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EAN : 9782365472555
400 pages
éditions Quart Monde (01/11/2017)
4.58/5   6 notes
Résumé :
A travers un récit haletant, où les voix qui s entremêlent nous guident dans un Port au Prince bouillonnant, au fil de la semaine qui précède le séisme de janvier 2010, ce livre rend hommage aux Haïtiens, constamment happés par l'urgence, cherchant la vie avec une énergie insubmersible, comme des maîtres de résistance.
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
"Cette semaine là à Port-au Prince", il y a la vie faites de tous ses fracas, conflits, espérances déçues, croyances, entraides et débrouillardises en tous sens, avec comme moteur principal l'amitié, l'amour et la famille .
Ce roman chorale est une convergence vers ce triste jour de janvier 2010, le 12 , peu avant 17 heures où la capitale d'Haïti à subit le souffle destructeur du "Goudougoudou".
Les personnages , tous en liens les uns avec les autres nous transportent dans cette ville sur laquelle planent les "Loa";
Une force immense se dégage de cet écrit et j'y étais , avec eux, sachant moi, vers quoi ils marchaient si dignement, alors que tous les malheurs du monde semble là encore ce concentrer sur ce pays. Cela donne une tonalité spéciale à ce récit vraiment prenant , captivant et tellement enrichissant d'humilité et de "devoir faire face"...
Encore une merveilleuse découverte littéraire et un si bon moment où les émotions débordent..
L'écriture est simple, parsemée d' haïtien dans le texte et d'explication sur la culture du pays mais extrêmement efficace et agréable.
Un grand merci aux auteurs, pour ce livre et leurs investissements pour ce pays au travers d' ATD Quart Monde et leur maison d'édition ainsi qu'à Babelio pour cette Masse critique.
Encore touché au coeur, et que ça fait du bien!
"AYITI PAP MOURI" (Haïti peut pas mourir)
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Ouvrage collectif, écrit après avoir été raconté, « Ravine l'Espérance » conserve toute son oralité. IL constitue un récit alerte au travers de huit personnes, je n'écris pas « personnages », car elles sont au fil de la lecture, de plus en plus présentes, étonnamment vivantes. La forme littéraire choisie de l'entrecroisement livre pour chacun personne les clés intimes de la manière dont sont vécus les événements, petits ou grands, dans cette ravine de Port- au- Prince sur un pas de temps d'une semaine qui se termine par le big One haïtien, aux conséquences tragiques, du 12 janvier 2010.
Toutes les générations sont représentées, mais plus particulièrement les jeunes et les anciens. La gamme des événements vécus est très large, du quotidien en mode survie dans la rue, les deuils, les initiatives volontaristes de la part de quelques politiques d'apporter des solutions concrètes d'amélioration du bidonville vertical que constitue la ravine, le rôle des humanitaires sur le terrain éducatif, entre autres, et dans les dernières pages l'énorme catastrophe du tremblement de terre de janvier 2016, qui a fait des centaines de milliers de morts.
C'est aussi une occasion que j'ai trouvé superbement traitée de nous faire partager la culture, les lieux, les problématiques de la vie quotidienne d'un peuple confronté aux conditions extrêmes de dénuement, depuis longtemps et sur lequel s'est abattu un monstrueux tremblement de terre rendant encore plus impossibles les balbutiements de mise en oeuvre de politiques publiques visant à mieux organiser l'accès de tous à un minimum décent, objectif immense voire utopique..
Mais, l'essentiel n'est pas là.
Si je prends comme support la conception la résilience selon Boris Cyrulnik, et surtout la description de la pratique concrète permettant de de renforcer les facteurs de protection à savoir :
- L'affection
- La réflexion partagée en opposition avec la rumination solitaire, le développement de l'empathie,
- L'action, action créatrice, action des petits pas et des petits progrès de chaque jour, action sur soi pour ne pas se laisser aller notamment sur l'habillement, l'hygiène du corps.
le récit de « Ravine l'Espérance » apporte une illustration magistrale et très riche de mise en oeuvre du renforcement des facteurs de protection. En effet :
-La grande diversité des figures d'attachement est très présente, elles tiennent la première place et de loin, forment les liens entre pairs, entre frères et soeurs vivants ou non, entre militants, se sont ces liens qui permettent de tenir et de surmonter des polytraumatismes face aux violences, à l'insécurité, aux catastrophes.
-Ces récits-témoignages expriment et montent très bien toutes les facettes de l'altérité et tout le travail bénéfique de la parole qui permettent à chacun de gérer ses blessures, de les dépasser même.

