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sur 692 notes
Dans ce roman très dur et violent, l'auteur qui nous a habitué à davantage de douceur, de légèreté et de bons sentiments dans ces précédentes oeuvres, dénonce les violences faites aux enfants par des hommes d'église, ici un prêtre respecté, et surtout le silence qui pendant trop d'années les a entourées. Voilà je vous ai tout dit !

L'auteur nous raconte l'histoire d'Edouard, un père qui apprend bien trop tard que son fils, Benjamin, a été violé lors d'un séjour d'été en camp de vacances.
Il retrouve (croit-il...) le prêtre responsable et décide le lui faire payer le mal qu'il a fait à son petit garçon, et surtout de lui faire avouer tous les détails de cette sordide histoire. Il faut qu'il sache coûte que coûte plutôt que d'imaginer...
Là, au coeur de l'église, la violence et le désir de vengeance d'Edouard se déchaînent...et deviennent incontrôlables pendant trois jours, face au silence et à la lâcheté, tandis qu'il s'interroge sur sa propre éducation, son propre père, sa propre responsabilité.

C'est un face à face éprouvant pour le lecteur et très dérangeant même pour moi qui suis profondément athée, mais nécessaire pour le père, fou de chagrin. Certaines scènes sont sordides et d'une rare violence.
Le lecteur s'interroge...
Edouard a-t-il le droit de faire justice lui-même ? Pardonner peut-il aider à réparer les victimes et à leur rendre leur innocence ?

L'auteur a décidé de s'engager pour cette cause qui le révolte. Il ne peut accepter comme nous tous, que les enfants soient victimes de ceux qui étaient chargés de les protéger, tout comme ce père ne peut accepter de n'avoir rien vu des appels au secours de son fils qui ne peut parler.
Briser le silence est nécessaire mais je ne sais pas si ce roman est pour autant nécessaire.
Avec des mots pourtant justes et des passages émouvants, l'auteur décrit toutes les facettes de sentiments et tous les détails, même sordides, de cette histoire. Je n'ai rien appris que je ne sache déjà.

Je n'ai éprouvé aucune compassion pour Edouard, dont le personnage et les actes sonnent faux finalement, car si je comprends la rage qui l'anime, je ne vois pas un père commettre de tels actes peu crédibles. Trop c'est trop dans ce roman que l'auteur a voulu faire coller à l'actualité.
L'auteur agrémente son texte de trop nombreuses citations bibliques qui n'apportent rien au roman. Il compare l'histoire d'Abraham et de son fils, certes, et nous livre des réflexions sur le pardon, mais tout cela mit en parallèle de la violence des propos et des actes, ne m'a pas convaincue.
De plus, la fin est plutôt invraisemblable : je ne vois pas un prêtre avouer son crime devant ses ouailles !
Mais elle nous révèle cependant à quel point le silence de l'Eglise a pu cacher autre chose que nous n'imaginons même pas.

