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EAN : 978B0049H4ST4
Gallimard (01/01/1969)
3.75/5   2 notes
Résumé :
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
C'est toujours une démarche particulière de revenir vers la poésie de Michel Deguy. Je le retrouve ici au travers d'un de ses premiers recueils qui a été publié en 1969, Figurations.

Complexe, resserrée, arythmique, … chez Michel Deguy, la poésie est comme un lieu où convergent tour à tour la parole, sa polysémie et ses sonorités, un lieu que l'auteur vient inlassablement occuper et (re)penser. Son oeuvre, pas toujours simple d'accès, est sans cesse agitée par les interrogations du temps présent, par les dommages qu'une culture de plus en plus mondialisée fait subir à notre langue, avec une usure lexicale qui se fait de plus en plus apparente.

Dans Figurations, les textes en prose se nourrissent tour à tour de voyages, de souvenirs, d'impressions, d'un savoir aussi mais sans réelle concordance entre eux. À la lecture, le sens se dérobe souvent, quelques lignes laissent parfois entrevoir un rythme, une image, un récit en train de se former mais tout se suspend rapidement.

Michel Deguy s'est toujours voulu en marge d'une vérité médiatique et d'un discours égalisateur. La poésie selon lui ne peut ignorer ce qui est différent, ce qui est autre. La poésie a pour elle cette hospitalité, cette générosité qui construit le commun sur la différence, sur l'improbable.


« […] tâches aveugles qui soumettent la pensée les mots repris comme l'os que le chien tord et reperd acharné ; avec et contre lesquels la pensée s'ébranle et remonte, en finir avec eux serait mieux, cela clôturerait un âge, mais
elle se
remonte elle-même vers son amont à petits tourbillons autour de ces mots-là. Elle voudrait en avoir son coeur net, elle s'étourdit, elle parle, qu'elle ne sait rien d'eux, sur eux, mais par eux, elle attend qu'ils se trahissent, se démasquent et alors sautant dessus elle saura, saisira, se (re)connaîtra, gagnera vers son amont. »


La poésie de Michel Deguy s'éprend sans cesse de liberté, de démesure, de savoir et de conviction. C'est ce qui la rend si étrange mais aussi si essentielle.

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
 
 
  Au point qu'implique le poème
     Mire je t'attends partout
— quand je prends soin de mon amour
      il de moque de moi —

    Les hortensias préfèrent la maison
— Je lui décris la vie avec exactitude —
 Les arbres autour imitent le grenier …

     Rotule d'arbre et du reflet
      Ici s'amincit la vie faite
     De nuage de sable et d'eau
    Un couloir brille où l'aquarelle
      Suffit à porter le bateau Ici
   Galerie comme une main s'achève
  Où quelque extrémité d'encre trace
        De gauche à droite ici
 Condensé, alcôve, le signe de la terre

          Ressource du mariage
             C'est le visible
           Aveuglement choisi


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             Le stock énorme…


17 h.    Le stock énorme que le fléau petit du millésime
            Sur l'aire lavée de la cuisine écosse
                La mer entre les lignes brille
        (L'exagération du vent, le plan tourmenté)
                 Bergerie là-bas l'horizon
        Lézard et l'urine des poissons fond le bord
            La maison qui résiste au soleil
          La face des choses eût été changée
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          Hêtre ou tremble au souffle de femme embrassée…


20 h.      Hêtre ou tremble au souffle de femme embrassée
           Un de ces jours où le vent travaille dans le bleu
             Levant à sec toute chose comme un gérant
         Et de toutes choses secoue les espèces intentionnelles


                Brouillard bleu de la philothès
                Où la poreuse lune s'engorge
                Arbres dont on ne peut médire
                Et le tilleul raffole du tilleul
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             Rouleau confié…


12 h.         Rouleau confié muet qui repose
    Comme peigne sur la joue le hibou le genou
    Sur l'échine l'oiseau le portement de Siméon
    Sur le style la tête de bouddha sur son ventre
    Sur le pliant de ses jambes sur la natte sur
    La terre le tertre des crânes et des pierres au
        Début du voyage les yeux de crapaud sur
    L'obèse crapaud sur les feuilles sur l'eau dormante
    Sur le vase sur la terre la pyramide et le caillou
    Sur le grès sur le sol
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Videos de Michel Deguy (18) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Deguy
Lecture par Anna d'Annunzio Entretien avec Philippe Rey & J.M.G. le Clézio (en duplex des Etats-Unis) Entretien animé par Julien Viteau
« La poésie de Jean Fanchette est exigeante, elle est authentique dans chacune de ses paroles, dans la richesse de son rythme, la valeur de ses mots. Il n'est pas indifférent que dans le monde moderne, imbu de théorie et assourdi de certitudes, ce soit cette voix très ancienne, qui charrie toute la complexité et l'originalité de la culture mauricienne, il n'est pas indifférent que ce soit cette voix-là qui nous donne foi dans la poésie. » J. M. G. Le Clézio
L'Île Équinoxe, anthologie poétique de Jean Fanchette, (Île Maurice 1932 – Paris 1992) poète, éditeur et neuro-psychanalyste rassemble, selon le plan laissé par avant sa mort, les différents recueils composant son oeuvre poétique. Empreints de rigueur formelle, ces écrits disent la nostalgie de l'île d'origine, abandonnée très tôt pour la patrie d'exil : « Je ne suis pas d'ici. Je ne suis plus d'ailleurs. » Cet arrachement ne laisse plus au poète qu'une « identité provisoire ». L'Île Équinoxe est traversée par la voix vibrante d'un homme qui, grâce à l'aventure du poème, peut se réapproprier un monde perdu.
« Je suis debout dans la trouble lumière Arrimé à de petites choses, une odeur, une couleur L'odeur du vent traverse l'espace salé de la lagune qui habite en moi, Qui bat dans mon sang vagabond d'hémisphères » L'Ile Equinoxe : Poèmes 1954-1991, Jean Fanchette
À lire – Jean Fanchette, L'Île Equinoxe, (préface de J.M.G. le Clézio, postface de Michel Deguy), réédition chez Philippe Rey, 2023.
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