées (celles qui sont efficaces). C'est terrible, qu'attendent donc les gouvernements pour faire de la sauvegarde écologique une priorité absolue et oublier le profit des plus riches au dépend de tout autre chose.
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