C'est un livre d'à peine 200 pages qui se lit d'une traite car bien entendu le lecteur dérangé (choqué ? provoqué ?) par les premières lignes de l'auteur veut savoir comment tout cela va se terminer.
Mais encore une fois, même si je trouve que c'est une très bonne chose que la parole se libère, je m'interroge sur la nécessité de toute cette violence. Elle n'apporte rien aux victimes, ni aux familles, ni aux bourreaux.
Je vous laisse donc être votre propre juge quant à ce roman, si vous le lisez un jour...
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La famille, le silence ! Enfance volée.
Un sujet d'actualité ! Est-ce que l'église a compris le problème ? Il semblerait qu'elle commence à réagir. Un livre qui pourrait les éclairer et leur faire comprendre le ravage, la détresse des enfants et de leur entourage.
Combien d'enfants ont perdu leur innocence et la confiance en l'autre. le dernier chapitre nous achève. Il y a encore beaucoup à faire.
Livre qui se lit vite, le vocabulaire est recherché, les chapitres sont courts. Un roman fort, plein d'émotion, marquant et dérangeant aussi. On ne peut pas aimer ce livre par le sujet évoqué, on ne peut qu'être dérangé.
J'ai préféré le premier livre que j'ai lu de l'auteur.
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Un livre choc, coup de poing. Un colère intense d'un père qui apprend que son fils a été violé par un prêtre: il saccage l'église, mutile le violeur et exige un récit détaillé de ses turpitudes; c'est atroce!
L'enfant d'une dizaine d'années souffre en silence, il ne peut se confier à personne et se sent coupable; c'est classique, hélas. Les parents, un temps séparés, ne se sont rendus compte de rien; ils se retrouvent pour assurer à Benjamin tout leur amour. L'auteur utilise l'ancien testament, le sacrifice d'Abraham, pour mettre en lien le drame de son fils et celui d'Isaac. J'avoue avoir toujours été choquée par ce dieu cruel qui éprouve la foi d'Abraham (et de Job)...mais je ne m'étais jamais mise dans la peau d'Isaac.
Le personnage qui m'a le plus dérangée, c'est la grand-mère bigote: tant qu'il y aura des gens comme elle, la pédophilie des prêtres se portera bien.
J'aimerai une vérification: les prêtres font-ils seulement voeu de célibat comme le prétend le prêtre du roman ou voeu de chasteté comme je le croyais? de toute façon, je serais plutôt pour le mariage des prêtres, sans être sûre que cela mette un terme à la pédophilie.
Je m'attendais à être bouleversée à cause du thème mais c'est pire tant la façon de le traiter est forte.
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C'était un livre attendu : Mon Père de Grégoire Delacourt publié chez JC Lattès. le hasard (ou pas ?) a voulu que le même jour sorte dans les salles obscures un film presque identique, Grâce à Dieu, le nouveau film de François Ozon. le thème de ces deux oeuvres : les scandales de pédophilie qui éclatent depuis trop longtemps au sein de l'Eglise. Lettres it be a lu ce livre et vous donne sa critique.

# La bande-annonce

« Ce monde ne sera guéri que lorsque les victimes seront nos Rois. »

Je me suis toujours demandé ce que je ferais si quelqu'un attentait à l'un de mes enfants. Quel père alors je serais. Quelle force, quelle faiblesse. Et tandis que je cherchais la réponse, une autre question a surgi : sommes-nous capables de protéger nos fils ?
G.D.

# L'avis de Lettres it be

Avant même la catastrophe qui a touché la cathédrale Notre-Dame de Paris et en écho aux nombreuses affaires de pédophilie qui heurtent l'Eglise à travers le monde, Grégoire Delacourt revient avec un roman bien dans l'actualité et le temps présent. Comme dit dans l'introduction de cette nouvelle chronique, ce livre résonne d'autant plus qu'il est sorti le même jour que le dernier film de François Ozon, Grâce à Dieu, un film qui traitait exactement de la même thématique, s'appuyant peut-être plus sur un fait bien réel, celui de l'affaire Barbarin - Preynat. Grégoire Delacourt, pour sa part, fait plutôt le pari de la fiction, une fiction qui reste tout de même bien ancrée dans le connu et l'existant.

Une fois tous ces éléments de contexte bien posés, venons-en au texte. Après La Femme qui ne vieillissait pas publié en 2018 et le remarqué (et remarquable) Danser au bord de l'abîme en 2017, Grégoire Delacourt revient aux affaires avec un texte résolument plus grave, sombre. L'auteur questionne dans Mon Père le ressenti des pères face au désir d'enfant, face à la pédophilie. Plusieurs pères sont sondés, le père religieux, le père génétique, le père qui désire et le père qui refuse d'accepter ce désir. Et à partir de cette notion décortiquée, Grégoire Delacourt va tisser un roman relativement court, rapide. Et puissant.

« Je suis le fils de deux mille ans de honte. Deux mille ans de cendres sur le front, de cadavres sur le dos. Je suis l'enfant que l'on accueillera toujours, à qui l'on pardonnera toujours car, ici-bas, c'est la repentance qui compte et non l'abomination du crime ; et tant que je ne mordrai pas la main qui me bénit, je serai la brebis égarée, je serai le fils prodigue.
Je suis un fils de la subordination.
Je suis fil d'un peuple qui se tait, se frappe la poitrine en s'accusant de toutes les fautes et baisse la tête et regarder ses pieds pendant l'eucharistie ; je suis fils d'une errance, d'un peuple qui divague et se soumet sans cesse en échange d'une promesse terrifiante. La vie éternelle. »