J'ai beaucoup apprécié ce livre, une fois de plus, la démonstration de l'utilité du travail d'écriture et du soin qui a été apporté régale le lecteur, il y a même un glossaire et une présentation des différents personnages pour faciliter encore sa lecture. En impact et capacité à ouvrir des champs de réflexion le tout est, je trouve, bien supérieur à des reportages journalistiques ou de type documentaire. Ici pas de choc des images mais un réel poids des mots pour nous captiver, nous émouvoir, et voir Haïti et ses habitants autrement.
Je remercie l'opération masse critique et les éditions Quart Monde dont j'ignorai l'existence, pour cette occasion qu'ils m'ont donnée de faire cette belle découverte. J'espère vous avoir donné l'envie d'approfondir, c'est le bon moment pour sortir de notre zone de confort, écornée par la pandémie du Covid-19, et (re)trouver le sens profond lié à notre condition humaine, qui ne saurait reposer sur le génie individuel et solitaire qui est tellement surestimé chez nous qu'il finit par augmente fortement notre vulnérabilité personnelle et collective, jusqu'à atteindre un niveau « mortifère ».. Relativiser est sans aucun doute salutaire ! Bonne lecture !
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Ravine l'Espérance, en périphérie de Port-au-Prince, est un bidonville fait de cases en bouts de bois cloués aux toits de tôle ondulée. le quotidien de la vie de ses habitants est lié à leur survie au jour le jour : comment trouver des sous pour manger. le travail n'est pas facile à trouver, ce sont de menus travaux ingrats, pénibles, payés à la tâche et qui ne remplissent pas l'assiette, comme chercher de la ferraille à travers des détritus pour les revendre, être rabatteurs de clients pour les chauffeurs de minibus, et pour les femmes se faire embaucher comme aide-ménagère pour seulement quelques heures parfois, pour effectuer des travaux difficiles et être considérées comme esclaves pour quelque menue monnaie locale. C'est donc, pour survivre, le système D. Tout est fait de bric et de broc et on accepte ce qui vient.

Parmi ces mille petites choses de la vie de tous les jours règne l'amitié, l'entraide. Et toujours l'espoir. On parle de partir loin, en République dominicaine, rebaptisée la Dominicanie, ou ailleurs comme à Paris, en Floride, ou à Montréal, pour échapper à la misère et s'en sortir mieux qu'ici, en Haïti.

En attendant, on dort où on peut, dans un centre ou dans un bus, ou souvent dehors.
Des parents pauvres confient la garde de leurs enfants à des familles qui vont les élever, contre des tâches domestiques, enfants corvéables à merci qui ne savent pas quand ils reverront leur famille. Ceux qui sont partis ont cru partir pour une vie meilleure, ou bien des enfants ont été placés très tôt à cause du manque d'argent. Une mère revoit son fils, un maître son élève, un enfant sa cousine... Et l'émotion les submerge. Mais quand ont lieu les retrouvailles, c'est un grand événement, cela arrivant des années, voire des dizaines d'années plus tard.

Il y a aussi des bagarres, et des morts, des morts incompréhensibles à cause de la misère. Et des frais d'obsèques qui sont inestimables et nécessitent d'être rassemblés grâce à la solidarité.
L'espoir est là, toujours là, et les projets d'éducation sont présents à l'esprit, qu'ils soient rêve ou réalité.

Il y a de l'espoir aussi dans des projets de réhabilitation qui seront anéantis le 12 janvier, ou des projets éducatifs pour que les enfants apprennent à lire et à écrire. Les jeunes sont assoiffés de savoir. Une ONG permet aux enfants de découvrir les livres et de les aimer et leur montre d'autres possibles.

Il y a aussi du désespoir, des relations qui se nouent et qui se dénouent, une relation qui ne se concrétise pas… Pire, l'abus d'un homme abject sur une jeune fille innocente. Elle a perdu ses projets et ses rêves. Il ne reste plus rien...