La langue se fait tranchante, sans fard. Dans Mon Père, Grégoire Delacourt conserve cette langue juste qui a fait le succès de ses précédents livres mais en s'engageant cette fois dans une noirceur difficile parfois à encaisser. Cela parce que le thème traité est grave et résonne en nous. Ici, dans Mon Père, Grégoire Delacourt réussit véritablement le pari de s'engager dans les travées de ce thème sans l'emplir d'un pathos inutile ou d'un larmoiement trop abondant comme il peut être de coutume. On pense par exemple à Au feu de Dieu de l'auteur italien Walter Siti, un livre sorti en août 2017 et qui traitait cela d'une manière similaire, dure et franche. Delacourt va peut-être encore un peu plus loin et réussit le tour d'un force d'un roman complexe par son fond mais direct et réaliste par sa forme.

Même si on a pu le craindre par endroit, Grégoire Delacourt évite avec maîtrise et retenue les ponts faciles du « Tous pourris, tous pédophiles » qui se construisent facilement ces temps derniers pour tomber sur une Eglise catholique déjà bien mal en point. Delaunoy et Préaumont (les deux pères religieux dans le roman), incarnent chacun à leur manière une sombre facette de cette réalité sans pour autant les incarner toutes. Et l'auteur de bien le faire sentir : ces drames qui affectent l'Eglise et les familles catholiques, cette noirceur qui franchit les années ne saurait faire oublier la flamme de la foi, la lueur du spirituel. Lueur qu'il est d'autant plus urgent de protéger, dans toutes les confessions qui existent.

Découvrez la chronique en intégralité sur Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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Bon OK, j'ai mis une mauvaise note.
Il s'agit ici de mon ressentit de lecteur primaire.
Je ne comprend pas bien l'intérêt de ce livre.
Le sujet étant plus que brûlant, j'en attendais un peu plus de
pudeur.
En effet, le problème n'est pas le fond, mais bien la forme.
Je ne crois pas qu'en 2019, il existe encore des personnes qui ignorent qu'au sein même de l'église , des prêtres sont coupables de pédophilie.
Alors pourquoi vouloir en faire un livre "dénonciateur"?
N'y avait il pas une façon plus subtil d'en parler?
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Dès le titre, l'ambiguité est présente!
Dès la première page du livre, la violence est là, dans une église qu'un homme saccage.
Le père de Benjamin, 10 ans, est à la recherche de l'auteur de faits commis sur son fils lors d'une colonie de vacances encadrée par des religieux.
Benjamin a vécu heureux entouré de sa mère et de son père jusqu'à leur séparation que l'enfant n'a pas acceptée. Au retour, l'enfant est extrêmement perturbé.
On a saccagé son corps et cela, son père veut le venger!
"Mon père" c'est ainsi que l'on appelle les religieux, c'est aussi un père plein de haine.
L'écriture de Grégoire Delacourt souligne l'horreur des faits, de nombreux passages de la bible sont cités.
Nous sommes pris à partie tout au long du livre. Qu'est ce que le pardon? Qu'est-ce que l'église couvre par son silence?


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Voici "un règlement de mots" qui à l'instar d'un règlement de comptes balance ce qu'il est horrible d'entendre, l'indicible horreur d'un enfant entre les pattes d'un prédateur déguisé en animateur de loisir ou de conscience.
La religion est omniprésente, elle qui n'a pas su protéger mais qui a en toute objectivité a su cacher sous le tapis les immondices de ces officiants.
Grégoire Delacourt choisit un style tout en altération, une claque dans la gueule sans le bruit qui va avec, il décide de raconter "la pureté d'un ruisseau" des yeux d'un enfant qui "baigne dorénavant dans le marigot de l'obscénité du monde". Il décide de nous jeter à la tête le sacrifice d'un fils, le Benjamin d'une vie que l'on échoue à protéger.
C'est utile, un vrai choc dans un monde de soi-disant bienveillants, comme le peu de roman traitant du thème de façon exclusive tant "il est vrai que le législateur ne s'embarrasse guère des enfants" car "ils ne votent pas."
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L'histoire : ce jour-là, Edouard entre dans une église, et y saccage tout ce qu'il peut. Un prêtre vient à lui...