Et puis, le 12 janvier (2010), la terre a tremblé. Les immeubles se sont effondrés comme des cartes, et les maisons de planches et de tôle se sont émiettées. Les petites cabanes ont glissé dans la ravine. Tout s'est écroulé. On entend des cris, les gens courent dans tous les sens. Il y a des blessés, des personnes ensevelies, des morts. Chacun recherche ses enfants, tout le monde est sidéré devant un tel drame, ils n'en croient pas leurs yeux. Des tonnes de béton qui ensevelissent la foule. Et la fumée des gravats, on n'y voit plus rien, recouverts de poussière, ils ressemblent à des zombis ceux qui courent et qui sont perdus parmi les détritus. C'est comme la guerre. le souffle coupé, la sidération…

Et à nouveau l'espoir, celui de la réparation, de la reconstruction dans tous les sens du terme, des vies qui ont pris d'autres directions, la vie qui reprend le dessus…

J'ai aimé ce livre qui décrit la vie quotidienne de ses habitants dans les bidonvilles d'Haïti, tous aussi attachants les uns que les autres, sauf un, celui qui a été abject, le voleur de rêves.

Et je remercie les éditions Quart-Monde pour l'envoi de ce livre ainsi que l'opération Masse Critique de Babelio.
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Un voyage requinquant au coeur de la vraie vie; c'est ce que la lecture de RAVINE DE L'ESPERANCE m'a offert.
A priori le titre pourrait faire penser à un des ce livres de prêche ou de moralisation ou de profession de foi. Rien à voir! Aucune théorie, aucune moral, aucune demande. Un roman truffé d'ingrédients locaux, de couleurs uniques, d'un vocabulaire exotique riche en truculentes flèches: la langue française est multiforme
- les surnoms: "Ti-blanc" ... exactement comme en Afrique; ici en Europe, on est nommé, défini une fois pour toute par notre N° se sécu qu'on nous demande de brandir partout, notre nom est figé, on ne peut pas "être", on est sur une carte, sur une plaque, un papier froid. Là-bas on s'invente des réalités qui correspondent à une vie qui respire
- des vérités importantes comme des alerte ou des rappel de la fragilité de la vie: tout se déroule sur le flan abrupte d'un ravin
- il n'y a ni thèse, ni moralisation ni orientation, ni jugement: il y a juste la présentation "nue" de "La" vie: en effet la vraie vie, quelque soit l'endroit, la société, elle est "respiration", on tombe on se relève, rien n'est jamais acquis, nul n'est jamais vaincu. La vérité crue, sans filtre: la richesse véritable: celle de ceux qui n'ont rien que leur coeur
- pépite surprenante dénuée de prétention, outil pour se tenir droit, et pour avoir le moral en ces temps de french "bashing" et de morosité ambiante. Cette richesse-là est étonnamment puissante car faite de réalités simples.
Les auteurs nous tiennent astucieusement en haleine jusqu'au dernier mot par trois secrets:
- offrir à tout lecteur ayant des racines quelque peu africaines, d'y lire sa propre autobiographie.
- maintenir le suspense avec les 6 histoires personnelles qui se déroulent en même temps, reliées par des fils invisibles un peu comme la charpente de toiture ronde dont le sommet tient ses rayons
- faire oeuvre de beaucoup de générosité en ouvrant le livre et en le clôturant sur de superbes cadeaux, le tout dans un langage tellement banalisé qu'il y a un risque de passer à coté de ces découvertes sur une seule lecture.
HB
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. Au réveil du 12 janvier 2010, nous apprenions que l'horreur avait frappé Haïti, tout avait basculé, décombres et survivants, là où la vie était déjà plus de la survie quotidienne, le chaos s'est invité.

. Ce récit situe son action dans le bidonville de Ravine l'Espérance où nous rencontrons quelques uns des habitants la semaine qui précède le tremblement de terre. Certains souhaitent obtenir un passeport et partir loin de la misère « des Haïtiens qui vivent en diaspora, y'en a des milliers, des hommes des femmes, tout plumage et tout poil ». L'école et l'université, apprendre, savoir, s'émanciper. Une situation politique chaotique… C'est au travers de 6 portraits intimes que les personnages nous font découvrir leur vie de tous les jours. Un récit qui nous parle de la vie, de l'urgence de vivre, de cette énergie fabuleuse que savent déployer les Haïtiens. Une formidable leçon de vie.

. Cette polyphonie nous emporte. Entre solidarité et souffrance, amour et violence, courage et dévouement, maladie et joie, c'est vers une profonde humanité que se livre nous mène.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Comme toute personne qui se respecte, ce sont des choses qu'il convient de taire. À chacun de se débrouiller pour comprendre que la mort à frappé, sans s'abaisser à lui faire de la publicité.
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Pourquoi fallait-il qu'un bien soit suivi de tant de malheurs?
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proverbe haïtien :
« Au milieu du riz, petit caillou profite de la graisse »
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« des Haïtiens qui vivent en diaspora, y’en a des milliers, des hommes des femmes, tout plumage et tout poil »
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