Mon avis : un roman fort, puissant, sourdement violent. Un roman ? La question est pertinente. Inventé oui, mais tellement possible, crédible, dans toute son horreur, sa tension, son abjection, jusque dans son absurdité et sa désespérance. Il faut dire que s'attaquer à un sujet aussi casse-gueule que la pédophilie écclésiastique, il faut oser. Et Grégoire Delacourt relève le défi avec panache, brio, maestria (oui rien que ça !). Il y a tout : la colère, la peur, les doutes, le besoin de vengeance, la conscience humaine, l'esprit qui divague et qui est bien là, toutes ces émotions contradictoires, ravageuses. Et puis le comportement catholique, tellement caricatural et juste, tellement à la fois dans la volonté d'altruisme et à côté de la plaque. le tout dans un style parfait, essoufflé parfois, tendu, court, plus ample à d'autres moments, découpé en jours, en heures, plus ou moins étouffants, angoissants, avec des mots qui percutent juste là où il faut, sans en faire trop ni tomber dans le pathos ou le voyeurisme. Humain. Magistral ! Exceptionnel !
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Coup de coeur poignant pour un livre d'une grande violence. Roman court, percutant. Incisif, nerveux. Roman magistral qui vous ravage le coeur, vous prend au ventre.
Roman d'actualité, de triste actualité.
Grégoire Delacourt avec mon père signe là un roman aux antipodes des bons sentiments. Il plonge sa plume dans la part noire de l'humanité. Avec tout l'art qui est le sien, il nous montre la perversion que peut avoir l'Homme et les actes irréparables, intolérables, inacceptables auxquels il peut se prêter.
Une humanité déshumanisée, des larmes de sang coulant de cette église à la pureté entachée par ces âmes perdues qui ne méritent aucune rédemption, aucun pardon.... Un roman qui dénonce les viols d'enfant perpétrés par des prêtres, prêtres pédophiles, enfants à l'innocence bafouée par des pères spirituels incestueux dans lesquels ils avaient confiance.... ...... Est-ce dû à son éducation, à ce père taiseux, à cette mère dévote qu'Édouard n'a pas compris... Comment se dit il, a t'il pu être aussi aveugle, comment ne pas avoir compris pourquoi son fils tant aimé déperissait, s'etiolait, perdait l'appétit.
Comment ne pas avoir ressenti ce mal être, ce mal de vivre, d'avoir vécu l'impensable.
Brise, anéanti, quand il apprend l'effroyable vérité.
Assoiffé de rage, il hurle sa détresse dans un cri intérieur qui le pousse à vouloir se venger.
Démentes douleurs, transpercées par des moments de bonheur dont il se souvient, où tout n'était encore qu'innocence....
Au milieu de ce récit, un texte biblique que l'auteur declame avec ces mots tel un psaume... Et un final qui laissera plus d'un sceptique.
Un excellent roman que je vous recommande et j'attends vos retours lecture.
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Je crois, comme bien des lecteurs, que nous n'attendions pas Grégoire Delacourt avec cette histoire.
Habituée à ses romans, à son style, me voilà tout à fait surprise par ce que je viens de lire.
J'ai lu d'une traite ce roman. La tragédie ne laissant aucune place à un arrêt qui m'aurait permis de respirer.
Au fil des lignes, j'ai découvert................ Quoi, au fond ?
L'horreur.
Le silence.
L'enfance bafouée et déchirée.
La révolte des uns et le déni des autres.
Comment fermer ce livre sans se demander quand cessera l'omertà ecclésiastique ?
Même si l'histoire d'Abraham et d'Isaac est nécessaire à la trame narrative, les trop nombreuses références bibliques ne viennent rien ajouter au sujet...
ce sujet étant si «ÉNORME» qu'il n'a pas besoin de tous ces fils pantelants pour créer l'écheveau narratif.
Nous reprochons à certains auteurs de toujours écrire le même livre... Grégoire Delacourt réussit un coup de maître en venant surprendre ces lecteurs, en faisant le pari, avec ce roman, de ne pas faire du «Delacourt»... d'aller ailleurs...
Chapeau bas, monsieur l'écrivain.

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